Nicholas Ray (1911-1979)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Tancrède
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Message par Tancrède »

santiago a écrit :Ah, il m'avait échappé celui-ci. Il y aussi un sketch de Wet dreams. Et même Nick's movie. Mais je m'en tenais à la carrière dite "classique" du grand Nicholas.
ok.
c'est vrai que c'est de loin la plus passionnante.
NotBillyTheKid
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Message par NotBillyTheKid »

Tancrède a écrit :
santiago a écrit :Ayant vu l'intégralité des films du grand Nicholas (à ne pas confondre avec le petit Nicolas), voici mon top :
1 JOHNNY GUITAR
2 RUELLES DE MALHEUR
3 LE VIOLENT
4 LES INDOMPTABLES
5 DERRIERE LE MIROIR
6 AMERE VICTOIRE
7 LES DENTS DU DIABLE
8 TRAQUENARD
9 LA MAISON DANS L'OMBRE
10 BORN TO BE BAD
11 LES AMANTS DE LA NUIT
12 LA FUREUR DE VIVRE
13 L'ARDENTE GITANE
14 LE BRIGAND BIEN AIME
15 LA FORET INTERDITE
16 LES 55 JOURS DE PEKIN
17 SECRET DE FEMME
18 A L'OMBRE DES POTENCES
19 LE ROI DES ROIS
20 LES DIABLES DE GUADALCANAL
tu n'as pas vu We can't go home again ?
Je le verrais bien, moi, We can't go home again. C'est toi, Tancrède, avec ta citique (pourtant mauvaise) sur ton site qui m'a donné envie de voir ça. A travers les reproches que tu fais, je me dis que je suis le genre de gars à aimer ces conneries là :mrgreen: :oops: . Tu l'as vu où et comment ?
"Je ne veux pas rester dans l'histoire comme le gars qui a détruit l'Univers"
Dude, where's my car
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Tancrède
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Message par Tancrède »

NotBillyTheKid a écrit :
Tancrède a écrit :
tu n'as pas vu We can't go home again ?
Je le verrais bien, moi, We can't go home again. C'est toi, Tancrède, avec ta citique (pourtant mauvaise) sur ton site qui m'a donné envie de voir ça. A travers les reproches que tu fais, je me dis que je suis le genre de gars à aimer ces conneries là :mrgreen: :oops: . Tu l'as vu où et comment ?
:oops:
quelqu'un qui lit mon blog, je suis touché.
j'ai vu ce film à Beaubourg.
c'est vraiment très spécial hein, j'ai jamais vu autant de personnes partir pendant une projection, pourtant le public du Centre Pompidou est censé être assez ouvert d'esprit.
Serge Daney adorait ce film cependant.
O'Malley
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Re: Nicholas Ray

Message par O'Malley »

L'ardente gitane (1956)

Ce film ne sera pas encore celui qui me fera adhéré à Nicholas Ray. Kitschissime à souhait cette plongée dans la société des gitans; on se croirait plus chez Luis Mariano et Francis Lopez que chez le réalisateur-rebelle d'Hollywood, qui nous livre par ailleurs au final une morale somme toute assez conformiste;
Certes, l'univers de Ray emerge ici et là: dans le personnage rebelle ( de pacotille) à son environnement interprété par Cornel Wilde, dans cette étonnante scène ou Jane Russell et la blondinette copine de Wilde se battent dans le bar et surtout dans le Technicolor flamboyant ou les couleurs explosent litteralement (sauf que contrairement à La fureur de vivre et surtout Traquenard, ici ca fait un peu grosse patisserie indigeste).
Les personnages sont esquissés à gros trait et leur évolution psychologique (surtout le personnage composé par Cornel Wilde) n'est pas crédible du tout.
On s'amuse de temps en temps mais l'ensemble est vraiment désuet et finalement... peu intéressant.

Par contre, je ne sais pas trop quelle est la réputation de ce film dans la filmo de Ray; sûrement considérée comme une oeuvre mineure, non?
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Sybille
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Re: Nicholas Ray

Message par Sybille »

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Party Girl / Traquenard
Nicholas Ray (1958) :

C'est la première fois (mis à part "Secret de femme", mais ce dernier est considéré comme mauvais) que je suis déçue par un film de Nicholas Ray. J'avais pourtant entendu beaucoup de bien de "Party Girl", c'est donc dommage. Le film est resté pour moi assez artificiel dans le sens où je n'ai ressenti presque aucune émotion de quelque type que ce soit pendant son visionnage. Robert Taylor, Cyd Charisse et Lee J. Cobb jouent tous plutôt bien, mais leurs personnages me semblent souffrir soit d'un manque d'attention concernant l'ébauche et le développement de leur caractère, soit au contraire d'une trop grande lourdeur psychologique qui bascule vite dans l'exaggération. L'histoire prometteuse se révèle en fin de compte peu palpitante et guère inventive dans ses péripéties, devant desquelles on ne ressent justement quasiment ni tension ni danger, éléments qui semblent pourtant de mise si l'on considère la teneur du sujet. Un peu comme si l'on ne faisait qu'effleurer des sensations. La réalisation de Ray n'est cependant pas en défaut, et la MGM apporte de surcroît au film tout son brillant décoratif et artistique habituels, mais c'est tout de même bien peu pour ce film, que j'ai souvent entendu qualifier de "joyau" du film noir en couleurs. 7/10

J'ai revu le film pour confirmer ou infirmer ma première impression d'il y a quelques mois... sans être totalement convaincue encore une fois. Tant pis. :wink:
Dernière modification par Sybille le 12 mai 08, 23:37, modifié 1 fois.
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Watkinssien
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Re: Nicholas Ray

Message par Watkinssien »

Oui tant pis ! :wink:

Car pour avoir revu Traquenard, je me suis mis à largement réévaluer le film !

C'est un thriller tortueux, magnifiquement mis en scène, où son sens de l'outrance accompagné d'accalmies sauvagement poétiques en font une oeuvre majeure de Ray.

La qualité de l'interprétation, en phase avec la démesure du film, parachève ma joie !
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villag
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Re: Nicholas Ray

Message par villag »

J'ai reperé sur cineclassic à venir : LA FORET INTERDITE qui - c'est une honte - n'existe pas en dvd !; de plus, sur cette chaine on peut le voir en vo.
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Boubakar
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Re: Nicholas Ray

Message par Boubakar »

Les diables de Guadalcanal (1951)

Le film a l'air d'être peu cité par les amateurs de Nicholas Ray, et bon, je comprends pourquoi : c'est terriblement impersonnel (il s'agissait d'un film de commande que Ray a par la suite complètement improvisé, tellement ça l'emmerdait de le faire :lol:), et bourré de stock-shots sur la seconde guerre mondiale.
Et bon, malgré les acteurs (surtout Robert Ryan, très bon en second couteau du Duke), c'est très ennuyeux.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films de mai 2008

Message par Profondo Rosso »

Secrets de femmes de Nicholas Ray (1948)

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Susan Caldwell, une jeune chanteuse, vient d’être hospitalisée, victime d’une tentative de meurtre. La police soupçonne très vite Marian Washburn, elle-même ancienne chanteuse dont la carrière fut brisée quelques années auparavant. Marian avait pris en main la carrière de Susan, dont le talent était limité, pour la transformer en étoile du music-hall..

Deuxième film de Nicholas Ray, qui a pour originalité de jouer la carte du polar au féminin, assez atypique pour le genre. Cette féminisation et le contexte du monde du spectacle fait d'ailleurs osciller le ton du film entre le drame et le pur film noir. Pas mal de qualités comme l'interprétation impeccable dont une excellente Maureen O'Hara (noir et blanc oblige on ne profite pas de sa flamboyante chevelure rousse), les relations complexe entre les personnages (dont le côté amour/haine du couple d'héroïnes) un mystère savamment amené sur l'agression qui ouvre le film et la réalisation inspirée de Ray. C'est malheureusement entaché par les défauts habituels qui font que je n'accroche toujours pas le cinéma de Ray : narration des plus laborieuse passé l'ouverture magistrale (malgré un structure en flashback réutilisé par le scénariste de Citizen Kane Herman Mankiewicz frère de Joseph L.) avec des idées saugrenues comme faire participer la femme du policier à l'enquête ce qui en lève pas mal de sérieux à l'entreprise. Ca parait bien long malgré ses 1h25 et la résolution (qu'on aura deviné depuis un moment) s'avère très terre à terre. 3/6
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Roy Neary
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Re: Nicholas Ray

Message par Roy Neary »

Remontée de topic pour la mise en ligne de la chronique de L'Ardente gitane alias Hot Blood.
C'est notre grand amateur du cinéma de Nicholas Ray qui s'est logiquement occupé du test.
Bonne lecture. :wink:

:arrow: L'Ardente gitane
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Alligator
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Re: Nicholas Ray (1911-1979)

Message par Alligator »

In a Lonely Place (Le violent) Nicholas Ray, 1950) :

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_______________

Un film noir dont l'intrigue policière ne sert que de prétexte à décrire les affres de l'incommunicabilité dans un couple.
Bogart délivre une prestation remarquable, hors du commun, entre calme et flegme bogartien et explosion toute aussi borgatienne. Le bad-guy des années 30 sommeille toujours dans le héros des années 50.
La belle Gloria Grahame, madame Nicholas Ray à la ville, offre une prestation intéressante passant tout doucement de l'attirance sexuelle, de la confiance amoureuse à la suspicion jusqu'à la terreur en petits pas, danse macabre et douce autant que fielleuse destinée.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films Naphtas-Mars 2009

Message par Profondo Rosso »

La Maison dans l'ombre de Nicholas Ray (1952)

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Flic violent fatigué par la vie, Jim Wilson (Robert Ryan) enquête sur un meurtre dans les quartiers sordides d’une mégapole américaine. Désavoué par ses supérieurs quant à ses méthodes d'investigation agressives, Wilson est muté - et mis au vert - dans les montagnes pour débusquer le meurtrier d’une jeune femme. Accompagné du père de la victime, lui aussi homme violent et impulsif, le policier se lance aux trousses d’un adolescent qu’il suit, jusqu’à atteindre une maison plongée dans la pénombre. Là habite une jeune et belle aveugle, Mary Malden (Ida Lupino) qui semble protéger la fuite du suspect. Méfiant, Wilson enquête et tombe rapidement sous le charme de cette mystérieuse femme…

Toujours aussi peu friand du cinéma de Nicholas Ray et ce n'est pas avec celui là que ça va s'arranger. Ca commence pourtant très bien avec la description de la personnalité tourmentée du flic joué par Robert Ryan, excellent. Ecoeuré par les horreurs auxquels il assiste quotidiennement, il franchit plus d'une fois la limite, n'hésitant pas à passer du suspect à tabac, coucher avec des témoins et faire prendre des risques insensés à tout le monde. La description de la ville est des plus poisseuse et oppressante dans une ambiance franchement dépressive à l'image de son héros dont Ray suggere subtilement la solitude lors de l'ouverture où tout les flics quitent femmes et enfant pour prendre leurs service et que lui part seul. Changement d'ambiance lorsqu'il est mis au vert et doit traquer dans une région champêtre et enneigé un tueur d'enfant. Le renversement de situation est intéressant puisque c'est lui qui doit museler la violence du père assoiffé de vengeance qui fait équipe avec lui et il est obligé de faire preuve de tact et de psychologie pour obtenir ce qu'il veux, loin de son attititude agressive en ville. Ca reste haletant jusqu'à une excellente course poursuite en voiture et ça s'écroule comme souvent avec Nicholas Ray. Le film lorgne ainsi vers le bon gros drame larmoyant lorsqu'on découvre la nature du tueur ou encore la relation lourdement amené entre Ryan et l'aveugle Ida Lupino censé l'humaniser. Be parvenant pas à réellement toucher et zappant complètement l'aspect policier, la fin est laborieuse et ennuyeuse au possible. 2,5/6
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Mama Grande!
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Re: Nicholas Ray (1911-1979)

Message par Mama Grande! »

In a lonely place

Les premiers plans font penser à un film noir pur jus: Bogart, voiture dans la nuit, grande ville, piano bar, fille innocente, autre plus mystérieuse... mais comme le scénariste interprété par Bogart dans le film se sert d'un roman de gare comme prétexte à une oeuvre personnelle, Nicholas Ray se débarasse vite des clichés du genre pour filmer un drame intime sur un couple. L'intrigue policière n'intéresse pas pour autre chose que l'effet qu'elle produit sur les liens qui unissent Humphrey Bogart et Gloria Grahame. Mais In a lonely place est aussi, comme son titre français ne l'indique pas, une réflexion sur la solitude de l'artiste, individu marginal qui ne peut pas forcément contrôler ses émotions, au sein d'une société qui n'accepte pas la marginalité. Nicholas Ray, qui a sûrement beaucoup mis de lui-même dans ce personnage, ne juge pas pourtant, il ne prétend pas mieux valoir que les individus normaux, average, comme le meilleur ami de Bogart. Il montre juste le drame sans issue que représente cette situation, tant pour l'artiste que pour ceux qu'il aime. Comme à son habitude proche de ses personnages, à fleur de peau, Ray nous ménage le suspense au fil des états d'âme de Humphrey Bogart (une de ses meilleures interprétations, tout en finesse) de Gloria Grahame. On partage les doutes de cette femme, amoureuse et pourtant terrifiée, et l'on est scotché à l'écran lors de la poursuite nocturne, où Bogart explose. On partage son impuissance face à sa maladie, à son incapacité à ne pas faire de mal autour de lui.
In a lonely place est-il un film noir? 100 fois oui. On est loin des archétypes du genre tels Assurance sur la mort ou Le Faucon maltais certes. Mais on se rapproche d'autres moins classiques comme Sunset Boulevard ou Nous avons gagné ce soir. L'essence du film noir ne se résume pas à des intrigues policières tarabiscotées ou à des femmes manipulatrices. C'est un genre où la nuit sert de scène pour montrer les faiblesses et blessures des personnages, leurs désirs, leur folie, le poids de leur passé. Où dans un univers nocturne se manifestent les travers d'une société, ses aspects cachés au grand jour. Un genre où plus de pessimisme est permis que dans d'autres de l'âge d'or d'Hollywood.
In a lonely place est un grand film noir, et le meilleur Ray que j'ai vu, ainsi que son plus personnel.
In a lonely place est donc un grand film noir
Joe Wilson
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Re: Nicholas Ray (1911-1979)

Message par Joe Wilson »

In A Lonely Place

Mon avis est proche de celui de Mama Grande! dans son commentaire précédent. J'ai trouvé ce Nicholas Ray tout simplement magistral, le plus beau fleuron de sa filmographie, certainement.
En effet, le terme de film noir est cohérent parce que Ray s'attache à filmer une fêlure, une vulnérabilité à travers une émotion qui ne parvient pas à faire fuir la souffrance. La dualité d'une personnalité, entre tendresse infinie et brutalité sèche, est explorée avec une rigueur immense.
Le récit criminel n'est qu' accessoire puisque Bogart se révèle être son propre ennemi. Il affronte ses démons, une rage qui ne peut que le détruire au sein d'une société attachée à l'aisance des apparences. L'acteur est exceptionnel par son engagement...les traits tirés de son physique, la gravité de sa voix, bouleversent dans leur ampleur fatiguée.
Gloria Grahame n'est pas en reste et délivre une interprétation mémorable...elle veut briser le carcan de douleur qui étreint Bogart, mais derrière se joue aussi une partie de sa vie. Minée jusqu'alors par les regrets d'une ambition perdue.
Les personnages secondaires, loin d'être une vitrine, jouent un rôle essentiel : l'agent de Bogart, le détective Nicolai et sa femme...ils ne peuvent que contempler ce déchirement affectif mais dans leur tendresse et leur simple présence, manifestent une dignité brave, malgré l'inquiétude et l'impossibilité de faire confiance (la séquence où Bogart frappe son agent puis, abattu par son geste, lui serre la main, est magnifique). C'est sur ce registre que Gloria Grahame est emportée par ses tourments...peut-elle se donner à lui alors que tour à tour il se révèle effrayant et protecteur. Quel risque est t-elle prête à affronter?
Si In A Lonely Place s'achève par une séquence extrêmement dure, Nicholas Ray ne donne pas de réponses et semble vouloir laisser une ouverture.
Tout son film est au service de ses personnages...et sa mise en scène ne laisse pas de répit, à la fois caressante et imprévisible dans ses excès. Mais elle porte toujours un regard poignant et déchirant sur leur quête, leur recherche d'un équilibre qui semble toujours s'échapper. Le propos exprime une grande tristesse...pourtant, l'on veut surtout retenir le caractère bouleversant de cette tentative, ce combat pour sortir d'un enfermement. Bogart et Grahame conservent en permanence l'éclat d'une fierté qui ne veut pas s'abaisser. Et c'est la force de cette persévérance qui reste en mémoire.
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Jean Itard
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Re: Nicholas Ray (1911-1979)

Message par Jean Itard »

Excellent film en effet, que je viens de découvrir.

L'intrigue policière sert effectivement de prétexte à une rencontre amoureuse mais elle agit aussi en tant que révélateur de personnalités qui, moins pressurées, se seraient révélées moins vite et moins nettement.

Une scène m'a frappée,
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lorsqu'un café bouillant est préparé. On sent vraiment le danger qui plane sur Gloria Grahame et, je ne sais pas si c'est d'avoir vu auparavant Règlements de compte mais on a l'idée qu'il pourrait lui jeter le café à la figure. Je pense que cette scène inspira Fritz Lang.
Le propos du film est extrêmement moderne car l'étude de la violence ne s'y fait pas vraiment en référence au pourrissement de la société, ni à une interprétation "psychanalytique" pourtant très à la mode à l'époque. Ray maintient intelligemment une bonne dose d'ombre, ce qui lui permet d'échapper aux stéréotypes du genre, et confère une sacrée épaisseur à son personnage.

Un autre aspect passionnant, c'est le caractère plus ou moins autobiographique du récit. On sait qu'au moment du film, Ray se séparait de Gloria Grahame... Et force est de reconnaître que les dialogues intimes sonnent particulièrement vrais.
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