Gene Kelly (1912-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Gene Kelly?

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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Bien(re)venue :wink:
Federico
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Federico »

Un article hallucinant publié en 1964 dans le journal Tintin (j'ai failli m'étrangler de rire) :
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:uhuh: :mrgreen: :uhuh:
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Lord Jim
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Lord Jim »

Bonjour aux amateurs de Gene Kelly (et de technique),

Je viens vous demander vos avis éclairés:

Étant toujours à la pointe du modernisme, je viens juste de passer commande d'une télé HD (ma bonne vieille télé cathodique présentant les signes avant coureurs d'une mort annoncée) et pour faire bonne mesure d'un lecteur Blu Ray.

Après avoir revu Singin' In The Rain l'autre jour sur Arte (je m'étais bien jurée de ne pas le regarder en VF mais la magie de ce film a tout de même opérée), j'ai bien envie de me (re)constituer, à l'occasion de mon changement d'équipement, une DVDthèque des films de Gene Kelly dont j'ai une grande partie en VHS (et oui, toujours la modernité!).
J'ai vu qu'a priori, n'existe en BR que Singin' In The Rain et An American in Paris que je vais acheter, évidemment (il y a aussi Les Demoiselles de Rochefort mais moins sûre d'avoir envie de l'acheter, tout au moins immédiatement).

Ma question est donc la suivante:
Les autres films de Kelly aujourd'hui disponibles en DVD sont ils "regardables" en terme de qualité technique sur un écran HD (couleur, son...) ou faut il attendre d’hypothétiques BR?
J'aimerais vraiment voir des films comme The Pirate (celui là mériterait bien un BR!), The Three Musketeers ou Brigadoon dans de bonnes conditions (sans parler d'On the Town, Anchors Aweigh et autre It's Always Fair Weather).

Merci de vos conseils et avis.

LJ
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Lord Jim a écrit : J'aimerais vraiment voir des films comme The Pirate (celui là mériterait bien un BR!), The Three Musketeers ou Brigadoon dans de bonnes conditions (sans parler d'On the Town, Anchors Aweigh et autre It's Always Fair Weather).

Merci de vos conseils et avis.

LJ

Tout ceux là sont pour moi déjà vraiment très bien en DVD. Peut-être On the Town a t'il un peu vieilli compte tenu des standars actuels : il faudrait que j'y jette un oeil.

Test de Brigadoon
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Parmi les autres très bons films avec Gene Kelly dans de bons DVD : Match d'amour, La jolie fermière, Pour moi et ma mie, Les Girls et le milliardaire.
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Cathy
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Cathy »

Personnellement je préfère 100 fois le côté kitch d'On The Town au côté plus grave d'Its Always Fair Weather. J'aime beaucoup plus la musique aussi.
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Personnellement je préfère 100 fois le côté kitch d'On The Town au côté plus grave d'Its Always Fair Weather. J'aime beaucoup plus la musique aussi.

Je ne parlais aucunement du film mais de la qualité du DVD. Car moi aussi je préfère On the Town :wink:
Lord Jim
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Lord Jim »

Merci de ces réponses, ça me rassure sur la qualité.

J'ai vraiment envie de me refaire The Pirate...je ne l'ai pas regardé depuis des années...ma VHS doit être toute pourrie...je l'avais vu en salle il y a...très très longtemps...lors d'une rétrospective GK à la Cinémathèque en 1997 ou 98...une pure merveille mais qui demande une excellente copie.

Egalement merci pour l'info sur Summer Stock, je n'avais même pas vu qu'il était sorti en DVD...film sympa même si, pour moi, il est un peu un retour en arrière dans la filmo de Kelly (apparemment, il n'aurait fait ce film que par fidélité à Judy Garland qui était dans une mauvaise passe, pour la remercier de l'aide qu'elle lui avait apportée lors du tournage de For me and my Gal: un musical à l"ancienne" (la très originale intrigue du show monté dans une grange), mais qui contient d'excellents moments comme la danse du papier journal, le "You wonderful you", le bal dans la grange, le "Dig, dig for your dinner" et évidemment "Get happy". Mais ce film repose surtout sur l'alchimie du couple Kelly/Garland qui ne se dément pas après For me and my Gal et The Pirate.

En revanche, pas de DVD de Living in a Big Way? Film peu connu et peu réputé...pourtant j'en ai vu la première heure (ma mauvais copie a flanché en route), j'ai été agréablement surprise:
Une histoire plutôt originale pour un musical: en pleine guerre, deux jeunes gens se marient après un coup de foudre, sans quasiment se connaitre, lui devant partir au front. Trois ans après, il est démobilisé et retrouve sa épouse qui est devenue une jeune héritière snobinarde, son père s'étant enrichi pendant la guerre. Quand elle voit son "mari" débarquer dans sa splendide maison dans un costume élimé alors qu'elle l'avait totalement oublié, c'est la panique. Elle demande le divorce, lui refuse...heureusement, la grand-mère de la jeune femme va intervenir...
En ce qui concerne les numéros musicaux que j'ai pu voir: une jolie danse avec Kelly/McDonald au début du film, mais surtout, une longue séquence qui m'a vraiment bluffée: Fido and Me où Kelly danse avec un chien, ça parait simple et c'est adorable puis dans l’enchaînement, Kelly danse autour (et sur) une statue monumentale...très, très fort!
Sur Youtube, j'ai pu visionner l'autre grand numéro que était dans la partie du film qui me manque: Kelly danse et fait des acrobaties dans des échafaudages; pas mal non plus...
Bien que je n'ai pas vu la fin (je suppose que le happy end s'impose), je trouve que ce film ne mérite vraiment pas sa mauvaise réputation...
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Lord Jim
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Lord Jim »

