Résistance & Occupation au cinéma

[Alfred Kralik]

Mais en Roumanie, pays francophone

Francophile, non ?

[Alligator]

Mais en Roumanie, pays francophone

Francophile, non ?

Aussi sans doute, oui.
Il existe quelques importantes minorités francophones en Roumanie.

[Tuesday]

Y-a-t-il de beaux films de collaboration ?

Sur l'apres guerre et la terreur nouveaux ex resistants vs anciens collabos: URANUS.

Et, evoqué, il y a quelques semaines sur le topic consacré: Les Honneurs de la Guerre, sur la liberation.

[Commissaire Juve]

On parle de tout ça sur FRANCE 5, dans quelques minutes. Raaah, je n'ai pas France 5 sur ma télé branchée en hertzien !

[hansolo]

Mes 2 coups de cœur :
Mr Klein (Joseph Losey - 1976) (la scène introductive )

Le Corbeau (Henri-Georges Clouzot - 1943)

[Ann Harding]

On parle de tout ça sur FRANCE 5, dans quelques minutes. Raaah, je n'ai pas France 5 sur ma télé branchée en hertzien !

Le documentaire est visible dans son intégralité sur le site de France 5: ici. Je l'ai regardé tout à l'heure.
J'en ressors avec une impression mitigée. Ayant déjà vu un certain nombre de documentaires et lu un certain nombre de biographies et de livres sur le sujet, je n'ai pas appris grand chose de nouveau. On y retrouve les 'usual suspects' avec Arletty, Harry Baur, Darrieux, Guitry, etc. Les commentaires sont assez lapidaires sur une période nettement plus complexe que le documentaire ne le suggère. Ce que je reprocherais le plus aux auteurs c'est une absence de recherche à la source. On sent que le commentaire a été écrit en lisant des ouvrages écrits par d'autres au lieu de remonter à la source. Je pense qu'il doit y avoir des archives formidables sur l'époque qui n'ont pas été encore explorées. Pour ce qui est du cinéma de l'époque, le panorama offert est extrêmement limité. Il y aurait pourtant matière à s'arrêter sur cette période incroyablement riche du cinéma français. Rien qu'à la Continentale, il y a une foison de films à discuter. Ici, le sujet est à peine effleuré. Sinon, il reste des images tournées en Agfacolor par les allemands dans les rues de Paris et les formidables sketches et chansons de Pierre Dac à Radio-Londres. Les meilleurs moments du documentaire sont dûs au dramaturge Pierre Barillet qui fut témoin de la vie parisienne à l'époque. Il était déjà apparu dans un très bon documentaire sur Corinne Luchaire diffusé sur France 3 Ile-de-France il y a un an. Ce dernier documentaire était d'ailleurs meilleur que celui-ci pour son contenu.

[Commissaire Juve]

Merci de ton compte-rendu. Il repasse le 26 dans la matinée et j'avais programmé un enregistrement.

[Federico]

Le documentaire est visible dans son intégralité sur le site de France 5: ici. Je l'ai regardé tout à l'heure.
J'en ressors avec une impression mitigée. Ayant déjà vu un certain nombre de documentaires et lu un certain nombre de biographies et de livres sur le sujet, je n'ai pas appris grand chose de nouveau. On y retrouve les 'usual suspects' avec Arletty, Harry Baur, Darrieux, Guitry, etc. Les commentaires sont assez lapidaires sur une période nettement plus complexe que le documentaire ne le suggère. Ce que je reprocherais le plus aux auteurs c'est une absence de recherche à la source. On sent que le commentaire a été écrit en lisant des ouvrages écrits par d'autres au lieu de remonter à la source. Je pense qu'il doit y avoir des archives formidables sur l'époque qui n'ont pas été encore explorées. Pour ce qui est du cinéma de l'époque, le panorama offert est extrêmement limité. Il y aurait pourtant matière à s'arrêter sur cette période incroyablement riche du cinéma français. Rien qu'à la Continentale, il y a une foison de films à discuter. Ici, le sujet est à peine effleuré. Sinon, il reste des images tournées en Agfacolor par les allemands dans les rues de Paris et les formidables sketches et chansons de Pierre Dac à Radio-Londres. Les meilleurs moments du documentaire sont dûs au dramaturge Pierre Barillet qui fut témoin de la vie parisienne à l'époque. Il était déjà apparu dans un très bon documentaire sur Corinne Luchaire diffusé sur France 3 Ile-de-France il y a un an. Ce dernier documentaire était d'ailleurs meilleur que celui-ci pour son contenu.

