La Comédie italienne
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Dommage qu'en France beaucoup considèrent Tognazzi comme un acteur de seconde zone. Il est souvent magistral (Mes chers amis 1 et 2, Venez donc prendre le café..., Au nom du peuple italien, Les Monstres...)
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Cosmo Vitelli a écrit :Dommage qu'en France beaucoup considèrent Tognazzi comme un acteur de seconde zone. Il est souvent magistral (Mes chers amis 1 et 2, Venez donc prendre le café..., Au nom du peuple italien, Les Monstres...)
Tout à fait vrai que ce constat que régulièrement les chaînes françaises entretiennent en diffusant souvent les "Cages aux folles"
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Tiens, au fait, pourquoi Jean Poiret ne fut pas pris pour le film ?bogart a écrit :Tout à fait vrai que ce constat que régulièrement les chaînes françaises entretiennent en diffusant souvent les "Cages aux folles"
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Thanks, ceci explique cela !Roy Neary a écrit :C'est une co-production franco-italienne, et par contrat il fallait deux têtes d'affiche de chaque pays.Kevin95 a écrit :Tiens, au fait, pourquoi Jean Poiret ne fut pas pris pour le film ?
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Test coffret FerreriSergius Karamzin II a écrit :Les amis, en septembre Opening nous balance un coffret Ferreri avec 3 bombes :
- La petite voiture (mon Ferreri préféré, un sommet d'humour grinçant, son second film réalisé en Espagne, yahoooooo)
- Pipicacadodo (un Ferreri que j'adore avec Benigni, très touchant, sur le fil du rasoir, avec une fin sublime, mal aimé des critiques mais vrai coup de coeur pour moi)
- La semence de l'homme (vous ne rêvez pas, c'est quasiment son film le plus obscur, je ne l'ai jamais vu ni rencontré personne l'ayant vu. Une rareté absolue vraiment invisible depuis 40 ans. Merci opening !)
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Re: La comédie à l'italienne !!
ARRIVA DORELIK de Steno – 1967
Avec Johnny Dorelli, Terry Thomas, Margaret Lee, Alfred Adam
Aussi curieux que cela puisse paraître, cette parodie de films de super héros est antérieure de quelques mois au Diabolik de Mario Bava (dans lequel jouait aussi Terry Thomas). Adapté d’une bande dessinée, ce film est modérément drôle. Dorelik, super héros maladroit qui fait rêver les femmes, est chargé d’assassiner tous les Dupont de France ! et il va y parvenir, en utilisant les procédés les plus fantaisistes. Je pense que si j’avais vu le film à 10 ans, j’aurais été plié de rire : c’est un peu dans la même lignée que les Fantomas avec Louis de Funes (avec le même genre de gags, comme celui de l’hélicoptère avec lequel Dorelik prend la fuite, et aux pieds duquel s’accrochent les commissaires de police)
avec un coté lounge qui rappelle Austin Powers.
Le meilleur moment : celui où pressé par le temps, dorelik réunit tous les Dupont encore vivant pour les laisser s’entre-tuer pendant qu’il chante Strangers in the night dans la pièce à coté (n’oublions pas qu’outre ses qualités de comique, Johnny Dorelli fut probablement le meilleur crooner de la variété italienne (l’immensita)).
Dernière modification par Music Man le 5 oct. 08, 12:14, modifié 1 fois.
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Re:
Je viens de voir ce test. Je ne suis pas d'accord sur Pipicacadodo qui est selon moi un monument d'humanisme et de tendresse.bogart a écrit :Test coffret FerreriSergius Karamzin II a écrit :Les amis, en septembre Opening nous balance un coffret Ferreri avec 3 bombes :
- La petite voiture (mon Ferreri préféré, un sommet d'humour grinçant, son second film réalisé en Espagne, yahoooooo)
- Pipicacadodo (un Ferreri que j'adore avec Benigni, très touchant, sur le fil du rasoir, avec une fin sublime, mal aimé des critiques mais vrai coup de coeur pour moi)
- La semence de l'homme (vous ne rêvez pas, c'est quasiment son film le plus obscur, je ne l'ai jamais vu ni rencontré personne l'ayant vu. Une rareté absolue vraiment invisible depuis 40 ans. Merci opening !)