Je me réponds à moi même: Living in a Big Way existe en DVD zone 1.
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Histoire de terminer le test de ce coffret Doris Day, la chronique de The Tunnel of Love, comédie réalisée par Gene Kelly.
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Profondo Rosso
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Profondo Rosso »

Invitation à la danse (1956)

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Invitation à la danse occupe une place paradoxale dans la filmographie de Gene Kelly, signifiant à la fois le sommet et le déclin de l'artiste. Ses tentatives dans un registre plus dramatique le temps d'un exil fiscal en Europe rencontre l'échec avec L'Île du danger (1954) et Au fond de mon cœur (1955). Beau fixe sur New York (1955) marquera également la rupture avec son ami et partenaire de toujours Stanley Donen et il est en conflit ouvert avec la MGM qu'il quittera en 1957. L'une des raisons de ces bisbilles avec le studio est justement Invitation à la danse, tourné en 1952 mais qui restera 4 ans dans les tiroirs de la MGM qui ne croit guère au potentiel commercial du film. Gene Kelly a en effet une démarche très ambitieuse dans laquelle il souhaite éveiller le grand public à la danse en tant que pur objet d'art. Le film divisé en trois "sketches" se déleste ainsi de la vraie trame narrative qui guidait Un Américain à Paris (1951) et Chantons sous la pluie (1952) et va plus loin dans les expérimentations de ces films notamment une narration totalement sans dialogues ou un mélange entre prise de vues réelles et animées bien plus longue et complexe que dans celle mythique de Escale à Hollywood (1945). La puissance de la MGM lui permettra également de s'entourer des meilleurs danseurs européens et américains de l'époque comme Tommy Rall, Igor Youskevitch, Tamara Toumanova ou Carol Haney. Tout cela sera au service d'un véritable triomphe chorégraphique et formel.

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Le Cirque

Pierrot est épris d'une jolie ballerine, qui, malheureusement pour lui, n'a d'yeux que pour un matamore. Le jeune homme ne se résigne pas et entame une danse pour tenter de conquérir sa belle..

Ce premier segment nous plonge dans le monde du cirque, faisant s'entrecroiser les amours tourmentés des artistes avec leurs numéros. Ce jeu sur le réel et le spectacle est amorcé dès la découverte du décor avec ses arrière-plans peints témoignant de ce va et vient entre vérité et factice. Un mime (Gene Kelly) nous apparait ainsi aussi lunaire et mélancolique qu'attendu avant qu'un vrai motif à sa peine se manifeste, son aimée (Claire Sombert) qui n'a d'yeux que pour un matamore musculeux et viril (Igor Youskevitch). Si sur scène ce désarroi amoureux prête à rire, en coulisse le cœur meurtri du mime est source d'une vraie tristesse alors que la ballerine déborde d'amour pour le danseur. Gene Kelly va donc jouer visuellement de l'allégresse amoureuse du couple et du sentiment de vide d l'éconduit. Chaque numéro du mime passe du collectif à une chorégraphie soliste comme pour témoigner de sa solitude, notamment lorsqu'il quitte la scène pour danser au milieu du public et que ses acolytes disparaissent un par un après l'avoir accompagné.

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Ce jeu de miroir joue même sur son costume, surchargé d'artifices scéniques (masques, colifichets et même un tableau figurant une scène sur sa poitrine) qui lui sont arrachés comme pour le laisser nu et ramener son personnage de scène à la solitude de sa personne réelle. Les effets de montage l'éjectent même du spectacle pour laisser place à son rival dont à l'inverse l'isolement dans le cadre consiste à une mise en valeur (ce salto en équilibre sur un fil) alors que les plans chargés participe de la détresse du mime avec le clou triomphal du spectacle où le public submerge Kelly laissé à sa détresse. Le parallèle se poursuit encore après le spectacle avec la magnifique dans amoureuse nocturne entre le danseur et la ballerine à laquelle Kelly ne peut opposer que sa chorégraphie solitaire où il mime et rêve la présence de sa partenaire. Lorsqu'il voudra reprendre la prouesse équilibriste de son rival et symboliquement occuper la même place que lui dans le cadre, ce sera l'inévitable échec. L'effet spectacle/réel s'articule aussi sur l'utilisation d'un même décor de nuit et de jour, l'énergie du spectacle et le fourmillement du public masquant le dépit amoureux tandis que les jeux d'ombres du réel redonnent tout le tour oppressant et désespéré de cette solitude.