Oui, ce docu est un peu bancal. Je ne sais pas comment ils ont fait pour se passer de la géniale réplique de Pierre Dac aux ignominies de l'ordure Henriot. Au lieu de cela, ils ont mis le speaker chantant "Radio Paris ment"...

http://deuxiemeguerremondia.forumactif. ... -t1203.htm

[Nestor Almendros]

Je m'ajoute aux avis mitigés: je n'en ai vu que quelques morceaux mais l'esprit presque malicieux des commentaires m'a sérieusement agacé. Cette époque tristement sérieuse est parfois traitée avec un décalage amusé horripilant. Et comme le dit Ann, on sent que c'est plus un best of (mal fait, en plus) qu'un réel travail d'enquête. Loin d'être indispensable...

[joe-ernst]

Ce que vous pensez de ce documentaire (et le commentaire d'Ann surtout) que je n'ai pas vu, je pourrai presque l'appliquer au documentaire sur la Continental en bonus de La main du diable édité par Gaumont. A part les commentaires de Jean Cosmos (et encore), j'avais l'impression d'entendre ce que j'avais lu dans divers ouvrages. Je ne parlerai même pas du montage, tellement il donne l'impression de caviarder les propos des intervenants. Le sujet est pourtant passionnant et on nous livre là quelque chose de profondément ennuyeux. C'est bien dommage.

[Arca1943]

Bon, j'envoie deux messages. Ceci est mon "message français". (Le prochain sera le message italien, bien entendu ).

Alors message français : est-ce que j'ai lu ce fil de discussion trop vite, comme cela m'arrive parfois, ou alors je n'ai pas la berlue et personne n'a mentionné LA LONGUE MARCHE ??? Un film d'Alexandre Astruc, 1965, avec Maurice Ronet, Jean-Louis Trintignant et Robert Hossein ?

[Arca1943]

Alors, j'ai d'abord cru que ce fil concernait strictement la Résistance française au cinéma, puis j'ai vu quelques rares titres italens se glisser ici et là, timides comme des violettes.

Déjà nommés : les films de Roberto Rossellini, et aussi l'introuvable Le Terroriste, de Gianfranco De Bosio avec Gian Maria Volontè et Anouk Aimée. (En passant, c'est pour le camarade Volontè un rôle de composition, puisqu'il interprète un résistant pugnace du glorieux Parti d'action (ex-Giustizia e Libertà) et non un Résistant du Parti communiste).

Eh bien mais, ça ne s'arrête pas là dites donc !

Bien sûr, la situation de la France et de l'Italie n'ayant pas été la même, il faut préciser qu'il existe dans le cas italien des films de résistance d'avant la Seconde Guerre mondiale, où il s'agit de résister au régime totalitaire fasciste : comme Fontamara de Carlo Lizzani avec Michele Placido, ou Le Suspect (Il sospetto, 1975) de Francesco Maselli avec Gian Maria Volontè et Annie Girardot, ainsi que beaucoup d'excellents films sur le fascisme où on ne voit pas du tout la Résistance (comme La Marche sur Rome, Le Conformiste et bien d'autres) ou un tout petit peu (comme à la fin des Derniers jours de Mussolini de Lizzani). Ou encore, des films de Seconde Guerre mondiale centrés sur les guerres du fascisme : comme l'introuvable Marcher ou mourir (Italiani, brava gente, 1965) de Giuseppe De Santis, centré sur le retour de Stalingrad, avec Arthur Kennedy et Peter Falk ou le tout récent El Alamein (2002) de Enzo Monteleone.

