Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
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Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Annoncé dans les news d'aout 2004 http://www.dvdclassik.com/Critiques/newsv2_z2.htm
Je considère ce film comme un des premiers films traitant de la mafia américaine, d'après les confessions authentiques de Joe Valachi.
Moins connu que le fameux "Parrain" ce film est réalisé par Terence Young( James Bond) et bénéficie du charisme de Charles Bronson parfait dans son personnage de mouchard et, la participation de Lino Ventura impérial en parrain mafioso.
Vos avis sur ce film ?
Je considère ce film comme un des premiers films traitant de la mafia américaine, d'après les confessions authentiques de Joe Valachi.
Moins connu que le fameux "Parrain" ce film est réalisé par Terence Young( James Bond) et bénéficie du charisme de Charles Bronson parfait dans son personnage de mouchard et, la participation de Lino Ventura impérial en parrain mafioso.
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Découvert grâce à la diffusion de France 3. C'est vrai qu'on pense beaucoup au PARRAIN puisque le film raconte de l'intérieur, avec beaucoup de détails, les us et coutûmes de ces italiens immigrés qui ont choisi la voie du crime. Coïncidence, d'ailleurs: le premier PARRAIN et COSA NOSTRA sortent la même année. Ces thématiques mafieuses ont visiblement le vent en poupe puisque sortira en 1973 LUCKY LUCIANO de Francesco Rosi sur le célèbre parrain qu'on croise également dans ce COSA NOSTRA.
Le scénario est tiré des mémoires d'un petit bras de cette mafia aux branches nébuleuses et raconte donc des faits réels. Au-delà des montées hiérarchiques, de l'influence grandissante des personnages dans l'histoire, j'ai surtout trouvé très intéressante cette peinture d'un milieu qui ne peut que s'entredéchirer, où aucun leader n'est suffisament sage pour faire la paix et partager son règne. Il y a vraiment des jeux de pouvoirs que le film illustre assez bien en les rendant en même temps très sanglants, ce qui est bon pour le spectacle. Globalement, j'ai passé un bon petit moment même si je regrette que le scénario se contente uniquement de suivre son héros dans des péripéties policières ou à suspense alors qu'un tel sujet aurait sans doute mérité un traitement plus dramatique avec une ampleur plus grave sur ces déchirements internes, cette mainmise sur le crime qui n'est finalement qu'une sorte de malédiction qui cause la mort de ses intervenants.
C'était aussi l'occasion de retrouver un Charles Bronson correct. Il ne se fourvoyait pas encore systématiquement dans les rape & revenge de seconde zone et prouvait ici qu'il pouvait assurer un rôle complexe (même si son personnage est, comme on le dit dans le film: "trop inconscient, trop con"). J'étais surtout curieux de voir Lino Ventura dans une production internationale. Il joue ici le rôle d'un lieutenant mafieux qui deviendra parrain plus tard. Intriguant, l'acteur fut toutefois plus marquant ailleurs.
J'ai trouvé beaucoup de charme au film, un certain cachet populaire des 70's. Je ne sais pas si c'est moi mais la mise en scène de Terence Young m'a beaucoup fait penser à ce que faisaient les italiens à l'époque. Je ne pense pas y voir un coup fourré de Dino de Laurentiis (qui produit le film, je crois) mais plutôt une mode des zooms (etc.) qui m'a presque fait croire à un film italien (la VF y est certainement pour quelque chose).
Le scénario est tiré des mémoires d'un petit bras de cette mafia aux branches nébuleuses et raconte donc des faits réels. Au-delà des montées hiérarchiques, de l'influence grandissante des personnages dans l'histoire, j'ai surtout trouvé très intéressante cette peinture d'un milieu qui ne peut que s'entredéchirer, où aucun leader n'est suffisament sage pour faire la paix et partager son règne. Il y a vraiment des jeux de pouvoirs que le film illustre assez bien en les rendant en même temps très sanglants, ce qui est bon pour le spectacle. Globalement, j'ai passé un bon petit moment même si je regrette que le scénario se contente uniquement de suivre son héros dans des péripéties policières ou à suspense alors qu'un tel sujet aurait sans doute mérité un traitement plus dramatique avec une ampleur plus grave sur ces déchirements internes, cette mainmise sur le crime qui n'est finalement qu'une sorte de malédiction qui cause la mort de ses intervenants.
C'était aussi l'occasion de retrouver un Charles Bronson correct. Il ne se fourvoyait pas encore systématiquement dans les rape & revenge de seconde zone et prouvait ici qu'il pouvait assurer un rôle complexe (même si son personnage est, comme on le dit dans le film: "trop inconscient, trop con"). J'étais surtout curieux de voir Lino Ventura dans une production internationale. Il joue ici le rôle d'un lieutenant mafieux qui deviendra parrain plus tard. Intriguant, l'acteur fut toutefois plus marquant ailleurs.
