George Cukor (1899-1983)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Ann Harding »

J'ai vu une copie tirée d'une VHS de qualité moyenne.
(Ce n'est pas une capture: c'est une photo que j'ai scannée).
Il n'y avait pas que Bankhead qui voulait ressembler à Garbo. J'avais été aussi frappée par Lil Dagover dans The Woman from Monte Carlo qui était maquillée pareil et avait des inflexions aussi à la Garbo.
feb
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par feb »

Arf bien dommage, encore une critique qui donnait envie.
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Profondo Rosso
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Profondo Rosso »

Haute Société (1933)

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Une américaine fortunée découvre que son mari, un aristocrate anglais, l'a épousée pour sa fortune et aime une autre femme.

Avec ce quatrième film au sein de la RKO de son ami David O Selznick, George Cukor s'affirmait définitivement comme le peintre virulent des milieux nantis et observateur sensible des personnages féminins, ce que ces deux autres films réalisés cette année-là ( Les Invités de huit heures et Les Quatre filles du Docteur March). Il adapte ici une pièce de Somerset Maugham où seront dépeintes sous son regard acéré les affres de la haute société britannique. Un des thèmes majeur sera également le complexe d'infériorité des américains face aux anglais, perdant en quelques sorte leurs âmes en se pliant à la froideur des mœurs de l'aristocratie britannique et leurs origines constituant un poids presque honteux ou pour les plus lucides un paradis perdu. C'est une cruelle désillusion qui va ainsi former à cette dure réalité notre héroïne Pearl Grayston (Constance Bennett), riche héritière américaine découvrant le jour de son mariage que son noble d'époux en aime une autre et ne l'a épousée que pour son argent. On la retrouvera cinq ans plus tard désormais bien rodée à ce manège de cynisme et d'hypocrisie et Cukor illustre brillamment ce changement en une scène magistrale. Une réception mondaine à la cours voit Lady Pearl se démarquer de ses compagnes lors de sa présentation toute de noir vêtue tandis que le protocole exige le blanc, sans parler de son salut plus provocant que gracieux et de ses manières désinvolte. Elle est l'attraction principale de cet univers et souhaite désormais y former sa jeune sœur Bessie (Anita Louise) en la mariant à un aristocrate.

Le scénario ne propose pas de vraie intrigue directrice mais plutôt des tranches de vie où Cukor va sonder les codes de ce milieu avant de placer les personnages face à leurs contradictions. Le cercle de Lady Pearl est ainsi constitué d'américains exilés se donnant de grands airs, et ceux qui ne le font pas ont un portefeuille suffisamment garni pour se le permettre à l'image de Fenwick (Minor Watson) amant et bienfaiteur qui a conservé un accent et des manières rustres tout ce qu'il y a de yankee. Tout se joue en fonction du regard de l'autre, à l'image de l'aveu d'adultère où le malaise est dissimulé sous un éclat de rire commun tant qu'il n'est pas avéré et qui provoquera le scandale dès qu'il sera découvert aux yeux de tous. Les rares élans de désir sincère (Pearl cédant aux avances du gigolo Pepi) s'avéreront aussi éphémère que factice, tous les écarts et trahisons son permis tant que leurs écho ne dépassent pas le cercle (Fenwick autorisant presque Pearl à le tromper tant qu'il n'est pas au courant) qui forme ainsi un vase clos voué à la superficialité. Sous ce constat amer, Cukor parvient néanmoins à faire rire grâce à quelques scènes hilarantes comme les manœuvres de Pepi pour se faire payer une voiture par sa protectrice et l'émotion se manifeste enfin lors de la prise de conscience finale de Pearl face au dégout de sa sœur. Entre rédemption, recul et éternel recommencement (un cours de danse résolvant tous les conflits) Cukor conclut l'ensemble entre cynisme et espoir. 5/6
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Jeremy Fox
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Jeremy Fox »

Ressortie du dernier film de George Cukor, le méconnu Riches et célèbres. Un film à redécouvrir d'urgence !

