Le Rebelle (King Vidor - 1949)
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Le rebelle (The fountainhead) - King Vidor
Olivier Bitoun à la baguette, Erick Maurel à la technique : voici pour bien commencer la semaine la chronique du Rebelle (The Fountainhead), chef-d'oeuvre de King Vidor que Warner Bros vient de publier en DVD Zone 1.
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7/10
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D'une beauté formelle éblouissante avec des séquences somptueuses : celle de la rencontre entre Cooper et Neal est à ce titre incroyable, extra-ordinaire, un petit chef d'oeuvre en soi. Le travail sur la photographie, les lumières et les décors sont achement bien chiadés, y a pas à dire, c'est de la très bel ouvrage.
Pourtant, ces si magnifiques scènes m'ont paru érodées par une charge dramatique sur-excitée, un systématisme que l'absolutisme du scénario n'exigeait pas forcément. Bref, un manichéisme quasi constant et les personnages acculés à leur dogmatisme m'ont quelque peu éreinté. Par un semblant de ridicule, ou de grandiloquence plutôt, certaines scènes m'ont véritablement sorti manu militari du récit. La mise en scène relativement pompeuse par instants notamment dans les élans arrêtés de Neal , de Massey ou de Douglas a fini par me gâcher quelque peu le si joli spectacle.
Mention spéciale pour Cooper cependant qui dans ce magma de gravité excessive réussit à surnager et à compenser par une retenue malgré l'essence même de son rôle de forcéné individualiste.
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008
Le Rebelle (King Vidor, 1949)
Une véritable merveille, avec un N&B superbe (tout comme la BO de Max Steiner), de mise en scène plastique. Vidor compose un film vertical, à l'image des gratte-ciel que bâtit le héros, architecte intransigeant dans son refus de toute compromission et de toute concession. Le jeu marmoréen de Gary Cooper est ainsi parfaitement adapté. En vamp frustrée, la magnifique Patricia Neal est...
Les scènes dans la carrière sont assez époustouflantes, par l'usage de formes quasi géométriques et abstraites, magnifiées par l'utilisation de la contre-plongée.
Vidor filme des abstractions (adaptation d'un roman philosophique conseravteur glorifiant l'individualisme, le rejet des masses et du collectivisme, bien exprimé dans le discours de la fin du film), des sortes de dieux, dans un exercice trouble (et plein d'allusions sexuelles dans les dialogues et les images, en particulier un long plan sur Cooper maniant le marteau-piqueur
et bien sûr la fin du film, une sorte de montée au 7e ciel)et masochiste de domination (tout un jeu sur la taille des acteurs dans les face-à-face), j'ai pensé par moments (la carrière justement) à du Leni Riefenstahl... J'ai le sentiment que, plus que le discours philosophique, ce qui a intéressé Vidor, c'est la dimension sexuelle de l'histoire et les jeux de domination.
Chef-d'oeuvre pour ma part.
Une véritable merveille, avec un N&B superbe (tout comme la BO de Max Steiner), de mise en scène plastique. Vidor compose un film vertical, à l'image des gratte-ciel que bâtit le héros, architecte intransigeant dans son refus de toute compromission et de toute concession. Le jeu marmoréen de Gary Cooper est ainsi parfaitement adapté. En vamp frustrée, la magnifique Patricia Neal est...
Les scènes dans la carrière sont assez époustouflantes, par l'usage de formes quasi géométriques et abstraites, magnifiées par l'utilisation de la contre-plongée.
Vidor filme des abstractions (adaptation d'un roman philosophique conseravteur glorifiant l'individualisme, le rejet des masses et du collectivisme, bien exprimé dans le discours de la fin du film), des sortes de dieux, dans un exercice trouble (et plein d'allusions sexuelles dans les dialogues et les images, en particulier un long plan sur Cooper maniant le marteau-piqueur
et bien sûr la fin du film, une sorte de montée au 7e ciel)et masochiste de domination (tout un jeu sur la taille des acteurs dans les face-à-face), j'ai pensé par moments (la carrière justement) à du Leni Riefenstahl... J'ai le sentiment que, plus que le discours philosophique, ce qui a intéressé Vidor, c'est la dimension sexuelle de l'histoire et les jeux de domination.
Chef-d'oeuvre pour ma part.
