Akira Kurosawa (1910-1998)
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Pour info, dans la galerie photos du site dédiée au cinéaste, il y a pas mal de boulettes :
Cette photo est issue du tournage de La forteresse cachée, et non Le château de l'araignée :
Tournage de Kagemusha, et non Ran :
Idem : tournage de Kagemusha, et non Ran :
Kagemusha ?? Allons... :
Cette photo est un fake, la tête de Kurosawa a été ajoutée sur le corps de Ivan Reitman (tournage de Un flic à la maternelle) :
Cette photo est issue du tournage de La forteresse cachée, et non Le château de l'araignée :
Tournage de Kagemusha, et non Ran :
Idem : tournage de Kagemusha, et non Ran :
Kagemusha ?? Allons... :
Cette photo est un fake, la tête de Kurosawa a été ajoutée sur le corps de Ivan Reitman (tournage de Un flic à la maternelle) :
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Kurosawa scénariste pour Satsuo Yamamoto (et Senkichi Taniguchi)
Le triomphe des ailes (1942)
Après avoir été adopté par une veuve, un jeune orphelin grandit au côté d'un nouveau grand-frère qui rêve comme lui de devenir aviateur. Quelques années plus tard, l'un est devenu un chef d'escadrille et le plus jeune un pilote test pour les nouveaux modèles expérimentaux
C'était particulièrement intéressant de découvrir ce film juste après La bataille navale à Hawaï et au large de la Malaisie avec qui il partage plusieurs points communs (œuvre de propagande autour d'un homme fasciné par l'armée de l'air). A la différence du précédent, celui-ci bénéficie d'un scénario co-écrit par Akira Kurosawa ( ) mieux construit et plus subtil dans son discours. Par exemple, il n'est jamais fait référence à l'Empereur, ni même à la grandeur de l'armée impérialiste pour justifier l'engagement des deux frères. Il s'agit avant tout de conscience professionnelle et tensions psychologiques entre les deux héros, celui adopté commençant à douter de la sincérité des sentiments de son grand-frère.
Quand on connaît les thèmes et les figures récurrentes de Kurosawa, on a même envie d'y voir plusieurs éléments personnels (à moins qu'il ne s'agisse d'une extrapolation issue de la politique des auteurs) : deux points de vue s'opposant dans une recherche d'une vérité, le rapport à la nature et la présence des 4 éléments : la pluie, les rivières, la mer, l'océan, les arbres, les rivages, les nuages...
Certains beaux plans où les vagues viennent se fracasser sur les rochers au début du film laisse même espérer que Kurosawa était réalisateur de seconde équipe. Ca ne semble pas le cas par contre, on trouve cependant en co-réalisateur Senkichi Taniguchi. Difficile de savoir ce qu'il a réalisé mais je me demande s'il n'est pas tout simplement l'auteur des nombreuses séquences aériennes qui sont assez impressionnantes. Pour le coup, il ne s'agit pas de trucages et autres maquettes (à quelques très rares occasions qui sont encore signées par Eiji Tsuburaya) mais de caméras embarquées dans de vraies avions avec les acteurs placés dans le cockpit où ils subissent loopings, vrilles et autres piqués. Les premières séquences dans les cieux sont visuellement de grande qualité et renforcent la crédibilité de l'intrigue, tout en installant un certain suspens. En revanche, les suivantes ont tendance à être trop satisfaites de leur tour de force et s'avèrent bien trop longues et répétitives. On même l'impression que de nombreux plans sont repris des précédents vols. Ce n'est pas toutefois pas le cas lors de la seule séquence de guerre à la fin du film où l'avion du héros essaie d'abattre un bombardier américain. Ca ne semble pas être des stocks shots et vu les cadrages, ça n'a pas l'air d'avoir été tourné sur le vif lors d'un vrai raid. A moins qu'il ne s'agisse d'un tournage pour le film avec un bombardier « habillé » pour l'occasion et des trajectoires de balles faîtes directement sur la pellicule. Je serai curieux d'en savoir plus car cette séquence dégage un rare sentiment de réalisme pour cette époque.
