Claudette Colbert (1903-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeanpop2
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Re: Claudette Colbert

Message par Jeanpop2 »

A propos de cette "malice" de Claudette Colbert, James Harvey (dans son extraordinaire livre "Romantic comedy in Hollywood") l'a brillamment expliquée ainsi :

"The Colbert heroine may dream of and pursue the world of wealth and luxury - But in our dream of her, and in her final vison of herself, she is outside that world, happily and irredeemably. It's that dream of essential detachment that infuses all these comedies - and American culture itself. The dream of triumphant outsidership. The fun of the party is crashing it - not belonging at it."
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Cathy
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Re: Claudette Colbert

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Three-Cornered Moon (1933) - Elliott Nuggent

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Les suites du crach de Wall Street pour une famille composée d'une mère, de sa fille et de ses trois garçons, les Rimplegar

Si nous sommes dans l'esthétique Pré-code et que quelques scènes semblent quand même assez osées sur le point de vue moral, le film tend plus vers la comédie classique loufoque avec cette mère complètement dépassé par les évènements, ces enfants l'un qui veut devenir acteur, le second qui préfère se disputer avec sa fiancée plutôt que d'étudier le droit, et la jeune femme qui ne pense qu'à vivre avec son fiancé qui veut absolument écrire un roman, mais y est attelé depuis deux ans. Et puis il y a le personnage du docteur séduisant qui vient vivre sous le même toit car il est amoureux de la jeune femme. Il y a aussi la cuisinière polonaise qui ne comprend pas l'anglais. Bref tous les ingrédients traditionnels pour une charmante comédie illuminée par la piquante Claudette Colbert, le séduisant Richard Arlen et aussi Mary Boland en mère loufoque. Un film charmant sans prétention et fort sympathique, même s'il n'est pas inoubliable. A noter que le titre correspond au nom d'une action de la Bourse.
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

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Maid of Salem (1937) - Frank Lloyd

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L'histoire des sorcières de Salem aux USA au 17ème siècle.

Frank Lloyd signe une des adaptations de cette histoire au cinéma et démontre comment la rumeur publique, la naïveté, la haine peuvent entraîner une ville à condamner des êtres pour des gestes totalement insignifiants. Le film est fort agréable et reconstitue tout à fait la vie de cette petite colonie puritaine des USA, il est assez curieux de remarquer à quel point la construction collective d'une maison est chose importante pour ces colonies. On pourra reprocher à Claudette Colbert un peu de surjeu mélodramatique dans la fin du film, elle est par contre fort crédible en jeune femme avide de se libérer de la rigueur puritaine, Fred MacMurray est fort séduisant ici en rebelle qui est cause d'une partie des problèmes de la ville. La construction est assez spéciale et l'insertion de cartons entre deux "periodes" de film fait parfois penser aux films muets, aidé en cela par une musique fort à propos. L'intérêt du film relève surtout dans la façon dont l'histoire se met en place et dont on accuse vite n'importe qui. En tous les cas, un film fort agréable, une réalisation soignée qui évoque par de jolis clairs-obscurs les maisons de cette époque.
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

I met him in Paris (1937) - Wesley Ruggles

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Une jeune femme arrive à Paris et rencontre deux séduisants américains. L'un d'entre eux qui est pourtant marié lui fait une cour éhontée et lui demande de passer quelques jours en Suisse, son ami l'accompagne, car il ne veut pas que la jeune femme soit trompée par cet homme marié.

