Romy Schneider (1938-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24376
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

Je ne savais pas où poster mon avis car ce n'est pas du naphta et c'est aussi du Sautet, mais comme on en a parlé quelques posts plus haut, je pense que c'est juste de le mettre ici.

UNE HISTOIRE SIMPLE de Claude Sautet (Arte)

SPOILERS
Découvert un des films préférés de Ratatouille. Je dois dire que ce film m'a posé quelques soucis. En effet, durant presque tout le film je me suis demandé où on allait, quel était le fil rouge, qu'est-ce que Sautet voulait dire. C'est déjà un portrait de femme. Un beau portrait de femme moderne, une variation sur les couples, les histoires d'amour, sur la vie, l'existence (avec tous les changements que cela comporte). Pas vraiment d'intrigue nette, mais une sorte de chronique.

Là où je suis d'accord avec Ratatouille c'est que Romy Schneider y est incroyable. C'est d'abord un superbe rôle, riche, complexe, qui prend le temps d'être développé. Un rôle auquel Schneider apporte une certaine gravité. Je sais qu'elle est très souriante dans le film, mais elle a également très souvent un regard si lourd de sens, si tragique presque. Je ne connais pas bien cette actrice (quoique...) mais c'est ce que je ressens. Et Sautet l'a très bien compris puisqu'il lui laisse souvent des longs plans muets, des longs plans de regard qui en disent tellement plus. Comme je n'ai pas de mémoire, je me souviens uniquement d'un des derniers du film: quand elle doit apprendre à Cremer qu'elle est enceinte et qu'il lui annonce qu'il continue son aventure avec sa copine, Romy Schneider le regarde longuement sans dire un mot. Très beau.

C'est aussi une réflexion sur le couple, ou en tout cas Sautet nous propose différentes situations de couple: une rupture récente qui a du mal à s'avouer (Schneider et Brasseur), une divorce consommé (Eva Darlan et son ex), une long parcours commun avec ses secrets (son amie Gabrielle et son mari Jérôme), un ancien amour qui revient (Schneider et Cremer). Il n'y a aucun couple à la vie parfaite, il me semble, et ceux-ci montrent que rien n'est simple et que la vie réserve des surprises.

Mais c'est surtout une histoire qui ressemble à la vie, en fait: plein de petites histoires qui se mélangent, qui passent, qui reviennent, dans un mouvement toujours en progression. Comme dans la vraie vie. Les grands évènements s'enchainent aux petits, tout se mélange. La rupture entre Schneider et Brasseur au milieu des clients du café, qui eux ignorent tout, ou bien la tentative de suicide de Jérome que Schneider ne dévoilera pas à la maison remplie d'amis. Une alternance de légèreté et de gravité qui ressemble à notre quotidien.
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14746
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Message par Zelda Zonk »

Pour les chanceux parisiens :

Vingt-cinq ans qu’a disparu la plus française des actrices autrichiennes, on veut parler de Romy (Schneider). Vingt et un films d’elle ressortent au Champo (Paris, 5e) : L’important c’est d’aimer, Les Choses de la vie, Une Femme à sa fenêtre...

Télérama.fr
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Message par Kevin95 »

Les films :


- Une femme est une femme (Mercredi)

- Jeunes filles en uniforme (Jeudi)

- Le train (Vendredi)

- L'important c'est d'aimer (Samedi)

- Le mouton enragé (Dimanche)

- Une histoire simple (Lundi)

- Fantôme d'amour (Mardi)

Pourquoi le film de Godard pour un cycle Schneider ????? :?
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
MargaretLockwood
Stagiaire
Messages : 27
Inscription : 23 mai 06, 18:43

Message par MargaretLockwood »

Est-ce que quelqu'un pourrait me rappeler quel est le rôle de Romy Schneider dans "Le Mouton enragé" ? Parce que je me souviens bien de Trintignant et de Jean-Pierre Cassel, mais pas de Romy (c'est à la fin du film non ?).
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25410
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Message par AtCloseRange »

