La Conquête de l'Ouest (Hathaway / Ford / Marshall - 1962)

[Geoffrey Firmin]

Je crois que warner est en train de le restaurer en 70mm anamorphique comme Ben hur et les révoltés du Bounty dans un format 2.75.

[O'Malley]

[How the West was won (La Conquête de l'Ouest), George Marshall, Henry Hattaway, John Ford et leurs amis, 1962
Peut-être l'avais-je vu gamin mais je n'en avais plus aucun souvenir.
Certaines situations du début font un peu peur, avec une intrigue qui s'annonce franchement digne d'une mauvaise série B : la petite famille pleine de foi de Karl Malden, Jimmy Stewart qui se fait avoir comme un bleu dans une caverne pour aller voir une soit-disante "bête sauvage", le commencement d'une romance un peu mièvre avec la toute fraîche Carroll Baker. Mais petit à petit, l'ambition du film se fait jour, pour aboutir à une véritable saga sur plusieurs générations, où l'on est invités à vivre la petite histoire dans la grande. Les ellipses d'un épisode à l'autre sont plutôt bien gérées. Les périlleuses expéditions des pionniers qui remontent les fleuves vers l'Ouest, la difficile coexistence avec les Indiens, la ruée vers l'Or, la Guerre civile, le désordre et la loi. Autant de thèmes abordés sous l'angle de la fiction mais aux vertus documentaires. Si le film est une ode à l'esprit de bâtisseur du peuple américain, il se montre finalement assez critique du mythe du Far West. Les premiers immigrants s'affrontent entre eux, la quête de l'or se révèle vaine, la guerre n'aboutit que sur de nouvelles désillusions, la bataille du chemin de fer a été gagnée sur les mensonges faits aux Indiens.

Hattaway inquiète donc un peu avec son premier épisode mais se rattrape vite lors d'une bagarre redoutablement dynamique. Il se sort déjà mieux du second épisode sur la ruée vers l'or, avec Gregory Peck en aventurier cool et Debbie Reynolds très enthousiaste dans ses numéros de cabaret. La séquence tournée par Ford est presque immédiatement identifiable, par sa chaleur humaine, son spectaculaire mesuré, son émotion. Montrant les conséquences de la sanglante bataille de Shiloh, Ford s'attarde sur les répercussions de la guerre sur les hommes, et évoque le douloureux retour au foyer et l'espérance d'une nouvelle ère. Le jeune George Peppard s'y montre excellent. Pour l'épisode du chemin de fer, George Marshall apporte beaucoup de rythme, avec des mouvements de caméra qui profitent bien du Cinerama, mettant en valeur aussi bien ses figurants que ses décors. C'est peut-être lui qui bénéficie du scénario le plus intéressant avec des enjeux dramatiques finament travaillés.

La production a des moyens et bénéficie d'une superbe photographie technicolor, qui en fait souvent un régal pour les yeux. Les cascades sont toutes très réussies et inventives, et d'autant plus impressionnantes qu'on devine la lourdeur de l'équipement de tournage utilisé (pas mal de plans avec caméra embarquée). Je retiens particulièrement la trépidante attaque du convoi par les Indiens et l'hallucinante charge des bisons sur le chantier.
Mais il faut reconnaître que le film est irregardable sur un écran de télé. Sans même parler du fait que mon enregistrement VHS proposait déjà une copie dégueulasse (et qu'il s'arrête 20 minutes avant la fin), on doit bien perdre un bon tiers d'image sur les côtés. Les gros plans étant quasiment absent, j'ai parfois eu du mal à reconnaître certains acteurs (John Wayne ou Eli Wallach, par exemple).

Le Cinerama fut un gadget hélas sans descendance. Quelle salle proposerait aujourd'hui la projection d'une copie 70mm au format 2.75 sur un écran concave et un son multicanaux 7 pistes ?