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Re: Re:
Mieux vaut tard que jamaisSergius Karamzin II a écrit :Je viens de voir ce test. Je ne suis pas d'accord sur Pipicacadodo qui est selon moi un monument d'humanisme et de tendresse.bogart a écrit :
Test coffret Ferreri
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Re: La comédie à l'italienne
Ce topic mérite de remonter vers les sommets, car il m'aura fait découvrir de petites merveilles. Et ce n'est pas fini, loin de là. Je m'en réjouis d'avance !
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Re: La comédie à l'italienne
Tout comme Best. Je découvre tout ça par wagons. Merci, c'est d'autant plus précieux lorsqu'on commence à s'y intéresser.Best a écrit :Ce topic mérite de remonter vers les sommets, car il m'aura fait découvrir de petites merveilles. Et ce n'est pas fini, loin de là. Je m'en réjouis d'avance !
Vient de voir "Les Complexés" ("(I Complessi" 1965 de Dino Risi, Franco Rossi, Luigi Filippo D'Amico), trois sketchs hilarants. Je ne suis pas certain que ça rentre dans ce topic puisque la comédie à l'italienne, ca touche à une période précise (après ça peut en être mais c'est déjà "autre chose", un peu comme l'époque des girls groups et la Brill Building Era) mais j'ai rarement autant ri que devant "Le Voleur de Savonnettes" (Maurizio Nichetti, 1989).
Pour cette semaine, "Parlons Femmes" (Ettore Scola) et "Le Lit Conjugal" (Ferreri) en stock !
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Re: La Comédie à l'italienne
J'aurais aimé quelques avis sur Mariti in citta et La traite des blanches de Comencini. Ils viennent de passer à 9,99 euros sur Fnac.com, ce sera peut-être l'occasion de tenter le coup
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Re: La Comédie à l'italienne
E PRIMAVERA de Renato Castellani (1950) - Cinéma de Minuit
Une bonne surprise, une comédie italienne comme je les apprécie, avec ce cachet nostalgique inimitable, ces dialogues criés dans un tohu-bohu permanent, ces personnages hauts en couleur, etc. Sans jamais perdre complètement son statut de comédie, le film délaisse cependant l'humour au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire (après une première moitié assez picaresque) pour aller vers quelque chose plus en demi-teinte. Avec son personnage principal, pas foncièrement méchant, juste maladroit et gouailleur, l'histoire garde une certaine empathie jusque dans ses errements vers le drame. Par certains côtés, une ébauche de critique sociale (notamment sur le mariage, le dicorce, la bigamie), E PRIMAVERA annonce un peu certains films qui seront tournés une quinzaine d'années plus tard comme ceux de Pietro Germi. Dans ses parties dramatiques, notamment dans le dernier acte (le procès), le film semble se perdre un peu, n'assumant pas assez son côté sérieux, n'arrivant pas à trouver la parade à la dénociation des travers sociaux. Le résultat est beaucoup plus efficace quand il se tourne vers la comédie avec ce héros sympathique mais opportuniste pour lequel on éprouvera des doutes croissants (l'un des bons points du film, malheureusement jamais réellement exploité).
Imparfait, le film dégage suffisamment de cachet et d'énergie, et m'a beaucoup plu.
