Jean Marais (1913-1998)

[bogart]

Ce soir : revu ce merveilleux film de Jean Cocteau <La Belle est la Bête> par le biais du DVD studio Canal qui propose une image très belle en dehors de 2 ou trois lignes verticales, la luminosité de la photographie du noir et blanc est admirable, renforçant l'atmosphère fantastique du château de la Bête et, le fabuleux maquillage de la Bête.
C'est un vrai bonheur d'avoir redécouvert ce film dans ces conditions!

Jean Marais sous la direction de son amant trouvait ici un de ses rôles les plus célèbres.

A noter : Trente ans après, Jean Marais devait retrouver le monde féerique dans <Peau d'Ane> de Jacques Demy.

[chrislou]

Je crois que çà va me décider à le prendre au lieu de tourner autour, je pourrai jeter ma vhs rené chateau pour faire un peu de place...

[Music Man]

Outre les films géniaux que vous citez (Orphée, la belle et la bête), il ne faut pas sous estimer les films de cape et d'épée où Jean Marais faisait preuve d'un réel panache. "Touche ma bosse, mon seigneur". Qui ne s'en souvient pas? Vraiment un grand comédien!

[Watkinssien]

Jean Marais, acteur sublime, adepte du maquillage et d'un jeu expressif théâtral qui lui allait si bien.
Il fut à la fois la beauté, le panache et la grandeur.

Mais pour moi il sera à jamais la Bête.

[Federico]

Rediff cette nuit à 2h48 sur France Culture du Bon plaisir consacré à Jean Marais en 1986.

[pak]

Ouah, pas un message sur Jean Marais avant ci-dessus depuis 2006... Le temps est cruel...

[Jeremy Fox]

Les fêtes approchant à grand pas, Julien Leonard revient sur un classique des rediffusions télévisuelles avec Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit.

[Strum]

Les fêtes approchant à grand pas, Julien Leonard revient sur un classique des rediffusions télévisuelles avec Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit.

Rappelons qu'il s'agit d'une adaptation du roman de Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, chef d'oeuvre qui a influencé toute la littérature et les films de cape et d'épée qui ont suivi, et notamment Scaramouche et Le Bossu. Pour le plaisir, je donne la première phrase du roman :

"Sur le revers d’une de ces collines décharnées qui bossuent les Landes, entre Dax et Mont-de-Marsan, s’élevait, sous le règne de Louis XIII, une de ces gentilhommières si communes en Gascogne, et que les villageois décorent du nom de château."

[Jeremy Fox]

Une phrase toute simple mais tellement fluide et bien construite que l'on a immédiatement envie de s'y embarquer.

Dommage que la majorité des réalisateurs français les ayant adaptés n'aient pas eu une once de talent ! Pauvres Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Paul Féval et Michel Zévaco, voire même Anne et Serge Golon ! Ils n'ont vraiment pas été gâtés pas leurs compatriotes cinéastes. Les écrivains français les plus remuants ont écopé des réalisateurs français les plus mollassons (à l'exception de Philippe de Broca).

[Supfiction]

Les fêtes approchant à grand pas, Julien Leonard revient sur un classique des rediffusions télévisuelles avec Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit.

Le spectateur y prendra un grand plaisir, à condition de laisser de côté ce terrible cynisme qui nuit à tant de regards aujourd'hui. Ce cynisme qu'il faudrait, de temps à autres, laisser tout seul se rassasier de la réalité pendant que nous irions contempler tranquillement, et sans arrière-pensée, la beauté du fantasme.

Cette phrase de Julien Leonard s'applique à la grande majorité des films naphtas. Sans cette capacité d'abstraction, point de plaisir possible. Et c'est encore plus vrai pour les films de cape et d'épée.

[AtCloseRange]

Quel est le rapport avec le cynisme?
C'était un film sympa pour les dimanches de pluie quand j'étais ado, ce qui doit le rendre à peine regardable aujourd'hui.