MargaretLockwood a écrit :Est-ce que quelqu'un pourrait me rappeler quel est le rôle de Romy Schneider dans "Le Mouton enragé" ? Parce que je me souviens bien de Trintignant et de Jean-Pierre Cassel, mais pas de Romy (c'est à la fin du film non ?).
Elle a un des rôles principaux féminins avec Jane Birkin et joue une des maîtresses de Trintignant
Spoiler (cliquez pour afficher)
qui finira tuée par son mari si je me rappelle bien)
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Notez les films Naphtas-Mars 2009

Message par Cathy »

En 1958, Romy Schneider veut mettre fin à l'image de Sissi qui lui colle à la peau, elle tourne donc deux films qui sont sortis en kiosque dans la collection qui lui est consacrée Scampolo et Die Halbzarte (Carnets intimes d'une jeune fille) (seule la VF est présente sur les deux titres)

Mademoiselle Scampolo - Scampolo

Image

Une jeune sauvageonne s'éprend d'un architecte à Ischia

Si le film n'est qu'une comédie sans prétention, il permet d'apprécier la beauté de l'Ile d'Ischia et surtout celle de Romy Schneider qui crève l'écran. Le reste est anecdotique, il permet simplement de voir la jeune actrice dans un rôle différent de Sissi. Paul Hubschmid lui sert de faire valoir.

Carnets Intimes d'une jeune Fille - Die Halbzarte

Image

Une jeune fille écrit une pièce de théâtre licencieuse sous un pseudo, un producteur américain veut adapter sa pièce à Hollywood et veut rencontrer la jeune auteur qui jusque là était restée anonyme.

Là encore Romy Schneider veut montrer qu'elle n'est plus la jeune fille sage des Sissi et se montre sous un aspect plus que vulgaire de par sa coiffure, ses regards, tout en alternant encore avec la jeune fille sage. Mais le réalisateur en fait des tonnes dans des plans soit disant audacieux, mais horriblement mal filmés, dans un érotisme assez grossier, et des décors de théâtre hideux. Alors là encore cela permet pour Romy Schneider' de rompre avec Sissi, mais le film est laborieux.

Est aussi sorti dans la collection "Dix heures et demie du soir en été" de Jules Dassin, il me semble inédit en DVD ainsi que le Cardinal. Espérons simplement que sortira dans cette collection "Jeunes filles en uniformes" que j'aimerais beaucoup revoir.
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Notez les films naphtalinés - août 2009

Message par Boubakar »

Image

Le train (Pierre Granier-Deferre, 1973)

Très beau film, où Jean-Louis Trintignant est comme toujours impeccable dans ce drame situé essentiellement ...dans un train en pleine exode au début de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais là où le film se détache clairement, c'est au niveau de la musique, que je trouve sublime, appuyant sur les moments forts du film (bien qu'il semble s'inspirer de Morricone dans ses grandes envolées lyriques), notamment la très belle scène d'amour entre Trintignant et Romy Schneider (très très bien), située dans un train, entre des gens endormis. Et la fin est assez belle, où les retrouvailles de ce couple de quelques jours va s'avérer tragique.
Je suis juste un peu curieux sur la présence des images d'archives, quelquefois d'un goût douteux (un homme rit, on voit des images d'archives de soldats rire), mais comme si le réalisateur ne croyait plus en ce sujet.
Dans le genre des amours impossibles, celui-ci réussit très bien son coup, emporté par un couple fomidable.
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Notez les films naphtalinés - août 2009

Message par julien »

Boubakar a écrit :Mais là où le film se détache clairement, c'est au niveau de la musique, que je trouve sublime, appuyant sur les moments forts du film (bien qu'il semble s'inspirer de Morricone dans ses grandes envolées lyriques)
La musique est de Philippe Sarde. Tu peux le dire hein, c'est pas un gros mot. :mrgreen: Moi le thème principal me fait penser pas mal aux symphonies de Brahms. C'est très lyrique et en même temps, il y a un certain sens du tragique dans la musique. Il réussit parfaitement l'alchimie entre les deux.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Romy Schneider