Une bonne surprise, une comédie italienne comme je les apprécie, avec ce cachet nostalgique inimitable, ces dialogues criés dans un tohu-bohu permanent, ces personnages hauts en couleur, etc. Sans jamais perdre complètement son statut de comédie, le film délaisse cependant l'humour au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire (après une première moitié assez picaresque) pour aller vers quelque chose plus en demi-teinte. Avec son personnage principal, pas foncièrement méchant, juste maladroit et gouailleur, l'histoire garde une certaine empathie jusque dans ses errements vers le drame. Par certains côtés, une ébauche de critique sociale (notamment sur le mariage, le dicorce, la bigamie), E PRIMAVERA annonce un peu certains films qui seront tournés une quinzaine d'années plus tard comme ceux de Pietro Germi. Dans ses parties dramatiques, notamment dans le dernier acte (le procès), le film semble se perdre un peu, n'assumant pas assez son côté sérieux, n'arrivant pas à trouver la parade à la dénociation des travers sociaux. Le résultat est beaucoup plus efficace quand il se tourne vers la comédie avec ce héros sympathique mais opportuniste pour lequel on éprouvera des doutes croissants (l'un des bons points du film, malheureusement jamais réellement exploité).
Imparfait, le film dégage suffisamment de cachet et d'énergie, et m'a beaucoup plu.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Re: La Comédie à l'italienne
Je rappelle que le thème de ce sujet est la comédie italienne.
Paul
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C'est pour satisfaire les sens qu'on fait l'amour ; et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre - R.Devos
Shackleton, Casanova
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Re: La Comédie à l'italienne
LE MANTEAU d'Alberto Lattuada (1952)
Très attiré par le cinéma italien depuis quelques temps, j’ai profité de cette ressortie au Champo qui attisait ma curiosité. Considéré comme un classique, le film de Lattuada ne m’aura malheureusement pas marqué plus que cela. Je n’ai retrouvé, sur le forum, qu’une brève allusion qui le qualifiait de « comédie néo-réaliste ». Peut-être ma déception vient-elle de ce néo-réalisme que je n’ai pas tellement trouvé dans ce MANTEAU. L’époque était propice à ce genre, le film garde un cachet certain, et une peinture sociale sert effectivement de socle à l’histoire (brodant autour des relations entre le Pouvoir et les petites gens) mais le film évolue trop à mon goût vers le symbolique, tel une fable dont les personnages ne paraissent finalement pas très ancrés dans une réalité "palpable". Ils participent davantage à un récit intemporel et universel, représentent surtout des valeurs et des postures: un constat qui ne m’a pas semblé assez critique et qui ne m’aura pas tellement touché (sauf en de rares moments, quand par exemple le tailleur suit seul la procession du cercueuil).
Le héros, humble et pauvre, rappelle pourtant celui du VOLEUR DE BICYCLETTE quand il perd son identité et sa seule possession après avoir été dépouillé du manteau. Plus qu’une peinture de classe (démunie) c’est surtout le portrait d’un homme au présent amer (déconsidéré par les autres, sans aucun bien) qui n’a d’autre choix que de rêver (de sa charmante voisine, par exemple, ou de ce manteau qui, pense-t-il, facilitera son acceptation dans le groupe).
Un carton en début de film précise que l’histoire ne vise personne. Effectivement, on a du mal à croire que le maire, par exemple, s’inspire d’un cas précis. Il est dessiné à gros trait et le face à face qui l’oppose à Carmine ne me semble pas si ancré dans le social : ce maire est lui aussi une caricature plus qu’une généralité. Il représente la Haute Société aisée, imbue d’elle-même, uniquement motivée par ses intérêts au lieu de se tourner vers les autres (la solidarité inhérente à sa fonction sociale : un maire est normalement dévoué à ses administrés). La rigidité du fonctionnement de la mairie est calquée sur le même principe : un rapport de force et de pouvoir. C’est une sorte d’usine où les fonctionnaires, laxistes pour certains d’entre eux, sont poussés à la productivité et à la rentabilité. Malgré ces schémas sociaux cohérents (le pays se redynamise dans une industrialisation qui profite de la main d’œuvre), l’histoire reste pourtant à l’état de symbole. Et le rapport de force n’appelle pas de conclusion positive : le pouvoir reste sourd à ce qui lui est inoffensif (plus petit que lui). Il faut bien la magie du cinéma et de la fiction pour trouver à la faible victime suffisamment de répondant. Donc l’intrusion finale dans le fantastique (et un cynisme troublant) est plutôt bien pensée. Mais son exécution, comme une partie du film, m’aura laissé de marbre.
