Yasuzô Masumura (1924-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
gould
Stagiaire
Messages : 7
Inscription : 7 sept. 07, 13:47

Message par gould »

Jeune fille... : Il faut aussi souligner à quel point la mise en scène et la direction d'acteurs sont modernes. Les mouvements de caméra sont vifs et incroyablement rythmés, particulièrement dans les premiers tiers. Ce n'est pas aussi réussi que Beauté Coupable, mais ça vaut le coup d'oeil.
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Message par bruce randylan »

Le retour de soldat yakusa ( 1972 )

Tout simplement énorme !!! :D

Dernier film d'une franchise cinématographique avec au centre une nouvelle fois Shintaro Katsu dans le rôle d'un Yakuza devenu soldat ce qui ne l'empeche pas de garder sa personnalité et sa manière d'agir.
C'est un mélange détonnant et improbable entre le film de guerre, la comédie, l'histoire d'amour ou la critique sévère de l'armée japonaise.
Loin de s'emmêler, ces différents genres accouchent d'un résultat irrésistible qui doit beaucoup au temperament de Shintaro Katsu qui en fait des tonnes pour notre plus grand bonheur. Le cabotinage marche d'autant mieux que son personnage est rester une sorte d'idéaliste naif, bourru et sentimental... un véritable adolescent en fait.
Son interpretation rend donc quelques scènes proprement hilarante alors qu'elles se révélaient sacrement risquées sur le papier. 2 séquences désormais mythique donc : celle où Katsu humilie à sa façon un gradé qui l'avait traité de "pédé" et celle où il demande un souvenir particulier à sa dulciné.

Face à lui, le génial Jo Shishido n'est pas en reste non plus et livre un salaud de premier rang qui donne lieu à quelques répliques mémorables du genre "je suis un soldat de l'empire japonais, si je viole une femme, ce n'est pas pour l'appel de la chair".
La confrontations entre les 2 hommes fait des merveilles au point d'éclipser le reste du casting.

Pour la mise en scène, n'ayant pas vu les autres volets ( dont seul le 1er est signé Masumura et que je devrais voir demain ), difficile de savoir si les réalisateurs ont su apporter à chaque fois leurs pates aux films ou si Katsu ( aussi producteur ) supervise de trés prés l'ensemble. En tout cas, ici on sent surtout la présence de Masumura pour l'aspect politiquement subversif du contenu trés fort ( la chanson de fin est excellente à ce niveau ). Toujours est-il que la mise en scène demeure trés soigné même si on sent un manque de budget évident sur les scènes de batailles vite expédiés.
Ainsi l'ouverture, les bastons ou le moment où Katsu retrouve l'espionne dans la cabane sont de toute beauté avec une nouvelle fois un sens du cadrage admirable.

Bref, j'ai vraiment adoré ce mélange tragi-comique et j'espère sincérement qu'un éditeur se penchera sur cette série de 9 films qui pour le coup rentrerai dans la politique éditorial de HKvideo ( entre autres )

Les baisers ( 1957 )
Trés beau film d'inspiration post-néoréalisme ( ou pré-nouvelle vague si vous voulez ).
Un histoire trés jolie signé une nouvelle fois Shindo ce qui permet d'avoir des personnages trés humains et touchants. La caméra trés sensible de Masumura donne un (second)souffle à cette ballade de 2 adolescents qui découvre l'amour le temps d'une journée.
Quelques ralentissements et des pistes un peu facile ( la mère du garçon ) n'entame pas l'émotion au final.

A noter que Masumura en fera presque un remake dans son chef d'oeuvre ( si si ) : Jeux Dangereux que je vous encourage à ne pas louper en 2ème diff'

Jeune fille sous un ciel bleu ( 1957 )
C'étai en effet trés bien comme relecture typiquement japonaise de Cendrillon. C'est simple, léger, parfois grave mais toujours frais.
C'est bien sur trés naif dans le fond mais ça s'accord si bien avec la morale du film "l'important est de toujours regarder le bleu du ciel" ( merci aux couleurs du films en passant ). Le film fait un peu le même effet : un petit moment euphorique pas prétentieux ni forcement crédible mais tellement appaisant.
Acteurs sympathiques juste ce qu'il faut dans le cliché tout en évitant la caricature ( et oui, Ayao Wakao en couleur, ca le fait ! )
Bon, après, on sent que c'est une oeuvre de jeunesse de Masumura au niveau des thèmes.