[aelita]

Oui, les films de cape et d'épée français ne sont pas extraordinaires pour la plupart. Et ce sont peut-être les films avec Jean Marais qui tiennent encore mieux le coup aujourd'hui. Mais tout ça reste tout de même en dessous de Cartouche ou Fanfan la Tulipe.
Je n'ai pas vu cette adaptation depuis longtemps, il me semble qu'elle n'est pas toujours fidèle (déjà, Sigognac y a un prénom, alors qu'il n'en n'a pas dans le livre).
Si le Capitaine Fracasse est un inspiratuer des romans (ou films) de cape et d'épée, il a lui-même un ancêtre : le roman comique de Scarron, qui narre les aventures d'une troupe de comédiens ambulants, auquel s'est joint un noble (comique voulant tout aussi bien dire "des comédiens" que "drôle").
PS J'adore aussi la première phrase du roman.

[Jeremy Fox]

Je n'ai pas vu cette adaptation depuis longtemps, il me semble qu'elle n'est pas toujours fidèle

Qu'elle soit fidèle ou non je m'en fiche en fait ; j'aurais juste voulu retrouver un peu le panache et le souffle des romans (que Hollywood a très bien trouvé en revanche). Mais j'avoue que Julien m'a donné quand même envie de retenter le coup... tout du moins pour ce film-ci car la vision récente du Bossu de Hunebelle m'avait vacciné pour un moment.

[Strum]

Si le Capitaine Fracasse est un inspiratuer des romans (ou films) de cape et d'épée, il a lui-même un ancêtre : le roman comique de Scarron, qui narre les aventures d'une troupe de comédiens ambulants, auquel s'est joint un noble (comique voulant tout aussi bien dire "des comédiens" que "drôle").

Gauthier s'est effectivement inspiré du début du Roman comique, mais pour le reste, c'est très différent. Le Roman comique de Scarron est parodique et burlesque et se moque des actions et récits héroïques. C'est une sorte d'anti-cape et d'épée. Chez Gauthier, au contraire, Sigognac est un vrai héros dans la tradition romantique de l'époque. Le mélange vrai héros mêlé à une troupe de théatre que l'on va retrouver dans Scaramouche et le Bossu vient de là.

[Julien Léonard]

Pour moi, Le Capitaine Fracasse est une adaptation réussie, pour de multiples raisons. Je trouve que le film a bien capté le ton automnal du roman, une forme de mélancolie à laquelle je suis très sensible. Marais y est superbe. C'est terrible, car sur l'ensemble des monstres sacrés du cinéma français (Gabin, Ventura, De Funès, Delon, Belmondo, Bourvil, Fernandel...), Marais y trouve à la fois totalement sa place (c'est l'un des champions du box-office et des carrières longues au zénith... bien que l'on ait souvent raconté n'importe quoi en se gaussant de périodes d'échecs commerciaux... honnêtement, des échecs comme cela, bien des acteurs d'aujourd'hui voudraient en vivre, bien des distributeurs aussi), et dans le même temps s'avère presque oublié.

Il n'y a qu'à voir ce topic, qui tombe en désuétude, à peine alimenté depuis le début. Ses films ne passent plus autant à la TV non plus. C'était un grand acteur, et un homme bien aussi (si l'on en croit tout ce qu'on peut entendre, lire ou voir à son propos).

Le Bossu a prit un sérieux coup, Le Capitain aussi. Mais je continue de bien les aimer. Même si je leur préfère des films moins connus mais plus méritants à mon avis, tels que Le Capitaine Fracasse ou Les Mystères de Paris (de belles réussites).

Ce sont des films avec de la classe, de l'élégance et du punch ici et là... à l'image de Marais. En outre, avant l'arrivée de Belmondo, il faisait également la majorité de ses cascades, et cela parfois sans que la mise en scène n'en fasse vraiment état (il est parfois à peine mis en valeur de ce côté-là).