Le Cinéma britannique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99635
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Re:

Message par Jeremy Fox »

krolock a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
En voilà une belle généralité pas du tout exagérée ! Tous les films actuels ?




Il parait qu'ils existeraient également en Bluray ! :o
Regarde d'abord au moins "Le Colonel Blimp" et lorsque tu verras qu'il date de 1943, tu n'en croira pas tes yeux.
Ensuite peut-être que tu admettras que je n'exagère pas.

Et toi regarde au moins des films actuels ! Qu'englobes tu d'ailleurs par films actuels ? En vois tu beaucoup ?

Je connais parfaitement les films de Powell que je trouve pour beaucoup remarquables (j'ai chroniqué Red Shoes pour le site) mais de telles assertions/comparaisons et de telles généralités ne veulent strictement rien dire. Balayer d'un revers de main des cinématographies, genres, réalisateurs aussi divers que variés en sous entendant que leur mise en scène est moins moderne que celle du duo Powell/Pressburger c'est à mon humble avis totalement ridicule.

Désolé hein ; je n'ai rien contre toi mais j'ai l'impression que tu tends le baton à chaque post :oops:
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Re: Le Cinéma britannique

Message par Major Tom »

Profondo Rosso a écrit :Born on fire de Jamil Dehlavi (1987)

Image

Born on fire est une proposition de cinéma fantastique reposant sur l'expérience mystique et sensorielle, avec pour originalité de convoquer l'imaginaire oriental et islamique. On doit le film au réalisateur pakistanais Jamil Dehlavi, ayant déjà exploré ce mélange d'allégorie et de mysticisme dans le plus politisé The Blood of Hussain (1980) qui le força à quitter le pays face au mécontentement du gouvernement face au sous-texte du récit. Le film début par la rencontre du flutiste Paul Bergson (Peter Firth) et une scientifique (Susan Crowley), tous deux victimes de phénomènes étranges. Paul est hanté par des sonorités musicales étranges dont la source est peut-être liée à son père qu'il n'a jamais connu. La scientifique (qui ne sera jamais nommée) souffre des mêmes maux depuis qu'elle a observé une éclipse récente et constaté l'agitation de l'astre solaire. La source du mystère semble être un recoin perdu de Turquie en Anatolie, où l'éclipse a provoqué l'éruption d'un volcan et où le père de Paul a autrefois disparu. Nos deux héros s'y rendent et vos connaître des aventures extraordinaire.

Une nouvelle fois il convient de souligner la vraie originalité du film qui va mettre en lumière un antagoniste surnaturel peu vu au cinéma (si ce n'est dans le film d'horreur Wishmaster (1998) mais on ne peut pas dire que ce soit très glorieux), le djinn. Dehlavi semble lorgner sur les trips hallucinés que sont capables de proposer un Ken Russell ou un Alejandro Jodorowski mais il n'en a malheureusement ni l'imagination, ni la folie. On met d'abord sur le compte d'une bizarrerie voulue la mise en place laborieuse et notamment la mise en contact assez improbable des héros. Les défauts qui vont suivre sont déjà là, on donne par le dialogue les pistes de compréhension générale et on brode des images et situations étranges autour sans grande cohérence mais qui laisse au moins un temps interrogatif. Cela se gâte lors de l'arrivée en Turquie où clairement Dehlavi veut nous faire ressentir que nous quittons la civilisation, que nous passons de l'autre côté. Les décors naturels sont envoutants, certaines images vraiment marquantes visuellement mais le liant à tout cela ne fonctionne pas que ce soit dans la seule expérience sensorielle ou les vagues velléités narratives. Les flashbacks lourdauds (la fin de l'ancienne maîtresse voilée de noir du père) finissent par éventer un rebondissement peu original (une histoire de possession et réincarnation) et certains concepts fascinants ne sont pas exploités. Ainsi Peter doit vaincre le Djinn aussi appelé Master Musician en maîtrisant les arcanes mystiques de sa flûte. Déjà la bande-son est bien pauvre en exploitant le même leitmotiv oriental et surtout il n'y a jamais, ou alors très pauvrement, de mariage entre images et musique pour convoquer les forces occultes et ancestrales aux sons de la flûte. Il y a quelques sursauts de scènes dérangeantes mais cela reste trop décousu pour convaincre alors que l'ambiance est pourtant là et ne demande qu'à s'emballer. Le rythme languissant finit de nous achever, sans parler des acteurs assez mauvais. Susan Crowley oscille entre apathie et roulement d'yeux frénétique tandis que Peter Firth (déjà assez tiède dans Tess son rôle le plus connu) est totalement transparent. Un décor, de jolies vignettes mais sans la fièvre et malgré cette volonté d'entrecroiser l'occulte et le sacré (les inserts d'iconographies religieuses chrétiennes et islamiques) Dehlavi n'a pas les moyens de ses ambitions. 2/6
Merci pour la découverte, il m'intéresse. :D
krolock
Stagiaire
Messages : 54
Inscription : 29 juin 20, 14:20

