NotBillyTheKid a écrit : Godard, ce n'est pas du cinéma émotionnel. ça risque donc de ne pas te plaire. (à part "Vivre sa vie" peut-être)
Et le mépris ? Il me bouleverse (émotionnellement parlant) en ce qui me concerne.
Moi aussi, Pierrot le fou, Vivre sa vie et Le mépris me bouleversent...
Je trouve au contraire qu'il y a souvent de l'émotion dans le cinéma de Godard, et pas seulement dans les films des années 1960. Passion, Prénom Carmen, Sauve qui peut (la vie), For ever Mozart ou Notre musique me bouleversent tout autant par exemple, pas forcément de la même façon...
La beauté du cadre, la bande-son et l'agencement des séquences provoquent encore maintenant chez moi une émotion vive...
"Vouloir le bonheur, c’est déjà un peu le bonheur"
NotBillyTheKid a écrit :et un conseil : regarde d'autres JLG, moins géniaux, avant Pierrot : tu t'habitueras à sa grammaire, à son style, et tu seras moins distrait du propos par celui-ci, qui deviendra évident. Sinon, tu ne verras à première vision que ses effets de styles, forts, qui peuvent te gêner au départ.
Arf. Tu aurais dû sortir de ta tanière plus tôt. Je l'ai regardé jeudi soir. Et j'ai adoré. Plutôt déconcertant au départ, le film décolle avec la chanson d'Anna Karina et ne redescend jamais. Chef d’œuvre, là, oui. Le détachement du regard de la caméra ne parvient pas à subsumer la beauté des mots, des images et du son. Quand bien même ça ne voudrait pas être lyrique, ou se réfugier dans l'absurde pour pas trop se montrer, ça n'y arrive pas. Sous la surface, on sent de fortes palpitations. Du coup, je vais effectivement trouver les films que tu mentionnes et les voir. Même "Week End". Je veux voir ce que c'est, ce travelling de 8 minutes mentionné sur Wikipédia.
Ah ! Chouette !
Oui, tu peux tout regarder des 60'sdéjà.. maintenat tout est accessible. Je suis hyper-fan d'Alphaville (on godard préféré après Pierrot) mais j'ai souvent l'impression d'être un peu le seul dans ce cas...
Pour les films 60's non cités :
Je n'ai pas cité plus haut le très beau "une femme mariée". Garde pour la fin "One+One", raté (sauf si on aime les stones). N'attaque pas par "Made in USA", difficile et hard. "LA chinoise" est une entrée en matière difficile. "Les carabiniers "c'est vraiment à part, très rude. J'aime bien, mais il est difficile d'accès. "Le petit soldat", c'est l'arrivée d'Anna K, je lui préfère "Bande à part". Bref, tu as de belles surprises à découvrir...
Pour week-end :
Ce travelling là, je ne l'aime pas trop car il est à mon avis de l'ordre de la tautologie : on poireaute dans un embouteillage, on poireaute dans le film. C'est à mon avis la fausse bonne idée du film.
Un travelling très très très long aussi et pourtant fascinant et totalement réussi c'est celui du supermarché dans Tout va bien... Là, il veut dire autre chose que ce qu'il montre.
"Je ne veux pas rester dans l'histoire comme le gars qui a détruit l'Univers" Dude, where's my car Tears in my beers
Jeremy Fox a écrit :
Et le mépris ? Il me bouleverse (émotionnellement parlant) en ce qui me concerne.
Moi aussi, Pierrot le fou, Vivre sa vie et Le mépris me bouleversent...
Je trouve au contraire qu'il y a souvent de l'émotion dans le cinéma de Godard, et pas seulement dans les films des années 1960. Passion, Prénom Carmen, Sauve qui peut (la vie), For ever Mozart ou Notre musique me bouleversent tout autant par exemple, pas forcément de la même façon...
La beauté du cadre, la bande-son et l'agencement des séquences provoquent encore maintenant chez moi une émotion vive...
