Ca doit être ça : ça nous rajeunit pas.Joshua Baskin a écrit :Sur France 2 il y a une dizaine d'années ? C'est là que je l'avais vu et aiméGeorge Bailey a écrit :Pareil que beaucoup ici, un film que je n'ai vu qu'une fois il y a longtemps et qui m'avait laissé une bonne impression.
Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
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Re: Under capricorn d'Alfred Hitchcock (1949)
Entièrement d'accord avec tout ça. Un film d'Hitchcock à première vue peu virtuose, dont on ne remarque pas la mise en scène immédiatement (alors qu'elle est pourtant constituée quasi uniquement de longs plans séquences, un peu à la manière de La Corde) mais très envoutant, toutes les scènes dramatiques étant racontées par les personnages mais jamais montrées à l'écran, technique narrative qu'utilisera par exemple Mankiewicz pour son Cléôpatre : très bavard donc mais jamais ennuyeux ni lourd. Tous les personnages vivent une histoire d'amour quasi impossible y compris le personnage haïssable de la servante dont le comportement malsain et inquiétant à lui aussi une "excuse" passionnelle. Et puis le sublime thème de Richard Addinsel qui revient à intervalles réguliers aide énormément à apprécier ce très beau film romantique baroque. Complètement à part dans la magnifique filmographie d'Hitchcock, ce film à costumes se déroulant en Australie constitue pour moi l'une de ses plus belles oeuvres.Tuck pendleton a écrit :
La reconstitution des décors aux costumes, aidée merveileusement par la photo de Cardif est splendide. Le technicolor est flamboyant passant de la luminosité d'une scène de bal aux tons plus sombre et morbide de la demeure de Sam Fluski. Hitchcock évite la surenchère et s'efface pour servir au mieux son histoire. Le dispositif se fait moins voyant mais toujours etonnament précis fluide et d'une très grande force. Je prendrais en exemple, l'entrée en scène de Bergman où l'on a l'impression que le temps se fige littéralement nous plongeant ainsi dans la stupefaction de Adare empruntant le regard emplie de jalousie de Flusky.
Dans cette histoire intimiste de lutte des classes le cinéaste renvoie dos à dos les deux parties en usant de la satire et à l'opposé dépeint avec sensibilité et mélancolie la suite d'une histoire d'amour dont le début aurait pu faire l'objet d'un autre film. La vision du couple est ici traité comme dans un conte au vu de l'ambiance fantastisque qu'empreinte le film dans certaines scènes [spoilers]comme celle hallucinante de la tentative d'empoisonnement où, en adoptant le seul point de vue de Henrietta, Hitchcock crée une réelle angoisse. [/spoilers]
Bien que particulièrement sombre le film se conclut de manière optimiste. [spoilers]Ainsi Adare, seul personnage auquel le spectateur puisse se rattacher, libère le fardeau qui pèse sur les deux amants et finit par les laisser seul en terre australienne, non sans regrets. [/spoilers] Et comme lui j'aimerais bien y refaire un tour
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+ 1, malheureusementB. a écrit :Maintenant qu'on a eu droit à "Lifeboat", c'est le seul (hormis 2 ou 3 muets du début) qui n'existe pas en zone 2... Pour longtemps encore ?
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Je suis allé un peu vite : il y a encore "Le chant du Danube "("Waltzes from vienna") (1933) et les 2 courts "Aventure malgache" et "Bon voyage" (1944) en plus d'"Under Capricorn" (1949) qui n'ont pas bénéficié d'une sortie dvd en zone 2...B. a écrit :Maintenant qu'on a eu droit à "Lifeboat", c'est le seul (hormis 2 ou 3 muets du début) qui n'existe pas en zone 2... Pour longtemps encore ?
Quant aux muets, "The Mountain Eagle" (1926) est, je crois, définitivement perdu ; il reste à éditer "Easy Virtue" (1927) et le tout premier Hitchcock "The Pleasure Garden" (1925), et les complétistes comme moi seront heureux...
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Pas vu encore celui-la. Il ne me reste plus beaucoup de titres non vu dans la filmo de Hitchcock de 1940 a 1976. 4 je crois.
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Les amants du Capricorne - Alfred Hitchcock (1949)
Vu hier sur le DVD Z2 Universal (dont la copie à la colorimétrie hésitante est une insulte au Technicolor), et dans l'entretien avec Claude Chabrol en bonus, il est évoqué particulièrement le long plan séquence (8 minutes !) lors de la scène de la confession d'Ingrid Bergman. Je ne m'en étais absolument pas rendu compte pendant la vision du film !!! Était-je captivé par l'histoire ou par le doux visage d'Ingrid ?Jeremy Fox a écrit :Un film d'Hitchcock à première vue peu virtuose, dont on ne remarque pas la mise en scène immédiatement (alors qu'elle est pourtant constituée quasi uniquement de longs plans séquences)
Est-ce une des clés de la réussite du cinéma d'Hitchcock, des prouesses techniques qui ne se voient pas ? J'aimerais que le cinéma actuel soit capable de la même chose, surtout que techniquement il y a bien moins de contraintes. Malheureusement le plus souvent quand un réalisateur "moderne" s'essaie au plan séquence c'est pour nous en mettre plein la vue (le machin russe...)