Re: Re:

Message par krolock »

Jeremy Fox a écrit :
krolock a écrit :
Regarde d'abord au moins "Le Colonel Blimp" et lorsque tu verras qu'il date de 1943, tu n'en croira pas tes yeux.
Ensuite peut-être que tu admettras que je n'exagère pas.

Et toi regarde au moins des films actuels !

Désolé hein ; je n'ai rien contre toi
Non ?
Désolé, mais j'en doute ( rio bravo sans doute ), et la différence d'age peut-être ( j'ai 74 ans ), lis plutôt la modernité de l'art grec de Picasso ou il cite que l'art n'a pas d'age ( je parle de l'art grec ).
Pardonne moi, mais tu es un modérateur, tu dois montrer l'exemple. Qui peut rivaliser avec Powell ( lui en foutre plein la vue ) : personne, car il est génial.
Récemment j'ai vu Joker, the dark night, j'ai apprécié mais je puise dans ma cinéphilie vieille de 70 ans et ayant du recul, je relativise et perçois les choses d'une façon différente, ce qui n'est pas forcément un mal.
Quand tu postes en retour essaie de considérer le notre dans son intégralité et non de focaliser sur un point particulier pour accabler ton "adversaire", sur un point particulier sensé occulter tout le reste.
Je regrette d'avoir critiqué le duke pour rio bravo, mais j'ai été sincère, tu as parfaitement le droit d'aimer ce film, je n'ai pas le monopole du bon gout, toi non plus.

Evite donc les règlements de compte.

Merci.
Avatar de l’utilisateur
la_vie_en_blueray
Cadreur
Messages : 4273
Inscription : 30 janv. 17, 19:26

Re: Le Cinéma britannique

Message par la_vie_en_blueray »

C'est vrai que Blimp, j'ai halluciné sur la vivacité de la mise en scene.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99635
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Re:

Message par Jeremy Fox »

krolock a écrit :. Qui peut rivaliser avec Powell ( lui en foutre plein la vue ) : personne, car il est génial.

Effectivement, je ne sais pas quoi répondre à un tel argument ! Du haut de ses 74 ans, krolock a tranché ; je m'incline donc ! Et je passe le relais en espérant que l'âge ne me fera pas devenir ainsi, aussi plein d'inébranlables certitudes. Merci à toi de nous avoir un peu "amusé" ces jours-ci.

la_vie_en_blueray a écrit :C'est vrai que Blimp, j'ai halluciné sur la vivacité de la mise en scene.
Moi aussi ; et Red Shoes ne cesse de m'émerveiller.
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Le Cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Major Tom a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Born on fire de Jamil Dehlavi (1987)