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Cadichon a écrit :"Le rebelle" est le seul film d'extrême-droite que je considère comme un chef-d'oeuvre.
Eusebio Cafarelli a écrit :D'extrême-droite au sens de "fasciste" ? Ça a été dit du Rebelle mais je pense que c'est une erreur, le fascisme comme le nazisme niant l'individu et le capitalisme, alors que le film adapte un ouvrage d'Ayn Rand qui exalte au contraire l'individu et le capitalisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Objectivisme_(Ayn_Rand)
(...)
En revanche ok sur Le Rebelle chef-d'oeuvre...
homerwell a écrit :Je ne vois pas plus d'exaltation du capitalisme dans "Le rebelle", le héros architecte semble lutter contre le monde de l'argent, des magouilles, il ne supporte pas que son travail puisse être dénaturé par des calculs d'hommes d'affaires véreux. Je pense que le rebelle est un homme en avance sur son temps...
Par ici une belle chronique : http://www.dvdclassik.com/Critiques/reb ... cooper.htm
Cadichon a écrit :D'extrême-droite au sens de l'individu encensé contre le système à un point inouï (je ne l'ai jamais vu ailleurs même pas dans le livre d'Ayn Rand dont le film est tiré). Le fascisme est au contraire une doctrine qui fait primer le collectif sur l'individuel tout en refusant la démocratie. Mais je ne pense pas que classer le fascisme selon les critères droite/gauche soit très pertinent.
Eusebio Cafarelli a écrit :Ok, encore que je ne suis pas certain que l'extrême-droite encense l'individu, au moins l'extrême-droite au sens français. Au sens américain, je ne suis pas certain que l'expression "extrême-droite" ait un sens (selon nos critères si, cf. les mouvements racistes style KKK mais pas de racisme dans Le Rebelle).
Peut-être, à cause de la dénonciation des "masses" faudrait-il parler d' "aristrocratisme", mais là encore est-ce une catégorie bien adaptée ?
Pas d'exaltation du capitalisme non plus, j'en parlais pour Ayn Rand, pour ce que j'ai lu sur ses idées (je n'ai pas lu ses livres, et dans le scénario on ne peut pas parler d'exaltation du capitalisme, au contraire, sinon dans la dénonciation du collectivisme et dans l'idée du self made man).
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Re: Le Rebelle (King Vidor - 1949)
Honnêtement pour avoir lu le livre et vu le film, je peux affirmer que le film va plus loin que le livre dans l'apologie de l'individualisme. Le livre est plus humain, on y sent l'amitié entre les deux architectes finalement peu rivaux.
La morale du film tout de même c'est
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Re: Le Rebelle (King Vidor - 1949)
Je l'avais vu en K7 et je l'ai revu au cinéma il y a 2 semaines et j'ai adoré
Le message du film, pour moi c'est surtout "si vous pensez que vos idées sont les meilleures, battez-vous pour les faire valoir et ne vous laissez jamais faire ! Résistez aux pressions, ne faites rien contre votre conscience", comme dirait Einstein sur la fin.
Mais ce que j'admire le plus sur ce film, ce sont les plans de King Vidor, c'est sublime comment il filme cette histoire !!! Avec plein de plans géniaux de Patricia Neal et surtout, la scène finale ... (même si c'est un peu macho, ça reste une des plus belles scènes du cinéma !!!!)
Film à ne pas louper dans l'intégrale Gary Cooper pour les chanceux qui ont TCM !
Le message du film, pour moi c'est surtout "si vous pensez que vos idées sont les meilleures, battez-vous pour les faire valoir et ne vous laissez jamais faire ! Résistez aux pressions, ne faites rien contre votre conscience", comme dirait Einstein sur la fin.
Mais ce que j'admire le plus sur ce film, ce sont les plans de King Vidor, c'est sublime comment il filme cette histoire !!! Avec plein de plans géniaux de Patricia Neal et surtout, la scène finale ... (même si c'est un peu macho, ça reste une des plus belles scènes du cinéma !!!!)
Film à ne pas louper dans l'intégrale Gary Cooper pour les chanceux qui ont TCM !
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Re: Le Rebelle (King Vidor - 1949)
Si le mot chef-d'oeuvre a été souvent galvaudé, il qualifie très bien ce film, les scènes entre Cooper et Neal sont ce que j'ai vu de plus sensuel au cinéma, tout dans les regards, magnifique.