Si tu ne l'as pas encore vu, Mort à Venise. Bouleversant et inoubliable (notamment grâce à la musique de Gustav Mahler).someone1600 a écrit :J'imagine que je suis peut-etre tomber sur le plus beau film de ce réalisateur, mais sinon y a t'il d'autres films que je doive voir ?
Luchino Visconti (1906-1976)
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Puis, Les Damnés tout de même...
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
C'est affaire de goût mais pour moi, Les Damnés, boursouflé et excessif, est un des plus mauvais Visconti. J'en ai trouvé les personnages assez ridicules - on en discutait d'ailleurs dans le topic idoine des Damnés. Et puis, je ne suis pas très amateur de son esthétique volontairement décadente. Ce serait donc à mon avis d'autant plus dommage de le voir après l'éblouissement visuel du Guépard.gnome a écrit :Puis, Les Damnés tout de même...
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Oh que oui...gnome a écrit :Puis, Les Damnés tout de même...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Je me sens moins seul...joe-ernst a écrit :Oh que oui...gnome a écrit :Puis, Les Damnés tout de même...
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
A mon avis, il faut voir aussi Rocco et ses frères, un des chefs-d'oeuvre de Visconti. Si l'on est sensible à l'esthétique et à l'atmosphère fin-de-siècle, Ludwig et L'innocente sont des must. Bellissima est très touchant mais reste encore dans une veine néo-réaliste, avec une grande Magnani en prime. Ossessione est très intéressant et a été une source d'inspiration pour plusieurs cinéastes. On est loin certes de la splendeur du Guépard... J'avoue ne pas avoir gardé un grand souvenir de Senso, mais je vais lui redonner une chance. Sandra et Violence et passion peuvent dérouter.
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Même la musique de Jarre est pas terrible.Strum a écrit :C'est affaire de goût mais pour moi, Les Damnés, boursouflé et excessif, est un des plus mauvais Visconti.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Oh, pas besoin de te sentir seul. Si l'on se reporte au topic sur Les Damnés, on s'aperçoit que mon avis (tranché, certes) sur le film est plutôt minoritaire.gnome a écrit :Je me sens moins seul...
Sinon, pour l'après-Guépard, je conseillerais aussi Mort à Venise et Rocco et ses frères.
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Merci pour les suggestions, je vais tenter d'en trouver quelques uns.
Top 20 actuel
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Mes dvd
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Vaghe stelle dell'Orsa, Ludwig et Mort à Venise sont le haut du classement!
J'ai pratiquement vu tous ses films en deux ans, il est devenu l'un de mes réalisateur préféré! Et pourtant c'était loin d'être gagné quand j'ai découvert Les Notti Bianche. J'aime moins Senso (elle pleurniche pendant 2h)
J'ai pratiquement vu tous ses films en deux ans, il est devenu l'un de mes réalisateur préféré! Et pourtant c'était loin d'être gagné quand j'ai découvert Les Notti Bianche. J'aime moins Senso (elle pleurniche pendant 2h)
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
A part L'étranger (honte sur moi car il y a Karina ) et Les nuits blanches (où j'ai lâchement décroché), j'ai vu tous ses films et dois donc avouer que je me suis rarement violemment passionné pour l'oeuvre de Visconti.
Seul Le guépard trouve intégralement grâce à mes yeux. Plus quelques magnifiques séquences de Rocco et ses frères (Delon et Girardot sur le toît du Duomo; la scène où Hanin emmène Delon dans son appartement, avec le poste de télé allumé; la mort christique de Girardot). Les autres, même ceux qui m'ont bluffé la première fois (Mort à Venise, Violence et passion), je n'y arrive plus.
Seul Le guépard trouve intégralement grâce à mes yeux. Plus quelques magnifiques séquences de Rocco et ses frères (Delon et Girardot sur le toît du Duomo; la scène où Hanin emmène Delon dans son appartement, avec le poste de télé allumé; la mort christique de Girardot). Les autres, même ceux qui m'ont bluffé la première fois (Mort à Venise, Violence et passion), je n'y arrive plus.
Dernière modification par Federico le 16 sept. 11, 12:28, modifié 1 fois.
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Mort à Venise(1971):
Après la découverte du Guépard et de Senso,je viens de voir encore un très grand film de visconti.
