Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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G.T.O
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par G.T.O »

Demi-Lune a écrit :
bruce randylan a écrit :Il n'a pas la concision narrative, l'efficacité d'écriture et le sens du détail qui te caractérise un personnage et sa situation en une ou deux scènes.
Absolument pas d'accord. Comment l'être quand on repense à la présentation des personnages et de l'intrigue dans French connection ? En cinq minutes, on a Marseille, une flânerie dans les vieilles rues, un type qui se fait dessouder par celui que l'on comprend immédiatement être le bad-guy psychopathe de l'histoire (de l'importance des gueules dans le cinéma de Friedkin), le lien avec le cerveau de l'affaire, puis on passe sans ménagement à New-York où deux flics se gèlent les miches en faisant une planque puis coursent comme des dératés un Noir qu'ils vont molester à l'abri des regards. Putain mais c'est un modèle d'introduction et de concision, ça. Pareil pour le frère siamois To live and die in L.A. avec le côté prophétique du kamikaze qui dit tout sur le tempérament du personnage de William L. Petersen. Les caractérisations se révèlent autant dans le rythme et l'action que dans le sens de l'implicite ou du détail : Marcel Bozuffi et son manteau de cuir qui bouffe à la sauvette un morceau de la baguette de pain du type qu'il vient de buter, la résidence en bordure de baie et la nénette BCBG de Fernando Rey, Popeye grimé en Père Noël qui se fait chier à divertir des gosses dans la rue, Scheider claudiquant péniblement comme un con parce que le gars lui a foutu un coup de pied dans le tibia dans la course-poursuite... il y a là un sens de l'ironie dans le détail qui me semble avoir beaucoup inspiré la philosophie de l'action d'un McTiernan. Ces exemples sont pour moi autant de démonstrations de la pensée de Friedkin en termes de narration : le style doit être direct, rapide, éloquent tout en étant allusif, sans une once de gras. Comme le relevait à juste titre James Gray dans ses entretiens (bon, ce n'est pas dans l'introduction du film, mais ça participe de la même philosophie), souvenons-nous de cette ellipse formidable entre Gene Hackman stalkant en bagnole une nana à bicyclette dont le cul lui plait bien, et Scheider lui rendant visite au petit matin dans son immeuble : Hackman ne peut pas ouvrir la porte, Scheider parvient quand même à rentrer avec un passe, et on découvre en même temps que lui le bordel dans l'appartement, la bicyclette dans un coin, un bruit de douche, et Hackman à poil menotté dans son propre lit. En un mouvement de caméra, on comprend qu'en plus d'être borderline, Popeye est un gros pervers qui se sert probablement de sa plaque de flic pour faire du chantage sexuel (ce que confirmera une scène coupée du film), et qu'il aime se faire dominer au pieu avec des jeux SM. Bah une telle découverte sur le personnage sur un mode aussi "complice", ce n'est pas rien. C'est le style Friedkin dans toute sa splendeur. D'ailleurs Gray disait que toute la mythique course-poursuite était elle-même purement et simplement une excroissance de Popeye, au sens où c'est tout le tempérament sanguin et buté du personnage qui s'y manifeste, qui la dicte.
Je souscris totalement au propos de Demi-lune contredisant l'idée selon laquelle Friedkin serait un piètre scénariste incapable de construire correctement une histoire, c'est-à-dire de lier "organiquement" les différentes parties de son film. Cette hétérogénéité qu'évoque Tavernier, ce défaut rédhibitoire qu'il constate, n'est pas à expliquer comme le prix à payer pour Friedkin pour affirmer un style ( le documentaire entendu comme abrupt) ni comme une lacune à ne pas respecter une quelconque règle de cohérence ou à appliquer le "protocole" de caractérisation de personnages. Friedkin adopte une autre forme d'écriture, basée sur la confrontation plus que l'harmonie des parties pour produire du sens ( montage rugueux, ellipse) afin d'induire des choses chez son spectateur, lequel a un rôle très important dans la découverte de la logique entre les scènes ( à l'instar de Malick). La démonstration, le respect des étapes dans l'élaboration d'une réalité ou caractérisation du personnage, ce n'est pas son truc. L'exemple pris par DL de French Connection est éclairant. Même la figure du flash-back ne possède pas de fonction démonstrative chez Friedkin. Il est le plus souvent reflet d'un état mental.
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par Julien Léonard »

Perso, je trouve que les polars de Friedkin que sont French connection et To live and die in L.A. ont cette capacité très "boetticherienne" de condenser les pages de script en peu de plans, et de présenter richement leurs personnages en peu de temps également, tout en disposant d'un maximum de détails. C'est souvent très fin, très subtil.

