Pas complètement convaincu par cet Étrangleur de Boston.
Le film a de grandes qualités.
Sa structure et ses partit pris narratifs:
Deux moitiés quasi égales, assez différentes.
La première est singulière: elle est le récit répétitifs de la découvertes du corps des victimes d'un côté, série qui semble sans fin, et présentation de quelques suspects, du pervers de bas étage au malade mental, en passant par les usuels suspects Gay. Le plus surprenant est qu'il n'y a pas d'enquête (à part l'épisode comique du médium, réussi mais qui dénote dans le contexte) il n'y a pas d'indices mais ont peut pas dire qu'il y a des recherches d'indices, de recherche de profils, d'analyse des mouvements,... on a un constat d'impuissance pure et simple ce qui cumulé avec le rythme séc des meurtres amène l'ensemble vers un côté surnaturel.
La seconde partie est le récit âpre et douloureux de la destruction d'un homme malade et innocent. Le meurtrier est entrevu mais reste hors du récit in fine. Sans âme, sans motivation visibles (il agirait selon des pulsions sexuelles mais celles ci sont en fait peut vues à l'écran, de même aucun meurtre ne sera vu), c'est une "absence" qui nous est présentée.
Tout la fin du film vas dans ce sens puisque c'est ce vide que l'on cherche à approcher. Les séances entre Fonda et Curtis sont le meilleur du film. Quête collective pour 1) reconnaître l'existence de cette absence 2) tenter de la combler.
Contrairement à ce qu'évoque StateOfGrace, il n'y a pas duel mais collaboration.
Tout cela dit, pourquoi mes réserves ? Premièrement, le split screen. L'utilisation n'est pas toujours convainquante. Par exemple, plusieurs fois on voit le corps de la victime d'un côté et les personnes qui vont le découvrir de l'autre. Intérêt narratif limité et processus répétitif. Plus convainquant quand il s'agit de rendre compte des réactions multiples, ou restituer plusieurs points de vue sur la scène
Second point, l'interprétation de Tony Curtis ou plutôt la mise en scène. Les plan ou Curtis se regarde dans un miroir ou les plans sur ses yeux vitreux m'ont paru maladroits, encore une fois répétitifs, et pour tout dire ratés. J'ai trouvé cela faible par rapport au niveau du reste de la mise en scène.
Le plus beau plan est le premier présentant le tueur.
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- On le voit recroquevillé dans son fauteuil dans son salon regardant au loin la télé. Aucun doute, c'est le criminel recherché, homme banal mais angoissé, a cent lieux des pervers, malades ou brutes que cherche la police. On se rapproche et par un mouvement tournant on aperçoit la cuisine et une femme plutôt belle, en train d'œuvrer. À peine entrevue, c'est l'éruption d'enfants joueurs dont une fillette qui vient demander à son père pourquoi il es triste.
On ne peut croire un instant que cet homme simple, père de famille aimant soit un fou sanguinaire. En effet la suite nous confirmera qu'il ne l'est pas.
Plan remarquable car tout est dit.
Je n'ai par contre pas compris le sens du texte final sur la lutte contre la violence qui n'a pas commencé. De quoi parle t'on ? Du dépistage des schizophrènes ? Alors pourquoi parler de violence en général? À la fin des années 60, la violence aux USA n'est malheureusement pas que le fait de malades mentaux.