Mervyn LeRoy (1900-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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allen john
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

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Hard to handle (1932)

Ce film, une petite comédie, est un "véhicule" pour James Cagney, entendez par là un film entièrement dédié à sa cause, taillé pour lui, verrouillé pour exloiter son succès. Il nous rappelle accessoirement que la période de la dépression a vu fleurir d'impressionantes vocations d'escroc à la petite semaine, mais honnêtement, peu importe: non, le sujet c'est Cagney:
Lefty Merrill, un aboyeur professionnel, a organisé un marathon de danse, un moyen pour lui de gagner beaucoup en faisant peu. le problème, cest que son associé est parti avec la caisse. Du coup, Merrill ne va pas pouvoir donner à sa petite amie, qui comme par hasard a gagné le marathon, l'argent qui lui est promis. pas grave, il a de la ressource, des idées, et du bagout...
Ca se voit distraitement, sans déplaisir, mais c'est un film qui manque singulièrement de personnalité, sinon de rythme. Cagney est confronté à une co-star envahissante (Ruth Donnelly), qui parle aussi vite que lui, et elle a beau jouer la maman de la femme que le personnage poursuit de ses assiduités, elle occupe tout l'espace, sans aucun complexe. la warner n'a pas de complexe, non plus, à faire reposer l'une des escroqueries de lefty sur des pamplemousses, entrainant une question de la police, à laquelle Cagney peut répondre: quels pemplemousses? je n'ai jamais vu un pemplemousse de ma vie! Bien sur, la référence à The public enemy est trop appuyée pour être honnête. Bon, sans être un film de trop, c'est quand même bien léger...
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allen john
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par allen john »

GOLD DIGGERS OF 1933 (1933)

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Un show en pleine dépression? Un show sur la dépression, plutôt! Et pour le monter, les bonnes volontés sont les bienvenues. On suit les aventures de Carol, Trixie, Polly, et de leur voisin le mystérieux compositeur Brad, qui chante si bien mais se fait prier pour venir sur scène. Et lorsqu'il se laisse enfin faire, les ennuis commencent, puisque le jeune homme est l'héritier d'une puissante famille de financiers de l'est qui prennent assez mal son intronisation dans le milieu du show business...

Bien sur, il y a plus de chances de voir ce film rangé sous une bannière "Busby Berkeley" que Le Roy. Pourtant, tout en venant après deux films formidables également dus à la patte Berkeley, mais signés par Lloyd Bacon, en charge des scènes jouées (Footlight Parade et 42nd Street), cette comédie se prète assez bien à la comparaison avec les autres films majeurs de Le Roy. D'une part parce que contrairement aux deux films de Bacon qui obéissent à la même règle fondamentale (faisons un show, mettons des bâtons dans les roues du producteur, et attendons la fin pour lâcher les gros numéros de Busby Berkeley), celui-ci tourne autour d'un prétexte de comédie plus traditionnel, et permet aux comédiennes et aux comédiens de développer une histoire pas entièrement dissoute dans le spectacle. Ensuite, en faisant intervenir Warren William et Guy Kibbee en hommes du monde qui tombents amoureux de deux showgirls, la vraie comédie de moeurs est plus encore de la partie. Et on retrouve la mise en scène discrète de Le Roy, son talent pour limiter le passage du temps en quelques mètres de pellicule, et son ton direct, quasi journalistique, à mille lieues du baroque des autres metteurs en scènes-artistes de la WB.

Quant à Berkeley, eh bien, ses scènes sont parfaitement intégrées, et vont encore plus loin que dans les films précédents, en particulier le grand final, Remember my forgotten man, qui prend le parti de montrer la crise et l'un de ses effets pervers de façon brutale et noire. Curieuse façon de terminer ce qui reste une vraie, une authentique "comédie" musicale, et décidément l'un des fleurons du genre. Et tant qu'à faire, rappel: il y a Joan Blondell et Warren William, et les petites manies de Berkeley en matière de numéros musicaux hallucinogènes.
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Message par Nestor Almendros »

JOHNNY ROI DES GANGSTERS (1941)