Étant un fan absolu de Sorcerer, je ne nommerais plus les superlatifs que j'éprouve à l'encontre de cette œuvre qui, si elle n'est pas appréciée par tout le monde (tant mieux d'ailleurs, cela prouve sa capacité à exister dans les débats, ce qui constitue aussi le propre de nombreux films qui divisent par bien des aspects), m'enchante toujours plus à chaque vision. Il y a des films comme ça...

Cela me fait pareil avec certains Melville, Di Leo, Ford... etc etc...
G.T.O a écrit :Même la figure du flash-back ne possède pas de fonction démonstrative chez Friedkin. Il est le plus souvent reflet d'un état mental.[/justify]
Exactement. Témoin notamment cette séquence de To live and die in L.A., durant la poursuite en voitures (à montrer dans les écoles de cinéma), qui présente deux très courts flash-backs, un pour chacun des deux personnages centraux, et qui démontrent leur état mental du moment. Le traumatisme et la peur pour l'un, l'adrénaline et l'excitation du risque pour l'autre. Quatre secondes à tout casser pour l'ensemble, et c'est formidable. Du vrai langage cinématographique, dans le sens où "l'image pure" construit "le personnage" (et non une phrase ou un morceau de dialogue à part entière).
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G.T.O
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par G.T.O »

Julien Léonard a écrit :Perso, je trouve que les polars de Friedkin que sont French connection et To live and die in L.A. ont cette capacité très "boetticherienne" de condenser les pages de script en peu de plans, et de présenter richement leurs personnages en peu de temps également, tout en disposant d'un maximum de détails. c'est souvent très fin, très subtil.

Étant un fan absolu de Sorcerer, je ne nommerais plus les superlatifs que j'éprouve à l'encontre de cette qui, si elle n'est pas appréciée par tout le monde (tant mieux d'ailleurs, cela prouve sa capacité à exister dans les débats, ce qui constitue aussi le propre de nombreux films qui divisent par bien des aspects), m'enchante toujours plus à chaque vision. Il y a des films comme ça...

Cela me fait pareil avec certains Melville, Di Leo, Ford... etc etc...
Oui, il est très économe. Apparemment trop, si l'on en croit certains qui prennent cela pour des défauts ou des manques. Que j'aimerais voir plus de réalisateurs actuels souffrir de tels manques ! :P
Julien Léonard
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par Julien Léonard »

Ce sont des films qui donnent à ressentir, à éprouver, à réfléchir, à discuter... Je ne pense pas qu'il faille attendre d'un film qu'il parle à tout le monde de la même façon. Ce serait atroce comme genre de film : 2H durant lesquelles tout le monde penserait et ressentirait la même chose. L'expérience cinématographique est certes collective, mais le rapport que l'on entretient avec une œuvre demeure une expérience intime forte et unique, selon chaque conscience. Et Sorcerer se place très visiblement dans cette optique, c'en est d'une évidence assez effrayante quand on y pense.

Attendre d'un film qu'il "dise" et "donne" tout à voir à n'importe qui et dans n'importe quelle circonstance, c'est impossible. Sorcerer, comme beaucoup d'autres œuvres, est un film qui ne se laisse pas facilement regarder. C'est une expérience totale et très introspective.

Après, si on préfère le cinéma de Christopher Nolan (je le prends lui, mais ce pourrait être un autre) qui s'étale sur 2H30 pour bien tout expliquer à son auditoire (et surtout ne lui laisser aucune porte de sortie dérobée, ou aucune autre piste de lecture), c'est un autre genre de choix, d'appréciation et de jugement.

Avec Friedkin (j'aime penser que beaucoup de cinéastes américains et italiens sont très axés là-dessus d'ailleurs), on titille les repères, on les fait flamber en partie, on discute l'ambiguïté et le doute (deux éléments qui composent la nature humaine d'ailleurs). On ne reste pas dans la certitude fondée de toute chose. Cela dérange forcément et invite à une autre sorte de voyage, parfois peu plaisant par ailleurs. Mais c'est cela aussi, la magie du cinéma, et pas simplement une somme de classiques autours desquels tout le monde est d'accord.

