Jean-Paul Belmondo (1933-2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Jeremy Fox »

Cololi a écrit :mais je ne trouve pas que ce soit du divertissement bas de gamme. Du divertissement de ce niveau là ... j'aimerais bien en revoir !

.
C'est bien là que nous sommes en totale opposition. Des divertissements d'un tout autre niveau (supérieur à mon avis), j'en vois à peu près un par semaine que ce soit parmi les films plus anciens que parmi ceux de 2016.

Sans prétendre être dans le vrai (c'est juste mon avis), les films de bebel période début 80 (et pourtant j'ai été tous les voir en salles à l'adolescence en les adorant tous ; j'ai même acheté ma première revue de cinéma pour Bebel dans Le Professionnel en couverture) font partie me concernant de ce qui s'est fait de pire en matière de divertissement avec les Hunebelle/Borderie/Gaspard-Huit des années 50/60 ; très sincèrement et sans vouloir être en opposition à chaque fois. Ma dernière revision du Lautner que j'avais tant aimé en 1981 m'a laissé totalement navré.
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Michel2
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Michel2 »

Roy Neary a écrit :Il faudrait nuancer l'appellation "Bebel". Il y a le Bebel "inventé" ou presque par De Broca dans les années 60 et le Bebel des années 70/80 qui devient progressivement une caricature dans des films de plus en plus paresseux et usés dans leur formule. Le premier Bebel est un vent de fraîcheur pour le cinéma français et Philippe De Broca n'a absolument pas à démériter comme cinéaste et comme "auteur" face à des artistes comme Melville, Godard, Malle, Truffaut, etc.
Je suis d'accord, même si je nuancerais ta nuance en ajoutant qu'il n'y a pas un unique Bébel dans les années 60 mais plusieurs (le Belmondo de Week-end à Zuydcote n'est pas vraiment le même que celui de Cartouche ou de L'homme de Rio). J'enfonce sûrement une porte ouverte en disant que l'échec de Stavisky constitue le point de bascule dans la carrière de Belmondo (ça a même dû être dit plus haut, mais l'inconvénient d'être un nouveau est que l'on n'a pas toujours le temps de lire les dizaines de pages précédentes de chaque topic). Cela ne veut pas dire qu'il abdique toute velléité artistique après 1974 (Le corps de mon ennemi prouve qu'il y a encore une vie d'acteur après la reprise en main par René Chateau) mais on sent bien que les prises de risques sont désormais minimales et que les choix de carrière sont dictées par la loi du plus petit dénominateur commun.

Ceci dit, dans le doc figurant parmi les suppléments du Magnifique (tourné un an avant Stavisky), Philippe De Broca expliquait déjà avec le sourire mais sans langue de bois que Belmondo n'avait pas été facile à diriger sur ce film, alors que les deux larrons s'étaient notoirement bien entendus dans les années 60. Et à bien regarder son jeu d'acteur dans ledit Magnifique, on voit effectivement Bebel qui commence à bébeliser en filigrane. Ca passe parce que la comédie justifie de jouer un peu "large" et que le metteur en scène tient quand même son acteur contre vents et marées, mais la facilité et les tics de jeu qui deviendront la norme à partir de la fin des années 70 se font déjà un peu sentir.

Quant aux films de la période 1980-1985, j'abonde dans le sens de Jeremy. Il y a une certaine noblesse à embrasser les causes désespérées, mais il faut vraiment avoir la foi du charbonnier pour défendre L'as des as, Les morfalous ou Le guignolo (dont le comique, je le rappelle, repose principalement sur une succession de coups de pied dans les burnes ainsi que les glapissements qui s'ensuivent)
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Major Tom
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Major Tom »

