Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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franzgehl
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par franzgehl »

Enfin vu ce film après des années de réticences car je ne suis pas trop amateur de remakes. Mais comme on en disait beaucoup de bien ici, je me suis décidé (et aussi pour la partie filmée dans le désert de Bisti - endroit hallucinant).

Le film tient très bien par rapport à l'original, même si cela n'est pas un remake stricto sensu (le pont suspendu en plus ici, la route en tôle ondulée en moins, le prologue etc). Bref, rythme soutenu et excellent suspense.
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Quand on a vu l'original, on se demande quand le premier camion va exploser - la scène n'est pas la même. D'ailleurs ici c'est le second camion qui explose et non le premier
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Un clin d'oeil au film de Clouzot ? La femme qui brosse le parquet dans le bar (et avec qui Roy Scheider danse) fait écho à Véra Clouzot qui brossait le parquet du bar au début du Salaire de la peur. Comme si Friedkin voulait montrer la même personne, 25 ans plus tard, vieillie et usée par son environnement. Un éternel recommencement ?
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Dans le film de Clouzot, il y avait aussi un ou des Allemands (anciens criminels de guerre?) qui trainaient dans le bar - ici c'est le tenancier qui semble être un ancien nazi.
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Rick Blaine
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par Rick Blaine »

Le Clouzot est une adaptation quasi littérale du bouquin, tout y est. Ce que tu peux voir comme des clins d’œils sont probablement d'abord des éléments que Friedkin à lui aussi repris du roman de Georges Arnaud, pour s'en éloigner sur le récit global, avant d'être des références au de Clouzot lui même.
The Eye Of Doom
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par The Eye Of Doom »

Sorcerers
Quatre individus acceptent de transporter deux campings charges de nitroglycérine sur 300 k de montage et jungle sud américaine.

Découverte de ce classique de Friedkin, sur lequel beaucoup a déjà ete dit.
J’ai beaucoup aimé toute la premiere partie, jusqu’au depart. Il y a une habilité a saisir les lieux, les gens, l’ambiance qui
vous saisi. De Jerusalem à Paris en passant une bourgade américaine, puis au fin fond du trou du cul de l’enfer, on y est.
Sur ce bled perdu, misérable, où autochtones et etrangers sont morts vivants en attendant l’incident qui en fera des morts tout court, j’ai adoré la replique de Bruno Cremer qui explique que cela ressemble exactement à ce qu’il imaginait : l’enfer. Un enfer, sans debut ni fin, sans passé ni avenir.
J’ai lu quelques unes des pages précédentes du topic , où les debats sont intéressants.
Les reserves sur deux aspects me semblent justifiés :
Le passage où nos trois condamnés reparent les camions: on se demande bien où ils ont appris ce genie de la mécanique…
La confession de Cremer et ce qui s’en suit, qui detonne et sent la facilité dans un film qui en est par ailleurs totalement dépourvu.
C’est les deux moments gênants je trouve. Je ne parle pas de l’exécution des scènes bien sur mais du côté peu realiste de premier et trop prévisible de l’autre.

J’ai moins accroché sur le périple lui même car il est plus « programmatique » : les épreuves s’enchaînent.
Dans les pages précédentes, je ne comprends pas le débat sur les deux parties qui ne s’enchaînent pas et/ou sur le fait que la seconde partie ne tire rien de la première. Il est évident que le film dans sa durée, dans sa construction, est une globalité.
Les personnages existent car on a vu leur trajectoire. A ce titre justement toutes les scènes qui les montrent dans la misere de cette bourgade horrible sont essentielles et particulièrement reussies.
Quand au contexte politique, au cadre neo-colonial, il est clair que c’est un cadre, pas l’objet du propos de Friedkin. C’est pas un film procés de l’encrassement de l’individu par l’enfer capitaliste américain. Meme si la condition générale est decrite sans fard.

Enfin , d’aucun ecrivent que les personnages sont déjà « morts ». Je ne partage pas forcement cette vision meme si elle a des arguments. Les personnages n’ont pas d’avenir, c’est clair et c’est dans un geste à la fois fou et complètement rationnel qu’ils decident d’accepter ce pari perdu d’avance. Mais ils vivent encore.
C’est justement ce que montrent les scènes qui les montrent avant le recrutement des conducteurs.


Je me demande quel souvenir je garderai de ce film… J’en ai clairement apprécié la forme (totalement maîtrisée), la construction et la première partie.

Mais j’ai revu il y a pas si longtemps Police Federal Los Angeles et je realise que je me rappelle de rien.
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