Image

Born on fire est une proposition de cinéma fantastique reposant sur l'expérience mystique et sensorielle, avec pour originalité de convoquer l'imaginaire oriental et islamique. On doit le film au réalisateur pakistanais Jamil Dehlavi, ayant déjà exploré ce mélange d'allégorie et de mysticisme dans le plus politisé The Blood of Hussain (1980) qui le força à quitter le pays face au mécontentement du gouvernement face au sous-texte du récit. Le film début par la rencontre du flutiste Paul Bergson (Peter Firth) et une scientifique (Susan Crowley), tous deux victimes de phénomènes étranges. Paul est hanté par des sonorités musicales étranges dont la source est peut-être liée à son père qu'il n'a jamais connu. La scientifique (qui ne sera jamais nommée) souffre des mêmes maux depuis qu'elle a observé une éclipse récente et constaté l'agitation de l'astre solaire. La source du mystère semble être un recoin perdu de Turquie en Anatolie, où l'éclipse a provoqué l'éruption d'un volcan et où le père de Paul a autrefois disparu. Nos deux héros s'y rendent et vos connaître des aventures extraordinaire.

Une nouvelle fois il convient de souligner la vraie originalité du film qui va mettre en lumière un antagoniste surnaturel peu vu au cinéma (si ce n'est dans le film d'horreur Wishmaster (1998) mais on ne peut pas dire que ce soit très glorieux), le djinn. Dehlavi semble lorgner sur les trips hallucinés que sont capables de proposer un Ken Russell ou un Alejandro Jodorowski mais il n'en a malheureusement ni l'imagination, ni la folie. On met d'abord sur le compte d'une bizarrerie voulue la mise en place laborieuse et notamment la mise en contact assez improbable des héros. Les défauts qui vont suivre sont déjà là, on donne par le dialogue les pistes de compréhension générale et on brode des images et situations étranges autour sans grande cohérence mais qui laisse au moins un temps interrogatif. Cela se gâte lors de l'arrivée en Turquie où clairement Dehlavi veut nous faire ressentir que nous quittons la civilisation, que nous passons de l'autre côté. Les décors naturels sont envoutants, certaines images vraiment marquantes visuellement mais le liant à tout cela ne fonctionne pas que ce soit dans la seule expérience sensorielle ou les vagues velléités narratives. Les flashbacks lourdauds (la fin de l'ancienne maîtresse voilée de noir du père) finissent par éventer un rebondissement peu original (une histoire de possession et réincarnation) et certains concepts fascinants ne sont pas exploités. Ainsi Peter doit vaincre le Djinn aussi appelé Master Musician en maîtrisant les arcanes mystiques de sa flûte. Déjà la bande-son est bien pauvre en exploitant le même leitmotiv oriental et surtout il n'y a jamais, ou alors très pauvrement, de mariage entre images et musique pour convoquer les forces occultes et ancestrales aux sons de la flûte. Il y a quelques sursauts de scènes dérangeantes mais cela reste trop décousu pour convaincre alors que l'ambiance est pourtant là et ne demande qu'à s'emballer. Le rythme languissant finit de nous achever, sans parler des acteurs assez mauvais. Susan Crowley oscille entre apathie et roulement d'yeux frénétique tandis que Peter Firth (déjà assez tiède dans Tess son rôle le plus connu) est totalement transparent. Un décor, de jolies vignettes mais sans la fièvre et malgré cette volonté d'entrecroiser l'occulte et le sacré (les inserts d'iconographies religieuses chrétiennes et islamiques) Dehlavi n'a pas les moyens de ses ambitions. 2/6
Merci pour la découverte, il m'intéresse. :D
Hé hé même en en disant du mal :mrgreen: C'est dispo en BR anglais chez Indicator https://www.amazon.co.uk/gp/product/B07 ... UTF8&psc=1
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Re: Le Cinéma britannique

Message par Major Tom »

Profondo Rosso a écrit :
Major Tom a écrit :Merci pour la découverte, il m'intéresse. :D
Hé hé même en en disant du mal :mrgreen:
Yep, parce que ça colle avec... un projet en cours. Je n'en dis pas plus. :)

Edit : Ouais c'était assez moyen. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Le Cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Stormy Monday de Mike Figgis (1988)

Image

Comment les vies d'un propriétaire d'un club de jazz, d'une serveuse, d'un mafioso et d'un employé de maison se retrouvent mêlés par une sale histoire.