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Re: Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
Les amants du Capricorne demeure une réussite.
Hitchcock pose des enjeux thématiques et dramatiques avec une grande maîtrise et l'oeuvre devient une passionnante plongée dans les méandres d'une femme névrosée et insatisfaite, où symboles érotiques, religieux et psychanalytiques s'entremêlent avec aisance et densité.
Ingrid Bergman et Joseph Cotten sont impeccables et la mise en scène d'une discrète virtuosité, en effet !
Hitchcock pose des enjeux thématiques et dramatiques avec une grande maîtrise et l'oeuvre devient une passionnante plongée dans les méandres d'une femme névrosée et insatisfaite, où symboles érotiques, religieux et psychanalytiques s'entremêlent avec aisance et densité.
Ingrid Bergman et Joseph Cotten sont impeccables et la mise en scène d'une discrète virtuosité, en effet !
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Re: Under capricorn d'Alfred Hitchcock (1949)
Dans son autobiographie, MAGIC HOUR- THE LIFE OF A CAMERAMAN (avec une préface de Scorsese), Jack Cardiff évoque la réalisation de certains plans-séquences du film. Passionnant.Jeremy Fox a écrit :
Un film d'Hitchcock à première vue peu virtuose, dont on ne remarque pas la mise en scène immédiatement (alors qu'elle est pourtant constituée quasi uniquement de longs plans séquences
"There are so many pictures being made today that are dependent on the dialogue; sometimes you find yourself essentially photographing words, and that's OK. But this was a great opportunity to work with a director who was interested in visual storytelling." John Toll
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Re: Les amants du Capricorne - Alfred Hitchcock (1949)
Tout à fait d'accord avec toi sur ce film d'Hitchcock. Quant au "machin russe" dont tu parles (je pense que c'est L'arche russe dont il s'agit là, hein... ), et bien je suis assez d'accord aussi. Ma fiancée a voulu à tout prix que je le vois, et honnêtement, qu'est-ce que je me suis ennuyé ! Le plan séquence d'une heure et demie (durée du film, grosso-modo), je n'y suis pas du tout sensible, surtout que l'histoire contée derrière (tout un pan de l'histoire russe, au musée de l'ermitage, à Saint Petersbourg) ne m'a pas du tout accroché...Le prisonnier a écrit :Malheureusement le plus souvent quand un réalisateur "moderne" s'essaie au plan séquence c'est pour nous en mettre plein la vue (le machin russe...)
Comme quoi, Hitchcock nous donnait à voir des plans séquences fabuleux, et cela sans jamais rien gâcher de son histoire... De l'autre côté, le réalisateur s'est fendu d'un exploit technique (à saluer tout de même, pour la performance), certes, mais qui fait l'effet d'un pétard mouillé, à mon sens. Tant pis.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2009
Les Amants du Capricorne
Quel film étrange, difficile à apprécier ! On sent une virtuosité technique (plans longs) et on a l'impression visuelle d'une certaine banalité, d'une certaine langueur, dans des décors souvent peints. Sur une base d'Amant de Lady Chatterley, d'une certaine façon, se croisent plusieurs histoires (soupçon d'adultère, amours insatisfaites, affrontement social, empoisonnement) qui semblent affaiblir le propos (et la révélation qu'on comprend assez vite), avec une fin logique mais plutôt désappointante. Le film donne l'impression d'être la matrice d'autres films d'Hitchcock, de Soupçons (histoire de verre) à Rebecca (histoire de gouvernante) et Marnie, entre autres... Bergman semble surjouer par moments, Cotten sous-jouer... La caméra bouge au gré des aveux et des sacrifices faits par les uns et les autres... Un Hitchcock intéressant, mais pas facilement aimable.
Quel film étrange, difficile à apprécier ! On sent une virtuosité technique (plans longs) et on a l'impression visuelle d'une certaine banalité, d'une certaine langueur, dans des décors souvent peints. Sur une base d'Amant de Lady Chatterley, d'une certaine façon, se croisent plusieurs histoires (soupçon d'adultère, amours insatisfaites, affrontement social, empoisonnement) qui semblent affaiblir le propos (et la révélation qu'on comprend assez vite), avec une fin logique mais plutôt désappointante. Le film donne l'impression d'être la matrice d'autres films d'Hitchcock, de Soupçons (histoire de verre) à Rebecca (histoire de gouvernante) et Marnie, entre autres... Bergman semble surjouer par moments, Cotten sous-jouer... La caméra bouge au gré des aveux et des sacrifices faits par les uns et les autres... Un Hitchcock intéressant, mais pas facilement aimable.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2009
Ennui total pour ma part Je ne suis jamais parvenu à rentrer dans ce film bavard, plat et peu inspiré. Même Ingrid Bergman ne semblait pas très à l'aise. Ce n'est pas grave, Hitch, on a le droit d'avoir parfois des faiblesses.Eusebio Cafarelli a écrit :Les Amants du Capricorne
Quel film étrange, difficile à apprécier ! On sent une virtuosité technique (plans longs) et on a l'impression visuelle d'une certaine banalité, d'une certaine langueur, dans des décors souvent peints. Sur une base d'Amant de Lady Chatterley, d'une certaine façon, se croisent plusieurs histoires (soupçon d'adultère, amours insatisfaites, affrontement social, empoisonnement) qui semblent affaiblir le propos (et la révélation qu'on comprend assez vite), avec une fin logique mais plutôt désappointante. Le film donne l'impression d'être la matrice d'autres films d'Hitchcock, de Soupçons (histoire de verre) à Rebecca (histoire de gouvernante) et Marnie, entre autres... Bergman semble surjouer par moments, Cotten sous-jouer... La caméra bouge au gré des aveux et des sacrifices faits par les uns et les autres... Un Hitchcock intéressant, mais pas facilement aimable.