J'y ai été un peu fort, c'est vrai... Son cinéma est effectivement devenu plus "émotionnel" au cours des 80's et des passages de JLG/JLG, des histoires, de Prénom Carmen, et, oui, de Notre musique le sont tout à fait.
Disons que ce qui fascine en premier, ce n'est pas cela dans son cinéma. De là à dire que c'est absent, non, bien sûr, j'ai caricaturé un peu....
"Je ne veux pas rester dans l'histoire comme le gars qui a détruit l'Univers" Dude, where's my car Tears in my beers
NotBillyTheKid a écrit :
Pour week-end :
Ce travelling là, je ne l'aime pas trop car il est à mon avis de l'ordre de la tautologie : on poireaute dans un embouteillage, on poireaute dans le film. C'est à mon avis la fausse bonne idée du film.
Un travelling très très très long aussi et pourtant fascinant et totalement réussi c'est celui du supermarché dans Tout va bien... Là, il veut dire autre chose que ce qu'il montre.
J'aime beaucoup ces deux travellings impressionnants...
Celui de Week-end fait ressentir pour ma part de plein fouet ces embouteillages sans fin lors des week-ends où tous les gens partent en vacances en même temps... C'est peut-être de la tautologie, mais j'aime beaucoup ce travelling.
J'ai tout de même une petite préférence pour celui de Tout va bien, qui me semble encore plus long...
"Vouloir le bonheur, c’est déjà un peu le bonheur"
NotBillyTheKid a écrit :
Pour week-end :
Ce travelling là, je ne l'aime pas trop car il est à mon avis de l'ordre de la tautologie : on poireaute dans un embouteillage, on poireaute dans le film. C'est à mon avis la fausse bonne idée du film.
Un travelling très très très long aussi et pourtant fascinant et totalement réussi c'est celui du supermarché dans Tout va bien... Là, il veut dire autre chose que ce qu'il montre.
J'aime beaucoup ces deux travellings impressionnants...
Celui de Week-end fait ressentir pour ma part de plein fouet ces embouteillages sans fin lors des week-ends où tous les gens partent en vacances en même temps... C'est peut-être de la tautologie, mais j'aime beaucoup ce travelling.
J'ai tout de même une petite préférence pour celui de Tout va bien, qui me semble encore plus long...
Dans Week end, il y en a un autre quasiment tout aussi long (il me semble même encore plus long) qui tourne plusieurs fois autour d'une cour de ferme.
NotBillyTheKid a écrit :"Les carabiniers "c'est vraiment à part, très rude.
J'entends ou lis souvent que ce film est considéré comme l'un des plus hermétique de la filmo de JLG des 60's or bizarrement je l'ai justement trouvé bien plus facile d'approche que Made in U.S.A, Alphaville, One + One ou le très froid 2 ou 3 choses que je sais d'elle.
Je crois que c'est le ton décalé (frôlant le potache) des Carabiniers qui le rends plus agréable (si je puis dire) qu'on ne le croit.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
NotBillyTheKid a écrit :"Les carabiniers "c'est vraiment à part, très rude.
J'entends ou lis souvent que ce film est considéré comme l'un des plus hermétique de la filmo de JLG des 60's or bizarrement je l'ai justement trouvé bien plus facile d'approche que Made in U.S.A, Alphaville, One + One ou le très froid 2 ou 3 choses que je sais d'elle.
Je crois que c'est le ton décalé (frôlant le potache) des Carabiniers qui le rends plus agréable (si je puis dire) qu'on ne le croit.