Michel2 a écrit :Quant aux films de la période 1980-1985, j'abonde dans le sens de Jeremy. Il y a une certaine noblesse à embrasser les causes désespérées, mais il faut vraiment avoir la foi du charbonnier pour défendre L'as des as, Les morfalous ou Le guignolo (dont le comique, je le rappelle, repose principalement sur une succession de coups de pied dans les burnes ainsi que les glapissements qui s'ensuivent)
Oh ! Pas touche à L'As des as. :o Je ne trouve pas que ce film soit à mettre sur un même niveau que Le Marginal* ou Les Morfalous, et c'est quelqu'un qui n'est pas spécialement fan de Gérard Oury qui le dit. ;) Certes "Bébel" fait le héros et botte le cul des nazis sur tout le film, mais c'est une comédie qui contient tout de même un scénario, ce qu'on sent bâclé voire inexistant chez les deux autres cités. Et puis, hormis 2, 3 scènes où Belmondo en fait trop, c'est vrai, je trouve qu'il se tient plutôt correctement dans l'ensemble (ça reste une comédie avec des moments de burlesque, donc cela s'y prête).

* Edit : Pardon, tu as cité Le Guignolo, pas le Marginal, j'ai rêvé. Mais bon, c'est presque pareil. :mrgreen: Cela dit, la première partie du Guignolo n'est pas mauvaise, et plutôt agréable...
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Alexandre Angel
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Alexandre Angel »

Michel2 a écrit :Ceci dit, dans le doc figurant parmi les suppléments du Magnifique (tourné un an avant Stavisky), Philippe De Broca expliquait déjà avec le sourire mais sans langue de bois que Belmondo n'avait pas été facile à diriger sur ce film, alors que les deux larrons s'étaient notoirement bien entendus dans les années 60. Et à bien regarder son jeu d'acteur dans ledit Magnifique, on voit effectivement Bebel qui commence à bébeliser en filigrane.
Le Magnifique me frappe de stupeur. Je me souviens l'avoir adoré la première fois que je l'ai vu à la télé, ado. Le voir actuellement est une purge : je le trouve fatiguant, lourdingue et pas très drôle. Cruelle déception.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Jeremy Fox »

Citons Joyeuses Pâques pour mettre tout le monde d'accord. Dire que j'étais mort de rire dans la salle l'année de sa sortie. La redécouverte m'a fait très... très... mal. Faut dire aussi que je ne suis plus amoureux de Sophie Marceau :mrgreen:
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Major Tom
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Major Tom »

C'est marrant parce que vous parliez de l'évolution de Belmondo vers le Bébel des années 80, mais finalement, un film prouverait presque le contraire (qu'il n'y a pas vraiment eu d'évolution).
Dans Tendre voyou (1966) de Jean Becker, il y a déjà tout ce qui fera le Belmondo "toc toc badaboum" vingt ans plus tard. Séducteur, infatigable (sauf pour le spectateur), cascadeur, surjouant en déclamant exagérément ses textes (forçant exprès le trait comme sur une scène de théâtre - les textes volontairement désuets d'Audiard n'aident pas vraiment), etc. C'est l'Homme de Rio sans la moindre péripétie. Juste un mec qui drague des femmes riches, se balade à la plage ou sur un yacht, fait du ski, et surtout fait le pitre 24h sur 24... Marielle n'y est pas très bon (un peu comme Rochefort dans Les Tribulations d'un chinois en Chine). C'est de la déconnade du début à la fin, mais on y assiste en restant sur le carreau. Restent un ou deux dialogues, et les quelques apparitions de Philippe Noiret (toujours impeccable). C'est peu.