Courant Chaud ( 1957 )
Pas trés emballé par ce film brouillon aux dialogues tellement présent qu'il en devienne agressif ( et comme le disait White Snake, les sous-titres français n'aidaient pas à la compréhension voire à la concentration ).
Tout est trés superficiel et il est difficile de s'attacher aux personnages qui sont soit trop expressif soit trop dans la retenu.
La réalisation est elle plutot interressante avec quelques travelling intelligement géré dans ce qu'elle évoque des situations ( autour des cordes à linge ; le long des dunes ) mais ne suffit pas à combler les lacunes de l'intrigue et de la psychologie.

Le precipice ( 1958 )
Tout simplement passionnant.
Si le scenario de Shindo est une nouvelle fois trés bien écrit avec des personnages forts aux relations suptiles, Masumura fait un trés bon boulot tant dans les scènes d'escalades que dans les moments intimistes avec un une caméra trés mobiles. On pourra tout de même regretter qu'il tombe dans quelques facilités visuelles sur la fin ( le visage des femmes représentant chacune une partie de la montagne ) mais dans l'ensemble c'est trés intelligent. Le pretexte de l'accident en montagne est le Mcguffin typique pour aborder les relations entre les 4 personnages principaux avec la corde de Nylon cassé comme symbole comme évoquait Christophe Gans à la sortie de la projo.

Un homme audacieux ( 1958 )
Et hop ! Encore un excellent film !
Toujours signé Shindo, le scenario propose une nouvelle fois une histoire d'amour complexe entres 2 adolescents rebelles et paumés.
Sur un sujet pour le moins casse gueule ( une histoire d'amour torturé entre une jeune voyou et l'adolescente qu'il a violé et cherche à le tuer depuis ), Masumura s'en sort avec beaucoup de justesse. il y a bien sur quelques points un peu rapide et un romantisme typiquement cinématographique mais l'évolution des personnages est trés pertinentes et surtout trés subtiles où quelques courtes scènes expriment beaucoup. La plus forte étant celle trés brève où Hideki regarde Saburo ivre en train de danser. Pur moment de réalisation où cadrage, montage, utilisation de la musique et jeu d'acteurs parviennent à faire sentir le changement de sentiment de Hideko en même temps que Saburo dévoile son mal-être.

Toute la dernière partie avec la traque par la police est un autre grand moment dans la carrière de Masumura qui utilise tous les élements de la mise en scène pour composer un labyrinthe psychologique qui amenera les 2 heros à se dévoiler enfin au bout d'une partie de cache-cache urbain saississant et virtuose.
Un beau et magnifique poème plein d'humanité.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
White Snake
Assistant(e) machine à café
Messages : 131
Inscription : 10 juil. 04, 22:38
Localisation : Paname

Message par White Snake »

k-chan a écrit :
White Snake a écrit :ceux qui bâtissent l'avenir ou son merveilleux dimanche.
Tu les as vu ?
Hai, so desu ! :mrgreen: watashi wa nihongo no gakusei deshita. :wink:

Un grand MERCI donc à Yoko ma prof et lectrice de japonais pour la K7 qu'elle m'a envoyée de Ceux qui batissent l'avenir (et accessoirement quelques autres :) ). Même si j'avoue n'avoir pas compris 90% de ce qui est dit. :oops:

Quant à Un merveilleux dimanche, le dvd est facilement trouvable. Musica, mon cher... :wink:

Autrement :

Le Précipice : grosse déception que cette histoire qui m'a parue partir dans tous les sens. On commence avec un amour contrarié, puis une excursion en montagne, on enchaine sur une opposition industrie et homme cherchant la vérité et on achève sur un grand n'importe quoi dont je me demande encore l'utilité. De nombreuses thématiques, je suis pour... si seulement cela comporte une finalité. Or, à mon humble avis, cela n'aboutit jamais. Les rapports entre les 6 personnages (les deux amis, les deux femmes, le cocu et le patron) sont tout justes esquissés et les interactions paraissent tombés à plat (le patron défend son employé, génial. Il fait un éloge complètement à côté de la plaque, navrant)
Réalisation classique qui n'apporte rien (mais quel intérêt que ces allers-retours sur cette fameuse maquette de montagne avec la lune ?)
Je pense que les amoureux de la montagne ou les analystes les plus acharnés pourront peut-être y voir un film intéressant sur la nature et l'homme ou carrément une métaphore de l'humain face à un milieu toujours hostile soit dans la nature, soit dans l'industrie...
Pour ma part, j'avoue que je suis resté hermétique à cette aventure.

