Tsss. Retente-le en effet.
Perso, c'est mon film préféré de Belmondo.
1/
Le Magnifique : L'immeuble des Tournelles où vécut Victor Hugo abrite désormais l'appartement délabré de François Merlin, écrivain aussi mais avec moins de talent. Quadra divorcé et endetté, prêt à renoncer à son job minable pour partir recommencer sa vie en Auvergne, il rêve devant sa machine à traitement de texte et se voit en super-agent secret à la James Bond, séduisant Tatiana qui ressemble à sa jolie voisine d'en face. Le hasard lui permet de la rencontrer enfin... "Incompatibilité d'humour" dira le scénariste non crédité Francis Veber au sujet de De Broca, en quittant le projet que le cinéaste récupère, améliore, ajoutant une histoire romantique qui manque à tous les films de Veber, et pour aboutir à un petit bijou abordant plusieurs types d'humour. Génial, charmant, drôle et sans temps mort.
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2/
Un Singe en hiver : Villerville/Tigreville accueille la seule et unique rencontre entre le "vieux", Gabin, star confirmée, et la vedette montante de la Nouvelle Vague, Belmondo, sous la caméra d'un Verneuil du temps où il était efficace. En accompagnement, une excellente galerie de seconds rôles (Suzanne Flon, Paul Frankeur et Noël Roquevert). À l'écriture, un Audiard en forme adaptant un grand cru de Blondin. À la photo, Louis Page, vieux routier du ciné français, habitué de Gremillon, Grangier, de la Patellière et Verneuil déjà. De futurs talents : Pinoteau et Gavras, en réalisateurs de seconde équipe. Enfin Michel Magne au pickup. Comme on pourrait lire à l'arrière d'une jaquette René Chateau : c'est un incontournable...
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3/
Le Voleur : Découverte tardive. Louis Malle et moi avons mal commencé. J'ai d'abord vu quelques-uns de ses derniers films comme
Au revoir les enfants, Fatale, Atlantic City ou
Lacombe Lucien (pas vraiment parmi les derniers mais pas un des premiers non plus)... pas nuls, évidemment pas, mais ça ne m'a jamais emballé plus que ça. Sont arrivés plus tard
Ascenseur pour l'échafaud (coup de foudre),
Le Feu follet (coup de foudre) et donc
Le Voleur (coup de foudre), et dans la foulée son segment pour
Histoires extraordinaires (avec l'ami-ennemi de Bébel, mister Delon) qui n'est pas dégueu non plus... Un casting bourré de seconds rôles réjouissants (Guiomar, Denner, Le Person ou Pierre Etaix) ou très charmant (Geneviève Bujold, Marie Dubois, Françoise Fabian, Bernadette Lafont, Marlène Jobert), autour d'un Belmondo impeccable et sobre.
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4/
Ho ! : Polar frenchie qui se réfère aux premiers films noirs US, assez classique donc, mais un rôle très surprenant. Je parlais de sobriété, et bien là aussi. Étonnamment. Il est censé interpréter un petit truand arrogant et un peu mégalo, et Belmondo le joue de manière sobre, simplement tel qu'il est écrit, d'une manière dramatique mais délicate. Pas une once de théâtralité grandiloquente, pas de grands mouvements de bras en sautant sur la pointe des pieds, rien. Et le résultat est très bon. Il reprendra ce même sérieux pour un autre personnage de caïd dans
La Scoumoune, pour le même résultat. La preuve que Léon Morin n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour faire exister un rouleur de mécaniques. Relativement mésestimé ou méconnu, sans grande surprise ni rebondissement de taille, c'est un
Scarface camembert pas du tout désagréable, rondement mené. En prime, une musique de notre Morricone à nous : De Roubaix, au top.
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5/ ex-æquo :
Week-end à Zuydcoote - À bout de souffle - L'Homme de Rio - Pierrot le fou - ... mince, je n'arrive pas à me décider en fait. J'aimerais tellement en caser plein... Allez disons...
La Sirène du Mississippi. Pour des tas de raisons mais juste dire ça : Truffaut / Bébel / Deneuve / La Réunion... devrait être suffisant.