Ouragan sur le Caine (Edward Dmytryk - 1954)

[riqueuniee]

Donc,ce film est vraiment trop théâtral...

[Watkinssien]

Donc,ce film est vraiment trop théâtral...

Le rapport de cause à effet m'échappe un peu, mais je peux comprendre cette réserve sur la "théâtralité"...

[riqueuniee]

Je me suis assez mal exprimée.Si le film, qui n'est pas tiré d'une pièce de théâtre, en donne l'impression , c'est qu'il est un peu trop théâtral.Il y a des films tirés de pièces de théâtre, et en respectant le texte, qui ne donnent pas l'impression de théâtralité.

[Watkinssien]

D'accord, je comprends mieux...

[Federico]

Je me suis assez mal exprimée.Si le film, qui n'est pas tiré d'une pièce de théâtre, en donne l'impression , c'est qu'il est un peu trop théâtral.Il y a des films tirés de pièces de théâtre, et en respectant le texte, qui ne donnent pas l'impression de théâtralité.

Le meilleur exemple que je connaisse, c'est Le limier de Mankiewicz, dont le texte (fabuleux) est magnifié par la mise en scène (qui ne l'est pas moins).

[António Das Mortes]

Test du Blu-ray: http://www.blu-ray.com/movies/The-Caine ... 55/#Review

[Founious]

Le roman d'Herman Wouk 'Ouragan sur le Caine' publié par Phébus est un sacré bonheur de lecture. Du film, je n'ai gardé que le souvenir très lointain de Bogart se décomposant peu à peu et manipulant fiévreusement des billes d'acier. Je le reverrais volontiers. Mais tout est dans le bouquin. Sa construction est fabuleuse. Il a un pouvoir d'évocation étonnant, à tel point que l'on a la sensation de voir l'action se dérouler clairement sous ses yeux. Il est également la preuve que l'on peut écrire un roman de guerre, un livre sur l'armée, sa hiérarchie et son absurdité, sans y inclure une seule scène de combat. La marine américaine ne s'y est pas trompée, qui a refusé à l'époque toute aide à la réalisation du film de Dmytryk.

[Federico]

Je crois que c'est le premier film avec Bogart que j'ai vu (peut-être une séance scolaire) et son interprétation m'avait impressionné (le tic maniaco-dépressif avec les billes, l'incident stupide des fraises...). A l'époque, sur ma lancée, j'avais aussi lu le bouquin de Wouk qui m'avait lui aussi beaucoup plu mais bon, je devais avoir une dizaine d'années...
Tout ça pour dire que je ne l'ai pas revu depuis une éternité et que je crains que ça ait mal vieilli (le livre comme son adaptation) et soit, comme certains l'ont écrit précédemment, très théâtral (dans le mauvais sens du terme).

[Founious]

Je vois bien ce que l'on entend par très théâtral mais on pourrait également formuler ce reproche à 'Casablanca' qui donne vraiment l'impression d'un lieu clos, impression renforcée par le peu d'action. Et augmentée encore par la VF, redoutable, qui en a supprimé toute musique et beaucoup de bruit de fond. '12 hommes en colère' pourrait aussi se voir reprocher d'être très théâtral. Ainsi que 'Rendez-vous' de Lubitsch. Il est vrai que ces trois films sont tous issus d'une pièce de théâtre mais cela ne les empêche point d'être de grands classiques. Wouk a d'ailleurs adapté son roman en pièce de théâtre avant qu'on en fasse un film. Bon, on lui a tout de même attribué le Prix Pulitzer pour ce bouquin. C'est pas rien.

[Jeremy Fox]

Je vois bien ce que l'on entend par très théâtral mais on pourrait également formuler ce reproche à 'Casablanca' qui donne vraiment l'impression d'un lieu clos, impression renforcée par le peu d'action. Et augmentée encore par la VF, redoutable, qui en a supprimé toute musique et beaucoup de bruit de fond. '12 hommes en colère' pourrait aussi se voir reprocher d'être très théâtral. Ainsi que 'Rendez-vous' de Lubitsch. Il est vrai que ces trois films sont tous issus d'une pièce de théâtre mais cela ne les empêche point d'être de grands classiques. Wouk a d'ailleurs adapté son roman en pièce de théâtre avant qu'on en fasse un film. Bon, on lui a tout de même attribué le Prix Pulitzer pour ce bouquin. C'est pas rien.