Je pense que ce film mérite à juste titre le titre de "grand classique du western" justement pour les qualités que tu énumères. Le film n'est pas seulement un gadget pour utiliser le Cinérama. Il est certes inégal mais l'étude psychologique des personnages est juste (le rapport Gregory Peck, dans un de ses rôles les plus truculents - Debbie Reynolds), et le film réussit dans sa volonté de vouloir à la fois être une ode à l'esprit batisseur tout en développant l'esprit critique sur les fondations américaines (la remarque du Commissaire Juve le démontre). Un grand film dont le lyrisme est magnifié par la musique d'Alfred Newman.

[Geoffrey Firmin]

Avant/apres restauration de How the west was won

[Watkinssien]

J'ai toujours apprécié ce grand spectacle ouvertement divertissant et didactique, fictionnalisant à outrance toute réalité historique, mais dont je suis friand des segments excellents de Hathaway et John Ford !

[frédéric]

J'ai toujours apprécié ce grand spectacle ouvertement divertissant et didactique, fictionnalisant à outrance toute réalité historique, mais dont je suis friand des segments excellents de Hathaway et John Ford !

Me tarde la zone 2.

[tijay]

Un spectacle grandiose, un de premiers naphtas que j'ai vu étant gamin (un classique à l'époque où ce genre de grands films passaient sur les ondes hertziennes) ...

Que de grands souvenirs que j'ai pu revoir lorsque j'ai acheté le zone 1 il y a quelques années ...

[homerwell]

Découvert hier soir en famille, j'y allais moi même sur la pointe des pieds suite à la lecture de commentaires un peu négatifs et finalement je suis heureux avec ce film (que je n'avais jamais vu malgré la quarantaine approchante, il était temps !).

Le premier point positif est la musique, le thème principal d'Alfred Newman enchaîné avec les différents standards de la chanson traditionnelle américaine est un ravissement pour mes oreilles.

Deuxième point très positif pour moi, je craignais que le scénario ne se perde dans le maelström des apparitions d'acteurs vedettes, ou dans les différences identitaires et stylistiques des 3 réalisateurs. Mais pas du tout, le tour de force est là, l'histoire tient ses promesses et la saga de la famille Prescott déroule.

J'ai évidement une tendresse particulière pour le segment de John Ford. L'épisode qu'il réalise narre les pérégrinations du jeune Zeb Rawlings (George Peppard) pendant la "guerre de Sécession".
Il semble que Ford s'est évertué à mettre dans cette courte partie du film ce qui caractérise son cinéma : les moments de recueillement sur la tombe d'êtres chers (la charge héroïque,Vers sa destinée, La Poursuite infernale), le tire d'armes à feu détourné qui sauve une vie (La prisonnière du désert, Les cavaliers), la figure légendaire d'Abraham Lincoln (Vers sa destinée, Je n'ai pas tué lincoln), le seau d'eau lancé par le chirurgien pour nettoyer la table ensanglantée (Les cavaliers), autant de plans qui ramènent à sa filmographie.
J'ai enfin été particulièrement touché par la scène de séparation des 2 frères.

Les deux autres réalisateurs, Hathaway et Marshall ne sont pas en reste.

Henry Hathaway se taille la part du lion avec 3 chapitres, « Les Fleuves », « Les plaines » et « Les Hors la loi », dont les images n'ont cessé de me renvoyer à d'autres grands westerns. La Conquête de l'ouest est aussi une oeuvre somme à ce titre mais une nouvelle fois, les personnages attachants, construient avec leurs forces et leurs faiblesses, le Cleve Van Valen de Grégory Peck par exemple, nous ramène à une histoire pleine d'humanité.

Enfin George Marshall nous conte l'épisode « Le Chemin de fer » plein de vigueur et d'action, c'est aussi cette partie qui remet en perspective la conquête de l'ouest, l'élan que rien ne peut arrêter avec son côté destructeur.