J'ai enfin pris le temps de visionner ce film diffusé il y a quelques semaines chez Patrick Brion, dans un cycle "Hommage au Film Noir" qui comportait des titres inspirés du genre et pas forcément des polars purs et durs. C'est peut-être ainsi que je qualifierais ce JOHNNY EAGER qui, à partir d'une trame intéressante de polar, lorgne énormément vers la comédie. Le héros est un gangster à la réputation violente mais le personnage (grâce à la bonne composition de Robert Taylor) est malgré tout très empathique. Et plus que l'illusion qu'il entretient par rapport à sa couverture de chauffeur de taxi, qui lui permet de continuer son parcours criminel (bonne idée de départ), le film se recentrera sur une romance impossible et sur l'ouverture du personnage vers une Humanité qu'il n'avait pas anticipé et qui nous vaut quelques jolies scènes également. Notons la participation de la charmante Lana Turner, habillée de façon bien sexy pour la circonstance...
Malgré un mélange des genre que je regrette un peu (la légèreté de l'ensemble atténue trop la noirceur de certaines idées, à mon goût), il faut quand même constater que le film est bien écrit et bien construit. Et j'ai pu me raccrocher à la qualité de la mise en scène de LeRoy que j'ai trouvé assez moderne et dynamique: la caméra est très mobile, offrant parfois (notamment dans la scène finale) des travellings arrière ou latéraux le long des trottoirs, du plus bel effet. On remarque également une belle gestion des déplacements dans le décor (les intérieurs) qui permettent de donner un rythme soutenu dans des plans-séquence par le simple jeu des entrées et sorties de champ. Du très bon travail de ce point de vue...
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Ann Harding
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

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Five Star Final (1931, Mervyn LeRoy) avec Edward G. Robinson, Aline MacMahon, Marian Marsh, H.B. Warner et Boris Karloff

Randall (E.G. Robinson) est rédacteur en chef à l'Evening Gazette de New York. Il est rappelé à l'ordre par les propriétaires qui constatent une baisse des ventes. On lui demande de ressortir un vieux fait divers impliquant une femme. Il envoie un de ses reporters, Isopod (B. Karloff) déguisé en pasteur, pour la rencontrer...

Je suis souvent déçue par les films de Mervyn LeRoy, particulièrement ceux de sa période MGM. Par contre à la Warner, au début des années 30, il profite de l'équipe technique et du système de ce studio qui lui apporte le rythme et l'ambiance qui lui manquera souvent plus tard. Ce Five Star Final est, en tous cas, une de ses plus grandes réussites avec I Am a Fugitive from a Chain Gang (1932). Le film dénonce d'une manière particulière virulente la 'presse de caniveau' qui inonde les kiosques américains. Le début du film donne le ton : un kiosquier est attaqué par un groupe de malfrats car il n'a pas mis suffisamment en évidence l'Evening Gazette. Puis, nous découvrons la rédaction de ce torchon à scandales. Les patrons sont sans scrupules, seulement intéressés par les chiffres de vente. On recrute des secrétaires en fonction de leur corsage bien rempli comme le fait remarquer la secrétaire (écoeurée) jouée par Aline MacMahon. Nous découvrons le rédacteur en chef Randall (E.G. Robinson) en train de se laver les mains. Cette obsession de la propreté reflète en fait son sentiment de culpabilité face au sale boulot qu'il doit faire. Il accepte, bon gré mal gré, de mettre en première page une femme qui fut acquittée 20 ans auparavant d'un meurtre. Elle est maintenant une mère de famille ordinaire et honnête qui s'apprête à marier sa fille. La publication de cet article va provoquer son suicide et celui de son mari. L'annonce de leurs morts par un reporter du journal, bien loin de provoquer un quelconque regret, ne provoque qu'un désir immédiat de capturer un scoop. Le scénario sans concession démonte un système corrompu où personne n'a de conscience, ni d'honnêteté. Dans le rôle central de Randall, Edward G. Robinson est une présence magnétique à l'écran. Parlant vite, Il est acéré, mais en même temps, il noie sa culpabilité dans un verre d'alcool dans un speakeasy. Boris Karloff joue avec intelligence un reporter pourri qui ne recule devant aucune compromission. Toutes les séquences au journal ont la force et la rapidité des meilleurs Warner. Par contre, toutes les séquences chez les Townsend, les malheureuses victimes de la campagne de presse, on retombe dans un style très théâtral et guindé. C'est bien dommage car le vétéran du muet H.B. Warner est émouvant en homme détruit. Quant à Marian Marsh, la fille des Townsend, elle se rattrape avec une scène d'hystérie face aux meurtriers de ses parents. Malgré ces quelques défauts, le film est percutant et conserve sa pertinence. Je recommande chaudement ce film qui est maintenant disponible chez Warner Archive dans une belle copie.
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Rick Blaine »

