Jerry Lewis (1926-2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Jerry Lewis

Message par Supfiction »

Dans la foulée du Tombeur de ces dames, j'ai vu "Cendrillon aux Grands Pieds" que j'ai trouvé bien plus sobre, peut-être parce qu'il ne s'agit pas d'une réalisation Lewis mais Taschlin. Mais du coup beaucoup, c'est moins lourdingue mais aussi moins drôle par ricochet. A noter que dans le rôle d'un des frères, une gueule de méchant incroyable qui fait peur, dont j'ai pas arrêté de me demander dans quel film je l'avais vu.. Henry Silva.

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ed
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Re: Jerry Lewis

Message par ed »

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Federico
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Re: Jerry Lewis

Message par Federico »

Supfiction a écrit :A noter que dans le rôle d'un des frères, une gueule de méchant incroyable qui fait peur, dont j'ai pas arrêté de me demander dans quel film je l'avais vu.. Henry Silva.

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Super second couteau et une des plus belles sales gueules du cinoche US (avec Jack Palance). Parait-il un homme charmant et cultivé à la ville (tout l'opposé de ses personnages de brutes sadiques au regard fou auxquels ont l'a trop souvent cantonné à cause de sa face taillée à la serpe).
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Re: Jerry Lewis

Message par Supfiction »

J'ai oublié de dire que ce "Cendrillon aux Grands Pieds" est pratiquement une ébauche du futur Dr Jerry et Mr Love tant l'histoire est proche (un gentil couillon qui se fait marcher sur les pieds et se transforme à la fin tel Cendrillon pour séduire la princesse charmante).

Ce soir j'enchaîne avec The Caddy (Amour, Délices et Golf) film du duo Lewis/Martin de 1953.
simon
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Re: Jerry Lewis

Message par simon »

La rediffusion de quelques titres de JL sur TCM est accompagnée d'un documentaire très intéressant, plus qu'intéressant. Il donne envie de revoir de vieux films qu'on a un peu ou beaucoup délaissés, et, pour moi qui ai l'âge d'avoir vu -avec quel bonheur!-les films de LEWIS quand ils sortaient (!), qui ai cru stupidement que les Américains prenaient des distances par rapport à un comique pouvant donner l'idée que leur pays avait quelque chose de ce personnage faible, fragile, ricicule*, eh bien le doc, pas spécialement hagiographique -pas plus que d'autres du même genre-, nous dit ce qu'est LEWIS pour les gens du cinéma aujourd'hui**, aux USA: un immense*** bonhomme.

*idée d'autant plus fausse que le doc montre l'incroyable popularité de LEWIS (avec D MARTIN, au moins). Intéressant de se demander si sa carrière en solitaire a changé quelque chose. Je ne crois pas.
**TARANTINO, SPIELBERG, REINER, si j'ai bien vu; d'autres.
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Re: Jerry Lewis

Message par hansolo »

Ce soir sur Arte 2 films de Jerry Lewis ... vrai cadeau de Noel!
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Flol
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Re: Jerry Lewis

Message par Flol »

J'ai enregistré uniquement le second (Le Zinzin de Hollywood), qui m'a l'air plus intéressant que le 1er (Un vrai cinglé de cinéma).
Ai-je eu tort ?
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Re: Jerry Lewis

Message par bruce randylan »

Pas vu Un vrai cinglé de cinéma mais tu as bien fait d'enregistrer le zinzin d'Hollywood qui est le seul Lewis que j'ai vraiment apprécié sur la demi douzaine que j'ai vu.
Outre le côté "coulisse de la machine à rêve" qui fonctionne toujours très bien, la façon dont Lewis passe d'un métier à l'autre permet de justifier une structure de film à sketchs qui s'avère tout à fait payante là où ses autres films m'ont plus ou moins lassés avec cette succession de scénettes indépendantes qui sont, de plus, rarement liées l'un à l'autre.
Je parle d'ailleurs bien des réalisations de Lewis, n'ayant vu qu'un seul film où il fait l'acteur (Artistes et modèles que j'ai trouvé vraiment exécrable voire horripilant).

J'en profite d'ailleurs pour évoquer un peu plus les films que j'ai vu via le cycle de TCM après un Dr Jerry et Mister love vu il y a 8-9 ans et qui m'avait assez agacé.