J'ai trouvé beaucoup de charme au film, un certain cachet populaire des 70's. Je ne sais pas si c'est moi mais la mise en scène de Terence Young m'a beaucoup fait penser à ce que faisaient les italiens à l'époque. Je ne pense pas y voir un coup fourré de Dino de Laurentiis (qui produit le film, je crois) mais plutôt une mode des zooms (etc.) qui m'a presque fait croire à un film italien (la VF y est certainement pour quelque chose).
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Découvert hier soir et c'est vrai que Cosa Nostra est bien meilleur que ce à quoi je m'attendais. C'est du cinéma bien fait, calibré: Terence Young dans ses bons jours, quoi! Les jeux de Bronson et de Ventura manquent un peu de vie et l'intérêt principal du film, comme le souligne Nestor Almendros, c'est l'aspect documentaire sur les rites, les obligations sociales de "la famille". C'est assez étonnant de voir ce soucis du détail dans une telle coproduction internationale. Le film bénéficie d'une séquence assez éprouvante bien que hors-champ. Et voir Ventura et Bronson s'embrasser sur la bouche vaut son pesant d'or
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Un film assez prenant et plutôt bien réalisé par un cinéaste un peu passe-partout.
Bronson était encore un acteur très intéressant à l'époque (le seul truc qui passe mal c'est son vieillissement peu crédible avec juste un blanchiment de tifs) avant qu'il ne s'égare à devenir le futur modèle des daubes hyper-républicaines tendance NRA à la Chuck Norris. Un triste gâchis pour celui qui fut un grand chez Sturges, Pollack ou Siegel (son dernier film potable, c'est peut-être "Telefon" en 1977). Là, il est parfait en type brut de décoffrage, pas idiot mais aussi gauche qu'un cultivateur de l'Arkansas qui débarquerait à Wall Street (cf la scène très amusante de la demande en mariage).
Pour revenir à "Cosa Nostra", les seconds rôles sont excellents, Walter Chiari en tête dans celui d'un hitman dont le cerveau à glissé dans l'entrejambe. Fausto Tozzi tonitruand (ça peut aussi s'écrire en deux mots séparés) en Anastasia complètement et dangereusement barré annonçant les géniales performances de Joe Pesci chez Scorsese. Et comme d'hab', il suffit d'une courte apparition du toujours très inquiétant Joseph Wiseman (disparu récemment) pour éclipser tout le monde.
Quant à Ventura, c'est vrai que cet immense acteur ne m'a pas semblé toujours très à l'aise dans les productions de ce type (cf le polar fantastique "La grande menace") et ce, malgré le contexte italien. Même si j'aime beaucoup sa remarque laconique vers la fin quand il dit seulement : "deux !" à propos du nombre de minutes qu'il resterait à vivre à Valachi si on le remettait en prison.
Bronson était encore un acteur très intéressant à l'époque (le seul truc qui passe mal c'est son vieillissement peu crédible avec juste un blanchiment de tifs) avant qu'il ne s'égare à devenir le futur modèle des daubes hyper-républicaines tendance NRA à la Chuck Norris. Un triste gâchis pour celui qui fut un grand chez Sturges, Pollack ou Siegel (son dernier film potable, c'est peut-être "Telefon" en 1977). Là, il est parfait en type brut de décoffrage, pas idiot mais aussi gauche qu'un cultivateur de l'Arkansas qui débarquerait à Wall Street (cf la scène très amusante de la demande en mariage).
Pour revenir à "Cosa Nostra", les seconds rôles sont excellents, Walter Chiari en tête dans celui d'un hitman dont le cerveau à glissé dans l'entrejambe. Fausto Tozzi tonitruand (ça peut aussi s'écrire en deux mots séparés) en Anastasia complètement et dangereusement barré annonçant les géniales performances de Joe Pesci chez Scorsese. Et comme d'hab', il suffit d'une courte apparition du toujours très inquiétant Joseph Wiseman (disparu récemment) pour éclipser tout le monde.
Quant à Ventura, c'est vrai que cet immense acteur ne m'a pas semblé toujours très à l'aise dans les productions de ce type (cf le polar fantastique "La grande menace") et ce, malgré le contexte italien. Même si j'aime beaucoup sa remarque laconique vers la fin quand il dit seulement : "deux !" à propos du nombre de minutes qu'il resterait à vivre à Valachi si on le remettait en prison.
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
UP ! Revisionné hier (sur DVD... qui passe étonnamment bien en upscalé).
C'est un film que j'ai toujours trouvé sympa, en dépit du concours de moumoutes. Du reste, comme le dit l'historienne de la mafia dans les suppléments du DVD, il ne manque pas d'intérêt. Il est même plus réaliste et moins complaisant que "Le Parrain" (Parrain qui -- à bien l'écouter -- fut en partie produit par des gens appartenant à la mafia !).
Mais je ne postais pas pour ça. Il y a quelque temps, je déplorais le manque d'authenticité de certains décors, de certaines coupes de cheveux, de certains accessoires...