Mais bon, sur la Résistance comme telle, outre Une Vie difficlle et Nous nous sommes tant aimés, qui commencent dans la Résistance et se poursuivent après-guerre, et le troisième ou quatrième Don Camillo qui comporte un long flash-back de Résistance, il existe une sacrée brochette de films italiens sur le sujet.

D'abord, ceux qui ont été réalisés littéralement "dans la foulée des événements" ; en plus de Rome, ville ouverte déjà mentionné, citons au moins :

Le Soleil se lèvera encore (Il sole sorge ancora, 1946) avec Lea Padovani
Achtung ! Banditi ! de Carlo Lizzani (qui est même disponible en France sur DVD ! Ça alors !).

Ensuite, voici l'autre Maselli, Les Abandonnés (Gli sbandati, 1955) avec Lucia Bosè, Jean-Pierre Mocky et Isa Miranda. Superbe film, que j'ai d'ailleurs ici sur un DVD édité en Italie avec des sous-titres anglais.

Voici encore :

La Bataille de Naples (Le quattre giornate di Napoli, 1962), chef-d'oeuvre choral de Nanni Loy qui chose incroyable, n'est pas disponible sur DVD en France. Ce film raconte la Résistance héroïque du petit peuple de Naples qui en quatre journées de combats de rue et d'échauffourées réussit à mettre les nazis en fuite avant l'arrivée des Alliés. Et le Loy précédent aussi, Les Partisans attaquent à l'aube (Un Giorno da Leoni, 1961) avec Nino Castelnuovo, Tomas Milian, Carla Gravina et Romolo Valli. que j'ai fait venir tout récemment de France sur VHS. C'est bon, c'est fort, c'est intéressant, mais il manque presque 30 minutes de métrage, alors ça fait un peu sec.

Ensuite... ah zut, le temps me presse. J'aime bien tout commenter, mais bon, tant pis.

Le Bossu de Rome, de Carlo Lizzani avec Gérard Blain et Anna-Maria Ferrero
Les Sept frères Cervi (I sette fratelli Cervi, 1967), de Gianni Puccini, avec Gian Maria Volontè
L'Agnese va a morire (1976), de Giuliano Montaldo avec Ingrid Thulin
Corbari (1970), avec Giuliano Gemma et Tina Aumont
Il partigiano Johnny (2001)

Bon. En fait, il y en a bien d'autres, mais je n'ai plus le temps. Alla prossima !

[hansolo]

Oui, ce docu est un peu bancal. Je ne sais pas comment ils ont fait pour se passer de la géniale réplique de Pierre Dac aux ignominies de l'ordure Henriot. Au lieu de cela, ils ont mis le speaker chantant "Radio Paris ment"...

http://deuxiemeguerremondia.forumactif. ... -t1203.htm

S'il fallait décrire toutes les inventions et les pamphlets inouïs de Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Pierre Dac et d'autres sur Radio Londres, une soirée n'aurait pas suffit!
L'audio de la réplique de Pierre Dac que tu mentionnes a été diffusée dans l'émission 2000 ans d'Histoire il y a quelques mois pour le 70ème anniversaire de Radio Londres.
Mais je trouve que l'inoubliable "Radio Paris ment" de Jean Oberlé sur l'air de la Cucaracha avait tout a fait sa place dans le doc de dimanche!

[Commissaire Juve]

Ayé, j'ai vu le doc... rien de vraiment neuf, effectivement, mais j'ai trouvé ça très sympa quand même. Et les quelques séquences d'époque en vraies couleurs m'ont laissé songeur. On est tellement habitués à voir ce monde-là en noir & blanc qu'on en oublie que leur ciel était bleu et que les uniformes étaient bel et bien feldgrau.