Merci pour ton avis, j'avais noté la sortie de ce film, je pense que je vais le prendre.
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Ann Harding
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Ann Harding »

Rick Blaine a écrit :Merci pour ton avis, j'avais noté la sortie de ce film, je pense que je vais le prendre.
Tu ne le regretteras pas ! :)
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Rick Blaine
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Rick Blaine »

Ann Harding a écrit :
Rick Blaine a écrit :Merci pour ton avis, j'avais noté la sortie de ce film, je pense que je vais le prendre.
Tu ne le regretteras pas ! :)
Effectivement, je ne l'ai pas regretté, merci beaucoup!!
Un film magnifique, pas loin de Je suis un Evadé dans les réussites de l'auteur. J'ai trouvé le film fort bien écrit, riche en détails de bout en bout. J'ajouterais, à propos de l'interprétation, la grande qualité du rôle de la secrétaire de Randall (Aline MacMahon si je ne m'abuse). Je trouve sa relation avec Randall fort bien écrite. Peu de chose à ajouter après ce que tu as dit, si ce n'est que je le recommande chaudement également.

J'ai enchainé avec Two Seconds, où Edward G. Robinson incarne un condamné à mort, qui revit, pendant les deux secondes que dure son électrocution, les événements qui l'ont mené là. Histoire d'une descente aux enfers, sous forme de pré-film noir marqué par une femme fatale brillamment interprétée par Vivienne Osborne, Two Seconds est moins riche, moins intéressant que Five Star Final, mais est néanmoins à voir, au moins pour la formidable performance d'Edward G. Robinson (la scène finale est ni plus ni moins au niveau de la crise de Cagney dans White Heat). J'ai trouvé une nouvelle fois la mise en scène de LeRoy fort efficace. Son travail ainsi que celui du chef op, sont remarquables, notamment dans la scène final, qui encore une fois, est le clou du film. Une réussite, plus mineure que Five Star Final, mais déjà fort agréable.

Ces deux visionnages consécutifs font éclater le talent d'Edward G. Robinson comme jamais, je l'aimais déjà énormément, je le classe définitivement au niveau des plus grands, par son naturel, par l'intensité physique de son jeu et par la variété de ses talents.
Ann Harding a écrit : Je suis souvent déçue par les films de Mervyn LeRoy, particulièrement ceux de sa période MGM. Par contre à la Warner, au début des années 30, il profite de l'équipe technique et du système de ce studio qui lui apporte le rythme et l'ambiance qui lui manquera souvent plus tard.
Effectivement, même si généralement je trouve ses films MGM agréables, LeRoy ne brille pas par son style dans ces productions. Par contre il est indéniablement un des plus grand au début des années 30: I Am a Fugitive from a Chain Gang, Three on a match, Two Seconds, Five Star Final, Little Caesar, ..., la liste commence à être trop longue pour que ce soit un hasard.
Peut-être que LeRoy était plus à l'aise hors des contraintes du code, et effectivement dans un studio comme First National/Warner. Alors que certains cinéastes ont donné leur meilleur justement dans les contraintes du code et d'un certain académisme stylistique, lui semble y avoir beaucoup perdu.
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

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Tonight or Never (1931, Mervyn LeRoy) avec Gloria Swanson, Melvyn Douglas, Ferdinand Gottschalk et Boris Karloff

Nella Vago (G. Swanson) est une prima donna capricieuse qui voyage avec son professeur, Rudig (F. Gottschalk) et son amant le directeur de l'Opéra de Budapest. Mais, elle s'ennuit et ses interprétations sont dépourvues de chaleur. Elle remarque un admirateur anonyme (M. Douglas) tous les soirs sous sa fenêtre...