La même année que The Maid of Salem, Claudette Colbert est la vedette de I met him in Paris aux côtés de Robert Montgomery et Melvyn Douglas. Nous sommes ici dans une screwball comédie type avec de nombreux sens-entendus sexuels évidents. Bien que le titre évoque Paris, nous n'en verrons qu'une image celle de la Place de la Concorde, le film se déroulant principalement dans un hotel, un restaurant et naturellement dans l'autre passion des américaines, une station supposée être en Suisse. Le film est un véritable régal, avec les répliques qui fusent que ce soit dès le début et ce garçon de café français qui parle un anglais fort spécial. Les scènes en Suisse entrainent gags "visuels" et dialogues percutants. Il faut dire aussi que les trois héros sont tous plus à l'aise dans ce genre les uns que l'autre, à commencer par le réalisateur Wesley Ruggles habitué du genre qui enchaine avec facilité les différentes scènes, mais il faut dire que les acteurs sont aussi pour beaucoup dans l'alchimie de l'ensemble. Claudette Colbert en premier lieu est particulièrmeent à l'aise dans ce registre, Robert Montgomery est tout à fait convaincant en séducteur pris à son propre piège et Melvyn Douglas séduisant en chaperon. Une petite comédie méconnue qui permet de passer un très agréable moment
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

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No time for Love (1943) - Mitchell Leisen

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Une photographe s'éprend lors d'un reportage dans un chantier d'un foreur.

Quand on voit Claudette Colbert, Fred MacMurray et Mitchell Leisen crédités ensemble à un générique, on sait qu'il s'agit forcément d'une comédie et d'une bonne comédie. Il est évident que la comédienne l'inspire en photographe sophistiquée qui s'éprend de ce qu'elle considère comme un grand singe, tout comme l'acteur en homme-singe civilisé. Il réalise une très bonne screwball comedie où les répliques fusent et les dialogues sont savoureux Comment ne pas succomber devant la drôlerie du rêve de Claudette Colbert qui imagine Fred MacMurray en Superman, collant et cape inclus, la scène de la chaise ou des chaises musicales sont également excellentes. Les deux acteurs sont parfaits et forment un couple à l'entente évidente. Les seconds rôles notamment Richard Haydn et June Havoc mettent particulièrement bien en valeur les deux vedettes. Le film ne souffre d'aucune baisse de régime et on rit ou on sourit régulièrement dans cette charmante comédie, comme une fois encore seuls les américains savent en réaliser.
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

The egg and I (1947) - Chester Erskine

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Les aventures d'une jeune femme qui le lendemain de son mariage se retrouve fermière aux côtés de son mari obsédé par l'idée de devenir fermier et d'élever des poulets

Dernier film inédit du coffret consacré à l'actrice Claudette Colbert, celui-ci est une charmante comédie américaine typique. Le film est tiré du livre autobiographique de Betty MacDonald qui racontait donc ses aventures fermières. Le film s'ouvre par un sympathique prologue dans un train, où l'héroïne ne veut pas manger d'oeuf et se met à raconter sa vie, son arrivée à la ferme, dans une masure sans électricité, sans eau courante. Nous sommes dans ces films où tout va de travers et où la comédie est rondement menée. Il y a une certaine longueur dans la scène du bal où la fermière doit danser avec tous les partenaires les plus loufoques qui soient. On avait la même scène dans Meet me in Saint Louis avec Judy Garland d'ailleurs. Si les gags peuvent sembler éculés, et les anecdotes légères, tout est charmant avec Sport le "féroce" chien de chasse, Cleopatra la truie, les déboires de la "fermière" improvisée avec sa cuisinière. Ce qui fait que ce film fonctionne c'est le casting une fois encore composé du duo efficace formé par Claudette Colbert tout à fait à l'aise en jeune femme de la ville tranformée en fermière et Fred MacMurray (qui fut donc souvent le partenaire de la star) impeccable en fermier bonhomme, et obsédé par les différentes races de poules. Il ne faut pas oublier Marjorie Main fermière mère de plus de dix enfants, qui les confond et Percy Kilbride son époux, paysan fainéant et peu doué pour le bricolage, à noter aussi la présence du jeune Richard Long qui sera le héros de The Big valley, la série western avec Barbara Stanwyck. Nous avons donc affaire à une sympathique comédie tout à fait agréable.
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Message par bruce randylan »

Cathy a écrit :No time for Love (1943) - Mitchell Leisen
Ah j'avais pas fait gaffe qu'il existait en dvd. :D

Il va falloir que je le rajoute dans ma wish list ce coffret Claudette ( dommage qu'on n'y trouve pas Practically Yours ou Arise my love toujours de Leisen et qui sont encore mieux )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

Le monde est merveilleux, it's a wonderful world (1939) - W S. Van Dyke II

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Un détective privé veut sauver son client de la chaise électrique. Lors de son transfert vers la prison, il s'évade et rencontre une jeune poète avec qui il mène l'enquête malgré lui.