En tout cas, le triomphe des ailes se regarde avec un plaisir non feint (dans le cadre d'un film de guerre de propagande). On voit qu'un effort a été fait pour éviter les écueils du genre, pour étoffer les relations entre les personnages, pour apporter une sensibilité dans le traitement et pour ancrer le film dans son sujet. C'est sur ce dernier point qu'on sent la présence de Satsuo Yamamoto derrière la caméra qui donne à une nombreux moments une approche documentariste.
Il manque encore cependant une interprétation à la hauteur Joji Okaest trop monolithique, les rôles féminins ne sont trop absentes) et des séquences aériennes utilisés avec plus de parcimonie.
Le triomphe des ailes (1942)
Après avoir été adopté par une veuve, un jeune orphelin grandit au côté d'un nouveau grand-frère qui rêve comme lui de devenir aviateur. Quelques années plus tard, l'un est devenu un chef d'escadrille et le plus jeune un pilote test pour les nouveaux modèles expérimentaux
C'était particulièrement intéressant de découvrir ce film juste après La bataille navale à Hawaï et au large de la Malaisie avec qui il partage plusieurs points communs (œuvre de propagande autour d'un homme fasciné par l'armée de l'air). A la différence du précédent, celui-ci bénéficie d'un scénario co-écrit par Akira Kurosawa ( ) mieux construit et plus subtil dans son discours. Par exemple, il n'est jamais fait référence à l'Empereur, ni même à la grandeur de l'armée impérialiste pour justifier l'engagement des deux frères. Il s'agit avant tout de conscience professionnelle et tensions psychologiques entre les deux héros, celui adopté commençant à douter de la sincérité des sentiments de son grand-frère.
Quand on connaît les thèmes et les figures récurrentes de Kurosawa, on a même envie d'y voir plusieurs éléments personnels (à moins qu'il ne s'agisse d'une extrapolation issue de la politique des auteurs) : deux points de vue s'opposant dans une recherche d'une vérité, le rapport à la nature et la présence des 4 éléments : la pluie, les rivières, la mer, l'océan, les arbres, les rivages, les nuages...
Certains beaux plans où les vagues viennent se fracasser sur les rochers au début du film laisse même espérer que Kurosawa était réalisateur de seconde équipe. Ca ne semble pas le cas par contre, on trouve cependant en co-réalisateur Senkichi Taniguchi. Difficile de savoir ce qu'il a réalisé mais je me demande s'il n'est pas tout simplement l'auteur des nombreuses séquences aériennes qui sont assez impressionnantes. Pour le coup, il ne s'agit pas de trucages et autres maquettes (à quelques très rares occasions qui sont encore signées par Eiji Tsuburaya) mais de caméras embarquées dans de vraies avions avec les acteurs placés dans le cockpit où ils subissent loopings, vrilles et autres piqués. Les premières séquences dans les cieux sont visuellement de grande qualité et renforcent la crédibilité de l'intrigue, tout en installant un certain suspens. En revanche, les suivantes ont tendance à être trop satisfaites de leur tour de force et s'avèrent bien trop longues et répétitives. On même l'impression que de nombreux plans sont repris des précédents vols. Ce n'est pas toutefois pas le cas lors de la seule séquence de guerre à la fin du film où l'avion du héros essaie d'abattre un bombardier américain. Ca ne semble pas être des stocks shots et vu les cadrages, ça n'a pas l'air d'avoir été tourné sur le vif lors d'un vrai raid. A moins qu'il ne s'agisse d'un tournage pour le film avec un bombardier « habillé » pour l'occasion et des trajectoires de balles faîtes directement sur la pellicule. Je serai curieux d'en savoir plus car cette séquence dégage un rare sentiment de réalisme pour cette époque.
En tout cas, le triomphe des ailes se regarde avec un plaisir non feint (dans le cadre d'un film de guerre de propagande). On voit qu'un effort a été fait pour éviter les écueils du genre, pour étoffer les relations entre les personnages, pour apporter une sensibilité dans le traitement et pour ancrer le film dans son sujet. C'est sur ce dernier point qu'on sent la présence de Satsuo Yamamoto derrière la caméra qui donne à une nombreux moments une approche documentariste.
