Persona - L'heure du loup (Ingmar Bergman - 1966/1968)
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Juste une piqûre de rappel : en plus d'être un des plus grands réalisateurs (d'ailleurs, pourquoi seulement deux personnes l'ont mis dans leur top réalisateur non mais ! ), Bergman est un fantastique écrivain. Donc je conseille à tout le monde de se précipiter sur Une affaire d'âme paru chez Les Cahiers du cinéma.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Images est aussi passionnant.phylute a écrit :Juste une piqûre de rappel : en plus d'être un des plus grands réalisateurs (d'ailleurs, pourquoi seulement deux personnes l'ont mis dans leur top réalisateur non mais ! ), Bergman est un fantastique écrivain. Donc je conseille à tout le monde de se précipiter sur Une affaire d'âme paru chez Les Cahiers du cinéma.
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Les biographies/autobiographies de cineaste ca serait un bon topic a créer ça. J'ai bien envie de lire Laterna magica que j'ai chez moi et celle de Chaplin. Sinon j'ai deja lu celle de Kurosawa chez les cahiers excellente et en ce moment je lis la biographie de truffaut de Toubiana et de Baecque qui fait un bon pavé et qui est passionnante
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L'autobiographie de Chaplin, si elle est très intéressante, comporte beaucoup de zones d'ombre.acidparadouze a écrit :Les biographies/autobiographies de cineaste ca serait un bon topic a créer ça. J'ai bien envie de lire Laterna magica que j'ai chez moi et celle de Chaplin. Sinon j'ai deja lu celle de Kurosawa chez les cahiers excellente et en ce moment je lis la biographie de truffaut de Toubiana et de Baecque qui fait un bon pavé et qui est passionnante
Je te conseille bien évidemment de la lire, mais si tu veux vraiment une étude détaillée de l'homme et de son oeuvre, je te recommande plutôt l'ouvrage de David Robinson.
J'en ai fini, nous pouvons donc retourner à Bergman
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Vu Persona pour la première fois cette nuit.
Une expérience en effet, "ultime" peut-être pas, mais bel et bien une expérience. La fatigue aidant, j'ai eu l'impression d'entrer et de sortir du film régulièrement, de flotter entre deux états de conscience et de me perdre dans la toile tissée par Bergman. Persona est le genre de film qui doit avoir autant d'interprétations que de spectateurs qui le voient. La première impression étant souvent celle qu'il est préférable de garder, voici la mienne. Elle m'a semblé évidente dès le film terminé (et j'y resterai attaché, même si je ne suis plus absolument certain de sa validité après en avoir lues quelques autres, toutes aussi différentes les unes des autres, sur le web) :
Elisabeth l'actrice (Liv U.) et Alma l'infirmière (Bibi A.) ne sont qu'une seule et unique personne.
Elisabeth s'est arrêtée au milieu de la pièce qu'elle jouait parce que le vertige métaphysique de l'absurdité d'une existence individuelle lui est tombé dessus d'un seul coup (qui ne s'est jamais posé la question : "A quoi ça sert, tout ça ?"). Alma est la part d'elle-même qui continue à se débattre dans l'action et la parole, la projection et le souvenir, la pensée et la chair, l'amour et la haine... Parce qu'il faut bien vivre. La doctoresse (une métaphore de la puissance divine ?) met les deux forces en présence. Le film est leur dialogue, celui de l'Etre et du Néant comme dirait Sartre. A la fin, l'image d'Alma qui repart en bus symbolise la vie qui doit continuer malgré tout, pour ne pas devenir fou, jusqu'à l'extinction des lumières.
"Si vous contemplez l'abysse, l'abysse lui aussi vous contemple"
Finalement, ce film à nul autre pareil n'est pas si compliqué que ça...
PS : il y aurait tellement de choses à dire sur la forme stupéfiante de Persona (1966), notamment l'influence probable de Dog Star Man (1962-1964) de Stan Brakhage sur le montage du début et de fin et les déchirements de pellicule...
Une expérience en effet, "ultime" peut-être pas, mais bel et bien une expérience. La fatigue aidant, j'ai eu l'impression d'entrer et de sortir du film régulièrement, de flotter entre deux états de conscience et de me perdre dans la toile tissée par Bergman. Persona est le genre de film qui doit avoir autant d'interprétations que de spectateurs qui le voient. La première impression étant souvent celle qu'il est préférable de garder, voici la mienne. Elle m'a semblé évidente dès le film terminé (et j'y resterai attaché, même si je ne suis plus absolument certain de sa validité après en avoir lues quelques autres, toutes aussi différentes les unes des autres, sur le web) :
Elisabeth l'actrice (Liv U.) et Alma l'infirmière (Bibi A.) ne sont qu'une seule et unique personne.