Pour la dernière fois de sa carrière, George Cukor nous gratifie encore d'une superbe direction d'actrices (une de plus) au service d'une magnifique histoire d'amitié féminine. Un sujet peu traité au cinéma avec un tel regard, à la fois fin et mesuré. Un film régulièrement passionnant, et duquel semble rayonner un duo d'actrices comme on en voit rarement : Jacqueline Bisset et Candice Bergen.
La critique du film par Julien Léonard
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Lord Jim »


Ressortie du dernier film de George Cukor, le méconnu Riches et célèbres. Un film à redécouvrir d'urgence !

Pour la dernière fois de sa carrière, George Cukor nous gratifie encore d'une superbe direction d'actrices (une de plus) au service d'une magnifique histoire d'amitié féminine. Un sujet peu traité au cinéma avec un tel regard, à la fois fin et mesuré. Un film régulièrement passionnant, et duquel semble rayonner un duo d'actrices comme on en voit rarement : Jacqueline Bisset et Candice Bergen.



La critique du film par Julien Léonard
Vu il y a très très longtemps: joli film avec de beaux portraits de femmes...ça me donne envie de le revoir...
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Flavia
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Flavia »

J'ai toujours hésité à l'acheter, je vais réparer cet oubli.
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Cathy
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Cathy »

Oubli majeur en omettant de signaler que Riches et célèbres est le remake de Our acquaintance - L'Impossible Amour (1943) de Vincent Sherman avec Bette Davis et Miriam Hopkins, Bette Davis étant le fameux auteur, il y a d'ailleurs dedans une scène d'anthologie où Miriam Hopkins va secouer Bette Davis.
feb
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par feb »

Je dirais le contraire Cathy non ? :wink:
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Cathy
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Cathy »

feb a écrit :Je dirais le contraire Cathy non ? :wink:
Oui tu as raison, mais j'ai inversé dans mes souvenirs les deux personnages, c'était la femme qui secouait l'auteur ! Donc comme pour moi l'auteur était Davis :fiou: :fiou: :fiou: !
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AtCloseRange
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par AtCloseRange »

J'ai à la fois un souvenir agréable de ce film (si bien que j'ai assez envie de le revoir) et celui d'un truc très soap. A vrai dire, je ne me souviens vraiment que d'une scène d'un certain mauvais goût dans les toilettes d'un avion...
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Hitchcock »

Sylvia Scarlett (1935)

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A la mort de sa mère, Sylvia Scarlett est obligée de fuir, déguisée en homme, avec son escroc de père qui a volé son employeur. D'aventures en aventures, le père et la fille vont se lier avec un individu peu recommandable, Jimmy Monkley, qui les entraîne dans bien des péripéties...

Considéré comme un film maudit à sa sortie, probablement à cause des questions d'identité sexuelle abordées, Sylvia Scarlett est aujourd'hui très loin d'en être un, même s'il reste une réalisation mineure dans la carrière de son auteur. Constitué de saynètes drôles, certaines très réussies et d'autres frisant en revanche le ridicule, l'ensemble reste très décousue et sans cohérence. Les péripéties s'enchaînent sans que l'on sache véritablement où le film veut en venir. Les scènes des escroqueries londoniennes sont très bien faites, cependant la plupart de l'aventure de la troupe est très lourde et difficile à suivre sans s'ennuyer. Les seconds rôles surjouent, en particulier la bonne intégrée dans la troupe que je trouve tout simplement insupportable. Malgré tous les défauts cités, il reste au long-métrage quelques qualités : Katharine Hepburn est tout simplement géniale dans son rôle dans un premier temps d'une travestie, puis d'une jeune fille qui découvre l'amour pour la première fois. Cary Grant, très bon comme d'habitude, est un peu mis à l'écart et le rôle ne convient pas à son personnage, tout comme le happy-end improvisé. Le duo des deux acteurs est encore très décevant par rapport à ce qu'on verra par la suite, dans L'Impossible Mr Bébé d'Howard Hawks, et Indiscrétions du même Cukor. La mise en scène de ce dernier n'a d'ailleurs rien d'exceptionnelle et reste très banale. Malgré cela, il parvient à cerner la psychologie des personnages de manière remarquable, annonçant ce qu'il fera tout au long de sa carrière. Mis à part la formidable Sylvia Scarlett, les personnages du peintre et de la femme fatale russe sont très bien décris. Le genre du film, lui aussi, hésite à se préciser, oscillant entre le drame et la comédie. Même si on rit véritablement peu dans Sylvia Scarlett, le film reste agréable à regarder, rien que pour les personnages principaux incarnés par Hepburn et Grant, et des scènes d'escroquerie londoniennes assez réussies.