Un film lent, d'une grande beauté avec un dirk bogarde remarquable.
La musique est magnifique.
La dernière scène est bouleversante.
9.5/10
prochain film à venir : Rocco et ses frères
Après la découverte du Guépard et de Senso,je viens de voir encore un très grand film de visconti.
Un film lent, d'une grande beauté avec un dirk bogarde remarquable.
La musique est magnifique.
La dernière scène est bouleversante.
9.5/10
prochain film à venir : Rocco et ses frères
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
makaveli a écrit :La musique est magnifique.
La 3ème symphonie de Mahler mais surtout l'adagietto de sa cinquième symphonie. Sublime !
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
Bellissima (1951)
Première déception de la part de Visconti, mais elle est de taille. Je n'ai tout simplement pas accroché à l'insupportable hystérie générale du film... c'est une facette du cinéma italien à laquelle je ne m'étais encore jamais été véritablement confronté (le néo-réalisme), mais Bellissima vérifie malheureusement, à mon goût, tous les poncifs sarcastiques sur les gueulantes à débit de mitraillette, les jérémiades, les exubérances gestuelles ou les volubilités outrancières avec lesquels on résume parfois la production de cette époque. Je suis navré de dire qu'Anna Magnani m'a littéralement épuisé dans son numéro de mama italienne. "Mama italienne". Je pense que vous vous faites tous une idée à partir de ce stéréotype : eh bien, vous êtes encore loin du compte. C'est un archétype que l'actrice élève quasiment au rang d'art, là. En l'occurrence, je ne sais pas trop où commence la caricature (d'autant que l'histoire fait qu'on flirte parfois avec d'autres clichés, ceux de la mère juive), mais en tout cas je peux certifier qu'à mon humble niveau l'énergie généreusement déployée par l'actrice est constamment synonyme de surmenage infernal. C'est un véritable torrent volcanique qui déboule et que rien ne pourra stopper pendant 1h40. Cauchemardesque... on en sort vidé, vraiment. Les oreilles en sang, les mains tremblantes, prêt à aller se faire fissa une cure de silence chez les moines trappistes. Plus sérieusement, Anna Magnani est le film. Elle le porte sur les épaules, elle est de toutes les scènes, et même les plans dans lesquels elle n'apparaît pas semblent vampirisés par sa présence. Bellissima ne peut donc que cliver entre ceux qui se laisseront porter par son exubérance et les autres qui auront envie de la bâillonner... mais qui pourront quand même reconnaître que, malgré tout son abattage vociférant, son langage gestuel fourni et ses pleurnicheries, elle dégage une puissante aura, pleine d'authenticité et d'humanité. En tout cas, interprétation mise à part, son rôle demeure soigné, véritable mère-courage pleine d'abnégation et de fougue pour que sa petite fille puisse devenir la star qu'elle n'a jamais été. Le dernier quart-d'heure, très poignant, viendra même légèrement estomper les maux de crâne endurés. Beau noir et blanc et mise en scène maîtrisée ; mais je pressens que la période néo-réaliste ne sera pas celle que je préfèrerai chez Visconti.