Le Bracelet

Un mari offre un bijou à sa femme, qui le donne à son amant, qui le remet à sa nouvelle maîtresse. En peu de temps, la parure effectue ainsi un voyage de bras en bras qui lui fait traverser l'existence de couples aussi divers que variés.

Cette seconde histoire jouera sur un charivari sentimental cruel autour d'un magnifique bracelet passant de couple en couple. Il est d'abord offert par un mari (David Paltenghi) à sa femme (Daphne Dale) qui le donnera à son tour à son amant artiste (Igor Youskevitch) qui lui aussi en fera cadeau à son modèle (Claire Sombert). Là encore le décor sert l'hypocrisie de ses relations amoureuses intéressées, passant du luxe d'un foyer bourgeois à une ruelle sordide où l'on croise des prostituées. Gene Kelly alterne l'abstraction et le dépouillement (les contours crayonnés de l'atelier de l'artiste) avec le trop-plein d'environnement stylisés (la soirée dansante, le club de jazz) où le vide comme l'abondance témoigneront d'une même superficialité. Les transitions d'un couple à l'autre suffisent pour comprendre cela mais bien sûr Gene Kelly va le mettre en scène avec drôlerie et panache. Cela passe par les attitudes clichés des figurants lors de la fête d'ouverture puis aux chorégraphies de ces même figurants dans le club de jazz dont la parfaite synchronisation (les groupies se pâmant devant le crooner) en fait des poseurs sans âmes. On passe une nouvelle fois de la lumière aux ténèbres ici, le glamour festif de la maison bourgeoise nous conduisant dans une fange et dépravation de plus en plus appuyées notamment via les figures féminines - un clone dévergondé de Veronica Lake et la prostituée. Heureusement le processus s'inverse par les personnages et Gene Kelly lui-même incarnant un marin qui stoppe le cycle et permet une boucle finale où l'amour est sauf.

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Sinbad le marin

Un matelot américain est transformé, par la grâce de la lampe d'Aladin, en Sinbad, le marin légendaire. Il vit bientôt des aventures extraordinaires dans des pays exotiques...

Ce dernier sketch constitue avant tout une éclatante réussite visuelle. Le début est un peu poussif avec cette atmosphère Mille et une nuits hollywoodienne fréquemment vu ailleurs en mieux mais ravivé par une amusante chorégraphie entre Gene Kelly et son jeune génie de la lampe devenu un double miniature et partenaire hors-pair. C'est surtout quand Kelly/Sinbad s'immisce dans cet Orient de conte en version animée que le tout s'emballe. Tous les clichés arabisant y passent avec des tonalités toujours plus différentes et inventives. On aura ainsi du pur burlesque avec un serpent menaçant amadoué par une flute charmeuse, le reptile prenant toute les attitudes aguicheuses de la danseuse orientale. Le jeu enjoué et expressif de Gene Kelly fait merveille face au grotesque de la chose, avant de retrouver ses plus beaux élans romantiques face à une Shéhérazade animée. La grâce, la féérie et une chorégraphie délicate où la perfection technique ne cède jamais à l'émotion en font une extraordinaire séquence. La conclusion en apothéose est une pure folie jouant de toutes les possibilités de formes, d'espace et de mouvement de l'animation pour un jeu de chat et la souris jubilatoire entre Gene Kelly et deux gardes aussi menaçants que ridicules.

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Prévu pour une sortie en 1954, le film est donc décalé de deux ans par la MGM qui le sort dans l'indifférence et pour un échec commercial cruel. La critique ne s'y trompera pas cependant avec Ours d'or du meilleur film remporté la même année. Aujourd'hui on en retiendra définitivement une merveille qui contient parmi les plus grands numéros musicaux de Gene Kelly. 5/6
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Ma découverte récente ayant été assez catastrophique, j'ai acheté le même DVD que toi pour lui redonner sa chance. La copie est correcte ?
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Profondo Rosso »

Oui c'est correct toutes les captures que j'ai mise viennent du dvd Trésors Warner :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Jeremy Fox »

Profondo Rosso a écrit :Oui c'est correct toutes les captures que j'ai mise viennent du dvd Trésors Warner :wink:
Merci ; je le reverrais donc à l'occasion. Ton texte m'a décidé à y rejeter un œil neuf 8)
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Re: Gene Kelly (1912-1996)

Message par Profondo Rosso »

Jeremy Fox a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Oui c'est correct toutes les captures que j'ai mise viennent du dvd Trésors Warner :wink:
Merci ; je le reverrais donc à l'occasion. Ton texte m'a décidé à y rejeter un œil neuf 8)
Ca m'étonne que tu n'ais pas aimé, autant le dernier segment est un peu plus fantaisiste mais les deux premiers se tiennent bien entre numéro virtuoses et vraie émotion.
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