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Visionné avec le petit DVD de la RKO, sans bonus mis à part la petite présentation de Serge Bromberg. L'image reste d'assez mauvaise qualité et on aurait pu espérer un meilleur travail de restauration de la part des Éditions Montparnasse. Pour ce qui est de la bande-son, la version originale reste satisfaisante dans l'ensemble, caractérisée par des voix parfois stridentes et un soufflement permanent. La version française est exécrable, c'est incroyable qu'on puisse doubler aussi mal...
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par kiemavel »

Hitchcock a écrit :Sylvia Scarlett (1935)
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Visionné avec le petit DVD de la RKO, sans bonus mis à part la petite présentation de Serge Bromberg. L'image reste d'assez mauvaise qualité et on aurait pu espérer un meilleur travail de restauration de la part des Éditions Montparnasse. Pour ce qui est de la bande-son, la version originale reste satisfaisante dans l'ensemble, caractérisée par des voix parfois stridentes et un soufflement permanent. La version française est exécrable, c'est incroyable qu'on puisse doubler aussi mal...
C'est loin d'être le seul Montparnasse (de la collection RKO ou pas) a être de qualité discutable. Le film est aussi disponible dans un coffret consacré à Katharine Hepburn en zone 1 chez Warner (zone all ? à vérifier). Ce coffret comporte toujours quelques inédits même si Undercurent, l'un des films qui avait motivé mon achat est devenu dispo chez nous depuis la sortie de ce coffret. La copie de Sylvia Scarlett en zone 1 n'est pas parfaite mais elle est tout de même meilleure que la copie du rko français. Pas de vf mais vost.
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Re: George Cukor (1899-1983)

Message par Hitchcock »

Merci pour l'information ;)
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Jeremy Fox
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Re:

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :Ceux que j'aime tout particulièrement s'il fallait faire un top :

LE ROMAN DE MARGUERITE GAUTIER (Camille). Magnifique mélo

INDISCRÉTIONS (The Philadelphia Story). Sommet de la comédie américaine

MADEMOISELLE GAGNE-TOUT (Pat and Mike). Eloge de la futilité

THE ACTRESS Grand film oublié

UNE ÉTOILE EST NÉE (A Star is born). Chef d'oeuvre bouleversant

LA CROISÉE DES DESTINS (Bhowani Junction). Stewart Granger, Ava Gardner, l'inde, l'intelligence du propos...

LES GIRLS (Les Girls) Comédie musicale à son apogée

et j'ai été très agréablement surpris par Le Milliardaire

Quand je revois cette liste et que j'y rajoute La Diablesse en collants roses redécouvert hier soir avec délectation, je me demande si je ne ferais pas bien de poursuivre la découverte de son œuvre. Un cinéaste souvent raillé pour lequel j'ai pour ma part beaucoup d'affection.
Hitchcock
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Re: Re:

Message par Hitchcock »

Jeremy Fox a écrit :Ceux que j'aime tout particulièrement s'il fallait faire un top :

LE ROMAN DE MARGUERITE GAUTIER (Camille). Magnifique mélo

INDISCRÉTIONS (The Philadelphia Story). Sommet de la comédie américaine

MADEMOISELLE GAGNE-TOUT (Pat and Mike). Eloge de la futilité

THE ACTRESS Grand film oublié

UNE ÉTOILE EST NÉE (A Star is born). Chef d'oeuvre bouleversant

LA CROISÉE DES DESTINS (Bhowani Junction). Stewart Granger, Ava Gardner, l'inde, l'intelligence du propos...

LES GIRLS (Les Girls) Comédie musicale à son apogée

et j'ai été très agréablement surpris par Le Milliardaire
Étonné de ne pas y voir My Fair Lady, toi qui adores les comédies musicales ?
Dernière modification par Hitchcock le 18 mars 14, 18:58, modifié 1 fois.
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