Ouis ça m'étonne aussi. Ils ont juste du rajouter des caches pour faire plus chic non ?Bob Harris a écrit :Y a moi.Roy Neary a écrit :Parce bon, on n'est déjà pas très nombreux à adorer Blake Edwards ici...
Et je répète que le film n'est pas en 2:35 ! Paradjanov n'avait pas les moyens pour tourner dans ce format !
Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1964)
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ben regarde ta copie, si c'est le cadrage original alors j'ai du trop dormir devant le filmphylute a écrit :Ouis ça m'étonne aussi. Ils ont juste du rajouter des caches pour faire plus chic non ?Bob Harris a écrit : Y a moi.
Et je répète que le film n'est pas en 2:35 ! Paradjanov n'avait pas les moyens pour tourner dans ce format !
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C'est vrai que tu n'est pas la référence en Paradjanovnoar13 a écrit : ben regarde ta copie, si c'est le cadrage original alors j'ai du trop dormir devant le film
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Re: Les chevaux de feu de Serguei Paradjanov sur Cinecinema
La vie malheureuse d'un berger des Carpates en une dizaine de chapitres, de son enfance traumatique à sa mort glacée. La simplicité de l'histoire représente pour Paradjanov l'opportunité de tirer un pur poème visuel sur l'âme de la terre ukrainienne. A ce titre, c'est marrant que Soy Cuba soit sorti la même année car il partage avec Les Chevaux de feu à peu près le même projet. Exploitant à fond les possibilités offertes par la caméra, Paradjanov réalise un film d'une modernité formelle encore remarquable : plans-séquences zigzagant en caméra portée, plans à la grue, grands angles tordus qui ancrent les personnages dans l'immensité de la Nature... la caméra est hyperactive sans être épuisante, elle tournoie, court, tourbillonne, se met à la place d'un arbre abattu, suit dans les airs deux enfants gambadant dans les bois. Son irrépressible dynamique charge les images d'une exaltation, pour une ode visuelle et spirituelle à une identité culturelle : l'âme des Goutzouls, et celle de leur terre. Les malheurs du personnage principal, Ivan, n'effacent jamais l'impression de ferveur que dégagent les images, comme si le film s'articulait selon les battements d'une ronde slave. Une danse de vie et de mort, rythmée par les formidables grondements de ces trompettes folkloriques que l'on rencontre régulièrement. Chez Paradjanov, cette illustration du cycle de la vie, émaillée d'épreuves et de tragédies, ne conduit pas à la déprime : la fragilité de l'existence semble continuellement appréhendée dans l'optique beaucoup plus large d'une âme identitaire Goutzoul qui perdure et perdurera. Les hommes passent, le peuple reste - le titre original, "Les ombres des ancêtres disparus", est ainsi plus éloquent que l'énigmatique traduction française. C'est, avec Dersou Ouzala, sans doute l'un des films qui a su le mieux illustrer son idée de communion de l'homme avec la Nature, son inscription humble dans un Empire qui lui survivra éternellement.
C'est aussi un beau film d'amour. La romance d'Ivan et Marischka émeut par les procédés purement formels utilisés par le réalisateur. Comme il y a très peu de dialogues, la dramaturgie passe d'abord par la complexité technique des plans. Le plan aérien que je citais (obtenu par une caméra glissant sur des câbles en zigzag), où on suit les enfants courir et se dévêtir dans la forêt, illustre parfaitement l'insouciance qu'ils éprouvent à ce moment, de même que ce plan-séquence circulaire illustre l'alliance indéfectible qui lie les tourtereaux adultes qui doivent se séparer. Voir à ce titre cette ellipse magistrale où Ivan, garçon, se rhabille devant Marischka et que cette toge devient, par la coupure imperceptible du montage, celle qu'il porte lors d'un mariage, ce qui permet d'introduire l'écoulement du temps et l'enrichissement dramatique de la relation avec sa bien-aimée (amoureux enfants, ils s'aiment toujours et veulent maintenant se marier). Ou un détail tout con mais génial : quand il arrache le collier de Palagna, les billes qu'il serre dans sa main renvoient exactement aux petits fruits rouges qu'il offrait à Marischka.
S'il est assez accessible grâce à son histoire, je trouve que ce film reste cependant "ardu" en raison de sa forme et de son aspect forcément folklorique. J'ai été assez fasciné par la proposition plastique, le rythme à la fois frénétique et contemplatif, par la beauté de l'élégie, mais on peut sans doute dire que certaines choses ont vieilli, ne sont pas toujours très claires, ou que les aspects culturels sont susceptibles de laisser de marbre. Les recherches visuelles et narratives de Paradjanov méritent quand même une chaude recommandation.