Et puis, cadeau, musique de Michel Legrand s'il vous plait :mrgreen: :

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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Alexandre Angel a écrit :Le Magnifique me frappe de stupeur. Je me souviens l'avoir adoré la première fois que je l'ai vu à la télé, ado. Le voir actuellement est une purge : je le trouve fatiguant, lourdingue et pas très drôle. Cruelle déception.
Toi, t'es à la limite d'être banni... :twisted:
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Alexandre Angel
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Alexandre Angel »

Que te dire : c'est le fruit de deux tentatives récentes. Alors que j'aime toujours bien L'Homme de Rio, Cartouche et même Les Tribulations sans parler des hors-Bebel Le Diable par la queue ou Le Roi de cœur, par exemple.
Dois-je comprendre que tu aimes? :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Major Tom »

Alexandre Angel a écrit :Le voir actuellement est une purge : je le trouve fatiguant, lourdingue et pas très drôle. Cruelle déception.
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Alexandre Angel a écrit :Que te dire : c'est le fruit de deux tentatives récentes. Alors que j'aime toujours bien L'Homme de Rio, Cartouche et même Les Tribulations sans parler des hors-Bebel Le Diable par la queue ou Le Roi de cœur, par exemple.
Dois-je comprendre que tu aimes? :mrgreen:
Tu es bien sûr de l'avoir regardé au-delà de ses dix premières minutes ? :o
Dernière modification par Major Tom le 23 sept. 16, 18:45, modifié 1 fois.
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Jerome »

Major Tom a écrit :C'est marrant parce que vous parliez de l'évolution de Belmondo vers le Bébel des années 80, mais finalement, un film prouverait presque le contraire (qu'il n'y a pas vraiment eu d'évolution).
Dans Tendre voyou (1966) de Jean Becker, il y a déjà tout ce qui fera le Belmondo "toc toc badaboum" vingt ans plus tard. Séducteur, infatigable (sauf pour le spectateur), cascadeur, surjouant en déclamant exagérément ses textes (forçant exprès le trait comme sur une scène de théâtre - les textes volontairement désuets d'Audiard n'aident pas vraiment), etc. C'est l'Homme de Rio sans la moindre péripétie. Juste un mec qui drague des femmes riches, se balade à la plage ou sur un yacht, fait du ski, et surtout fait le pitre 24h sur 24... Marielle n'y est pas très bon (un peu comme Rochefort dans Les Tribulations d'un chinois en Chine). C'est de la déconnade du début à la fin, mais on y assiste en restant sur le carreau. Restent un ou deux dialogues, et les quelques apparitions de Philippe Noiret (toujours impeccable). C'est peu.
oui, c'est tout à fait ça. Découvert l'an dernier. Un Homme de rio raté, sans aucun charme et lourdingue..
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Re: Jean-Paul Belmondo

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Major Tom a écrit : Tu as regardé le film au-delà de ses dix premières minutes ?

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A mon grand dam, oui :?
(merde j'ai filé le hoquet à Scarlett :mrgreen: )
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Jean-Paul Belmondo

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Alexandre Angel a écrit :A mon grand dam, oui :?
La partie "parisienne" ne t'a pas plu ?
Je la préfère à tout le bazar parodique de 007 au Mexique (qui annonce d'ailleurs le ton des comédies "ZAZ" à venir). En quelques scènes, De Broca parvient sans choquer à contrebalancer son film vers un humour plus subtil et même d'une grande finesse. Bien que parfois de façon un peu caricaturale (mais à peine), il dépeint le quotidien de cet écrivain minable et attachant, François Merlin, amoureux de sa voisine, avec tous les problèmes de la vie citadine et ses problèmes financiers, dix minutes après cette introduction faite de gags outranciers (mais très drôles) que De Broca trouvait lui-même trop longue (cf. commentaire audio du DVD). Le film prend alors une tournure très attachante sans crier gare. Tout à coup, le héros n'est plus un surhomme increvable au sourire bright, mais un pauvre type qui se rêve en espion séducteur. La mise en abyme est géniale, Belmondo aussi, et pour moi Le Magnifique n'a pas volé son statut de petit film culte. ;)
Cololi

Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Cololi »