Gloria Swanson a attendu 1931 pour tourner son premier rôle parlant. Ce film produit par Samuel Goldwyn rassemble une distribution prestigieuse de nouveaux venus au cinéma. En fait, Goldwyn a tout simplement fait venir à Hollywood presque toute la distribution de la pièce originale dont est tirée le film. Parmi ces nouveaux venus, on remarque immédiatement le talent et la présence face à la caméra de Melvyn Douglas. Il est difficile de croire qu'il tourne là son premier film tant il semble à l'aise face à sa partenaire. Il faut préciser qu'il avait déjà interprété le rôle au théâtre face à Helen Gahagan, son épouse d'alors. Dans les seconds rôles, on reconnait quelques 'character actors' de premier choix, qui font débutent également sur grand écran, en particulier l'hilarant Ferdinand Gottschalk et Robert Greig, le majordome de tant de comédies des années 30. Gloria Swanson joue un rôle qui lui convient bien en diva entourée d'une cour. Son jeu n'est pas totalement naturel, à dessein. Elle donne à sa diva un contour légèrement exagéré, mais sans emphase du point du vue du dialogue. Elle évite totalement le style déclamatoire de nombres de vedettes du muet dans les premières années du parlant. Il faut dire qu'en 1931, la technique de prise de son et les mouvements de caméra ont déjà atteint un tout autre niveau qu'en 1929. Pour les costumes, on a vu grand: on a embauché rien moins que Coco Chanel. Mais, le résultat n'est malheureusement pas toujours heureux. Etre un génie de la haute couture ne signifie pas forcément être un grand costumier. Une robe en particulier est particulièrement ratée : elle fait ressembler Swanson à Anita Ekberg ! :mrgreen: Pour ce qui est de l'intrigue, elle donne lieu à une série de quiproquos, par moments assez coquins (pre-code oblige!) où la diva croit que Douglas est le gigolo d'une dame d'un certain âge (Alison Skipworth). Cela ne va pas l'arrêter et elle se jettera presque dans son lit pour découvrir l'amour. Cette comédie se regarde sans déplaisir, mais, ne fait certainement pas partie des meilleurs films de Swanson, ni de LeRoy. Une curiosité.
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Message par joe-ernst »

Ann Harding a écrit :Image
Tonight or Never (1931, Mervyn LeRoy) avec Gloria Swanson, Melvyn Douglas, Ferdinand Gottschalk et Boris Karloff
Je l'ai découvert il y a quelques jours et j'ai été franchement enthousiasmé par ce film plein d'esprit, rythmé par d'excellents dialogues et très bien servi par ses interprètes. Gloria Swanson m'a paru bien plus jeune que dans certains de ses films muets. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant ! :D
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Message par Ann Harding »

joe-ernst a écrit :Je l'ai découvert il y a quelques jours et j'ai été franchement enthousiasmé par ce film plein d'esprit, rythmé par d'excellents dialogues et très bien servi par ses interprètes. Gloria Swanson m'a paru bien plus jeune que dans certains de ses films muets. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant ! :D
C'est probablement par ce que tu ne l'a vue que dans les films de DeMille. Dans les comédies de Dwan, elle est bien plus pétillante. :wink:
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Message par joe-ernst »

Ann Harding a écrit :
joe-ernst a écrit :Je l'ai découvert il y a quelques jours et j'ai été franchement enthousiasmé par ce film plein d'esprit, rythmé par d'excellents dialogues et très bien servi par ses interprètes. Gloria Swanson m'a paru bien plus jeune que dans certains de ses films muets. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant ! :D
C'est probablement par ce que tu ne l'a vue que dans les films de DeMille. Dans les comédies de Dwan, elle est bien plus pétillante. :wink:
J'avais en tête certes The Affairs of Anatol, mais aussi Beyond the Rocks... :wink:
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Ann Harding »

C'est vrai que j'ai eu la chance de voir Swanson dans Fine Manners, Manhandled et Stage Struck qui offrent une image fort différente de Gloria.
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Ann Harding »

Après avoir lu le commentaire de Rick Blaine, je me suis procurée Two Seconds qui valait le détour.

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Two Seconds (1932, M. LeRoy) avec Edward G. Robinson, Vivienne Osborne et Preston Foster

John Allen (E.G. Robinson), un ouvrier du bâtiment, a été condamné à mort par électrocution. Il se souvient juste avant son exécution des événements qui l'ont mené là. Tout a commencé avec sa rencontre avec Shirley (V. Osborne) une employée dans un dancing-hall...