Je reconnais qu'en terme de mise en scène, on peut trouver des choses brillantes comme le fameux décor de The Ladies Man (et des brillants mouvements de caméra qui l'accompagne), l'utilisation très pop des couleurs, une recherche d'étirer le gag (avec le slow burn), de jouer sur l'ellipse, le hors champs, l'attente...
Par contre à 90% du temps tout ça me laisse totalement de marbre. A commencer malheureusement par l'acteur dont les grimaces, les cris et les gesticulations m'irritent profondément. Autant je peux adorer certains films avec De Funès ou des acteurs hong-kongais comme Stephen Chow ou Richard Ng, autant Jerry Lewis ne fait que très rarement rire. Je trouve que sa surenchère physique finit par faire échouer totalement l'humour des situations d'autant que son découpage annihile souvent le gag en question. Si l'acteur possède un vrai timing comique (que je n'apprécie pas), sa mise en scène ne possède pas le timing visuel qui ferait décoller la scène. Je pense notamment à sa gestion des actions/réactions qui sont souvent amenés en succession de gros plans comme pour mieux mettre en valeur les grimaces (le coup du chapeau dans Ladies men notamment tombe complètement à plat pour ça).
D'ailleurs je trouve que son humour fonctionne toujours bien mieux dans les plans larges sans coupes comme la géniale séquence de the Patsy où Jerry se retrouve dans un pièce avec beaucoup d'objets d'arts qu'il fait tomber régulièrement mais rattrape au dernier moment. Ou encore la scène de the bellboy où il essaye de savoir quel téléphone se met à sonner.
A ce titre dans un doc diffusé sur TCM, il y a une séquence filmée d'un spectacle avec Dean Martin que j'ai trouvé tordante pour le coup puisqu'on y voit à la fois la réelle complicité des 2 compères (avec un jeu virtuose d'improvisation) et surtout leurs réactions à tous les deux dans le même plan.

Donc The bellboy / le dingue du palace, comédie inégale qui possède plusieurs séquences très inspirées (les sosies ; Jerry couvrant de grandes distances en quelques secondes ; les téléphones) voire poétique (la photo avec flash devant la lune) tandis que d'autres tombent bien plus à plat surtout quand il joue sur les gags dont on ne verra pas la chute avant qu'une ellipse montre le résultat en jouant sur le suspens de sa révélation... alors qu'on connait déjà le résultat (le coup de soleil). Mais ce retour à un burlesque plus "primitif" est assez singulier pour y trouver mon compte.

Le zinzin d'hollywood / the errand boy est donc de loin le meilleur à mes yeux même si certaines choses sont moins réussies (les passages avec la marionnette)

The ladies men / le tombeur de ses dames commence bien avec une scène introductive parfaitement millimétrée (un enchaînement de catastrophes) avant de se montrer très lourds dans les rapports de Lewis avec les femmes (avec une mise en scène tout aussi peu subtile). L'arrivée dans le gigantesque décor en tranches, façon maison de poupée, relance la machine d'autant que la réalisation, les couleurs et les mouvements de grues forcent le respect... mais très rapidement l'absence de scénario m'a usé d'autant que les situations m'ont vraiment fatiguées malgré quelques moments vaguement amusant. Mais je dois avouer que la manière dont Lewis gère la construction de ses "gags" m'a affligé... C'est pachydermique à souhait... genre le chien à nourrir qui revient à la fin

The patsy / Jerry souffre douleur est pas trop mal. Comme je disais il y a une séquence fabuleuse avec les vases qui manquent de se briser. Il y a aussi un flash-back sans dialogue assez touchant où Lewis se retrouve à un bal d'étudiant. Il y a là une vraie sensibilité et une tendresse que j'aurais bien voulue voir plus souvent chez lui. A côté de ça, je trouve le discours d'une prétention absolue avec Lewis qui se pose comme un génie comique incompris dont le talent transcende d’allégresse son public mais que des méchants producteurs veulent pousser à faire ce qu'ils veulent. Il y a bien-sûr du vrai dedans mais il faut comment Lewis se met en scène en virtuose admirée de tous durant la dernière partie (contredisant totalement le personnage qu'il interprète au début de plus).
D'ailleurs j'avoue être interloquée quand je lis Tavernier/Coursodon dire que Lewis arrive à une sorte de perfection totale de son art lors du spectacle final. Je n'ai vraiment rien trouvé de renversant durant cette séquence, que ce soit dans le jeu, la réalisation ou la situation ("mignonne" mais vraiment anecdotique quand même comparée à ce que Keaton, Chaplin ou Lloyd pouvaient faire).
Bon, l'épilogue est très réussi celà dit.

Family Jewels / Les tontons farceurs est plus agréable. Lewis se lâche à fond dans les déguisement à tout va. Certains marchent très bien (le pilote d'avion, le clown pas drôle une fois en coulisse) d'autres moins (le capitaine du bateau et ses souvenirs). L'inspiration n'est pas toujours au sommet malgré une mécanique bien huilée. Certaines situations sont pas loin du plagiat (la partie de billard mélange WC field et Sherlock jr) ou tombe à plat (le garage). Mais là aussi, la structure en sketch fait que j'ai quand même du mal à passionner pour le film. Dommage car les séquence entre le majordome et la petite fille sont pleine de tendresse et Lewis se montre vraiment bon quand il joue un mec "normal".