Message par Boubakar »

Image

Qui ? (Leonard Keigel, 1970)

Déjà un bon point, c'est que le film est court. C'est suffisamment dégraissé pour ne pas rendre le film inintéressant.
Et il y a quelques effets que je trouve sympa, bien qu'un peu gratuits pour le coup (un plan se fige, et on entend ce qui arrive après cette image, des longues plages de musique...), sans oublier la musique assez ....mystique, dirais-je ! :lol:
En-dehors de ça, c'est une histoire de meurtre qui n'a pas été élucidée, et qu'un personnage, tombé amoureux de Romy Schneider, suspecte, cherche à savoir la vérité... Il faut dire que la trentaine allait bien à Schneider, tellement elle est magnifique (et en plus, on la voit nue, alors on va pas faire le difficile :fiou: ), et très énigmatique dans le rôle, une vraie femme-serpent qui "bouffe" réellement ses autres partenaires, assez fades. De plus, la fin est très réussie, le réalisateur va jusqu'au bout de son idée avec cette femme si douce, mais...

Une bonne petite surprise, qui aurait gagnée à voir ses autres personnages un peu plus étoffés/
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Romy Schneider

Message par Alligator »

La passante du Sans-Souci (Jacques Rouffio, 1982) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... souci.html

Image
_______________

Joli gadin personnel : une déception dans la mesure où le couple vedette de la distribution avait de quoi faire saliver. Romy Schneider pour qui j'ai une admiration pûre, sans arrière pensée lubrique s'entend, et Michel Piccoli qui petit à petit fait son chemin dans mon panthéon d'acteurs. Bordel que j'aime cet acteur, sa justesse sidérante mais également ses débordements, ses pulsions dans lesquels l'homme dépasse ses rôles, le réel au-dessus du factice ne dénaturant jamais la sincérité du propos, bien au contraire évidemment! Or, ces magnifiques comédiens se vautrent, littéralement, dans une mise en scène à l'absence redoutable. Ils ne sont pas les seuls. Rares sont ceux qui échappent à un phrasé mécanique, une posture pétrifiée. Faute d'imagination dans la direction d'acteurs, la troupe se fige de manière théâtrale et pathétique. Il faut entendre et voir Gérard Klein récitant ses mots sans aucune espèce de conviction, comme on répète la liste des courses à faire, c'est incroyable et pénible.

Faute également et peut-être surtout à un scénario pas loin d'être affligeant. Les dialogues creux au possible enfoncent des portes ouvertes nous apprenant que les nazis sont des salops et qu'avec de l'argent on vit mieux. Les personnages font preuve pour certains d'une inconsistance étonnante et qui ne permet pas de porter un regard réellement compatissant. Avec un manque de subtilité évident, les situations finissent par apparaitre comme des mammouths sur un fil électrique. A force de plier la vraisemblance, le fil de l'histoire casse et le courant ne passe plus. On reste interdit devant la platitude dont font preuve les personnages qui ne s'en remettent jamais, demeurant des monstres d'artifices destinés à faire larmoyer dans les chaumières aidés dans leur entreprise par une musique de Delerue sirupeuse à force de violons déchirants. Les acteurs en rajoutent dans les poses mélodramatiques où les corps se flagellent (prostitution, ivresse) ou se recroquevillent, la tête dans les mains, les dos courbés par le poids de la souffrance, pleurez bonne gens. On pourra ensuite tenter de comprendre l'inanité de certaines scènes. Pourquoi ce plan sur une omelette trop cuite? Pourquoi cette éternité imposée pour mettre un pansement sur un doigt? Pourquoi tant de temps perdu, de scènes sans aucun intérêt? Il faut donc des coupes pour faire pleurer Romy Schneider -dans la scène du restaurant- tant les acteurs ont du mal à justifier leurs actions.