Bon ben je viens de regarder ce film hier soir, première réaction à chaud, je sens que je vais hérisser les poils à certains, mais bon c'est mon avis, il vaut autant qu d'autres :
Bon, mon premier film de Godard, et bien je dois avouer que je suis un peu décu... Certes je savais qu'il détestait le classicisme Français des années 50, du coup je savais qu'il voulait être anti-conformiste, mettre un coup de pied dans la fourmilière, mais ,même si au premier abord l'idée est séduisante, on est heurté par l'"amateurisme" voulu ou non par le réalisateur. La critique était facile dans les cahiers du cinéma, ici on se retrouve donc face à la réalité, que faire un bon film nécessite au mieux un scénario correct, de bons acteurs et si possible un montage cohérent. Revenons donc ici à ce film, où est raconté l'histoire d'amour impossible entre un paumé meurtrier (dont le meurtre est finalement passé sous silence, c'est à se demander si GODARD, dont on sait qu'il avait mis la main dans le pot de confiture étant jeune, ne s'est pas dédouané ici, le meurtre n'étant pas la faute de Belmondo mais plutôt du pistolet présent dans la voiture qu'il avait volé...) et une américaine, fille moderne mais dont on ne sait point si elle penche pour ce petit (ou grand) voyou. Bref le scénario, qui ne doit pas tenir plus de 3 pages, n'est malheureusement pas le point fort du film.
Côté acteur Belmondo s'en sort plutôt bien même s'il surjoue pas mal, d'ailleurs heureusement qu'il est là car c'est sur ses épaules que le film est porté. En effet, même si la jeune Jean Seberg est jolie à souhait, elle ne nous donneras qu'une envie c'est de l'étrangler devant toutes ses questions bêtes et sa naïveté déconcertante... Je n'ose pas parler du reste du casting, on aura droit quand même à un Caméo de GODARD (qui nous montre bien qu'être acteur c'est un vrai métier, si, si vu sa prestation) et une apparition de Melville dont on se demande ce qu'il vient faire ici. Daniel Boulanger en inspecteur est vraiment horrible... Et oui être bon réalisateur c'est savoir diriger les acteurs, ici on voit bien que c'est en totale roue libre...
Bon, je vais quand même trouver quelques points positif au film : le montage certes désordonné est intéressant et la vue de Paris façon documentaire est saisissante pour l'époque. Le fait également que GODARD ait voulu faire plein de clin d’œil aux films noirs est intéressante aussi, d'ailleurs je trouve qu'il y a beaucoup d'idées reprises sur le film de Melville Deux hommes dans Manhattan , notamment les scènes nocturnes et la ballade dans la ville, et aussi dans la musique (même si je préfère de loin celle du film de Melville).
Conclusion : un film clivant pour masturbation intellectuelle, à revoir pour essayer de comprendre les facettes du film, certes GODARD à l'époque a été révolutionnaire, mais bon toutes les révolutions n'ont pas aboutis au résultat escompté...
Pour moi l'un des premiers films les plus réjouissant de l'histoire du cinéma.
Je n'en dirais pas autant de ses films posts-60 qui décidément n'arrivent pas à passer avec moi (vu -ou plutôt subi- encore deux nouveaux pas plus tard qu'en début de mois)
pour masturbation intellectuelle
Tout le contraire à mon humble avis. C'est d'une liberté de ton assez jubilatoire sans jamais chercher l'intellectualisme.
Entièrement d'accord avec Jeremy, c'est un film très amusant, sans le moindre intellectualisme je trouve (alors qu'il y en aura effectivement beaucoup trop dans le godard post-70)
Ceci dit, j'avais l'avis d'Eugene il y a quelques années, j'étais resté sur une vision du film assez difficile (c'était avant la révélation que j'ai eue avec Bande à part, je n'aimais pas Godard à ce moment là). Tout m'avait heurté dans le film, d'un bout à l'autre. Je l'ai revu récemment, je n'ai absolument pas compris ce qui avait pu gêner le moi d'il y a 5 ou 6 ans.
Eugene, si tu ne l'as pas vu essaie de voir Bande à Part, je pense que c'est son titre le plus directement accessible pour les spectateurs qui sont plutôt formé à un cinéma classique : jeu des acteurs plus facile à aborder, structure de série B assez solide (avec quelques dérives jubilatoires bien sur) Si tu n'aimes pas laisse tomber le reste de Godard je pense. , mais ça pourrait ouvrir une porte
Rick Blaine a écrit :
Ceci dit, j'avais l'avis d'Eugene il y a quelques années, j'étais resté sur une vision du film assez difficile. Tout m'avait heurté dans le film, d'un bout à l'autre.
