Rebecca (Alfred Hitchcock - 1940)
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Un Hitch dont la réputation ne déçoit pas (même s'il ne fait pas partie de mes 5 préférés).
L'interprétation de Joan Fontaine est très juste, alors qu'elle aurait facilement pu verser dans la mièvrerie. Elle est maladroite, touchante, hésitante sans être agaçante. Son personnage est une nice-girl type, mais jamais ennuyeuse (là où mes goûts personnels me font en général préférer les personnages ambivalents). Des actrices comme Jean Arthur ou Audrey Hepburn aussi n'ont pratiquement exploité qu'une image de nice-girl, et pourtant elles ne lassaient jamais.
L'interprétation de Joan Fontaine est très juste, alors qu'elle aurait facilement pu verser dans la mièvrerie. Elle est maladroite, touchante, hésitante sans être agaçante. Son personnage est une nice-girl type, mais jamais ennuyeuse (là où mes goûts personnels me font en général préférer les personnages ambivalents). Des actrices comme Jean Arthur ou Audrey Hepburn aussi n'ont pratiquement exploité qu'une image de nice-girl, et pourtant elles ne lassaient jamais.
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Je ne connaissais pas l'expression "nice-girl", et c'est vrai qu'elle colle bien à la peau de certaines actrices.Banane a écrit :Un Hitch dont la réputation ne déçoit pas (même s'il ne fait pas partie de mes 5 préférés).
L'interprétation de Joan Fontaine est très juste, alors qu'elle aurait facilement pu verser dans la mièvrerie. Elle est maladroite, touchante, hésitante sans être agaçante. Son personnage est une nice-girl type, mais jamais ennuyeuse (là où mes goûts personnels me font en général préférer les personnages ambivalents). Des actrices comme Jean Arthur ou Audrey Hepburn aussi n'ont pratiquement exploité qu'une image de nice-girl, et pourtant elles ne lassaient jamais.
Au risque de dévier du sujet, peux-tu nous dire, Banane, les personnages ambivalents que tu affectionnes.
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Les stars féminines les plus mythiques exploitent toujours la "good-bad-girlist" attitude si j'ose dire, elles ne sortent pas de la dichotomie Vierge/Catin, affichent les 2 masques tour à tour, ou plutôt les interprètent souvent en même temps dans le même film, que ce soit Jean Harlow, Marilyn, Ava, Liz et des tas d'autres. Si dans le muet, on a opposé Mary Pickford et Theda Bara, ces 2 entités se sont souvent rejointes dans une seule et même personnalité par la suite. Le cas Audrey Hepburn, totalement good-girl, est moins courant, il faut vraiment avoir un charisme exceptionnel pour bâtir une carrière dessus sans jamais lasser son public.kim a écrit :Je ne connaissais pas l'expression "nice-girl", et c'est vrai qu'elle colle bien à la peau de certaines actrices.
Au risque de dévier du sujet, peux-tu nous dire, Banane, les personnages ambivalents que tu affectionnes.
Gilda est un personnage ambivalent, à la fin un personnage dit d'elle : "Oh vous savez, Gilda n'a jamais fait toutes ces choses." Soit il faut prendre cette réplique au pieds de la lettre (d'ailleurs on a souvent l'impression que le numéro d'allumeuse de Gilda/Rita est avant tout un jeu amoureux), Gilda a affiché une attitude de courtisane par simple jeu, ça l'amuse, ou alors on fait semblant de le croire (comme Johnny/Glenn Ford semble le faire).
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Banane a écrit :Les stars féminines les plus mythiques exploitent toujours la "good-bad-girlist" attitude si j'ose dire, elles ne sortent pas de la dichotomie Vierge/Catin, affichent les 2 masques tour à tour, ou plutôt les interprètent souvent en même temps dans le même film, que ce soit Jean Harlow, Marilyn, Ava, Liz et des tas d'autres. Si dans le muet, on a opposé Mary Pickford et Theda Bara, ces 2 entités se sont souvent rejointes dans une seule et même personnalité par la suite. Le cas Audrey Hepburn, totalement good-girl, est moins courant, il faut vraiment avoir un charisme exceptionnel pour bâtir une carrière dessus sans jamais lasser son public.kim a écrit :Je ne connaissais pas l'expression "nice-girl", et c'est vrai qu'elle colle bien à la peau de certaines actrices.
Au risque de dévier du sujet, peux-tu nous dire, Banane, les personnages ambivalents que tu affectionnes.
Gilda est un personnage ambivalent, à la fin un personnage dit d'elle : "Oh vous savez, Gilda n'a jamais fait toutes ces choses." Soit il faut prendre cette réplique au pieds de la lettre (d'ailleurs on a souvent l'impression que le numéro d'allumeuse de Gilda/Rita est avant tout un jeu amoureux), Gilda a affiché une attitude de courtisane par simple jeu, ça l'amuse, ou alors on fait semblant de le croire (comme Johnny/Glenn Ford semble le faire).
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L'apparition d'Hitchcock dans Rebecca
Une chose me turlupine depuis un moment, dans REBECCA Hitchcock est sensé apparaître devant une cabine téléphonique où téléphone George Sanders, mais cette apparition semble coupée de toutes les copies que j'ai pu voir, j'ai en vhs et j'ai vu le film chez Brion, pareil. Quelqu'un peut me dire le pourquoi de la chose ?
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Personne n'aurait une info ?-Kaonashi Yupa- a écrit :Pareil, quand j'ai vu le film, aucune trace d'une scène correspondant à la fameuse photo de l'apparition d'Hitchcock, photo que j'avais vu avant de découvrir le film.