Oui, sauf que dans les trois exemples que tu cites, la théâtralité est presque complètement abolie par la subtilité et le lyrisme (concernant Casablanca) de la mise en scène qui transcende tout. Ce qui n'est pas le cas pour le Dmytryk dans mes lointains souvenirs. La fadeur de la réalisation de Dmytryk m'avait moi aussi fait trouvé le film assez pesant et guindé. Ceci dit, depuis j'ai nettement réévalué le cinéaste donc il se pourrait que j'en fasse autant du film ; il me faudrait le revoir et je ne manquerais pas de le faire à la première occasion

[riqueuniee]

Je vois bien ce que l'on entend par très théâtral mais on pourrait également formuler ce reproche à 'Casablanca' qui donne vraiment l'impression d'un lieu clos, impression renforcée par le peu d'action. Et augmentée encore par la VF, redoutable, qui en a supprimé toute musique et beaucoup de bruit de fond. '12 hommes en colère' pourrait aussi se voir reprocher d'être très théâtral. Ainsi que 'Rendez-vous' de Lubitsch. Il est vrai que ces trois films sont tous issus d'une pièce de théâtre mais cela ne les empêche point d'être de grands classiques. Wouk a d'ailleurs adapté son roman en pièce de théâtre avant qu'on en fasse un film. Bon, on lui a tout de même attribué le Prix Pulitzer pour ce bouquin. C'est pas rien.

Je coupe les cheveux en quatre, peut-être, mais je ne comprends pas comment le fait d'être adapté d'une pièce de théâtre pourrait empêcher un film d'être un grand classique.
Casablanca, théâtral ? Je ne trouve pas . Grâce à la mise en scène , justement. (et , de toute façon, ce n'est pas parce qu'un film se déroule dans un lieu unique qu'il est théâtral.)
Pour le Lumet, c'est même étonnant de voir comme le film est aussi peu théâtral, malgré l'unité de lieu et d'action, toujours grâce à la mise en scène.
Pour en revenir au Dmytryk, si on a parlé de "théâtralité" dans ce topic, ce n'est pas à cause d'une probable origine théâtrale du sujet. C'est un reproche, concernant la mise en scène . (voir un peu plus haut dans le topic).

[Founious]

Pour moi aussi, l'ayant vu il y a très longtemps, « il me faudrait le revoir et je ne manquerais pas de le faire à la première occasion » car bien souvent les souvenirs laissent une impression bien déformée. Parfois on est déçu de revoir un film. Et parfois on est agréablement surpris par un film qui nous avait laissés de marbre. Ça m'est arrivé récemment avec 'Un tramway nommé désir' qui m'a enthousiasmé alors que j'en gardais un piètre souvenir. (D'ailleurs, on y trouve un peu aussi ce côté huis clos qu'il y a dans les films cités plus haut). C'est également un film tiré d'une pièce de théâtre.

[Barry Egan]

Parce que Vince Gilligan le cite comme un de ses films préférés et qu'il lui a réservé deux hommages dans ses séries Walter White et Saul Goodman, j'ai voulu le voir. Alors, en effet, le début est un peu lent, les acteurs so fifties manquent un peu de charme et toute la sous-intrigue avec la très jolie chanteuse de cabaret qui ressemble à la mère du "jeune héros qui sert d'initiateur au spectateur pour qu'il rentre dans le récit" pas très intéressante. Puis Bogart arrive, les péripéties s'enchaînent, on a droit à quelques belles scènes de guerre malgré des incrustations dégueulasses, le bateau manque de couler, les officiers se rebiffent, et tout ce beau monde finit au tribunal pour faire le procès de la US Navy qui pousse ses managers/capitaines au burn-out. Et alors que je me serais attendu à ce que ça en finisse là, le film laisse une dernière scène entre l'avocat de la défense et les jeunes officiers donner le coup de grâce à mes attentes, élargissant le propos de l'histoire et lui donnant une morale simple et pourtant inattendue. Et je sais enfin d'où vient cette scène incroyable dans l'épisode "Chicanery" de "Better Call Saul" où Michael McKean m'a cueilli à chaque fois par l'intensité de son jeu.