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Re: Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
Under Capricorn / Les amants du Capricorne
Alfred Hitchcock (1949) :
Un Hitchcock rare et inédit pour moi que je me suis empressée de regarder (merci Arte !). Bilan : j'ai plutôt bien aimé. C'est un film que j'ai trouvé assez difficile à cerner, dans son histoire, ses personnages, à cause de leurs comportements inhabituels, de leur psychologie mystérieuse. Comme si le récit n'avait pas de réels enjeux, à le regarder, on a l'impression de flotter. Le film, à ce qu'il m'a semblé, met d'ailleurs assez longtemps à "s'installer".
Le couple incarné par Joseph Cotten et Ingrid Bergman étonne, déstabilise ; l'homme en particulier, dont on ne parvient jamais réellement à savoir s'il est aveugle, indifférent, très permissif, ou plus prosaïquement calculateur face à celui qui a entrepris de se rapprocher de sa femme. A propos de Bergman, j'éviterais de commenter, n'ayant pu l'écouter en anglais. Elle m'a tout de même parue assez théâtrale, mais comme le film l'est également, le tout demeure cohérent. A côté d'eux, il y a les personnages joués par Michael Wilding et Margaret Leighton ; lui en élément stable et pertubateur paraît manquer de caractère, elle en névrosée manipulatrice est une femme étrange, intéressante. Dommage qu'elle soit finalement assez effacée au cours du film,
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A part ça, le talent d'Hitchcock n'oublie pas non plus d'être présent au rendez-vous : la caméra se déplace dans les airs avec douceur et subtilité, la longue durée des plans est extrêmement appréciable. L'artifice des décors peints est par contre le plus souvent assez laid (les plans de la maison en pleine nuit), ça n'est cependant pas rédhibitoire, il semble même (à l'image de l'ensemble des décors et des costumes) que cela participe dans une certaine mesure à l'effet de nostalgie occasionnée par l'époque à laquelle se déroule le récit, comme une plongée dans un passé lointain, secret, familier par ce que l'on croit en savoir, mais au final méconnu.
Les couleurs sont belles, d'une teinte discrètement passée, la lumière changeante. Les gros plans sur le visage d'Ingrid Bergman
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Re: Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
Je reposte mes impressions ici, je l'ai découvert aussi sur Arte en VOST
Quel film étrange, difficile à apprécier ! On sent une virtuosité technique (plans séquence) et on a l'impression visuelle d'une certaine banalité, d'une certaine langueur, dans des décors souvent peints. Sur une base d'Amant de Lady Chatterley, d'une certaine façon, se croisent plusieurs histoires (soupçon d'adultère, amours insatisfaites, affrontement social, empoisonnement) qui semblent affaiblir le propos (et la révélation qu'on comprend assez vite), avec une fin logique mais plutôt désappointante. Le film donne l'impression d'être la matrice d'autres films d'Hitchcock, de Soupçons (histoire de verre) à Rebecca (histoire de gouvernante) et Marnie, entre autres... Bergman semble surjouer par moments, Cotten sous-jouer... La caméra bouge au gré des aveux et des sacrifices faits par les uns et les autres... Un Hitchcock intéressant, mais pas facilement aimable.
Quel film étrange, difficile à apprécier ! On sent une virtuosité technique (plans séquence) et on a l'impression visuelle d'une certaine banalité, d'une certaine langueur, dans des décors souvent peints. Sur une base d'Amant de Lady Chatterley, d'une certaine façon, se croisent plusieurs histoires (soupçon d'adultère, amours insatisfaites, affrontement social, empoisonnement) qui semblent affaiblir le propos (et la révélation qu'on comprend assez vite), avec une fin logique mais plutôt désappointante. Le film donne l'impression d'être la matrice d'autres films d'Hitchcock, de Soupçons (histoire de verre) à Rebecca (histoire de gouvernante) et Marnie, entre autres... Bergman semble surjouer par moments, Cotten sous-jouer... La caméra bouge au gré des aveux et des sacrifices faits par les uns et les autres... Un Hitchcock intéressant, mais pas facilement aimable.