Cosa Nostra (Terence Young - 1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Rick Blaine
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)

Message par Rick Blaine »

Commissaire Juve a écrit :
Il n'a pas proposé une vision romantique mythologique de la mafia ... il ne cherche pas à embellir la réalité du crime organisé. C'est un film violent qui montre bien le caractère sordide et instrumentalisé de cette violence ... "Le Parrain" a certainement contribué à façonner une mythologie plutôt favorable à la mafia -- on a même dit que les producteurs du film étaient, pour certains d'entre eux, contrôlés par la mafia -- ... ce film présente une vision esthétisante de la mafia... "Le Parrain" n'est pas un film qui est du côté de la réalité historique. En revanche, "Les Affranchis" de Scorsese est probablement beaucoup plus réaliste, plus proche de ce qu'est l'honorable société... Dans "La Parrain" on a plutôt le sentiment que Don Vito Corleone est le défenseur de la veuve et de l'orphelin...
Mais justement, cette interprétation du Parrain est totalement aberrante, jamais Coppola ne propose une vision "mythologique favorable à la mafia", il suffit de voir le destin de chacun des personnages. C'est un contre sens total. Le film n'est pas du côté de la vision historique de la mafia c'est sur, ce n'est absolument pas son propos. Il est à la limite du côté de la réalité historique de la Sicile, et de l'immigration italienne aux US, de l'évolution du rêve américain mais pas de l'histoire du crime organisé. C'est de la paresse intellectuel d'envisager le film de Coppola de cette manière.
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Commissaire Juve
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)

Message par Commissaire Juve »

Pas d'accord. Dans "Le Parrain", le spectateur est susceptible d'avoir de l'empathie pour les mafieux. Même s'ils tuent, même s'ils meurent, beaucoup de gens se disent "Quels mecs !" (Al Pacino, Robert De Niro, Andy Garcia... la clâââsse).

Et c'est sûrement dans cet état d'esprit qu'Alexandre Arcady a réalisé sa pathétique série des "Grand Pardon". :lol:
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Rick Blaine
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)

Message par Rick Blaine »

Commissaire Juve a écrit :Pas d'accord. Dans "Le Parrain", le spectateur est susceptible d'avoir de l'empathie pour les mafieux. Même s'ils tuent, même s'ils meurent, beaucoup de gens se disent "Quels mecs !" (Al Pacino, Robert De Niro, Andy Garcia... la clâââsse).
De l'empathie oui, mais à mon sens elle ne vient pas en premier lieu de ce que tu dis. Chez moi, elle vient de ce que ces mecs subissent, de l'acharnement du destin sur cette famille. En tout cas si cette empathie est extrêmement présente, jamais elle ne donne envie d'être à leur place, où alors il faut avoir un sacré problème. Du coup je ne vois pas en quoi la mafia à une image plutôt favorable; On a surtout envie de la fuir. C'est très différent des films Warner des années 30, qui présentent le crime organisée comme le produit de la crise social et politique mais comme une situation malgré tout enviable.
Commissaire Juve a écrit :Et c'est sûrement dans cet état d'esprit qu'Alexandre Arcady a réalisé sa pathétique série des "Grand Pardon". :lol:
Là je suis bien plus d'accord, sauf avec le pathétique parce que j'aime bien le premier film. :mrgreen: Et la mon empathie se crée justement pour les raisons que tu donnes plus haut, parce que pour le coup, on a plutôt envie d'être à leur place.
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Alexandre Angel
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Re: Cosa Nostra (Terence Young - 1972)

Message par Alexandre Angel »

Je trouve la mauvaise réputation de Cosa Nostra assez justifiée. Si je reconnais qu'on ne s'y ennuie pas, et que l'on perçoit, de ce fait, ce qui pourrait ressembler à un certain métier de la part de Young (et des copains Aldo Tonti à la photo et Riz Ortolani à la musique), comme on dit, c'est condamner le film par la tiédeur de l'éloge car ce dernier reste sous l'emprise d'un terrible manque d'inspiration et d'idées de mise en scène.
Au rayon "ni fait, ni à faire", on peut même trouver un plan épouvantable. Nous sommes à ce moment du film en 1930 et une poursuite nocturne entre vieilles bagnoles s'engage. Outre que cette poursuite est filmée sans l'once d'un poil d'imagination, on croit apercevoir des immeubles modernes dans le fond du plan et on se dit, magnanime, que ça peut arriver. Mais lorsqu'une des voitures finit sa course dans l'Hudson, et qu'un plan-séquence est tout fier d'exhiber le paysage urbain qui sert de toile de fond à la dite-cascade , on sent soudain monter de la colère car le décor à l'arrière est celui de Lower Manhattan avec les tours jumelles....en 1930. Foutage de gueule qui atomise le film en plein vol.
Film dont la meilleure séquence reste celle qui a dû justifier son interdiction au moins de treize ans à l'époque.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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