Nous sommes ici dans la pure comédie américaine, le couple formé de deux personnalités que tout oppose, l'homme qui veut atteindre un objectif gêné par la femme enquiquineuse. L'histoire policière n'a que peu d'importance vu qu'on sait dès le début qui a fait quoi, et qu'on se doute évidemment de la fin. L'intérêt vient de la confrontation entre James Stewart, détective intéressé par l'argent plus que par l'innocence de son client et Claudette Colbert qui va finir par devenir elle-même une détective en jupons. Le couple fonctionne parfaitement et les scènes s'enchainent dans une mécanique bien huilée. Le film n'est aucunement un chef d'oeuvre, mais une comédie américaine efficace enlevée brillamment par ses deux interprètes, James Stewart est dans son registre de comédie, il faut le voir avec ses grosses lunettes de bigleux, quant à Claudette Colbert, elle est dans son registre habituel, charme évident.
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

Arise my Love (1940)

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Une journaliste en quête de scoop sauve de la fusillade un pilote américain engagé en Espagne. Ils reviennent à Paris et tombent amoureux, mais la seconde guerre mondiale éclate.

Sur un scénario de Billy Wilder et Charles Brackett, Mitchell Leisen signe un film qui oscille entre la comédie dramatique et la comédie américaine pure. Au départ du film, on se dit que l'on va assister aux souvenirs en flash back de cet américain condamné à mort et qui attend son exécution, mais non, la tornade Claudette Colbert entre en jeu et sauve de la mort l'américain. S'ensuit alors une suite de scènes aux dialogues équivoques et dans lesquelles se noue l'histoire d'amour entre les deux héros. Mais le film a été tourné au début de la seconde guerre mondiale et celle-ci sert de contexte à la fin du film, les ambitions "professionnelles" ou "personnelles" de gloire qui restent pourtant si importantes sont annihilées par la guerre. Les dialogues sont savoureux, comme cette scène à l'hôtel où cet aviateur est persuadé que la journaliste vient faire toute autre chose que faire son portrait ou toute la scène chez Maxim's. Le film prend une dimension tragique avec la reconstitution du torpillage du navire l'Athenia et le sauvetage des voyageurs qui est évoqué mais dont Leisen ne montre que le retour à terre. Claudette Colbert est comme d'habitude pétillante, charmante et trouve en Ray Milland un superbe partenaire dont on oublie souvent qu'il fut un jeune premier "comique" avant d'être l'interprète bouleversant du Poison ou le mari assassin du Crime était presque parfait. Sans doute la partie sur la guerre résone-t"elle differemment aujourd'hui, mais il est intéressant de voir la perception d'Hitler et du nazisme à l'époque. Moins sensible que Remember the Night, Arise my Love n'en demeure pas moins un très beau témoignage mené sur le ton léger de la comédie sur cette période incertaine.
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

Aller retour - The Gilded Lily (1935) - Wesley Ruggles

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Marilyn David, jeune secrétaire retrouve tous les jeudis soirs le journaliste Peter Dawes sur un banc afin de discuter. Un jour elle tombe amoureuse d'un homme qui la laisse tomber sans lui dire qui il est vraiment. Pour se venger, le journaliste fait de son amie la coqueluche du tout New York.