Ah mais moi aussi à 20 ans ; et tous ses autres films aussi d'ailleurs. Aujourd'hui j'en ai 4 d'entre eux dans mon top 100
Rick Blaine a écrit :Entièrement d'accord avec Jeremy, c'est un film très amusant, sans le moindre intellectualisme je trouve (alors qu'il y en aura effectivement beaucoup trop dans le godard post-70)
Ceci dit, j'avais l'avis d'Eugene il y a quelques années, j'étais resté sur une vision du film assez difficile (c'était avant la révélation que j'ai eue avec Bande à part, je n'aimais pas Godard à ce moment là). Tout m'avait heurté dans le film, d'un bout à l'autre. Je l'ai revu récemment, je n'ai absolument pas compris ce qui avait pu gêner le moi d'il y a 5 ou 6 ans.
Eugene, si tu ne l'as pas vu essaie de voir Bande à Part, je pense que c'est son titre le plus directement accessible pour les spectateurs qui sont plutôt formé à un cinéma classique : jeu des acteurs plus facile à aborder, structure de série B assez solide (avec quelques dérives jubilatoires bien sur) Si tu n'aimes pas laisse tomber le reste de Godard je pense. , mais ça pourrait ouvrir une porte
Je suis d'accord avec vous, ce film mérite d'être revu plus tard pour me forger un deuxième avis. Je mets quand même le film dans la moyenne, il remontera surement dans mon estime un peu plus tard, ce n'est pas gravé dans le marbre !
Eugene Pallette a écrit : on est heurté par l'"amateurisme" voulu ou non par le réalisateur.
Voulu, clairement. La recherche de spontanéité est aussi une apparence. Beaucoup de spectateurs cinéphiles ou non pensaient que les dialogues du film (notamment la fameuse séquence de la discussion dans la chambre) étaient improvisées alors que cela était très écrit, et parfois à la ponctuation près. Et puis Godard a montré par la suite qu'il pouvait maîtriser le Technicolor et le Scope, avec des moyens plus importants.
et une apparition de Melville dont on se demande ce qu'il vient faire ici.Et oui être bon réalisateur c'est savoir diriger les acteurs, ici on voit bien que c'est en totale roue libre...
"Etre immortel et puis mourir", une citation célèbre qui montre un point de vue universel de l'artiste qui a besoin de reconnaissance de son vivant pour partir tranquillement. Cette apparition est à la fois un hommage au cinéaste Melville mais une certaine profession de foi, débattable à l'infini.
Conclusion : un film clivant pour masturbation intellectuelle
C'est pourtant un des films de Godard où cette expression est complètement galvaudée. Il y a des citations, des références comme dans toute son oeuvre, mais elle participe davantage à la caractérisation des personnages comme dans les meilleurs films de son auteur (Le Mépris, Pierrot le Fou, par exemple qui se traînent injustement cette appellation, alors qu'on peut largement s'évader et participer activement aux sentiments des personnages).
Rick Blaine a écrit :si tu ne l'as pas vu essaie de voir Bande à Part, je pense que c'est son titre le plus directement accessible pour les spectateurs qui sont plutôt formé à un cinéma classique : jeu des acteurs plus facile à aborder, structure de série B assez solide (avec quelques dérives jubilatoires bien sur) Si tu n'aimes pas laisse tomber le reste de Godard je pense. , mais ça pourrait ouvrir une porte
Je n'ai aimé ni A bout de souffle ni Bande à part de même que d'autres Godard célèbres comme Pierrot le fou. Pourtant j'ai apprécié d'autre films du réalisateur comme Vivre sa vie, Deux ou trois choses que je sais d'elle ou Masculin féminin. Donc je ne dirais pas forcément de laisser tomber rien qu'en visionnant 2 ou 3 films seulement.