Il manque encore cependant une interprétation à la hauteur Joji Okaest trop monolithique, les rôles féminins ne sont trop absentes) et des séquences aériennes utilisés avec plus de parcimonie.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Cette semaine, Carlotta nous propose une rétrospective en 11 films de l'une des collaborations les plus mythiques de l'histoire, entre le réalisateur Akira Kurosawa et l'acteur Toshirô Mifune.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Dommage qu'il manque Rashomon....Jeremy Fox a écrit :Cette semaine, Carlotta nous propose une rétrospective en 11 films de l'une des collaborations les plus mythiques de l'histoire, entre le réalisateur Akira Kurosawa et l'acteur Toshirô Mifune.
Un belle occasion tout de même de les voir sur grand écran.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Vivre
Découverte.
La première partie est enthousiasmante. D’un modernisme sidérant, la mise en scène y conjugue, dans le ton comme dans la forme, toute l’équivoque de la rupture pour instruire presque clandestinement, et à contre-courant apparent de la résignation doloriste dont il s’afflige, le salvateur processus de convalescence identitaire de Watanabe. La narration sibylline qui, au grand dam du spectateur, semble toujours surseoir la concession rédemptrice espérée, trouve en Shimura l’étai idoine. Depuis cette fameuse virée nocturne aux sourdes réminiscences d’une illusoire perdition toute dostoïevskienne - justement vantée par Strum - où son masque d’affliction est transpercé de fulgurances méphistophéliques laissant miroiter un frisson de vitalité enfouie, en passant par la prise de conscience fragmentée de l’iniquité de son repli autarcique au contact de sa jeune collègue démissionnaire, les modulations de son regard hagard impriment tacitement les prémices d’abord fallacieux puis progressivement moins incertains de sa soustraction à l’inertie. L’une après l’autre, sans démonstration aucune, ces vignettes éparses avisent - singulièrement - les étapes d’une collecte cognitive préalable au rassemblement des énergies créatives dans l’urgence d’un altruisme communautaire.
Hélas, la dernière partie vient sérieusement doucher ce bel enthousiasme. Le climax humaniste était si parfaitement serein et abouti que toute postface pamphlétaire, bien qu’annoncée par l’ouverture processive du récit, ne pouvait que l’entacher. Figée dans les conventions scénographiques et rythmiques de la représentation rituelle chère au cinéma nippon, cette commémoration funèbre imbibée étire ad nauseam son cortège d’examens de conscience en autant de flash-backs analytiques redondants et édifiants. S’époumonant à insuffler le germe d’une possible passation des énergies de bonne volonté, Vivre me semble alors faire table rase des subtiles qualités d’observation humaines qui précédaient pour sombrer dans le didactisme sans nuances du film à thèse… C’est fort dommage.
Découverte.
La première partie est enthousiasmante. D’un modernisme sidérant, la mise en scène y conjugue, dans le ton comme dans la forme, toute l’équivoque de la rupture pour instruire presque clandestinement, et à contre-courant apparent de la résignation doloriste dont il s’afflige, le salvateur processus de convalescence identitaire de Watanabe. La narration sibylline qui, au grand dam du spectateur, semble toujours surseoir la concession rédemptrice espérée, trouve en Shimura l’étai idoine. Depuis cette fameuse virée nocturne aux sourdes réminiscences d’une illusoire perdition toute dostoïevskienne - justement vantée par Strum - où son masque d’affliction est transpercé de fulgurances méphistophéliques laissant miroiter un frisson de vitalité enfouie, en passant par la prise de conscience fragmentée de l’iniquité de son repli autarcique au contact de sa jeune collègue démissionnaire, les modulations de son regard hagard impriment tacitement les prémices d’abord fallacieux puis progressivement moins incertains de sa soustraction à l’inertie. L’une après l’autre, sans démonstration aucune, ces vignettes éparses avisent - singulièrement - les étapes d’une collecte cognitive préalable au rassemblement des énergies créatives dans l’urgence d’un altruisme communautaire.
Hélas, la dernière partie vient sérieusement doucher ce bel enthousiasme. Le climax humaniste était si parfaitement serein et abouti que toute postface pamphlétaire, bien qu’annoncée par l’ouverture processive du récit, ne pouvait que l’entacher. Figée dans les conventions scénographiques et rythmiques de la représentation rituelle chère au cinéma nippon, cette commémoration funèbre imbibée étire ad nauseam son cortège d’examens de conscience en autant de flash-backs analytiques redondants et édifiants. S’époumonant à insuffler le germe d’une possible passation des énergies de bonne volonté, Vivre me semble alors faire table rase des subtiles qualités d’observation humaines qui précédaient pour sombrer dans le didactisme sans nuances du film à thèse… C’est fort dommage.