Première déception de la part de Visconti, mais elle est de taille. Je n'ai tout simplement pas accroché à l'insupportable hystérie générale du film... c'est une facette du cinéma italien à laquelle je ne m'étais encore jamais été véritablement confronté (le néo-réalisme), mais Bellissima vérifie malheureusement, à mon goût, tous les poncifs sarcastiques sur les gueulantes à débit de mitraillette, les jérémiades, les exubérances gestuelles ou les volubilités outrancières avec lesquels on résume parfois la production de cette époque. Je suis navré de dire qu'Anna Magnani m'a littéralement épuisé dans son numéro de mama italienne. "Mama italienne". Je pense que vous vous faites tous une idée à partir de ce stéréotype : eh bien, vous êtes encore loin du compte. C'est un archétype que l'actrice élève quasiment au rang d'art, là. En l'occurrence, je ne sais pas trop où commence la caricature (d'autant que l'histoire fait qu'on flirte parfois avec d'autres clichés, ceux de la mère juive), mais en tout cas je peux certifier qu'à mon humble niveau l'énergie généreusement déployée par l'actrice est constamment synonyme de surmenage infernal. C'est un véritable torrent volcanique qui déboule et que rien ne pourra stopper pendant 1h40. Cauchemardesque... on en sort vidé, vraiment. Les oreilles en sang, les mains tremblantes, prêt à aller se faire fissa une cure de silence chez les moines trappistes. Plus sérieusement, Anna Magnani est le film. Elle le porte sur les épaules, elle est de toutes les scènes, et même les plans dans lesquels elle n'apparaît pas semblent vampirisés par sa présence. Bellissima ne peut donc que cliver entre ceux qui se laisseront porter par son exubérance et les autres qui auront envie de la bâillonner... mais qui pourront quand même reconnaître que, malgré tout son abattage vociférant, son langage gestuel fourni et ses pleurnicheries, elle dégage une puissante aura, pleine d'authenticité et d'humanité. En tout cas, interprétation mise à part, son rôle demeure soigné, véritable mère-courage pleine d'abnégation et de fougue pour que sa petite fille puisse devenir la star qu'elle n'a jamais été. Le dernier quart-d'heure, très poignant, viendra même légèrement estomper les maux de crâne endurés. Beau noir et blanc et mise en scène maîtrisée ; mais je pressens que la période néo-réaliste ne sera pas celle que je préfèrerai chez Visconti.
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Re: Luchino Visconti (1906-1976)
C'est certain qu'il y a une habitude à prendre avec le cinéma italien, surtout celui qui puise dans les quartiers populaires où ça gouaille à tout rompre. Il m'a fallu un bon moment pour m'y faire, personnellement (et encore maintenant, j'avoue que de temps en temps ça peut me sortir d'un film, ces personnages qui crient et gesticulent de façon si appuyée).
Néanmoins, j'aime pour ma part énormément ce film, qui évoque une problématique d'une actualité criante à l'ère de la téléréalité. Anna Magnani vocifère beaucoup, c'est vrai, mais Visconti sait placer sa caméra et cadrer de façon signifiante.
J'aime beaucoup, par exemple, ce plan, qui raconte à l'avance toute l'histoire, en faisant de cette femme une toute petite particule perdue dans l'immensité du monde du cinéma...
Ou encore celui-ci, dont la mise en scène raconte avec une vraie force narrative comment le cinéma vient éclairer, littéralement illuminer la nuit des classes populaires.
Bref, pour moi, il s'agit véritablement d'un très beau film, même si, c'est vrai en général, le cinéma italien n'est pas forcément très accessible quand on n'y est pas habitué.
Je te suggère donc une approche oblique, soit avec des films qui parlent peu pour commencer (genre les fantastiques bijoux de Zurlini, été violent ou la jeune fille à la valise), soit des films qui parlent, mais qui peuvent finir par séduire, à force, comme le fanfaron. En tout cas, tu n'es pas forcément très mur pour un Fellini (avec lequel j'ai toujours du mal, entre autres parce qu'on y cause beaucoup avec force gestes).
Néanmoins, j'aime pour ma part énormément ce film, qui évoque une problématique d'une actualité criante à l'ère de la téléréalité. Anna Magnani vocifère beaucoup, c'est vrai, mais Visconti sait placer sa caméra et cadrer de façon signifiante.
J'aime beaucoup, par exemple, ce plan, qui raconte à l'avance toute l'histoire, en faisant de cette femme une toute petite particule perdue dans l'immensité du monde du cinéma...
Ou encore celui-ci, dont la mise en scène raconte avec une vraie force narrative comment le cinéma vient éclairer, littéralement illuminer la nuit des classes populaires.
Bref, pour moi, il s'agit véritablement d'un très beau film, même si, c'est vrai en général, le cinéma italien n'est pas forcément très accessible quand on n'y est pas habitué.
Je te suggère donc une approche oblique, soit avec des films qui parlent peu pour commencer (genre les fantastiques bijoux de Zurlini, été violent ou la jeune fille à la valise), soit des films qui parlent, mais qui peuvent finir par séduire, à force, comme le fanfaron. En tout cas, tu n'es pas forcément très mur pour un Fellini (avec lequel j'ai toujours du mal, entre autres parce qu'on y cause beaucoup avec force gestes).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell