Jennifer Jones (1919-2009)

[Nestor Almendros]

mais plutôt ceux des "journalistes spécialisés" qui ne font que reprendre à leur compte un dossier de presse préparé par la Fox et les jeunes générations qui manquent tout simplement de curiosité.

et qui se contentent de servir la soupe au public, à lui donner ce qu'il attend (cf l'affaire Hallyday).

Merci, en tout cas à Tom de nous avoir informé de cette triste nouvelle...

[francesco]

Je ne vais pas recopier le portrait que j'ai fait hier sous le coup de l'émotion, donc voilà le lien pour les curieux et les amoureux (dont j'étais) :

http://levidamedechartres.over-blog.com ... 96819.html

[Joe Wilson]

Sa disparition n'est pas étonnante vu son grand âge (90 ans), mais ça fait quand même quelque chose.
RIP

Mon ressenti se rapproche de celui exprimé par Roy et d'autres forumeurs. Ce décès est tout sauf inattendu, mais cela reste un coup dur...des pages d'histoire qui se referment.
Si Jennifer n'était pas une de mes actrices préférées, elle m'a tout de même beaucoup marqué. Par une certaine démesure, une capacité à se donner entièrement pour un rôle...derrière l'influence possessive de Selznick, elle a su offrir une cohérence et une ampleur à sa filmographie.
Pour l'absence pénible de réactions, d'articles ou d'hommages...je crois malheureusement que, même avec une actualité inexistante, la situation serait à peu près comparable.

[cinephage]

@ Cinéphage : ta comparaison avec le marketing hollywoodien de l'âge d'or est un brin hasardeux. Si dans l'hyperbole, les années 30 n'ont rien à envier à notre époque, en revanche on ne matraquait pas le public pendant des mois avec ces effets d'annonce, car la durée de vie des films était plus courte et la concurrence était féroce... Le marketing était donc largement contrebalancé, ce qui n'est plus vraiment le cas à notre époque.

Hollywood s'adapte à son temps, mutando mutandis, le discours est le même, je trouve.

Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, le temps ou le travail de reporter/journaliste évoquait un métier d'investigation, d'authentique avis critique, d'engagement voire d'aventure parait loin, et que la plupart du temps, si le dossier de presse est bien fichu, nos vaillants hommes de plume se contenteront de jouer les salles d'écho. C'est ainsi, et on ne peut pas vraiment blamer les commerciaux d'exploiter les failles du systême (et encore moins les artistes : je ne les blamerais que si leur film est mauvais, qu'on en parle partout ou non).

Pour Jennifer Jones, hélas, très peu de monde voit de qui il s'agit... La presse vendra plus avec une énième interview d'un acteur connu aujourd'hui. Difficile d'en faire une information importante. Mais il est regrettable que personne n'aie même évoqué la question.

Sur le fonds, l'ignorance des gens et la veulerie de la presse regrettables, mais ce sont d'indéniables aspects de notre temps.

[Kimm]

Elle a tourné dans un des films plus beaux films du monde, Le chant de Bernadette. Un des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir sur la foi.
Quelle actrice aussi dans Madame Bovary dans lequel elle m'avait époustoufflé.


J'ajoute juste que si un biopic devait un jour être tourné, diriez-vous que l'idée de le faire jouer par Claire Keim soit une idée folle ?

C'est vrai que la ressemblance est troublante (le nez, les pommettes, l'arrondi du visage; il faudrait juste teindre sa chevelure plus claire que celle de Jennifer).
Cependant, je préfère les documentaires quand il s'agit d'acteurs, car aucun visage, aucune personnalité, ne peut restituer l'impact du dit acteur/actrice.

Pour en revenir à sa disparition, j'ai ce curieux sentiment d'exclusivité qui consiste à faire parti des privilégiés, que nous sommes, à apprécier l'actrice, et à mesurer l' impact de son décès..Le monde tourne toujours, la vie continue, mais Jennifer Jones est morte, et c'est un témoin essentiel de l'âge d'or, comme une personnalité très touchante, qui laisse un vide...

[Ballin Mundson]

RIP Madame Jones, je vous aimais bien, surtout après avoir découvert votre sens de l'humour dans Beat the devil, alors que je vous trouvais un peu trop sérieuse.


Quant au débat, ci dessus, je fait partie de ceux qui pensent qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Les bonus des dvd montrent que le matraquage autour d'autant en emporte le vent a été considérable et la folie médiatique autour du tournage de Cléopâtre itou. Et il suffit de relire des vieux numéros de l'Illustration pour constater l'abondance des publi reportages sur les films dans les années 30.

Par ailleurs, les décès des vedettes du muet, dans les années 40 et 50 (à une époque où certains studios ne se préoccupaient même pas de préserver leurs archives) ne déchainaient pas toujours les passions.
Alors pour une vedette qui a eu son heure de gloire il y a plus de 60 ans....



edit: un joli article dans un journal suisse

[joe-ernst]

edit: un joli article dans un journal suisse

Tu m'as devancé, car je voulais aussi donner le lien après l'avoir lu cet après-midi. Et en plus, il cite les noms de Lana Turner, Greer Garson et Norma Shearer...

[Roy Neary]

Je ne vais pas recopier le portrait que j'ai fait hier sous le coup de l'émotion, donc voilà le lien pour les curieux et les amoureux (dont j'étais) :

http://levidamedechartres.over-blog.com ... 96819.html

Très joli texte.

[Sabsena]

Triste nouvelle et triste epoque en effet, l'oubli des medias d'annoncer le deces d'une tres celebres actrices de l'age d'or, pour cela certains medias ne sont pas à leur coup d'essai, il faudrait boycotter les sites d'information qui oublient d'annoncer les deces d'artistes d'une autre epoque.

[francesco]

Je ne vais pas recopier le portrait que j'ai fait hier sous le coup de l'émotion, donc voilà le lien pour les curieux et les amoureux (dont j'étais) :

http://levidamedechartres.over-blog.com ... 96819.html

Très joli texte.

Merci pour le compliment

[Chrisfd1]

Repose en paix Jennifer

[hansolo]

Rest in peace Jennifer!


merci francesco pour ta magnifique evocation de cette actrice qui restera a jamais dans nos coeurs!

[someone1600]

RIP a une actrice que je ne connais hélas pas beaucoup, n'ayant vu je crois qu'un seul film avec elle...

[O'Malley]

Avec retard, RIP

Apprendre son décès m'a laissé une impression étrange du seul fait que cette grande actrice mythique d'un cinéma désormais révolu ait disparu de la circulation depuis le début des années 70 tout en étant toujours vivante : comme un passé très lointain qui refait surface de manière ephémère pour mieux disparaître à nouveau et de manière irrémédiable.

[Cathy]

Good morning Miss Dove (1955) - Henry Koster



Une institutrice vieille fille austère et surnommée la Terrible Miss Dove souffre d'un grave problème de dos, lors de son hospitalisation, elle se remémore les moments clés de sa carrière et son influence sur la communauté de cette petite ville.

Henry Koster qui a souvent réalisé des comédies, réalise ici une très belle comédie dramatique sur l'importance d'une institutrice sur la communauté d'une petite ville des USA. Nous avons donc affaire à une vieille institutrice austère que tout le monde craint, mais que tout le monde respecte également et sa maladie va montrer à quel point ce personnage si droit, si fier a influencé la vie de ses concitoyens, que ce soit du médecin qui la soigne et qui fut son élève à son infirmière, ces hommes et ces femmes qui viennent la voir car elle les a aidés à un moment de leur enfance, parfois pour des broutilles comme ne plus mordiller ses nattes, parfois pour leur intégration, comme ce jeune émigré juif polonais. Jennifer Jones âgée de seulement 36 ans campe cette vieille fille de 55 ans au maintien rigide, à l'éducation rigoureuse et que tout le monde salue d'un "Good morning Miss Dove" respectueux. Le film est une succession de flash backs entrecoupés de retour dans la chambre d'hopital de Miss Dove qui veut savoir ce qu'elle a, sachant que c'est grave mais reste toujours digne et coincée.
Curieusement pas le réalisateur n'utilise pas vraiment de gros plans pour ne pas montrer le visage un peu trop grossièrement vieilli, pourtant l'actrice est rayonnante quand elle est cette jeune fille qui à la mort de son père endetté choisit d'enseigner. Le film est une chronique pleine de poésie de ces épisodes de la vie d'une femme et de ses élèves. On admire le talent de l'actrice dans ce rôle certes très mélodramatique, avec cette institutrice qui n'a jamais connu de bonheur personnel mais qui finalement s'avère avoir donné beaucoup de bonheur à ses élèves et avoir joué le rôle de mère pour nombre d'entre eux. Certes le film est parfois dans le registre conventionnel du mélo, mais il y a une espèce de charme qui émane de ce film peu connu. Robert Stack complète le casting avec élégance et Peggy Knudsen incarne une charmante infirmière confidente.