Pour terminer je signale que c'est l'édition spécial 2 dvd zone1 que je possède et l'image m'a paru formidable ; servant parfaitement les magnifiques plans de montagnes, de plaines ou de Monument Valley.

[Commissaire Juve]

Je viens de relire les trois pages... mouhahaha ! on en a dit des choses sur ce film ! je n'en avais pas souvenance.

En tout cas, j'attends la sortie (française) du blu-ray avec impatience.

[Jeremy Fox]

Je viens de relire les trois pages... mouhahaha ! on en a dit des choses sur ce film ! je n'en avais pas souvenance.

Moi non plus

A la revoyure, j'y ai pris un certain plaisir malgré tout, grâce surtout à a superbe copie qui nous est proposée sur la nouvelle édition du DVD, sans cependant le réévaluer à la hausse. Ce se laisse voir presque sans ennui mais l'utilisation constante du grand angle (pour cause) me semble toujours aussi laide : à peine un personnage fait-il un pas en arrière qu'on a l'impression qu'il a reculé de 100 mètres

[Commissaire Juve]

Rah lala, rien que pour la musique du générique : je piétine ! (je l'ai en dvd non 16/9e), alors je préfère attendre le blu pour m'y remettre.

PS : pour l'anecdote... un jour, j'ai fait une sélection de BO de westerns "tubesques" (dont celle de la Conquête) et j'ai demandé à mes CM ce que ça évoquait pour eux. Gnnnrrr ! ils m'ont regardé avec des yeux de merlans fris. Le western ? Connais pas.

[someone1600]

J'ai vu l'édition 3 dvd en zone 1 a 15.99 en boutique, je vais surement l'acheter, ce n'est pas trop cher.

[AtCloseRange]

Une chose m'a fait rire: ce film a gagné l'Oscar du scénario
Bon, blague à part, ce n'est pas vraiment du cinéma mais une attraction de fête foraine avec, donc, les mêmes "qualités" cinématographiques.
C'est évident que le film n'est pas une seconde fait pour être regardé sur un pauvre écran 4/3 mais ce barnum est quand même bien pauvre. Après une première partie correcte avec un bon Karl Malden et un bien trop vieux James Stewart, le film perd progressivement tout intérêt.
Heureusement que la musique d'Alfred Newman est belle et permet de garder un semblant d'attention (on peut aussi relever la richesse d'un casting totalement sous exploité).
C'était vraiment l'époque où Hollywood se cherchait vraiment et tentait désespérément de contrer l'essor de la télé d'où ce film informe difficile à apprécier au-delà de 10 ans (d'ailleurs, je l'aimais bien à cet époque).
Je précise que l'ai vu dans la pauvre première édition DVD même si elle n'est finalement pas très différente dans mon souvenir de la copie exploitée à la télé avec ces 3 images nettement séparées.

[frédéric]

Magnifique restauration pour ce superbe film épique qui n'a pas pris une ride. Alors, c'est vrai, y'a quelques longueurs et c'est un peu poussif au début, mais ça se rattrape pleinement par la suite, notamment dans la deuxième partie, pleine de suspense et de rebondissement.

La restauration est d'excellente qualité, la VF est d'époque et la bande son à peu près réussie. Les bandes verticales du cinérama ont à peu près disparus, sauf à part certains plans.

L'overture, intermède et exit musicaux sont présent.

Petit bémol, les livrets sont proposés en anglais .

Beh, je regarderais que les images pour ma part.

[Alphonse Tram]

Petit bémol, les livrets sont proposés en anglais .

Mieux que rien : la traduction au format pdf http://www.warnerathome.com/conquetedelouest
(Merci Boubakar)

[frédéric]

Petit bémol, les livrets sont proposés en anglais .

Mieux que rien : la traduction au format pdf http://www.warnerathome.com/conquetedelouest
(Merci Boubakar)

Punaise, mais si ils étaient dispo, pourquoi ne pas les avoir mis dans le coffret ?