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ça doit être une des rares copies où il y a la scène alors t'as de la chanceGentleman Jim a écrit :J’ai jeté un œil sur ce film (enregistrement d’Arte) aujourd’hui et l’apparition d’Hithchcock se fait à 5 minutes de la fin. George Sanders téléphone d’une cabine à Judith Anderson puis en sortant dit 2 mots à un policier, à ce moment là Hitchcok passe derrière eux.
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Rebecca : Cela commence par un faux plan-séquence, avec une caméra s'aventurant dans un monde semblant sortir tout droit d'un conte de fées, avec des touches de fantastique. Dix minutes plus tard, Lawrence Olivier et Joan Fontaine semblent déjà se connaître en laissant deviner pourtant des zones d'ombre qui font écho à ces images introductives.
Le film quant à lui, est un pur régal visuel et narratif, porté par deux comédiens sublimes, Joan Fontaine que je découvre ébloui, avec un visage proche de celui d'Ingrid Bergman à un moment lors du procès, où son chapeau laisse apparaître un regard en biais qui n'a rien à envier à la célèbre héroïne de Casablanca. Lawrence Olivier incarne à lui seule la classe britannique, tandis que George Sanders ajoute une louchée de bons mots sans tomber dans le cynisme facile, avec ceci dit quelques pincées de répliques mordantes, dignes d'un vrai Lord.
Perfection de la mise en scène qui nous mène habilement en bateau pendant une heure quinze, durant laquelle je n'ai pas eu le sentiment de me faire avoir dans le sens péjoratif du terme au contraire. J'étais charmé, déstabilisé, séduit aussi par l'aura que dégage Joan Fontaine, sa beauté; fringante, malgré la gaucherie de son personnage, l'extrême délicatesse de ses traits. Perfection des décors, scènes renversantes, proches de l'onirisme : lors de la présentation de Favel, celui-ci se présente à la fenêtre - ouverte large- . Ensuite, Mme De Winter, nouvellement intronisée "reine" de la demeure - malgré de sérieuses réticences dont un catastrophique bal costumé - se retrouve esseulée, passe de pièces en pièces, avant de se retrouver isolée, entre deux tableaux, là où une fenêtre est ouverte. Il faudra l'intervention d'une troisième personne pour que les choses la sortent d'une espèce de rêverie, ressemblant presque à un cauchemar.
Film très bien fait aussi sur la perte accidentelle ou pas de l'être aimé(e), sur l'art du mensonge et de la dissimulation, le souvenir, la mémoire, la place de l'autre, la façon de se comporter, d'essayer de faire comme le(a) défunt(e). N'étant pas à sa place, venant d'un milieu modeste, habillée de toilettes pas aussi distinguées, l'héroîne passe par l'innocence, la maladresse, le manque de confiance en elle, avant de se révéler aux yeux de l'autre comme la femme qui va changer une vie.
Un mélo somptueux grâce à sa photo, à ses changements d'éclairage, à sa virtuosité technique.
Un beau film sur le couple aussi.
Film du mois.
P.S : J'avais vu les deux séquences introductives auparavant sur une cassette VHS achetée dans une brocante y'a trois ou quatre ans, jamais remis la main dessus depuis, je ne sais pas ce que j'en ai fait, c'est donc Rebecca en entier que j'ai découvert.
9/10
Le film quant à lui, est un pur régal visuel et narratif, porté par deux comédiens sublimes, Joan Fontaine que je découvre ébloui, avec un visage proche de celui d'Ingrid Bergman à un moment lors du procès, où son chapeau laisse apparaître un regard en biais qui n'a rien à envier à la célèbre héroïne de Casablanca. Lawrence Olivier incarne à lui seule la classe britannique, tandis que George Sanders ajoute une louchée de bons mots sans tomber dans le cynisme facile, avec ceci dit quelques pincées de répliques mordantes, dignes d'un vrai Lord.
Perfection de la mise en scène qui nous mène habilement en bateau pendant une heure quinze, durant laquelle je n'ai pas eu le sentiment de me faire avoir dans le sens péjoratif du terme au contraire. J'étais charmé, déstabilisé, séduit aussi par l'aura que dégage Joan Fontaine, sa beauté; fringante, malgré la gaucherie de son personnage, l'extrême délicatesse de ses traits. Perfection des décors, scènes renversantes, proches de l'onirisme : lors de la présentation de Favel, celui-ci se présente à la fenêtre - ouverte large- . Ensuite, Mme De Winter, nouvellement intronisée "reine" de la demeure - malgré de sérieuses réticences dont un catastrophique bal costumé - se retrouve esseulée, passe de pièces en pièces, avant de se retrouver isolée, entre deux tableaux, là où une fenêtre est ouverte. Il faudra l'intervention d'une troisième personne pour que les choses la sortent d'une espèce de rêverie, ressemblant presque à un cauchemar.
Film très bien fait aussi sur la perte accidentelle ou pas de l'être aimé(e), sur l'art du mensonge et de la dissimulation, le souvenir, la mémoire, la place de l'autre, la façon de se comporter, d'essayer de faire comme le(a) défunt(e). N'étant pas à sa place, venant d'un milieu modeste, habillée de toilettes pas aussi distinguées, l'héroîne passe par l'innocence, la maladresse, le manque de confiance en elle, avant de se révéler aux yeux de l'autre comme la femme qui va changer une vie.
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