Les couples cassés qui se rencontrent dans un environnement urbain marqué, voilà un leitmotiv des meilleurs films de Mike Figgis (Leaving Las Vegas (1995), Pour un nuit (1997)) que l'on retrouve dans ce galop d'essai qu'est Stormy Monday qui est un projet très personnel. Né au Kenya, Mike Figgis retourne à l'âge de huit ans vivre à Newcastle avec sa famille et y passera le reste de son enfance. La première passion de Figgis est la musique, arpentant les clubs de jazz de la ville durant son adolescence et menant plus tard une carrière de musicien au sein de divers groupes avec comme fait de gloire avoir joué du clavier pour Bryan Ferry. Tout cela est contenu dans Stormy Monday qui y ajoute une dimension de film de gangster. Le cadre de Newcastle ravive bien sûr le souvenir de Get Carter de Mike Hodges (1971), le plus fameux des polars anglais situé dans la cité nordique britannique. C'est après avoir fait ses preuves avec The House (1984), téléfilm produit par Channel Four que Figgis obtient un modeste budget pour réaliser Stormy Monday. Le script va intéresser des producteurs américains qui amènent une plus-value prestigieuse avec le casting de Tommy Lee Jones et Melanie Griffith. Cet élément va amener une parenté supplémentaire par le personnage de malfrat américain en col blanc joué par Tommy Lee Jones, celle de The Long Good Friday de John Mackenzie (1980). On retrouve en effet cette opposition entre les gangsters américains arrogants venant faire sa loi dans une Angleterre qu'il considère arriérée et où il va se confronter aux pontes locaux. Ici ce sera Finney (Sting) patron d'un club de jazz qui gêne les ambitieux projets immobiliers de Cosmo (Tommy Lee Jones) qui va tenter de régler le problème avec toute la sournoiserie dont il est capable.

Cette facette policière n'est pourtant qu'une toile de fond au vrai sujet du film, la rencontre amoureuse entre les deux âmes solitaires Katie (Melanie Griffith) et Brendan (Sean Bean). Elle est l'âme damnée de Cosmo qui l'envoie coucher avec les notables locaux dont il recherche l'approbation, tandis que lui végète sans emploi ni avenir. Figgis travaille les petits hasards pour tisser à la fois cette trame amoureuse et le polar de façon à la fois candide (la bousculade de la première rencontre) et inéluctable pour installer le drame. On apprécie ce rapprochement fragile et naïf qui se fait très rapidement, sans dialogues appuyés et où l'on ressent par l'image et l'alchimie des acteurs le besoin des personnages de trouver une oreille pour les écouter, une épaule où poser la tête et des bras pour les enlacer. Cela passe par l'écrin très particulier que Figgis confère à sa Newcastle "natale", travaillant tour à tour les environnements gris et cotonneux où s'échappe le couple au petit matin, ou au contraire les intérieurs aux compositions de plans stylisée pour exprimer leur solitude - le montage alterné du réveil de Katie et Brendan. Par contre tous ce qui relève des club de jazz et des bars branchés gravitant autour fait preuve d'une sophistication où le réalisateur met en scène une sorte de Newcastle fantasmé gorgé de néons (qui rappelle un peu le travail d'un Neil Jordan pour Londres dans son Mona Lisa (1987)). Quel que soit le cadre, l'idée est cependant toujours pour le couple de s'isoler, physiquement ou simplement par la communion d'esprit et Figgis excelle à amener une connivence silencieuse. Les confidences sont rares et les personnages se comprennent instinctivement (superbe premier rendez-vous au bar), contrairement aux autres faisant passer leur volonté par la violence.