Les deux trois coups de pied au c*** que se prend Tino Rossi m'ont bien fait marrer. Quand on pense qu'il n'a même pas levé le petit doigt pour Mireille Balin. Quel blaireau.

Sinon, à propos du "convoi de la honte" et de Danielle Darrieux qui "fait semblant" et qui part se mettre au vert ensuite. Ok. Les gars ont quand même la mémoire sélective et oublient de parler de Premier rendez-vous (1941) qui est un film Continental. ça n'est qu'un détail, je ne reproche rien à la comédienne ; je m'en prends simplement aux raccourcis des gars qui ont fait le doc.

Enfin, j'espère qu'après le visionnage des quelques portraits de "saucisses", de stripteaseuses-pour-guerrier-en-partance-pour-le-front-de-l'Est ou de femmes tondues on n'a pas trop entendu dans les chaumières :

Ooooh ! mémé !

ou

Ooooh ! arrière-grand-maman !

ou

Oooh ! dis donc, c'est pas la voisine, là ?

- - -

[macmaitre]

Francophile, non ?

Aussi sans doute, oui.
Il existe quelques importantes minorités francophones en Roumanie.

La Roumanie fait partie de la Francophonie comme l'atteste le site de l'Organisation Internationale de la Francophonie.
_____

Pour revenir au sujet, ma suggestion ne concerne ni l'occupation, ni la collaboration, mais on y traite de la mobilisation, de la drôle de guerre et de la défaite française en mai 1940.

La Fille du puisatier (1940) film de Marcel Pagnol d'après son propre scénario.

Les bureaux de la propagande française m'ordonnèrent de mettre dans ce film des sentiments qui fussent dans le cadre de la révolution nationale : retour à la terre, devoir, famille, patrie. Je fis répondre que le film était déjà terminé. On insista, Je déclarai alors que j'essaierais de rendre hommage aux morts de la défaite, en souvenir de Bassac et de Vin-Vial [deux personnes de la troupe Pagnol «tués pendant la retraite, au cours d'héroïques combats d'arrière garde»]; on commençait en effet à dire que puisque la guerre était perdue leur sacrifice avait été inutile.

Pour proclamer leur gloire et notre reconnaissance à ces témoins de notre patrie, je fus forcé de dire dans le film que nous avons été battus : j'eus alors l'idée de le faire dire par Pétain lui-même, en plaçant dans le film l'allocution tragique par laquelle il nous avait annoncé la capitulation.

La propagande ne fut pas satisfaite.

On n'osa riem me dire, mais j'eus quelques échos de très bonne source : l'accueil fait par mes personnages à la proclamation du maréchal et la sortie de ces hommes en larmes, avaient jeté un froid.

Je répondis, à qui voulut l'entendre, qu'il m'eut été difficile de montrer des français charmés par l'annonce du plus terrible de nos désastres et que l'avènement du maréchal n'avait pas compensé l'effondrement de notre armée ni de la mise en servitude de notre pays.
[…]
À Paris, où le succès [du film] fut encore plus vif, la censure allemande n'avait rien dit. Mais trois mois après la première, dans la semaine de Npël, au moment ou trente copies allaient partir vers les grandes salles de quartier, un ordre arrivait de la Kommandantur. Le film était interdit.
[…]
Voilà toute l'histoire de La Fille du puisatier, film français, dont la seule scène incriminée est précisément celle qui rend hommage aux jeunes morts de la défaite.
«Les morts des batailles perdues sont la raison de vivre des vaincus.»
Marcel Pagnol (1944), dans Pagnol Inédit, Réunis par Jacqueline et Frédéric Pagnol, Édition Vertiges du Nord/Carrere, 1986, pp. 67-69

Une autre de ces grandes phrases avec lesquelles Pagnol nous assomme de vérité.