Le film est inspiré d’une courte nouvelle de Gogol et, bien que brodant suffisamment le récit pour atteindre les 1h45, l’impression qui ressort tiendrait presque de la duplication de recettes que de réelles progressions dramatiques. Le rythme est parfois vacillant mais l’intérêt est souvent maintenu par un humour aussi touchant et efficace que son personnage principal, looser un peu idiot et maladroit très bien interprété par Renato Rascel. Il rappelle régulièrement l’univers de Chaplin (même genre d’humour visuel, même gestuelle).
Très attiré par le cinéma italien depuis quelques temps, j’ai profité de cette ressortie au Champo qui attisait ma curiosité. Considéré comme un classique, le film de Lattuada ne m’aura malheureusement pas marqué plus que cela. Je n’ai retrouvé, sur le forum, qu’une brève allusion qui le qualifiait de « comédie néo-réaliste ». Peut-être ma déception vient-elle de ce néo-réalisme que je n’ai pas tellement trouvé dans ce MANTEAU. L’époque était propice à ce genre, le film garde un cachet certain, et une peinture sociale sert effectivement de socle à l’histoire (brodant autour des relations entre le Pouvoir et les petites gens) mais le film évolue trop à mon goût vers le symbolique, tel une fable dont les personnages ne paraissent finalement pas très ancrés dans une réalité "palpable". Ils participent davantage à un récit intemporel et universel, représentent surtout des valeurs et des postures: un constat qui ne m’a pas semblé assez critique et qui ne m’aura pas tellement touché (sauf en de rares moments, quand par exemple le tailleur suit seul la procession du cercueuil).
Le héros, humble et pauvre, rappelle pourtant celui du VOLEUR DE BICYCLETTE quand il perd son identité et sa seule possession après avoir été dépouillé du manteau. Plus qu’une peinture de classe (démunie) c’est surtout le portrait d’un homme au présent amer (déconsidéré par les autres, sans aucun bien) qui n’a d’autre choix que de rêver (de sa charmante voisine, par exemple, ou de ce manteau qui, pense-t-il, facilitera son acceptation dans le groupe).
Un carton en début de film précise que l’histoire ne vise personne. Effectivement, on a du mal à croire que le maire, par exemple, s’inspire d’un cas précis. Il est dessiné à gros trait et le face à face qui l’oppose à Carmine ne me semble pas si ancré dans le social : ce maire est lui aussi une caricature plus qu’une généralité. Il représente la Haute Société aisée, imbue d’elle-même, uniquement motivée par ses intérêts au lieu de se tourner vers les autres (la solidarité inhérente à sa fonction sociale : un maire est normalement dévoué à ses administrés). La rigidité du fonctionnement de la mairie est calquée sur le même principe : un rapport de force et de pouvoir. C’est une sorte d’usine où les fonctionnaires, laxistes pour certains d’entre eux, sont poussés à la productivité et à la rentabilité. Malgré ces schémas sociaux cohérents (le pays se redynamise dans une industrialisation qui profite de la main d’œuvre), l’histoire reste pourtant à l’état de symbole. Et le rapport de force n’appelle pas de conclusion positive : le pouvoir reste sourd à ce qui lui est inoffensif (plus petit que lui). Il faut bien la magie du cinéma et de la fiction pour trouver à la faible victime suffisamment de répondant. Donc l’intrusion finale dans le fantastique (et un cynisme troublant) est plutôt bien pensée. Mais son exécution, comme une partie du film, m’aura laissé de marbre.
Le film est inspiré d’une courte nouvelle de Gogol et, bien que brodant suffisamment le récit pour atteindre les 1h45, l’impression qui ressort tiendrait presque de la duplication de recettes que de réelles progressions dramatiques. Le rythme est parfois vacillant mais l’intérêt est souvent maintenu par un humour aussi touchant et efficace que son personnage principal, looser un peu idiot et maladroit très bien interprété par Renato Rascel. Il rappelle régulièrement l’univers de Chaplin (même genre d’humour visuel, même gestuelle).
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)