Major Tom a écrit :C'est marrant parce que vous parliez de l'évolution de Belmondo vers le Bébel des années 80, mais finalement, un film prouverait presque le contraire (qu'il n'y a pas vraiment eu d'évolution).
Dans Tendre voyou (1966) de Jean Becker, il y a déjà tout ce qui fera le Belmondo "toc toc badaboum" vingt ans plus tard. Séducteur, infatigable (sauf pour le spectateur), cascadeur, surjouant en déclamant exagérément ses textes (forçant exprès le trait comme sur une scène de théâtre - les textes volontairement désuets d'Audiard n'aident pas vraiment), etc. C'est l'Homme de Rio sans la moindre péripétie. Juste un mec qui drague des femmes riches, se balade à la plage ou sur un yacht, fait du ski, et surtout fait le pitre 24h sur 24... Marielle n'y est pas très bon (un peu comme Rochefort dans Les Tribulations d'un chinois en Chine). C'est de la déconnade du début à la fin, mais on y assiste en restant sur le carreau. Restent un ou deux dialogues, et les quelques apparitions de Philippe Noiret (toujours impeccable). C'est peu.

Et puis, cadeau, musique de Michel Legrand s'il vous plait :mrgreen: :

Mais c'est précisément parce que c'est surjoué et avec des dialogues désuets que c'est excellent.
Les cascades élégantes, les remarques absolument pas fines aux ennemis, les bons poings dans la gueule comme il faut, c'était la classe, voilà tout.

Quant au Magnifique ... découvert il y a peu ... c'est un petit chef d'oeuvre. Vu le sujet ... ça pouvait devenir très lourd ... et se casser la gueule très facilement ... mais il évite cela ...
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Alexandre Angel
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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Alexandre Angel »

Major Tom a écrit :La partie "parisienne" ne t'a pas plu ? Je la préfère à tout le bazar parodique de 007 au Mexique (qui annonce d'ailleurs le ton des comédies "ZAZ" à venir). En quelques scènes, De Broca parvient sans choquer à contrebalancer son film vers un humour plus subtil et même d'une grande finesse. Bien que parfois de façon un peu caricaturale (mais à peine), il dépeint le quotidien de cet écrivain minable et attachant, François Merlin, amoureux de sa voisine, avec tous les problèmes de la vie citadine et ses problèmes financiers, dix minutes après cette introduction faite de gags outranciers (mais très drôles) que De Broca trouvait lui-même trop longue (cf. commentaire audio du DVD). Le film prend alors une tournure très attachante sans crier gare. Tout à coup, le héros n'est plus un surhomme increvable au sourire bright, mais un pauvre type qui se rêve en espion séducteur. La mise en abyme est géniale, Belmondo aussi, et pour moi Le Magnifique n'a pas volé son statut de petit film culte.
Tout ce que tu dis est ce que je voulais y (re)trouver. Disons que la dernière fois que je l'ai vu, je lui concédais un look graphique qui me rappelait les Rubriques-à-brac de Gotlib, et évidemment, tout ce qui touchait à ses parodies (le western spaghetti, les polars de Melville, etc.). Ici, c'est 007. Mais à part cela, j'ai plus eu le sentiment d'être épuisé que celui de m'amuser. Je l'ai trouvé vraiment surfait.
Je retenterai..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Jean-Paul Belmondo

Message par Major Tom »

Alexandre Angel a écrit :Tout ce que tu dis est ce que je voulais y (re)trouver. Disons que la dernière fois que je l'ai vu, je lui concédais un look graphique qui me rappelait les Rubriques-à-brac de Gotlib, et évidemment, tout ce qui touchait à ses parodies (le western spaghetti, les polars de Melville, etc.). Ici, c'est 007. Mais à part cela, j'ai plus eu le sentiment d'être épuisé que celui de m'amuser. Je l'ai trouvé vraiment surfait.
Tsss. Retente-le en effet. ;)
Perso, c'est mon film préféré de Belmondo.