Bref, j'ai un peu du mal à ressentir l'enthousiasme délirant de nombreux de ses défenseurs même s'il je reconnais une vraie maîtrise technique (mais malheureusement pas toujours au service de l'humour)
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Re: Jerry Lewis

Message par hansolo »

Ratatouille a écrit :J'ai enregistré uniquement le second (Le Zinzin de Hollywood), qui m'a l'air plus intéressant que le 1er (Un vrai cinglé de cinéma).
Ai-je eu tort ?
Même si ce n'était pas le film du duo le plus transcendant; j'ai bcp aimé Hollywood or Bust
(et puis entendre Dean Martin en VO c'est indispensable :!: )
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Dernière modification par hansolo le 26 déc. 13, 11:14, modifié 1 fois.
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Re: Jerry Lewis

Message par bogart »

hansolo a écrit :
Ratatouille a écrit :J'ai enregistré uniquement le second (Le Zinzin de Hollywood), qui m'a l'air plus intéressant que le 1er (Un vrai cinglé de cinéma).
Ai-je eu tort ?
Même si ce n'était pas le film du duo le plus transcendant; j'ai bcp aimé Hollywood or Bust
(et puis entendre Dean Martin en VO c'est indispensable :!: )

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Moi, c'est plutôt le chien qui m'a fait aimer ce film poussif.
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Re: Jerry Lewis

Message par Federico »

Ratatouille a écrit :J'ai enregistré uniquement le second (Le Zinzin de Hollywood), qui m'a l'air plus intéressant que le 1er (Un vrai cinglé de cinéma).
Ai-je eu tort ?
Non. Le Zinzin de Hollywood n'est déjà pas un chef-d'oeuvre mais alors le Tashlin, c'est une catastrophe, un incident industriel de la comédie américaine. :?
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Re: Jerry Lewis

Message par Commissaire Juve »

Je vois qu'on est d'accord (et quand on regarde "un vrai cinglé" sans le son, c'est pire encore).
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Jerry Lewis

Message par simon »

Revu ou vu deux films après avoir regardé le doc TCM, qui m'avait donné envie d'y refaire un tour avec les yeux d'un vieux bonhomme, et en ai été assez déçu ("J. souffre-douleur" meilleur que les "Tontons", 'me semble). Assez d'accord avec pas mal d'interventions. Quelques très bonnes séquences qui ne parviennent pas à vraiment enlever l'ensemble.

Difficile à dire ou à expliquer ce qui peut laissser sur sa faim (surtout après n'avoir revu que deux films). Peut-être est-ce qu'il n'y a pas, ou pas assez, en tout cas, chez LEWIS, cette acidité, ce mordant qui s'en prend aux certitudes, qu'on trouve chez les grands comiques américains, qui font éclater des pétards sans discontinuer*. Dit autrement, la récupération à laquelle il se livre souvent par le moralisme qui vise le public jeune, cette récupération l'emporte sur ce qu'il peut y avoir de dérangeant, radical, dans le choix de ses thèmes. 'Compliqué de réussir à s'adresser à deux publics et satisfaire chacun (est-ce possible, d'ailleurs**?). LEWIS a opté ou fait pencher la balance d'un côté (le public enfantin) dans beaucoup de ses films, même s'il a réussi l'équilibre dans certains. Est-ce cela qui peut laisser tiède (même s'il est difficile de ne pas aimer LEWIS)?

* chacun trouve une manière à soi d'échapper à la guimauve (chez les MARX, par exemple, un couple extérieur est chargé du boulot, ou la 4ème MARX, Margaret DUMONT, toujours de façon décalée), alors que LEWIS s'y empêtre
** 'impression que LANGDON (le "Tramp,Tramp, Tramp", tourné sous la direction de CAPRA, par ex), KEATON, les MARX, moins peut-être FIELDS (on se souvient de son célèbre "Celui qui n'aime pas les enfants, etc..." !!!), ont mieux réussi à s'arranger du problème
Dernière modification par simon le 28 déc. 13, 18:23, modifié 1 fois.
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Re: Jerry Lewis

Message par Federico »

simon a écrit :chacun trouve une manière à lui d'échapper à la guimauve (chez les MARX, par exemple, un couple extérieur est chargé du boulot, ou la 4ème MARX, Margaret DUMONT, toujours de façon décalée), alors que LEWIS s'y empêtre
Le personnage de Mrs Welenmelon dans Le tombeur de ces dames est un clin d'oeil très appuyé à Margaret Dumont.
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Re: Jerry Lewis

Message par Commissaire Juve »

J'ai revu* une partie du film cet aprèm (j'attendais notamment la scène de panique dans le décor maousse)...

... un critique / historien du cinéma (je ne sais plus trop) se plaisait à dézinguer les films de Fernandel en parlant de "spectacles de masques", disant qu'en dehors des grimaces ça n'avait pas grand intérêt.

Eh bien, j'aurais aimé l'entendre sur Jerry Lewis. :?


* je l'avais découvert chez Claude-Jean Philippe, ce qui nous ramène -- normalement -- au vendredi 10 juillet 81 ! C'était le bon temps.
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