Si ce n'est pour quelques titres indiscutables (et encore, il y a toujours des "failles" qui déplaisent à certaines personnes, aucun film ne trouve grâce aux yeux de tout le monde, aucun), je me méfie toujours un peu des éloges d'un seul bloc quant à une œuvre, bref, d'un consensus total et définitif autour d'une idée. Discuter un film, c'est comme discuter les principes qui entourent et frappent nos existences, c'est toujours les remettre en cause, les mettre à l'épreuve. C'est important il me semble. Mais bon, je me perds un peu là... :mrgreen:
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par mannhunter »

Dale Cooper a écrit :A l'inverse, Terence Malick fait de longues introductions jusqu'au générique de fin (ce moment où on s'aperçoit qu'on attend encore que le film démarre, enfin, après trois heures de couchers de soleil pendant lesquelles Sean Penn cherche désespérément à sortir du film).
et avec plein de voix off en plus! :mrgreen:
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par bruce randylan »

AtCloseRange a écrit :
Demi-Lune a écrit : Absolument pas d'accord. Comment l'être quand on repense à la présentation des personnages et de l'intrigue dans French connection ? En cinq minutes, on a Marseille, une flânerie dans les vieilles rues, un type qui se fait dessouder par celui que l'on comprend immédiatement être le bad-guy psychopathe de l'histoire (de l'importance des gueules dans le cinéma de Friedkin), le lien avec le cerveau de l'affaire, puis on passe sans ménagement à New-York où deux flics se gèlent les miches en faisant une planque puis coursent comme des dératés un Noir qu'ils vont molester à l'abri des regards. Putain mais c'est un modèle d'introduction et de concision, ça. Pareil pour le frère siamois To live and die in L.A. avec le côté prophétique du kamikaze qui dit tout sur le tempérament du personnage de William L. Petersen. Les caractérisations se révèlent autant dans le rythme et l'action que dans le sens de l'implicite ou du détail : Marcel Bozuffi et son manteau de cuir qui bouffe à la sauvette un morceau de la baguette de pain du type qu'il vient de buter, la résidence en bordure de baie et la nénette BCBG de Fernando Rey, Popeye grimé en Père Noël qui se fait chier à divertir des gosses dans la rue, Scheider claudiquant péniblement comme un con parce que le gars lui a foutu un coup de pied dans le tibia dans la course-poursuite... il y a là un sens de l'ironie dans le détail qui me semble avoir beaucoup inspiré la philosophie de l'action d'un McTiernan. Ces exemples sont pour moi autant de démonstrations de la pensée de Friedkin en termes de narration : le style doit être direct, rapide, éloquent tout en étant allusif, sans une once de gras. Comme le relevait à juste titre James Gray dans ses entretiens (bon, ce n'est pas dans l'introduction du film, mais ça participe de la même philosophie), souvenons-nous de cette ellipse formidable entre Gene Hackman stalkant en bagnole une nana à bicyclette dont le cul lui plait bien, et Scheider lui rendant visite au petit matin dans son immeuble : Hackman ne peut pas ouvrir la porte, Scheider parvient quand même à rentrer avec un passe, et on découvre en même temps que lui le bordel dans l'appartement, la bicyclette dans un coin, un bruit de douche, et Hackman à poil menotté dans son propre lit. En un mouvement de caméra, on comprend qu'en plus d'être borderline, Popeye est un gros pervers qui se sert probablement de sa plaque de flic pour faire du chantage sexuel (ce que confirmera une scène coupée du film), et qu'il aime se faire dominer au pieu avec des jeux SM. Bah une telle découverte sur le personnage sur un mode aussi "complice", ce n'est pas rien. C'est le style Friedkin dans toute sa splendeur. D'ailleurs Gray disait que toute la mythique course-poursuite était elle-même purement et simplement une excroissance de Popeye, au sens où c'est tout le tempérament sanguin et buté du personnage qui s'y manifeste, qui la dicte.
Oui mais là tu parles de French Connection :mrgreen:
Voilà quoi :D

Mais bon, pour revenir sur ton exemple je ne trouve pas que çe soit un modèle d'écriture non plus.
On nous présente le méchant qui est méchant d'une part et d'un autre côté les flics qui font un boulot de flic (tu as une centaine de westerns/polars qui fonctionnent comme ça). Après, ouais, il y a une véritable ambiance et on est dans un environnement réaliste et cru qui ne manque pas d'impact et te prends dès les premières secondes. Mais je ne trouve pas vraiment de trouvaille scénaristiques pur. Le langage cinématographique et les images qui impressionnent la rétine, c'est autre chose bien-sûr.