Un petit top 5, tiens :

1/ Le Magnifique : L'immeuble des Tournelles où vécut Victor Hugo abrite désormais l'appartement délabré de François Merlin, écrivain aussi mais avec moins de talent. Quadra divorcé et endetté, prêt à renoncer à son job minable pour partir recommencer sa vie en Auvergne, il rêve devant sa machine à traitement de texte et se voit en super-agent secret à la James Bond, séduisant Tatiana qui ressemble à sa jolie voisine d'en face. Le hasard lui permet de la rencontrer enfin... "Incompatibilité d'humour" dira le scénariste non crédité Francis Veber au sujet de De Broca, en quittant le projet que le cinéaste récupère, améliore, ajoutant une histoire romantique qui manque à tous les films de Veber, et pour aboutir à un petit bijou abordant plusieurs types d'humour. Génial, charmant, drôle et sans temps mort.
* * *
2/ Un Singe en hiver : Villerville/Tigreville accueille la seule et unique rencontre entre le "vieux", Gabin, star confirmée, et la vedette montante de la Nouvelle Vague, Belmondo, sous la caméra d'un Verneuil du temps où il était efficace. En accompagnement, une excellente galerie de seconds rôles (Suzanne Flon, Paul Frankeur et Noël Roquevert). À l'écriture, un Audiard en forme adaptant un grand cru de Blondin. À la photo, Louis Page, vieux routier du ciné français, habitué de Gremillon, Grangier, de la Patellière et Verneuil déjà. De futurs talents : Pinoteau et Gavras, en réalisateurs de seconde équipe. Enfin Michel Magne au pickup. Comme on pourrait lire à l'arrière d'une jaquette René Chateau : c'est un incontournable...
* * *
3/ Le Voleur : Découverte tardive. Louis Malle et moi avons mal commencé. J'ai d'abord vu quelques-uns de ses derniers films comme Au revoir les enfants, Fatale, Atlantic City ou Lacombe Lucien (pas vraiment parmi les derniers mais pas un des premiers non plus)... pas nuls, évidemment pas, mais ça ne m'a jamais emballé plus que ça. Sont arrivés plus tard Ascenseur pour l'échafaud (coup de foudre), Le Feu follet (coup de foudre) et donc Le Voleur (coup de foudre), et dans la foulée son segment pour Histoires extraordinaires (avec l'ami-ennemi de Bébel, mister Delon) qui n'est pas dégueu non plus... Un casting bourré de seconds rôles réjouissants (Guiomar, Denner, Le Person ou Pierre Etaix) ou très charmant (Geneviève Bujold, Marie Dubois, Françoise Fabian, Bernadette Lafont, Marlène Jobert), autour d'un Belmondo impeccable et sobre.
* * *
4/ Ho ! : Polar frenchie qui se réfère aux premiers films noirs US, assez classique donc, mais un rôle très surprenant. Je parlais de sobriété, et bien là aussi. Étonnamment. Il est censé interpréter un petit truand arrogant et un peu mégalo, et Belmondo le joue de manière sobre, simplement tel qu'il est écrit, d'une manière dramatique mais délicate. Pas une once de théâtralité grandiloquente, pas de grands mouvements de bras en sautant sur la pointe des pieds, rien. Et le résultat est très bon. Il reprendra ce même sérieux pour un autre personnage de caïd dans La Scoumoune, pour le même résultat. La preuve que Léon Morin n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour faire exister un rouleur de mécaniques. Relativement mésestimé ou méconnu, sans grande surprise ni rebondissement de taille, c'est un Scarface camembert pas du tout désagréable, rondement mené. En prime, une musique de notre Morricone à nous : De Roubaix, au top.
* * *
5/ ex-æquo : Week-end à Zuydcoote - À bout de souffle - L'Homme de Rio - Pierrot le fou - ... mince, je n'arrive pas à me décider en fait. J'aimerais tellement en caser plein... Allez disons... La Sirène du Mississippi. Pour des tas de raisons mais juste dire ça : Truffaut / Bébel / Deneuve / La Réunion... devrait être suffisant. ;)
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