- k-chan
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
J'ai l'impression que ce film ne plait plus au cinéphile d'aujourd'hui, alors qu'il a longtemps été considéré comme le plus grand film de Kurosawa.
C'est triste. J'avoue qu'à la découverte, très fatigué, le film ne m'avait pas spécialement plus, notamment sur la seconde partie, mais un second visionnage m'avait mis KO d'admiration, spécialement sur la seconde partie justement.
Ce n'est par contre pas son film que je revois le plus souvent.
C'est triste. J'avoue qu'à la découverte, très fatigué, le film ne m'avait pas spécialement plus, notamment sur la seconde partie, mais un second visionnage m'avait mis KO d'admiration, spécialement sur la seconde partie justement.
Ce n'est par contre pas son film que je revois le plus souvent.
- Beule
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Ce n'est pas la première fois que j'éprouve de la déception à la découverte d'un Kurosawa. Il y a bien longtemps, la découverte en salle d'Entre le ciel et l'enfer s'était avérée un calvaire. Dans de moindres proportions, même Rashômon m'était largement passé au-dessus de la tête. Ce sont aujourd'hui des films pour lesquels j'ai beaucoup d'estime, alors que je n'y avais pas décelé les mêmes motifs d'émerveillement que pour Vivre. Donc une réévaluation est sûrement possible. Il faut juste que je parvienne à appréhender le bien-fondé de cette articulation scénaristique.k-chan a écrit :J'ai l'impression que ce film ne plait plus au cinéphile d'aujourd'hui, alors qu'il a longtemps été considéré comme le plus grand film de Kurosawa.
C'est triste. J'avoue qu'à la découverte, très fatigué, le film ne m'avait pas spécialement plus, notamment sur la seconde partie, mais un second visionnage m'avait mis KO d'admiration, spécialement sur la seconde partie justement.
Ce n'est par contre pas son film que je revois le plus souvent.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Ah bon? C'est en effet tristounet, si c'était le cas.k-chan a écrit :J'ai l'impression que ce film ne plait plus au cinéphile d'aujourd'hui, alors qu'il a longtemps été considéré comme le plus grand film de Kurosawa.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Il y a même des cinéphiles d'aujourd'hui qui n'ont vu que 4 Kurosawa (dont pas Vivre) dans leur vie.k-chan a écrit :J'ai l'impression que ce film ne plait plus au cinéphile d'aujourd'hui
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Ce ne sont pas de vrais cinéphiles.Flol a écrit :Il y a même des cinéphiles d'aujourd'hui qui n'ont vu que 4 Kurosawa (dont pas Vivre) dans leur vie.k-chan a écrit :J'ai l'impression que ce film ne plait plus au cinéphile d'aujourd'hui
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Il y a tout ce qu'il faut dans le cinema de Kurosawa pour que chacun (ou presque) trouve son bonheur.
Ceci ne veut pas pour autant dire que certains films ne sont pas plus difficiles, moins reussis, ou de sensibilite differentes.
Certaines "constructions" ou formalisme de Kurosawa peuvent dérouter.
Vivre est un film que je n'ai pas aime quand je l'ai decouvert il y a plus de 30 ans et je ne l'ai jamais revu ou meme eu envi de le revoir.
Entre le ciel et l'enfer est "sauvé" par l'enquete centrale et surtout la descente au enfers finale. Le formalisme de la premiere partie peut enthousiasmer ou rebuter.
On peut trouve le trait un peu lourd dans Les salauds ...
Dodes kaden est un film ouvertement désagréable (mais c'est voulu...).
Ceci ne veut pas pour autant dire que certains films ne sont pas plus difficiles, moins reussis, ou de sensibilite differentes.
Certaines "constructions" ou formalisme de Kurosawa peuvent dérouter.
Vivre est un film que je n'ai pas aime quand je l'ai decouvert il y a plus de 30 ans et je ne l'ai jamais revu ou meme eu envi de le revoir.
Entre le ciel et l'enfer est "sauvé" par l'enquete centrale et surtout la descente au enfers finale. Le formalisme de la premiere partie peut enthousiasmer ou rebuter.