Un homme ambitieux : Réconfort génial que ce film après le Précipice. A la sortie de la projection, certains cinéphiles évoquaient "scarface". Je n'irai pas aussi loin mais j'avoue avoir aussi penser aux grands films noirs américains. L'histoire est vraiment forte et le personnage passe magistralement du salaud au personnage repentant (tour de force d'autant plus incroyable que durant son procès cette position pouvait prêter à sourire). Nozoe reprend vraiment l'idée de femme fatale si chère à Masumura, passant de l'être fragile que l'on dupe facilement à celui d'une force de la nature qui ne craint plus personne et finalement tout de même liée à l'amour. J'adore. Les éclairages mettent en valeur des objets autant que des idées et valeurs en arrières plans, le cadrage participe à confiner d'avantage notre héros lorsqu'il est en présence à son milieu de truands et à lui donner toute l'attitude quand il essaye de s'en échapper et va trouver un ami inattendu avec le flic. La recherche du voyou à la fin du film est un moment de tension formidable montrant un homme luttant pour revoir la seule personne qui lui tient à coeur et cherchant le pardon pour ses actes et de toute part on lui refusera presque jusqu'à la fin ce repenti.
ImageImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
k-chan
squatteur
Messages : 14287
Inscription : 16 avr. 05, 05:22
Localisation : on the road again.

Message par k-chan »

White Snake a écrit :Quant à Un merveilleux dimanche, le dvd est facilement trouvable. Musica, mon cher... :wink:
Un merveilleux dimanche, je l'ai en DivX, mais je n'ai pas de st. Donc pas encore regardé.
White Snake
Assistant(e) machine à café
Messages : 131
Inscription : 10 juil. 04, 22:38
Localisation : Paname

Message par White Snake »

k-chan a écrit :
White Snake a écrit :Quant à Un merveilleux dimanche, le dvd est facilement trouvable. Musica, mon cher... :wink:
Un merveilleux dimanche, je l'ai en DivX, mais je n'ai pas de st. Donc pas encore regardé.

Ok :mrgreen: ben visionne le dès que tu peux (avec sst si tu trouves). :wink:


La chatte japonaise : Une comédie de mœurs emprunte d'une sexualité spectaculaire. 67 année pas encore érotique, mais déjà très coquine chez Masumura. Dès les premières images alternant photos sublimes avec annotations en marge et plans filmés délirants, on est conquis par un long-métrage frondeur à la fois exaspérant et charmeur à l'image de son héroïne. Particulièrement drôle et mais capable de basculer en un instant dans le grotesque, voire le drame psychologique, le film transcrit une étude des désirs d'une rare audace. Car ici le tabou est à peine dissimulé (par exemple "la chatte japonaise" n'est ici que couverte de mousse :mrgreen: ... j'imagine le scandale au Japon) et les fantasmes de notre anti-héros bien primaires même lorsqu'il s'agit de "transformer" sa créature en femme parfaite. Bien entendu, on pense aussitôt à Pygmalion dès lors qu'elle échappe à son contrôle. En définitif, un film extrêmement surprenant dans son approche directe du sexe et ses implications.

Le soldat Yakuza : J'aurais du mal à rédiger une critique sur celui-ci bizarrement. J'ai bien aimé, certaines scènes de combat avec Katsu sont géniales (mais peut-être répétitive même si c'est nécessaire pour insister sur le lien qui unissent les deux hommes, l'un aidant l'autre à se sortir de l'embarras). Critique acerbe du système militaire qui a aussi du déplaire.
ImageImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Major Dundee
Producteur Exécutif
Messages : 7089
Inscription : 15 mai 06, 13:32
Localisation : Bord de la piscine de "Private Property"

Message par Major Dundee »