Ce film de 67 min offre à Edward G. Robinson un rôle en or. Il est un simple ouvrier travaillant à la construction de gratte-ciel en binôme avec son ami Bud (P. Foster). Leur vie n'est guère passionnante, rythmée par le travail et des loisirs qui vont des paris au courses à la rencontre de filles. Robinson est d'ailleurs réticent. Il mène une vie sobre et réglée. Lui qui se croyait au-dessus de tout, va tomber dans les filets de Shirley (V. Osborne), une fille qu'on paie 5 cents pour danser avec. Elle le fait boire jusqu'à ce qu'il soit ivre mort. Les petits détails sont capitaux et pour cette scène, ils vont dans un speakeasy où l'alcool est servi dans une théière, comme on le faisait souvent durant la prohibition. Elle le traine ensuite chez un juge de paix qui les marie alors que John est à moitié inconscient. Puis, John va provoquer la mort de son ami Bud suite à une dispute. Il va sombrer dans la dépression incapable de reprendre son travail. Robinson joue remarquablement cette descente aux enfers d'un pauvre type désespéré qui ne supporte plus d'être un objet face à Shirley qui se moque de lui. Perdu dans sa folie, il va la tuer. Robinson occupe l'écran durant de longues minutes face au jury, écalairé par un spot comme au théâtre, alors qu'il explose émotionnellement, incapable de se contrôler. En voyant le film, je me suis rappelée de Fast Workers (1933, T. Browning) qui se déroule dans le même milieu de la construction et qui offre des similarités: deux amis séparés par une fille vénale (jouée par Mae Clarke). Mais, le film est postérieur et peut-être inspiré de celui-ci. Two Seconds est surtout l'occasion d'un formidable récital d'Edward G. Robinson, un acteur comme on n'en fait plus.
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Flavia »

Waterloo bridge - Mervyn LeRoy (1940)
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Je viens de découvrir Waterloo Bridge et j'ai encore les yeux un peu embués...mon côté fleur bleue :oops:
Ce film est un petit bijou de mélo et repose sur une somme de qualités : la photographie N&B est magnifique (jeux de lumières et de brouillards dans ce Londres de la seconde guerre), les 2 acteurs sont simplement parfaits et l'histoire d'amour entre Myra et Roy est touchante et toute en finesse.
Pur mélodrame, jamais le film ne sombre dans le mielleux grace à l'alternance de scènes de joie, de drame ou de retrouvailles et à une découpe de l'histoire qui fait qu'il n'y a pas de longueurs.
Vivian Leigh, belle comme tout, est vraiment adorable dans ce film (on comprend que Roy ait craqué en la voyant au début du film). Robert Taylor, quant à lui, est toujours aussi charmeur et élégant. Son personnage a un côté enfantin et semble dépassé par les événements vu l'amour qu'il éprouve pour sa belle. Particulièrement sensible au charme de l'acteur, je reconnais avoir pris énormément de plaisir devant ce film et devant le couple qu'il forme avec Vivian Leigh. Je pense que l'acteur trouve ici un des ses meilleurs rôles.
J'ai particulièrement apprécié la scène du bal, avec en fond la très belle mélodie "Auld Lang Syne" (Ce n'est qu'un au revoir) : scène particulièrement touchante avec ces 2 amoureux qui semblent seuls au monde, qui font abstraction de ce qui les entoure et qui vont se retrouver dans l'obscurité au fur et à mesure que les musiciens éteignent les chandelles...une jolie histoire d'amour, touchante, émouvante, drôle, dramatique dans la veine des plus beaux mélodrames.
9/10
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Cathy
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Re: Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par Cathy »

Rayon d'amour, Happiness Ahead (1934)

Une jeune héritière qui ne veut pas épouser le fiancé choisi par sa mère, rencontre lors de la Saint-Sylvestre un jeune laveur de carreaux dont elle s'éprend.

Mervyn LeRoy réalise ici une petite comédie sur fond de différence sociale, mais curieusement celle-ci est très peu exploitée. En effet, on pourrait imaginer que l'homme refuse de se voir acheté par l'héritière, mais s'il lui en veut ce n'est pas pour le côté différence de classe et achat. C'est d'ailleurs assez curieux de voir que finalement il acceptera totalement de devenir le gendre d'une famille aisée et certes son propre chef d'entreprise. Bref sans doute est-ce la fin du précode qui veut cela ! Nous avons aussi quelques chansons destinées à mettre en valeur le crooner Dick Powell, mais l'important du film est cette relation d'amour entre les deux jeunes gens, le quotidien de leur rencontre. Josephine Hutchinson dont c'est le premier véritable film offre à son héroïne de la classe et charme mélangés. Elle forme un joli couple avec Dick Powell comme toujours très sympathique, même dans ses coups de gueule, et pour une fois nous ne sommes pas dans cette galerie de seconds rôles destinés à faire rire à tout prix. Nous avons le couple formé par le chauffeur et la femme de chambre de la jeune femme ou les couples d'amis du jeune homme, mais le trait n'est pas forcé. Pas un grand film, mais une sympathique comédie.
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