Wesley Ruggles règle ici une comédie proche de la screwball pour son trio d'acteurs : Fred Mac Murray, Ray Milland et Claudette Colbert. Les scènes s'articulent autour du retour au banc et à la tradition du pop corn. Les trois acteurs sont excellents, que ce soit le premier en journaliste qui n'ose pas se déclarer, mais n'hésite pas à faire passer celle qu'il aime pour The Girl who says NO, Ray Milland en jeune homme quelque peu menteur et Claudette Colbert pétillante comme à son habitude. Elle est excellente dans le numéro qui la voit chanter et danser. Malgré une petite lenteur lors du retour en Angleterre de l'héroïne, les scènes s'enchainent et Code Hayes en vigueur, la jeune femme restera sans reproche. Donald Meek et C. Aubrey Smith complètent le casting brillamment malgré la brièveté de leurs deux scènes. Avec ce Gilded Lily, nous sommes une fois de plus dans ce genre de films que seuls les américains ont su réaliser à la perfection.

Copie Ciné Classic; diffusion ancienne
Dernière modification par Cathy le 15 avr. 10, 15:35, modifié 1 fois.
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Ann Harding
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Ann Harding »

Since You Went Away (Depuis ton départ, 1944) de John Cromwell avec C. Colbert, Jennifer Jones, Shirley Temple, Robert Walker & Joseph Cotten
ImageImage
Anne Hilton (C. Colbert) après le départ de son mari pour le front se retrouve seule avec ses deux filles adolescentes, Jane (J. Jones) et Bridget (S. Temple). Elles prennent un pensionnaire dans leur maison, le vieux Colonel Smolett (Monty Wooley) qui se plaint constamment...

J'ai recherché sur le forum une trace de ce film et je n'en ai trouvé aucune. Je serais donc la première à parler de ce long film de 177 min produit et écrit par David O. Selznick durant les dernières années de la guerre. Ce film a été pour moi une vraie découverte. C 'est une saga du quotidien d'une famille américaine ordinaire durant les années de guerre qui comme le fera Wyler avec The Best Years of Our Lives (1946) pour l'après-guerre, s'attache aux personnages et nous les fait lentement découvrir dans leurs complexités. Le film bénéficie d'un casting prestigieux, mais, réussit à conserver la simplicité de son propos. Claudette Colbert n'a jamais été aussi vraie et émouvante dans le rôle d'Anne Hilton. Ce qui m'a totalement captivée c'est la justesse de l'atmosphère au sein de cette famille. Le dialogue est un ainsi tour à tour badin, tragique ou humoristique suivant les humeurs des personnages qui déroulent le fil de leurs pensées.
Image
Quant à l'image, cela a été un choc pour moi de voir le travail incroyable de Stanley Cortez (Lee Garmes est également crédité au générique). Vous n'avez qu'à regarder les quelques captures que je poste. Ces immenses paysages où se perdent Jennifer Jones et Robert Walker pour leur dernière promenade à la campagne avant leur séparation alors qu'ils chantent 'My Darling Clementine'.
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Et il y a une utilisation de la profondeur de champ absolument superbe combinée parfois avec l'utilisation des ombres.
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Mais, au-delà de ces effets de lumière, le film réussit à être incroyablement émouvant et humain. Je pense que Selznick a dû travailler avec une batterie de collaborateurs sur ce film (comme il le faisait toujours!), mais, son scénario fonctionne d'une manière remarquable. On a vraiment l'impression de ressentir ce sentiment de solitude intolérable lorsqu'un être cher vous manque. Les personnages secondaires sont également très bien dessinés et cohérents. Agnes Moorehead est une voisine d'une intolérable hypocrisie, Joseph Cotten est parfait en ancien soupirant de Colbert, Monty Wooley est un vieux ronchon colérique, Alla Nazimova, une immigrante récente amie de Colbert. On sent également ce désir d'aller au-delà des races et des origines sociales (comme le fera également The Best Years of Our Lives) qui a uni - brièvement - les américains pendant la guerre. Les blessés noirs ou blancs sont soignés ensemble et Colbert, issue de la bourgeoisie devient l'amie de Nazimova, une immigrante récente, en travaillant dans une usine. Mais, le film évite le prêchi-prêcha en conservant sa simplicité de propos. j'avoue avoir plusieurs fois été au bord des larmes en le regardant. Claudette Colbert a les larmes aux yeux quand Nazimova lui dit qu'elle est pour elle l'image de la femme américaine telle qu'elle avait imaginée en arrivant en Amérique face à la Statue de la Liberté. Quel hommage à Colbert, la petite française immigrée, de devenir le symbole de l'Amérique !
Enfin, je ne peux que vous pousser à découvrir rapidement ce film de John Cromwell, qui porte la patte de son producteur. Il est disponible en Z1 US avec des sous-titres français.
Dernière modification par Ann Harding le 11 avr. 10, 17:03, modifié 2 fois.
Julien Léonard
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Julien Léonard »