Tommy Lee Jones est excellent en mafieux/entrepreneur carnassier où l'on sent le cap criminel changeant avec cette figure aux accointances politiques et financières. Face à la lui Sting est sacrément charismatique en dandy du cru malicieux capable de faire plier "l'envahisseur" plein d'assurance. Il a ses quelques moments de gloire comme l'accueil qu'il réserve au deux hommes de mains venus le malmener à son bureau. La nonchalance tranquille et l'élégance du personnage est un des gros atouts du film. Parmi les quelques défauts on signalera tout de même la bande-son jazzy (forcément) mais un peu trop marquée 80's composée par Mike Figgis himself (ce qui sera d'ailleurs le cas sur tous ses films) mais rehaussée par les standards du genre, c'est d'ailleurs le morceau de T-Bone Walker Call It Stormy Monday (But Tuesday Is Just As Bad) qui donne son titre au film. Quelques tics de mise en scène très marqués 80's (certains ralentis clippesques dans le mauvais sens du terme) gêne un peu ici et là mais dans l'ensemble le film a vraiment un cachet singulier pour la période. Sean Bean encore gauche et mal dégrossi est très touchant et Melanie Griffith absolument magnifique et tendrement vulnérable. Le film attirera la lumière sur Mike Figgis qui entamera une carrière américaine dès son second film. Et sinon le personnage de Finney aura tellement marqué les esprits qu'il aura droit en 1994 à une série TV en six épisodes (où il est joué par David Morrissey) faisant office de préquel aux évènements du film. 4,5/6
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99635
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Le Cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7307
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Le Cinéma britannique

Message par El Dadal »

La chronique m'a bien donné envie ! Hop dans le panier (au Royaume-Uni par contre...)
Avatar de l’utilisateur
John Holden
Monteur
Messages : 4887
Inscription : 1 sept. 14, 21:41
Contact :

Re: Le Cinéma britannique

Message par John Holden »

El Dadal a écrit : 30 oct. 20, 11:12 La chronique m'a bien donné envie ! Hop dans le panier (au Royaume-Uni par contre...)
Et tu ne seras pas déçu !
Tu n'as pas réussi à le trouver en France ? Pourtant édité tout récemment par Doriane.
Image
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30348
Inscription : 31 déc. 04, 14:17
Localisation : En pause

Re: Le Cinéma britannique

Message par Jack Carter »

John Holden a écrit : 30 oct. 20, 12:00
El Dadal a écrit : 30 oct. 20, 11:12 La chronique m'a bien donné envie ! Hop dans le panier (au Royaume-Uni par contre...)
Et tu ne seras pas déçu !
Tu n'as pas réussi à le trouver en France ? Pourtant édité tout récemment par Doriane.
Dadal n'achete pas de dvd :wink:
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Le Cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Corridor of Mirrors de Terence Young (1948)

Image

Un étrange rendez-vous conduit Patricia au musée de Mme Tussaud à Londres. Devant l'effigie de Paul Mangin, elle se remémore sa rencontre avec cet homme. Paul, amateur passionné d'art, voyait en Patricia la réincarnation d'une femme qu'il croyait avoir aimée dans la Venise de la Renaissance. D'abord fascinée, puis effrayée, Patricia l'avait quitté...