On peut trouve le trait un peu lourd dans Les salauds ...
Dodes kaden est un film ouvertement désagréable (mais c'est voulu...).
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
L’ange Ivre est comme le dit Jean Douchet important car c’est comme le 1er film de Kurosawa. En tout cas celui qui pour la premiere fois, dresse les elements de la filmographie a venir.
Le sujet : la misere sociale et comment les gens la subissent avant d’en mourir
Les personnages : haut en couleur, expensifs, colleriques et mal dans leur peau.
Les acteurs : Mifune et Shimura à l’aube d’une longue collaboration avec Kurosawa qui menera aux chefs d’oeuvre que l’on connait.
La mise en scene : deja incroyablement tendue. Fortement teinté d’expressionnisme. Tout le debut pourrait etre extrait un film allemand des années 20 ( les plans avec le joueur de guitare).Le jeu de Mifune, son maquillage, les compositions,... on pense souvent au muet : la recurrence des vues du gloacque, le decors unique,....
L’importante des decors dans la composition. La dynamique de la camera, la variété des plans,...
La grande scene finale
C’est pas parfait mais on voit l’incroyable talent qui éclatera dans Chien enragé et Rashomon
Il faut que je remette la main sur Le duel silencieux. C’est dans celui la qu’il y a une scene de beuverie entre les deux acteurs?
Le sujet : la misere sociale et comment les gens la subissent avant d’en mourir
Les personnages : haut en couleur, expensifs, colleriques et mal dans leur peau.
Les acteurs : Mifune et Shimura à l’aube d’une longue collaboration avec Kurosawa qui menera aux chefs d’oeuvre que l’on connait.
La mise en scene : deja incroyablement tendue. Fortement teinté d’expressionnisme. Tout le debut pourrait etre extrait un film allemand des années 20 ( les plans avec le joueur de guitare).Le jeu de Mifune, son maquillage, les compositions,... on pense souvent au muet : la recurrence des vues du gloacque, le decors unique,....
L’importante des decors dans la composition. La dynamique de la camera, la variété des plans,...
La grande scene finale
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C’est pas parfait mais on voit l’incroyable talent qui éclatera dans Chien enragé et Rashomon
Il faut que je remette la main sur Le duel silencieux. C’est dans celui la qu’il y a une scene de beuverie entre les deux acteurs?
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Rapsodie en Aout
Dans la region de Nagazaki, deux filles et deux garcons passent leur vacances chez leur grand mere, alors que leur parents sont partis a Hawai rencontrer un frere de celle-ci, oublié depuis 40 ans car parti au USA.
La decouverte de ce membre oublié de la famille et l’approche de l’anniversaire de la bombe est l’occasion d’evoquer la figure du grand pere disparu le 9 aout 45 et pour les jeunes de prendre conscience de ce pan de leur histoire.
Revoyure 29 ans après sa découverte en salle. Putain!
J’essaye d’imaginer l’image du cineaste qu’aurait quelqun qui decouvrirait Kurosawa avec ce film...
Tant le style n’a rien a voir avec celui de l’auteur de Chiens Enragés, les 7 samourais ou Ran....
Le film est désarmant de simplicité.
On suit cette chronique familliale via les 4 ados, sans effet, sans reelle tension, ...
Discussions autour du quotidien ( grand mere ne sait plus faire la cuisine!), de l’attention portée par les jeunes a l’ancêtre, bonheur simple de la contemplation de la nature ou de la lune,...
Comment profiter de ces joies quand, ici, une horreur sans nom s’est déroulée.
Rien ne le laisse apparaitre a 1ere vue: la ville est neuve, la nature magnifique. Ne reste des traces que la memoire et les stigmates des rares survivants.
Tel cette petite vielle qui vient discuter tous les mois avec la grand mere, mais jamais sans dire un mot car « on n’a pas besoin de parler pour se comprendre »
Et surtout cet incroyable relique, qui constitue le coeur symbolique du film :
Comment integrer ces elements particulièrement dereangeants dans le japon de 1990 et dans sa vie, telle est finalement la question qu’essayent de résoudre les enfants.
Arrive alors le fils de ce grand oncle parti faire fortune a hawai et devenu americain.
Viens t’il pour signifier que la reconciliation familiale est impossible en raison de la guerre ou pour finir de convaincre l’ancetre a aller voir son frere américain sur son lit de mort ?