Cela a l'air très beau, en effet (cf les captures)... :shock:
Image
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Cathy
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

La huitième femme de Barbe-bleue - Bluebeard's Eighth wife (1938) -Ernst Lubitsch

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Un millionnaire américain tombe amoureux d'une jeune française. Lorsqu'elle s'aperçoit qu'il a déjà été marié sept fois précedemment, elle décide de le faire tourner en bourrique.

Nous sommes ici dans la screwball comedy type, et la bonne screwball menée par un maître du genre à savoir Ernst Lubitsch. Il ne faut pas oublier aussi le scénario signé Brackett et Wilder qui tourne déjà autour d'un des sujets qui deviendra un des sujets phares de Wilder à savoir les relations sexuelles. Car il est bien évident que si le début de la comédie tourne autour de la rencontre folklorique des deux héros, la seconde partie est liée au sexe de manière explicite, la femme qui se refuse clairement à son mari. Les situations sont cocasses que ce soit la première rencontre liée autour d'un pyjama, tout un programme déjà, mais aussi le sommeil avec le fameux CZEKOSLOVAKIA ! On fait connaissance du père de l'héroïne dans son lit également.
Il y a donc cette première partie clairement loufoque, et puis cette seconde partie après le mariage qui montre comment le héros cherche à conquérir sa femme ! Le côté comique des scènes vient aussi de cette musique, notamment dans la scène du couloir où le héros se prend pour Petrucchio de la Mégère apprivoisée. Le sel des scènes vient naturellement de ce rythme d'enfer mené par Lubitsch mais aussi des confrontations de son couple vedette Gary Cooper en macho sûr de lui et Claudette Colbert, piquante chipie sans oublier David Niven en amoureux transi ou Edward Everett Horton en père quelque peu escroc. Bref un sommet de la screwball redécouvert avec plaisir !
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par ed »

Cathy a écrit :e comment le héros cherche à conquérir sa femme !
J'en parle un peu ici même, mais pour moi, elle est conquise dès leur rencontre, mais son plaisir vient aussi de la frustration qu'elle fait naître chez lui. J'exagère peut-être un peu dans les termes (en tout cas par ce qu'on y associe habituellement) en parlant de relation sado-masochiste, mais dans l'idée, c'est exactement ça...
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Re: Claudette Colbert (1903-1996)

Message par Cathy »

C'est bien évident qu'elle est conquise dès le départ, mais, ce qui fait le film, c'est bien le fait que Gary Cooper essaie de mettre sa femme dans son lit, donc de la conquérir totalement, que ce soit de manière tendre invitations multiples ou détournée en la forçant à boire ! Elle le fait tourner en bourrique. En tous les cas, je trouve le sujet assez "culotté" pour un film de 38 !

En tous les cas très belle chronique à laquelle je souscris entièrement considérant ce film comme un must de la comédie américaine, et je dois avouer ne pas comprendre le désamour pour ce film, même si quelque part la patte Wilder irrévérencieux est bien présente !
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