C'est aussi un beau film d'amour. La romance d'Ivan et Marischka émeut par les procédés purement formels utilisés par le réalisateur. Comme il y a très peu de dialogues, la dramaturgie passe d'abord par la complexité technique des plans. Le plan aérien que je citais (obtenu par une caméra glissant sur des câbles en zigzag), où on suit les enfants courir et se dévêtir dans la forêt, illustre parfaitement l'insouciance qu'ils éprouvent à ce moment, de même que ce plan-séquence circulaire illustre l'alliance indéfectible qui lie les tourtereaux adultes qui doivent se séparer. Voir à ce titre cette ellipse magistrale où Ivan, garçon, se rhabille devant Marischka et que cette toge devient, par la coupure imperceptible du montage, celle qu'il porte lors d'un mariage, ce qui permet d'introduire l'écoulement du temps et l'enrichissement dramatique de la relation avec sa bien-aimée (amoureux enfants, ils s'aiment toujours et veulent maintenant se marier). Ou un détail tout con mais génial : quand il arrache le collier de Palagna, les billes qu'il serre dans sa main renvoient exactement aux petits fruits rouges qu'il offrait à Marischka.
S'il est assez accessible grâce à son histoire, je trouve que ce film reste cependant "ardu" en raison de sa forme et de son aspect forcément folklorique. J'ai été assez fasciné par la proposition plastique, le rythme à la fois frénétique et contemplatif, par la beauté de l'élégie, mais on peut sans doute dire que certaines choses ont vieilli, ne sont pas toujours très claires, ou que les aspects culturels sont susceptibles de laisser de marbre. Les recherches visuelles et narratives de Paradjanov méritent quand même une chaude recommandation.
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Re: Les chevaux de feu de Serguei Paradjanov sur Cinecinema
Je crois que c'est un trâmbiţa. Une sorte de cor des alpes, utilisé notamment par les bergers pour communiquer à distance. Il me semble que l'on en voit un à un moment dans le film. Il faut souligner d'ailleurs l'importance de la partition musicale, et les nombreuses chansons absolument splendides qui donnent au film une dimension parfois proche du film musical - même si ici les acteurs ne chantent pas - mais j'ai rarement vu un film où la musique tenait un rôle aussi significatif dans un film.Demi-Lune a écrit :Une danse de vie et de mort, rythmée par les formidables grondements de ces trompettes folkloriques que l'on rencontre régulièrement.
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Re: Les chevaux de feu de Serguei Paradjanov sur Cinecinema
C'est probablement son film le plus accessible. Le moins "catégoriquement à part" si on ce réfère à une définition classique et grand public du cinéma. Mais il mérite en effet incontestablement le détour. Content que tu aies appréciéDemi-Lune a écrit : S'il est assez accessible grâce à son histoire, je trouve que ce film reste cependant "ardu" en raison de sa forme et de son aspect forcément folklorique.
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Effectivement, c'est son film le plus accessible et c'est mon préféré du cinéaste.
Du très beau cinéma, inspiré, animé d'une énergie splendide. La mise en scène virtuose transcende l'histoire d'amour presque shakespearienne pour nous donner une sorte de ballet où les danseurs seraient la lumière, les éléments naturels et les élans romanesques.
Superbe !
Du très beau cinéma, inspiré, animé d'une énergie splendide. La mise en scène virtuose transcende l'histoire d'amour presque shakespearienne pour nous donner une sorte de ballet où les danseurs seraient la lumière, les éléments naturels et les élans romanesques.
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Dans la manière de filmer, quelque peu baroque et débridé, le film me parait assez annonciateur aussi de la nouvelle vague des réalisateurs des pays de l'Est comme par exemple Juraj Jakubisko ou Emir Kusturica.
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Un film qui me tente beaucoup. Julien était même prêt à me prêter sa VHS mais mon magnétoscope étant une créature bien mutante qui bouffe une K7 sur 3, j'ai hélas décliné.
Quelques captures seraient les bienvenues pour illustrer l'art visuel de Paradjanov Demi-Lune...
Quelques captures seraient les bienvenues pour illustrer l'art visuel de Paradjanov Demi-Lune...
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Pour te faire une idée plus précise de la chose, voici la bande annonce, qui n'en révèle pas trop sur le film :
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Pas de captures pour la simple et bonne raison que je n'ai pas le dvd.Anorya a écrit :Quelques captures seraient les bienvenues pour illustrer l'art visuel de Paradjanov Demi-Lune...
Le mieux est que tu découvres directement le film
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
Ça serait quand même vraiment dommage de visionner le film avec une qualité pareille. Tu l'as quand même pas regardé sur youtube ?
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Les chevaux de feu (Serguei Paradjanov - 1965)
J'ajoute pour la curiosité que l'on peut trouver une version orchestrale de la musique du film sur ce présent enregistrement :
Il s'agit du "Hutsul Triptych", composé par Myroslav Skorik. Le disque peut facilement se trouver et on peut même le télécharger sur le site anglais d'amazon. (Le seul hic c'est que l'on ne peut pas télécharger le disque à partir de la France !)
Il s'agit du "Hutsul Triptych", composé par Myroslav Skorik. Le disque peut facilement se trouver et on peut même le télécharger sur le site anglais d'amazon. (Le seul hic c'est que l'on ne peut pas télécharger le disque à partir de la France !)
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.