White Snake a écrit :La chatte japonaise : Une comédie de mœurs emprunte d'une sexualité spectaculaire. 67 année pas encore érotique, mais déjà très coquine chez Masumura. Dès les premières images alternant photos sublimes avec annotations en marge et plans filmés délirants, on est conquis par un long-métrage frondeur à la fois exaspérant et charmeur à l'image de son héroïne. Particulièrement drôle et mais capable de basculer en un instant dans le grotesque, voire le drame psychologique, le film transcrit une étude des désirs d'une rare audace. Car ici le tabou est à peine dissimulé (par exemple "la chatte japonaise" n'est ici que couverte de mousse :mrgreen: ... j'imagine le scandale au Japon) et les fantasmes de notre anti-héros bien primaires même lorsqu'il s'agit de "transformer" sa créature en femme parfaite. Bien entendu, on pense aussitôt à Pygmalion dès lors qu'elle échappe à son contrôle. En définitif, un film extrêmement surprenant dans son approche directe du sexe et ses implications.
C'est un des rares films de Masumura que j'ai vu (je n'ai dû en voir que sept) car il a eu la particularité de sortir sur les écrans français en 1969.
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
White Snake
Assistant(e) machine à café
Messages : 131
Inscription : 10 juil. 04, 22:38
Localisation : Paname

Message par White Snake »

Major Dundee a écrit :
White Snake a écrit :La chatte japonaise : Une comédie de mœurs emprunte d'une sexualité spectaculaire. 67 année pas encore érotique, mais déjà très coquine chez Masumura. Dès les premières images alternant photos sublimes avec annotations en marge et plans filmés délirants, on est conquis par un long-métrage frondeur à la fois exaspérant et charmeur à l'image de son héroïne. Particulièrement drôle et mais capable de basculer en un instant dans le grotesque, voire le drame psychologique, le film transcrit une étude des désirs d'une rare audace. Car ici le tabou est à peine dissimulé (par exemple "la chatte japonaise" n'est ici que couverte de mousse :mrgreen: ... j'imagine le scandale au Japon) et les fantasmes de notre anti-héros bien primaires même lorsqu'il s'agit de "transformer" sa créature en femme parfaite. Bien entendu, on pense aussitôt à Pygmalion dès lors qu'elle échappe à son contrôle. En définitif, un film extrêmement surprenant dans son approche directe du sexe et ses implications.
C'est un des rares films de Masumura que j'ai vu (je n'ai dû en voir que sept) car il a eu la particularité de sortir sur les écrans français en 1969.
J'étais assis près d'un type dont j'ai entendu que lui aussi l'avait vu à sa sortie. c'était pas toi par hasard ? :mrgreen:
ImageImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Major Dundee
Producteur Exécutif
Messages : 7089
Inscription : 15 mai 06, 13:32
Localisation : Bord de la piscine de "Private Property"

Message par Major Dundee »

White Snake a écrit :
Major Dundee a écrit :
C'est un des rares films de Masumura que j'ai vu (je n'ai dû en voir que sept) car il a eu la particularité de sortir sur les écrans français en 1969.
J'étais assis près d'un type dont j'ai entendu que lui aussi l'avait vu à sa sortie. c'était pas toi par hasard ? :mrgreen:
Eh non, malheureusement (je n'ai pas encore mis les pieds à Bercy) mais j'en rêve :wink:
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Message par bruce randylan »

White Snake a écrit : Le soldat Yakuza : J'aurais du mal à rédiger une critique sur celui-ci bizarrement. J'ai bien aimé, certaines scènes de combat avec Katsu sont géniales (mais peut-être répétitive même si c'est nécessaire pour insister sur le lien qui unissent les deux hommes, l'un aidant l'autre à se sortir de l'embarras). Critique acerbe du système militaire qui a aussi du déplaire.
C'était pas mal, mais ça reste decevant par rapport au nouveau soldat Yakusa. Le problème dans celui là, c'est que les scènes de bastons sont trop répétitives et qu'il n'y a pas de "méchant" du niveau de Shintaru Katsu contrairement à Joe Shishido dans sa suite.
De même au niveau visuel, c'est un peu moins chiadé et beaucoup moins romantique aussi.

Bon, je me suis marré quand même réguilèrement ( les baffes que ce prend Katsu stoique, le jeu du "nombril saké" ), les personnages secondaires fonctionnes et Katsu y est une nouvelle fois génial.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52249
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Message par Boubakar »

bruce randylan a écrit :Katsu y est une nouvelle fois génial.
Comme d'hab', dirons-nous. 8)
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Message par bruce randylan »

Oui, enfin là il est dans un registre bien plus barré que dans Zatoichi.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
White Snake
Assistant(e) machine à café
Messages : 131
Inscription : 10 juil. 04, 22:38
Localisation : Paname

Message par White Snake »

bruce randylan a écrit :
White Snake a écrit : Le soldat Yakuza : J'aurais du mal à rédiger une critique sur celui-ci bizarrement. J'ai bien aimé, certaines scènes de combat avec Katsu sont géniales (mais peut-être répétitive même si c'est nécessaire pour insister sur le lien qui unissent les deux hommes, l'un aidant l'autre à se sortir de l'embarras). Critique acerbe du système militaire qui a aussi du déplaire.
C'était pas mal, mais ça reste decevant par rapport au nouveau soldat Yakusa. Le problème dans celui là, c'est que les scènes de bastons sont trop répétitives et qu'il n'y a pas de "méchant" du niveau de Shintaru Katsu contrairement à Joe Shishido dans sa suite.
De même au niveau visuel, c'est un peu moins chiadé et beaucoup moins romantique aussi.

Bon, je me suis marré quand même réguilèrement ( les baffes que ce prend Katsu stoique, le jeu du "nombril saké" ), les personnages secondaires fonctionnes et Katsu y est une nouvelle fois génial.
J'ai pas encore vu la suite. Mais je ne la manquerais pas avec un pareil avis. :)

Alors hier :

Passion : Déjà vu en dvd Fantoma, il y a quelques années. Je dois dire que cette seconde vision m'a surpris. Autant j'étais le premier à crier au chef d'oeuvre la première fois, qu'hier soir je me suis rendu compte que la seconde partie du film me posait quand même problème. J'ignore pourquoi mais la fin me semble ne pas s'inscrire dans la logique du personnage de Ayako Wakao. Je vois mal pourquoi elles chercheraient à finir ainsi avec eux et pourquoi elle en ferait des zombies s'il n'y avait pas une énième manipulation derrière. Bref, un bon film... mais finalement, Masumura aura mieux traiter le thème de la passion dans des films comme la bête aveugle et surtout deux épouses. Je vais tenter de lire le roman de Tanizaki pour mieux cerner ce malaise.

Kung Fu Hara Kiri : Enfin ! Depuis le temps que j'attendais de le voir au ciné celui-ci (après une séance manqué à l'étrange festival il y a de cela 2 ans je crois). Considéré comme un nanar jouissif pour certains, je dirais que ce film est bien jouissif mais bis et aucunement nanar. Film de genre parfaitement maitrisé dont les premiers plans induisent de suite une esthétique manga et dont les délires sont légions. Un boulot important sur les lumières (ah l'âge d'or des studios japonais durant les années 60-70... que j'aime leur chef opérateur) hallucinantes et des personnages hallucinés. Katsu est énorme comme d'habitude. Le voir sortir de son cercueil en bondissant provoque un plaisir primaire pour tout amateur de cinéma bis et personnage jusqu'au-boutiste.
A noter : la cinémathèque et ses sous-titres le retour... mais cette fois ci cela ajoutait au charme de la séance puisque participait au délire général du film avec des sous titres absents les premières minutes qui tracent à toute allure ensuite pour rattraper le dialogue. On était bien dans une séance bis. La classe ! :mrgreen:
Vivement vendredi 6 octobre et la soirée course poursuite :lol:
ImageImageImageImageImage
walden
Stagiaire
Messages : 4
Inscription : 1 oct. 07, 02:08
Localisation : Paris

Message par walden »

bruce randylan a écrit :
White Snake a écrit : Le soldat Yakuza C'était pas mal, mais ça reste decevant par rapport au nouveau soldat Yakusa. Le problème dans celui là, c'est que les scènes de bastons sont trop répétitives et qu'il n'y a pas de "méchant" du niveau de Shintaru Katsu contrairement à Joe Shishido dans sa suite.
De même au niveau visuel, c'est un peu moins chiadé et beaucoup moins romantique aussi.
Bonjour TLM :)