Corridors of Mirrors est le premier film de Terence Young, qui se fera plus tard connaître en étant le réalisateur des premiers James Bond. On peut donc être surpris de le voir démarrer avec ce qui est un pur thriller gothique, adapté d'un roman de Chris Massie. Patricia (Edana Romney) est une jeune femme heureuse en mariage et mère de trois enfants. Pourtant dès la scène d'ouverture on la devine comme hantée par de douloureux souvenirs, qui vont s'expliquer par le voyage qu'elle va entamer à Londres pour se rendre au musée de cire de Mme Tussaud. Dans la salle réunissant d'illustre meurtrier, elle s'arrête devant la statue d'un homme qu'elle connut et aima, Paul Mangin (Eric Portman). S'entame alors le flashback de leur rencontre, passion et du drame qui la scella. Terence Young travaille la romance tumultueuse de ses personnages avant tout par le décorum. Dès la première rencontre, Paul dégage une séduction et port qui semble comme d'un autre temps. Cela se confirme quand il amène Patricia dans sa demeure dont l'esthétique semble faire basculer le film dans une autre époque. L'ascendant de Paul sur Patricia, et l'attirance croissante de celle-ci, se fait au fil des cadeaux qu'il lui fait. Chaque présent (robe ou bijou) façonne un peu plus Patricia au goût de Paul qui lui révèle plus profondément son intimité avec différentes pièces cachées de sa demeure qui accentue à chaque fois cette perte de repère temporel. Contrairement à nombre de films ou romans gothiques (Rebecca ou Jane Eyre), le trouble ne viendra pas de l'obsession d'une figure disparue qui hante les lieux, mais de son fantasme. Paul voit en effet en Patricia la réincarnation d'une femme qu'il a aimée dans une vie antérieure à la Renaissance. Il aura conçu sa demeure en cherchant à la plier au "souvenir" de cette époque, mais également toutes ses conquêtes féminines jusqu'à ce qu'elles ne collent plus à son fantasme. Patricia semble enfin être à l'image de celle qui l'a tant hanté, véritable sosie de l'immense portrait qui trône chez lui.

Le travail sur le décor est somptueux à travers les décors conçu par Terence Verity et magnifiés par la photo d'André Thomas. On peut s'étonner de cette veine chatoyante quand on pense au futur registre plus musclé de Terence Young, mais il faut savoir qu'il débuta au cinéma en tant que directeur artistique et que hors Bond et autre film d'action, il signera nombre de romance historique et rococo par la suite comme l'excellent Les Aventures amoureuses de Moll Flanders (1965) ou Mayerling (1968). Il s'en donne donc à cœur joie ici avec quelques séquences à la grandiloquence somptueuse que ce soit l'arrivée dans le vestibule de la demeure de Paul, la découverte du fameux corridor de miroir qui donne sont titre au film, ou encore la conclusion qui accentue la perte de repère avec une somptueuse fête costumée reconstituant la Renaissance. L'alchimie du couple est plus inégale et il manque dans l'interprétation le souffle romanesque que dégagent les images, même si le film est plutôt audacieux dans ses ellipses sexuelles. Eric Portman est un peu raide et manque de mystère en châtelain obsessionnel, et Edana Romney, malgré une beauté "rétro" et un visage anguleux se prêtant bien à cette association de son à la Renaissance, manque de passion (plus à l'aise dans le côté narcissique que romantique et vulnérable) et de prestance pour nous emporter totalement. Le drame qui se joue en fil rouge, le poids des regrets et la révélation finale n'émeuvent donc pas autant qu'ils auraient pu, malgré une nouvelle fois un final magnifiquement gothique et psychanalytique dans les allées inquiétante du musée Tussaud. Très beau livre d'image en tout cas et beau début pour Terence Young. 4,5/6
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99635
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Le Cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

Justin poursuit son cycle britannique avec The Night Digger de Alastair Reid. Le film existe en DVD en France
bogardofan
Assistant(e) machine à café
Messages : 161
Inscription : 14 nov. 11, 14:38

Re: Le Cinéma britannique

Message par bogardofan »

Sur l'affiche de l'Etrange Rendez-Vous, son nom n'est pas sur l'affiche et il joue le rôle de Charles : c'est la première apparition à l'écran de Christopher Lee !
Répondre