Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
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- Mogul
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Les amants du Capricorne (Alfred Hitchcock - 1949)
Le film est actuellement repris en salle dans une copie tout à fait correct et se fût pour moi l'occasion de le découvrir et finalement d'en sortir agréablement surpris et comblé alors que je doutais des capacités d'Hitchcock à pénétrer un univers plutôt atypique dans sa filmographie.
Charles Adare, aristocrate anglais, débarque en 1835 chez son oncle gouverneur à Sydney. Au cour d'un dîner, il retrouve sa cousine Harrietta, mariée à Sam Flusky. Elle semble complètement désorientée et arrive titubante et decoiffée. Sam raconte à Charles qu'il rencontra sa femme en Irlande alors qu'il n'était qu'un garcon d'étable. Il tua le frère d'Harrietta qui s'opposait à leur mariage...
La reconstitution des décors aux costumes, aidée merveileusement par la photo de Cardif est splendide. Le technicolor est flamboyant passant de la luminosité d'une scène de bal aux tons plus sombre et morbide de la demeure de Sam Fluski. Hitchcock évite la surenchère et s'efface pour servir au mieux son histoire. Le dispositif se fait moins voyant mais toujours etonnament précis fluide et d'une très grande force. Je prendrais en exemple, l'entrée en scène de Bergman où l'on a l'impression que le temps se fige littéralement nous plongeant ainsi dans la stupefaction de Adare empruntant le regard emplie de jalousie de Flusky.
Dans cette histoire intimiste de lutte des classes le cinéaste renvoie dos à dos les deux parties en usant de la satire et à l'opposé dépeint avec sensibilité et mélancolie la suite d'une histoire d'amour dont le début aurait pu faire l'objet d'un autre film. La vision du couple est ici traité comme dans un conte au vu de l'ambiance fantastisque qu'empreinte le film dans certaines scènes [spoilers]comme celle hallucinante de la tentative d'empoisonnement où, en adoptant le seul point de vue de Henrietta, Hitchcock crée une réelle angoisse. [/spoilers]
Bien que particulièrement sombre le film se conclut de manière optimiste. [spoilers]Ainsi Adare, seul personnage auquel le spectateur puisse se rattacher, libère le fardeau qui pèse sur les deux amants et finit par les laisser seul en terre australienne, non sans regrets. [/spoilers] Et comme lui j'aimerais bien y refaire un tour
Un dvd est sorti en zone 1 Que vaut-il?
Charles Adare, aristocrate anglais, débarque en 1835 chez son oncle gouverneur à Sydney. Au cour d'un dîner, il retrouve sa cousine Harrietta, mariée à Sam Flusky. Elle semble complètement désorientée et arrive titubante et decoiffée. Sam raconte à Charles qu'il rencontra sa femme en Irlande alors qu'il n'était qu'un garcon d'étable. Il tua le frère d'Harrietta qui s'opposait à leur mariage...
La reconstitution des décors aux costumes, aidée merveileusement par la photo de Cardif est splendide. Le technicolor est flamboyant passant de la luminosité d'une scène de bal aux tons plus sombre et morbide de la demeure de Sam Fluski. Hitchcock évite la surenchère et s'efface pour servir au mieux son histoire. Le dispositif se fait moins voyant mais toujours etonnament précis fluide et d'une très grande force. Je prendrais en exemple, l'entrée en scène de Bergman où l'on a l'impression que le temps se fige littéralement nous plongeant ainsi dans la stupefaction de Adare empruntant le regard emplie de jalousie de Flusky.
Dans cette histoire intimiste de lutte des classes le cinéaste renvoie dos à dos les deux parties en usant de la satire et à l'opposé dépeint avec sensibilité et mélancolie la suite d'une histoire d'amour dont le début aurait pu faire l'objet d'un autre film. La vision du couple est ici traité comme dans un conte au vu de l'ambiance fantastisque qu'empreinte le film dans certaines scènes [spoilers]comme celle hallucinante de la tentative d'empoisonnement où, en adoptant le seul point de vue de Henrietta, Hitchcock crée une réelle angoisse. [/spoilers]
Bien que particulièrement sombre le film se conclut de manière optimiste. [spoilers]Ainsi Adare, seul personnage auquel le spectateur puisse se rattacher, libère le fardeau qui pèse sur les deux amants et finit par les laisser seul en terre australienne, non sans regrets. [/spoilers] Et comme lui j'aimerais bien y refaire un tour
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Il faut vraiment que je lui redonne une chance à ce film (et là c'est peut-être les conditions idéales). Le seul Hitchcock qui m'ait véritablement ennuyé. Dans mon souvenir c'est même quelque chose de limite académique, et compassé.
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Je le considère également comme une des plus grande réussite du maître. Au delà des décors somptueux, des couleurs merveilleuses, ce récit complexe et intriguant emporte à chaque vision mon adhésion totale. Un pur chef d'oeuvre !
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Re: Under capricorn d'Alfred Hitchcock (1949)
Minimaliste mais techniquement très bien. Dépourvu de tout st par contre.Tuck pendleton a écrit :
Un dvd est sorti en zone 1 Que vaut-il?
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Vu cet après-midi pour la première fois.
Effectivement sur grand écran ça donne, surtout que la copie est vraiment pas mal du tout.
C'est un bon, un très bon film, mais pas vraiment hitchcockien à mon goût.
Un petit côté Rebecca au niveau thématique. (lutte des classes, gouvernante manipulatrice)
A noter que ce film a fait un bide à l'époque, étonnant vu le casting. (Joseph Cotten et Ingrid Bergman)
Dans les entretiens Hitchcock/Truffaut, on se rend compte que systématiquement Hitchcock considère un film comme mauvais quand il n'a pas été un succès public; ça l'entraîne souvent à quelques injustices envers lui-même.
C'est donc le cas avec celui-ci.
Effectivement sur grand écran ça donne, surtout que la copie est vraiment pas mal du tout.
C'est un bon, un très bon film, mais pas vraiment hitchcockien à mon goût.
Un petit côté Rebecca au niveau thématique. (lutte des classes, gouvernante manipulatrice)
A noter que ce film a fait un bide à l'époque, étonnant vu le casting. (Joseph Cotten et Ingrid Bergman)
Dans les entretiens Hitchcock/Truffaut, on se rend compte que systématiquement Hitchcock considère un film comme mauvais quand il n'a pas été un succès public; ça l'entraîne souvent à quelques injustices envers lui-même.
C'est donc le cas avec celui-ci.