Entièrement d'accord avec White Snake ! "Le Nouveau..." est bcp plus riche que le premier et je n'en dis pas davantage pour ceux qui iront le voir le 13 Octobre 8)
noar13
Réalisateur
Messages : 6506
Inscription : 14 avr. 03, 09:44
Localisation : paris

Message par noar13 »

un petit clin d'oeil à "à travers les tenebres" ou l'un des personnage principaux sifflote la marseillaise :shock: :mrgreen:
Image
White Snake
Assistant(e) machine à café
Messages : 131
Inscription : 10 juil. 04, 22:38
Localisation : Paname

Message par White Snake »

Débordements : Une nouvelle exploration du désir résolument géniale. Cette fois-ci inutile de chercher, chaque protagoniste cache la vérité (ne serait-ce qu'un temps) aux autres. Personnage sublime de l'arriviste qui assume sa nature et n'hésitera à séduire sans cesse d'avantage pour lancer sa carrière. Le scénario formidable parvient à unir des personnages toujours plus complexes animés par la volonté de changer de vie, de gouter au bonheur, et ce, sous ses formes les plus variées. Un must.

Beauté coupable : Film chorale où les acteurs fétiches de Masumura se succèdent. L'histoire est assez anodine et loin peut être étonner de son final particulièrement heureux où toutes les passions et les rêves sont assouvis. Néanmoins, l'interprétation hallucinante de ces acteurs, notamment d'un Katsu exceptionnellement tout en retenu et grâce, force le respect. Un bon film donc.

Le gars des vents du froid : Mishima aurait gagner à jouer d'avantage au cinéma tant son charisme trascende l'écran. L'histoire évoque les films noirs américains et présage de l'Impasse réalisé plus tard par DePalma. Un très bon film servi par un monstre de la culture japonaise.

A travers les ténébres : Oulalalala.... Masumura ne devait pas considérer ce film parmi ses préférés. C'est mauvais. Il n'y a pas à chercher d'excuses, problème de rythme, absence de musique (tout du moins extradiègétique) qui renforcent encore l'impression de lenteur avec ces silences exaspérant, un scénario didactique sans doute conçu pour les poissons rouges (on va quand même vous répéter chaque élément du scénario au minimum 4 fois, dès fois que vous n'ayez pas suivi), facilités scénaristique en veux tu , en voila (carnet de notes surprise accusant les méchants capitalistes, concours photo permettant d'avoir la face du tueur balafré)... pas grand chose à sauver de cet objet malheureux sans doute remonté par la Daiei.


La femme qui touchait les jambes : Petite comédie qui évoque Hawks (mais en moins bien, attention). La première partie du film filmée intégralement dans un train est vraiment jouissive et l'on espère un temps que la totalité du film va rester en ce lieu. Hélas... tout le monde descend et là on va s'ennuyer méchamment. Le scénario devient laborieux durant un bon tiers du film pour se rattraper lors d'un final que renoue avec la sympathie de l'ouverture. Un film en demi-teinte.


Testament de femme : Premier volet de Masumura tout à fait classique. Histoire de désirs, de manipulation, d'argent et de sacrifice. Loin d'être mauvais mais rien d'original. Second volet d'Ichikawa assez amusant, une petite bouffonerie grotesque qui fait sourire. D'un segment affligeant... j'ai complétement décroché après 5min.

Le faux étudiant : Film prémonitoire qui évoque 68 avant l'heure, où comment un petit mensonge peut dégénerer. Totalement bluffant, notamment grâce à son acteur principal qui bouffe l'écran (apparement, il s'agissait d'un chanteur de rock reconverti au cinéma). Le message du film (Il n'y a pas de victoire dans le mensonge, juste l'hypocrisie) passe parfaitement et l'on est pris aux trippes jusqu'au plan final terrible et grandiose dans sa folie.

Vivre pour l'amour : Doit-on parler des sujets qui fachent ? :mrgreen: Film d'un ennui exaspérant. Comment n'ai-je pas dormi ? Juste laborieux. Sur un scénario qui aurait pu donner le meilleur (un fils enquête sur son père disparu et le découvre espion), on accouche du pire. J'ose croire qu'il s'agit encore d'un ratage imputable au studio.
ImageImageImageImageImage
Répondre