Pareil pour cette ellipse amusante et bien trouvée mais c'est certainement pas non plus la concision et les sous-entendus du siècle puisqu'ici Friedkin nous montre bien ce qui caractérise le comportement sexuel de Gene Hackman.
On aurait tout aussi bien pu avoir une séquence qui montre les deux flics en train de poursuivre un suspect mais on moment de l'arrêter, Popeye constate qu'il n'a pas ses menottes avec lui ; son collègue lui lance une vanne qui laisse comprendre que c'est pas la première fois que ça arrive. Un truc du genre. Mais c'est sûr qu'une caractérisation "Lubitschienne" des personnages n'est pas ce qui intéresse Friedkin non plus, surtout pour French Connection qui veut te faire sentir la crasse des ruelles et c'est très bien comme ça.
Mais toutes ces qualités n'en font pas un scénariste de talent. Un auteur et un conteur sans conteste. Mais pas forcément un scénariste (enfin, c'est au cas par cas. Police Federal LA possède une structure bien plus riche).
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par BRS-One »

Nouveau Visuel pour le Blu-ray, Magnifique! :D

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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par Outerlimits »

Le film est sorti en France, avec un titre français. Pourquoi ne le réutilisent-ils pas ? :o
Julien Léonard
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par Julien Léonard »

Outerlimits a écrit :Le film est sorti en France, avec un titre français. Pourquoi ne le réutilisent-ils pas ? :o
Sans doute parce que ce titre français gâche tout le potentiel et la puissance d'évocation du film. Le convoi de la peur rappelle non seulement le film de Clouzot (que le film de Friedkin ne cherche jamais à imiter en plus de cela), mais fait également de l'ensemble un banal film d'exploitation (honnêtement, ça ressemble un peu au style de titre VF qu'on donnait aux polars italiens des années 1970 et qui en faisaient des titres nanars... alors que la qualité était assurément là !). Sorcerer évoque beaucoup plus de choses, à commencer par le ton du film, mais aussi sa matière fondamentale, ses pulsations, ses obsessions. C'est un titre magique, comme le film. Un titre mystérieux, comme le film. Bref, Sorcerer, tout est déjà dedans.

Et puis comme ça, on évitera de parler de remake. Non parce que c'est comme The Thing, entre le film de Hawks et le Carpenter, il y a un gouffre. Il n'y a pas de remake, mais plutôt une variation transgressive et totalement différente. Les films ne disent pas la même chose. C'est pareil pour Clouzot et Friedkin. Et qu'on ait une préférence pour l'un ou l'autre ne change rien. C'est différent, trop pour jouer de la comparaison durant dix piges.

Bref, je trouve ça bien qu'on utilise ce titre, plutôt que le titre français. Un peu comme si (dans un registre très différent) on sortait en DVD français le film Napoli violenta sous son titre VF SOS Jaguar : Opération casseur.
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par shubby »

J'ai revu un bout du Driver de Walter Hill.

Marrant de voir à quel point certains films démontrent l'importance d'un acteur de son temps. En l'occurrence Steve Mc Queen, sur lequel ces deux films ont été construits... et déconstruits. Une voiture et un camion, deux beaux engins de route rutilants, beaux, fiers, épatants, auxquels il manque une roue. C'est très con.

Tout comme Walter Hill, Friedkin a avoué qu'il regrettait - a posteriori - ne pas avoir eu l'acteur. Je me souviens d'une phrase de type : "quand on a le visage/paysage d'un tel acteur, on peut placer l'intrigue dans toutes les parties du monde" ; parce que c'est sur ce point qu'il l'avait perdu, en s'en allant pondre son film à pétaouchnok au prix de la perte de son acteur phare.