Dans Cosa Nostra, on a un "incident" de toute beauté (évitez de vous faire du mal) :
Accessoirement : on y voit aussi David Puj*** quand il était jeune et qu'il faisait de la prison !
Je vire l'image ce soir.
image retirée
C'est un film que j'ai toujours trouvé sympa, en dépit du concours de moumoutes. Du reste, comme le dit l'historienne de la mafia dans les suppléments du DVD, il ne manque pas d'intérêt. Il est même plus réaliste et moins complaisant que "Le Parrain" (Parrain qui -- à bien l'écouter -- fut en partie produit par des gens appartenant à la mafia !).
Mais je ne postais pas pour ça. Il y a quelque temps, je déplorais le manque d'authenticité de certains décors, de certaines coupes de cheveux, de certains accessoires...
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Accessoirement : on y voit aussi David Puj*** quand il était jeune et qu'il faisait de la prison !
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Dernière modification par Commissaire Juve le 16 août 17, 21:16, modifié 1 fois.
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Je me souviens de ce bonus, j'avais trouvé assez ahurissante son analyse du Parrain, pour elle le destin de Michael est très enviable... je lui laisse la place. C'est à peu près aussi idiot que les jeunes qui idolâtraient le personnage Scarface : cela démontre une totale incompréhension du film.Commissaire Juve a écrit :UP ! Revisionné hier (sur DVD... qui passe étonnamment bien en upscalé).
C'est un film que j'ai toujours trouvé sympa, en dépit du concours de moumoutes. Du reste, comme le dit l'historienne de la mafia dans les suppléments du DVD, il ne manque pas d'intérêt. Il est même plus réaliste et moins complaisant que "Le Parrain" (Parrain qui -- à bien l'écouter -- fut en partie produit par des gens appartenant à la mafia !).
A part ce bonus idiot, j'aime beaucoup ce film, ca fait parti des premiers films qui m'ont vraiment marqués adolescent. Ce serait bien que l'on nous le réédite avec une meilleure copie, et une VO.
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Une oeuvre qui souffre (à juste titre) de la comparaison avec le film de Coppola sorti la même année. Mais en faisant abstraction de cela, Cosa Nostra apparaît comme une oeuvre construite avec habileté et savoir-faire, avec deux acteurs à la présence certaine. Après, on sent quand même un manque d'ampleur, de souffle que le sujet pouvait évoquer.
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Je n'ai pas le souvenir qu'elle ait dit ça. En revanche, elle dit que le film est complaisant. Que Don Corleone est pratiquement dépeint comme un défenseur de la veuve de et de l'orphelin.Rick Blaine a écrit :... pour elle le destin de Michael est très enviable...
Je cite : Cosa Nostra a plusieurs mérites...
Elle n'en dit pas plus. Après, elle évoque des films italiens plus récent.Il n'a pas proposé une vision romantique, mythologique de la mafia ... il ne cherche pas à embellir la réalité du crime organisé. C'est un film violent qui montre bien le caractère sordide et instrumentalisé de cette violence ... "Le Parrain" a certainement contribué à façonner une mythologie plutôt favorable à la mafia -- on a même dit que les producteurs du film étaient, pour certains d'entre eux, contrôlés par la mafia -- ... ce film présente une vision esthétisante de la mafia... "Le Parrain" n'est pas un film qui est du côté de la réalité historique. En revanche, "Les Affranchis" de Scorsese est probablement beaucoup plus réaliste, plus proche de ce qu'est l'honorable société... Dans "La Parrain" on a plutôt le sentiment que Don Vito Corleone est le défenseur de la veuve et de l'orphelin...
Idiot ? Au contraire, en termes de supplément, c'est une présentation -- un peu redondante -- mais intéressante. Et la nana est loin d'être stupide (Normalienne, agrégée d’histoire, docteur en histoire, ancien membre de l’Ecole française de Rome, membre de l’Institut universitaire de France).Rick Blaine a écrit : Je me souviens de ce bonus, j'avais trouvé assez ahurissante son analyse du Parrain... C'est à peu près aussi idiot...
Dernière modification par Commissaire Juve le 16 août 17, 13:27, modifié 3 fois.
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)
Je pense qu'il ne faut pas faire la comparaison avec le Coppola, ce sont deux films qui ont des visées différentes. Coppola propose une tragédie, qui prend pour toile de fond le crime organisé, c'est très différent pour moi de tous les films de mafia qui ont pu exister, particulièrement à cette période. C'est ce qui en fait un chef d'oeuvre et c'est ce qui le met à part. On peut tout juste dire que ce film à favoriser la production de films de mafia, mais à mon avis la comparaison est toujours difficile. Et toujours injuste, évidemment.Watkinssien a écrit :Une oeuvre qui souffre (à juste titre) de la comparaison avec le film de Coppola sorti la même année.