Ce film au discours décousu s'empresse également de faire représentation des clichés habituels à propos de la période de l'occupation. Mathieu Carrière en bon nazi, avec la tête de marbre et d'acier, inamovible figure sans sourire ou expression humaine est tout le long du film le pervers, forcément, qui va pousser son vice jusqu'à faire croire à un couple qu'il est sauvé avant de les assassiner. Au delà d'un récit improbable et incohérent -pourquoi tuerait-on Max et sa femme à la fin du film?- les peurs légitimes d'une résurgence de l'extrême droite prennent des proportions dramatiquement mal calculées, jusqu'à l'absurde et annihilent la force et le bien fondé initiaux du propos. C'est dommage.

L'histoire et la distribution promettaient monts et merveilles et finalement laissent perplexe. Je me demande si le roman de Joseph Kessel est aussi creux ou si l'adaptation rate le coche.
Avatar de l’utilisateur
odelay
David O. Selznick
Messages : 13136
Inscription : 19 avr. 03, 09:21
Localisation : A Fraggle Rock

Re: Romy Schneider

Message par odelay »

Je n'aime pas trop ce filmm non plus, mais je ne suis pas d'accord pour la musique de Delerue. Je ne la trouve pas du tout sirupeuse, elle est juste touchante avec son violon yidish, un peu comme ce qu'avait fait Williams sur certains titres de Shindler.
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Romy Schneider

Message par Alligator »

Peut-être qu'indissociée du film, elle est d'une grande valeur, je disais juste que dans le film, avec les lourdes larmes de Romy, le petit nenfant qui joue du violon, la scène montant son mécano grossier pour arracher les larmes du spectateur, tout le dispositif m'a très vite gonflé.
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Notez les films naphtas : Septembre 2010

Message par Kevin95 »

Image

Qui ? (Léonard Keigel) Image

Curiosité très seventies, Qui ? réalisé par l'inconnu Keigel, est surtout l'occasion pour les producteurs de surfer sur Les Choses de la vie de Sautet qui vient de sortir et de réunir deux des comédiens de La Piscine de Jacques Deray.
A part ça, rien de bien inédit on a à faire à un thriller convenable mais bateaux relevé surtout par son casting. Le film aurait dû être diffusé lors de l'hommage fait à Chabrol tant Qui ? est un "Chabrol like" (la présence de Paul Gégauff au scénario ni est pas un hasard) mais sans le talent du metteur en scène, sans son sens des rapports vénéneux entre les personnages, ici la réalisation est plate et les quelques tentatives de mise en scène sont maladroites (l'arrêt sur image). Concernant les comédiens, Schneider joue la femme fatal comme à son habitude (j'entends par là, elle ne change en rien son jeu) et Ronet s'en fout, lors d'une scène où il doit jouer l'ivresse, je ne l'ai jamais vu aussi bon (vous m'avez compris).
Bref, ça aurait pu être un film invisible, mais sa durée (courte), le score de Claude Bolling (très pop), le mystère autours du récit, un final (pompé sur Plein Soleil) ironique et deux trois scènes bien senties (dans les Galeries Lafayette par exemple) font qu'on ne s'ennuie pas du tout et du moins me concernant, Qui ? m'a bien amusé c'est déjà ça.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99608
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Romy Schneider (1938-1982)

Message par Jeremy Fox »

Avatar de l’utilisateur
Commissaire Juve
Charles Foster Kane
Messages : 24560
Inscription : 13 avr. 03, 13:27
Localisation : Aux trousses de Fantômas !
Contact :

Re: Romy Schneider (1938-1982)

Message par Commissaire Juve »

Il y a un truc qui déconne sur ce topic. J'ai une fenêtre qui s'ouvre et qui me dit que le serveur Evene.fr requiert un nom d'utilisateur et un mot de passe !
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Répondre