Je ne me souvenais pas que le role de Ricard Gere arrivait si tard dans le film et etait si court. Je l’ai trouvé tres bien avec sa diction japonaise hésitante et son air de grand benet gené.
En raison de sa simplicité de forme, de son rythme posé, le film est souvent émouvant voire carrément bouleversant lorsque :
Le final est la clé du film :
Le film sort trois apres Totoro. Comment ne pas voir dans cette maison hors du temps, perdue dans les rizieres, et cette contemplation de la nature et du ciel, une connexion directe.
Je me suis toujours demandé si de telle demeures existent encore aujourd’hui et quel peut etre leur prix.
On ne peut rester indifferent devant cette oeuvre simple et forte, sans afféterie, voire sans beauté plastique pour certains, beau film atypique bouleversant par son intelligence et sa sincérité.
Voir page 41 du topic pour d’autres commentaires sur ce film.
Je ne peut m’empêcher de penser a une autre grand mere forte femme, celle de Summer wars de Hosoda.
Dans la region de Nagazaki, deux filles et deux garcons passent leur vacances chez leur grand mere, alors que leur parents sont partis a Hawai rencontrer un frere de celle-ci, oublié depuis 40 ans car parti au USA.
La decouverte de ce membre oublié de la famille et l’approche de l’anniversaire de la bombe est l’occasion d’evoquer la figure du grand pere disparu le 9 aout 45 et pour les jeunes de prendre conscience de ce pan de leur histoire.
Revoyure 29 ans après sa découverte en salle. Putain!
J’essaye d’imaginer l’image du cineaste qu’aurait quelqun qui decouvrirait Kurosawa avec ce film...
Tant le style n’a rien a voir avec celui de l’auteur de Chiens Enragés, les 7 samourais ou Ran....
Le film est désarmant de simplicité.
On suit cette chronique familliale via les 4 ados, sans effet, sans reelle tension, ...
Discussions autour du quotidien ( grand mere ne sait plus faire la cuisine!), de l’attention portée par les jeunes a l’ancêtre, bonheur simple de la contemplation de la nature ou de la lune,...
Comment profiter de ces joies quand, ici, une horreur sans nom s’est déroulée.
Rien ne le laisse apparaitre a 1ere vue: la ville est neuve, la nature magnifique. Ne reste des traces que la memoire et les stigmates des rares survivants.
Tel cette petite vielle qui vient discuter tous les mois avec la grand mere, mais jamais sans dire un mot car « on n’a pas besoin de parler pour se comprendre »
Et surtout cet incroyable relique, qui constitue le coeur symbolique du film :
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Comment integrer ces elements particulièrement dereangeants dans le japon de 1990 et dans sa vie, telle est finalement la question qu’essayent de résoudre les enfants.
Arrive alors le fils de ce grand oncle parti faire fortune a hawai et devenu americain.
Viens t’il pour signifier que la reconciliation familiale est impossible en raison de la guerre ou pour finir de convaincre l’ancetre a aller voir son frere américain sur son lit de mort ?
Je ne me souvenais pas que le role de Ricard Gere arrivait si tard dans le film et etait si court. Je l’ai trouvé tres bien avec sa diction japonaise hésitante et son air de grand benet gené.
En raison de sa simplicité de forme, de son rythme posé, le film est souvent émouvant voire carrément bouleversant lorsque :
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Le final est la clé du film :
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Le film sort trois apres Totoro. Comment ne pas voir dans cette maison hors du temps, perdue dans les rizieres, et cette contemplation de la nature et du ciel, une connexion directe.
Je me suis toujours demandé si de telle demeures existent encore aujourd’hui et quel peut etre leur prix.
On ne peut rester indifferent devant cette oeuvre simple et forte, sans afféterie, voire sans beauté plastique pour certains, beau film atypique bouleversant par son intelligence et sa sincérité.
Voir page 41 du topic pour d’autres commentaires sur ce film.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Je crois que c'est le film de Kurosawa qui me parle le plus. Je me souviens encore d'avoir été bouleversé lors de sa découverte en salles.
- Alexandre Angel
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
J'aimais beaucoup aussi Rhapsodie en Août, et aussi le tout dernier que je n'ai pas en dvd (et encore moins en BR) : Madadayo
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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