Elisabeth s'est arrêtée au milieu de la pièce qu'elle jouait parce que le vertige métaphysique de l'absurdité d'une existence individuelle lui est tombé dessus d'un seul coup (qui ne s'est jamais posé la question : "A quoi ça sert, tout ça ?"). Alma est la part d'elle-même qui continue à se débattre dans l'action et la parole, la projection et le souvenir, la pensée et la chair, l'amour et la haine... Parce qu'il faut bien vivre. La doctoresse (une métaphore de la puissance divine ?) met les deux forces en présence. Le film est leur dialogue, celui de l'Etre et du Néant comme dirait Sartre. A la fin, l'image d'Alma qui repart en bus symbolise la vie qui doit continuer malgré tout, pour ne pas devenir fou, jusqu'à l'extinction des lumières.
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Finalement, ce film à nul autre pareil n'est pas si compliqué que ça...
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... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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J'ai la meme interpretation que toi Tom Peeping sur le fait que ce les deux personnages soient un meme personnage, notamment par tout un tas de signe et cette sequence où les deux moitiés de visage se reunissent. Mais moi je n'avais pas interpreté le choc comme existentialiste mais plutot dû à un traumatisme dû à l'enfant (qui regarde un ecran si j eme souviens bien). Visions datant de quelques mois, j'aurais du mal a approfondir ce que j'en avais tiré.
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Je pourrai te le preter si tu le souhaitesNikita a écrit :Il faut vraiment que je le trouve ce film
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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L'Heure du Loup
Mon attente était énorme(surement trop), et pour le moment je ne sais pas trop quoi en penser. Déjà pdt la moitié du film j'avais des reflets sur l'écran, ce qui n'est pas top pour l'ambiance(j'ai mis du temps à me décider à mettre pause ). Certaines scènes sont magnifiques, d'autres me laissent perplexes, et surtout le film me parait étonemment limpide par rapport à Persona ou Le Silence...Ceci dit pour le 1er j'avais mis 3 semaines avant de "m'en remettre", j'étais incapable de dire ce que j'en pensais avant. Peut-être est-ce pareil avec celui-là...à suivre.
Mon attente était énorme(surement trop), et pour le moment je ne sais pas trop quoi en penser. Déjà pdt la moitié du film j'avais des reflets sur l'écran, ce qui n'est pas top pour l'ambiance(j'ai mis du temps à me décider à mettre pause ). Certaines scènes sont magnifiques, d'autres me laissent perplexes, et surtout le film me parait étonemment limpide par rapport à Persona ou Le Silence...Ceci dit pour le 1er j'avais mis 3 semaines avant de "m'en remettre", j'étais incapable de dire ce que j'en pensais avant. Peut-être est-ce pareil avec celui-là...à suivre.
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J'en prend bonne note pour la prochaine foisNikita a écrit :Je le souhaiteRockatansky a écrit : Je pourrai te le preter si tu le souhaites
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Bon après une semaine de murissement, L'Heure du loup reste, jusqu'à p-e une revision dans qqes tps mais je suis pas pressé, une grosse déception. Bergman ne retrouve pas l'intensité, l'inventivité et le mystère de Persona et le côté dérangeant du Silence alors qu'il aurait bien aimé. Et le film est bcp trop limpide. En soi, ce n'est pas un défaut, mais là on a l'impression qu'il voulait entretenir l'opacité et que c'est raté.
On dit que Lynch a beaucoup emprunté à ce film. Ca saute aux yeux, encore plus que pr Persona. Mais pour le coup je trouve que dans un registre finalement assez similaire, Eraserhead, Twin Peaks Fire Walk With Me, ou Lost Highway sont bien plus convaincants.
Bon maintenant, mm si ça en fait un des Bergman que j'aime le moins(sans le ranger avec Sonate d'Automne dans la catégorie des mauvais Bergman), ya quand mm de beaux moments et c'est visuellement très beaux.
On dit que Lynch a beaucoup emprunté à ce film. Ca saute aux yeux, encore plus que pr Persona. Mais pour le coup je trouve que dans un registre finalement assez similaire, Eraserhead, Twin Peaks Fire Walk With Me, ou Lost Highway sont bien plus convaincants.
Bon maintenant, mm si ça en fait un des Bergman que j'aime le moins(sans le ranger avec Sonate d'Automne dans la catégorie des mauvais Bergman), ya quand mm de beaux moments et c'est visuellement très beaux.