Roy Scheider & Ryan O'neil ont payé cette perte. On leur a demandé d'être steve mc queen au lieu de réécrire le film en fonction de ce que chacun pouvait apporter. Ca ne pouvait pas fonctionner.

Sur les affiches de ces deux films, on pourrait ainsi ajouter en guest star : "avec le fantôme de Steve Mc Queen".

Peu d'acteurs peuvent se targuer de disposer d'une telle influence !
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odelay
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par odelay »

Une question sur le DVD Wild Side, est ce que les sous titres sont imposés et surtout est ce qu'il y a des sst anglais incrustés quand ça parle français comme sur le BR Us?
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Frank N Furter
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par Frank N Furter »

Je ne sais pas si les sous-titres sont imposés, mais en tout cas, il n'y a pas sous-titres anglais sur les passages en langue étrangère (contrairement au BR Warner US).
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odelay
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par odelay »

Merci!
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)

Message par StateOfGrace »

Décidément je ne me lasse pas de voir et revoir ce film, véritable chef-d'oeuvre pour moi.

La présentation des quatre protagonistes est un modèle de sécheresse et d'efficacité. Une fois réunis dans un pays indéterminé d'Amérique centrale, Friedkin rend palpable l'ennui qui ronge ses personnages, le climat inhospitalier qui fait suinter la sueur et le désespoir. L'atmosphère est viciée de corruption, de misère sociale, et c'est avec une rigueur quasi-documentaire que le cinéaste filme le travail inhumain sur le chantier pétrolier.

Quatre hommes qui ne se connaissent pas (un tueur à gages, un banquier français ruiné, un terroriste arabe et un gangster américain) vont se lancer dans une mission suicide, conduire deux camions remplis de nitroglycérine pour éteindre un puits de pétrole enflammé. Entre ces hommes il n'y aura pas de fraternisation, leur seule visée est de toucher la prime qui leur permettra de quitter cet enfer terrestre.

Friedkin filme alors une épopée dérisoire. De la traversée incroyable des camions sur un pont branlant fouetté par une pluie torrentielle, en passant par la lente préparation d'un explosif destiné à faire sauter un tronc qui obture le passage de ces monstres de tôles et d'acier, rien n'est épargné aux personnages…ni au spectateur, abasourdi par cette odyssée aux confins de la folie.

Comment oublier, les divagations de Roy Scheider dans des paysages fantomatiques tandis que Francisco Rabal agonise à ses pieds ? Ou le même Roy Scheider portant, à la main, une caisse de nitroglycérine vers le puits enflammé avant de s'écrouler à terre ?

Sorcerer est un film démesuré, contaminé par le génie de son réalisateur.
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Jean-Pierre Festina
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Re: Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977

Message par Jean-Pierre Festina »

Jeremy Fox a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Je ne l'ai vu justement qu'à cette occasion. Autant dire que le fait de ne pas l'avoir apprécié ce jour-là ne veut pas dire grand chose d'autant qu'en plus il était diffusé en VF.
Et bien si :(

30 ans plus tard, malgré une copie superbe au format respecté et en VO, même immense ennui qu'à cette époque. Magnifique photographie mais pas du tout fan du style de Friedkin et aucune empathie pour les personnages, le suspense devenant du coup inexistant, ayant même hâte que les camions explosent pour que tout ceci se termine au plus vite :oops: Pas plus fan de la musique ni du scénario. Bref, même si certaines séquences sont impressionnantes (la traversée du pont suspendu évidement), elles ne m'ont procuré aucune émotion. Je continue donc de préférer de loin l'original de Clouzot qui entre bien plus vite dans le vif du sujet alors que j'ai trouvé le prologue du Friedkin assez laborieux. Je n'y reviendrais plus.
Tout pareil. Ennui poli tout du long, à peine ponctué par des scènes très riches en suspense il faut bien le dire. Pour le reste, j'ai trouvé ça trop foutraque et plutôt superficiel.

Édit : je regarde les superbes bonus dvd de la Rabbia ; comme souvent chez Friedkin (c'est valable aussi pour Cruising et L’exorciste) l’aventure du film, c'est-à-dire son tournage et sa carrière, est plus captivante que ce que raconte le film.
LU SUR FORUM A MONTRES : "(...) maintenant c'est clair que Festina c'est plus ce que c'était(...)"


Non mais ALLOOOO quoi
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