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Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
cinephage a écrit :
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+1, et le déroulement de la deuxième heure du film m'a parue peu convaincante à certains moments, comme si le scénario avait été improvisé, mais pas vraiment de la bonne façon...cinephage a écrit :A cela s'ajoute l'étrange séquence desPar ailleurs, la scène est assez faiblarde...
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Effectivement, ça paraît assez improbable ; après Friedkin s'intéresse ici aux thèmes du destin et du fatalisme avec une certaine ironie, quand on dresse les parallèles entre la première demi-heure et la deuxième heure :cinephage a écrit :
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Père Jules a écrit :cinephage a écrit :
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La question du fatalisme (ou déterminisme)/liberté (ou libre arbitre) revient très régulièrement dans l'oeuvre de Friedkin, parfois métaphysique, parfois social... Je ne suis pas persuadé qu'ici ça dépasse le "qui a vécu pas l'épée périra par l'épée", ce qui reste assez léger sur le plan du fond (je t'avoue que ça m'avait échappé lors de mon visionnage)...ATP a écrit :Effectivement, ça paraît assez improbable ; après Friedkin s'intéresse ici aux thèmes du destin et du fatalisme avec une certaine ironie.
Peut-être suis-je dans le faux (et si c'est le cas, désolé d'avance mon cher Demi-Lune ), mais il me semble que tu n'avais pas vu en entier le film de Clouzot. Comment affirmer qu'il est vieillot alors qu'il dégage encore une puissance dramatique rare?Demi-Lune a écrit :Années 70 oblige, qui ne croient plus en rien, les caractérisations des personnages n'ont donc plus rien à voir (et heureusement d'ailleurs) avec le film vieillot de Clouzot que Friedkin ne cherche pas à recopier :
C'est vrai que je ne suis pas allé jusqu'au bout, mais par vieillot j'entends principalement le jeu d'acteurs (Charles Vanel...) et donc les caractérisations encore trop gentillettes, qui m'ont suffi pour subodorer que je trouverai difficilement mon compte. A côté du film nihiliste, sensoriel et cradingue de Friedkin, cette manière de faire tient mal la longueur. La meilleure illustration, c'est qu'on ne se farcit pas de Véra Clouzot, ici.Watkinssien a écrit :Peut-être suis-je dans le faux (et si c'est le cas, désolé d'avance mon cher Demi-Lune ), mais il me semble que tu n'avais pas vu en entier le film de Clouzot. Comment affirmer qu'il est vieillot alors qu'il dégage encore une puissance dramatique rare?Demi-Lune a écrit :Années 70 oblige, qui ne croient plus en rien, les caractérisations des personnages n'ont donc plus rien à voir (et heureusement d'ailleurs) avec le film vieillot de Clouzot que Friedkin ne cherche pas à recopier :
En gros, tu pourrais dire la même chose de 99% de ce qui s'est fait avant les années 60. C'est comme dire "ça manque un peu de fesses". Enfin, je ne comprends pas l'argument d'autant que le Clouzot est très cash sur les relations humaines, plus que la majorité des films de son époque.Demi-Lune a écrit :C'est vrai que je ne suis pas allé jusqu'au bout, mais par vieillot j'entends principalement le jeu d'acteurs (Charles Vanel...) et donc les caractérisations encore trop gentillettes, qui m'ont suffi pour subodorer que je trouverai difficilement mon compte. A côté du film nihiliste, sensoriel et cradingue de Friedkin, cette manière de faire tient mal la longueur. La meilleure illustration, c'est qu'on ne se farcit pas de Véra Clouzot, ici.Watkinssien a écrit :
Peut-être suis-je dans le faux (et si c'est le cas, désolé d'avance mon cher Demi-Lune ), mais il me semble que tu n'avais pas vu en entier le film de Clouzot. Comment affirmer qu'il est vieillot alors qu'il dégage encore une puissance dramatique rare?
Amen.Demi-Lune a écrit :Que des repris de justice se retrouvent tous dans un trou du cul du monde, ce n'est pas improbable dans la cohérence interne d'un film qui laisse entendre que le tenancier du bar est un ex-nazi. Je veux dire, cette dictature sud-américaine, c'est un refuge commode pour tous ceux qui souhaitent se faire oublier, et l'odeur du pétrole environnante attire les hommes les plus veules et les plus désespérés comme des charognards. Années 70 oblige, qui ne croient plus en rien, les caractérisations des personnages n'ont donc plus rien à voir (et heureusement d'ailleurs) avec le film vieillot de Clouzot que Friedkin ne cherche pas à recopier : on est ici dans une approche totalement desséchée et melvillienne (c'est presque du Michael Mann avant l'heure avec un fonctionnalisme qui fait que les personnages ne s'incarnent que dans l'exécution hyper concentrée de leur tâche) des personnages, qui ne nous dit pas quoi penser ni ressentir. C'est du pur Friedkin, ça passe ou ça casse, mais la typologie des profils me semble parfaitement correspondre aux idées anti-manichéennes du cinéaste, qui arrive quand même à nous foutre la boule au ventre pour des gens qui n'en méritent pas tant. On peut rester circonspect face au concept-même d'une association de fortune entre un terroriste palestinien, un braqueur, un tueur à gages et un simili Bernard Tapie, mais le hasard et les coïncidences font justement partie intégrante du propos fataliste. Proposer de tels personnages me semble moins relever d'une quelconque épate que d'une vision profondément pessimiste du monde (le scénar' est quand même signé Wallon Green, à qui l'on doit La horde sauvage), à une époque où on pouvait encore se permettre de politiser et ainsi transcender ce qui n'aurait pu être que de la série B. Pour moi, il faut bien voir le geste de colère et de nihilisme derrière ce choix de profils. En effet, ce qui fait le prix du film c'est bien que ce ne soient pas de simples durs à cuire, mais de véritables criminels sans scrupules, qui n'offrent aucune facilité d'empathie et me font voir en Sorcerer le stade terminal de la mise en doute des valeurs du Nouvel Hollywood initiée avec les voyous de Bonnie & Clyde. Pour un film d'aventures, on pouvait difficilement aller plus loin dans la déconstruction du héros et le triomphe simultané de Star Wars le rappelle parfaitement. Avoir à accompagner un tueur à gages et un terroriste, ce n'est pas qu'un simple argument de suspense ou de surenchère par rapport au film original, c'est la logique et une forme d'aboutissement d'une philosophie du récit très 70's. Par exemple, la compagnie pétrolière du film, Friedkin lui a donné la même logo que la maison de prod' qui finançait son film (Gulf + Stream), parce qu'il détestait ces gens-là. Tout le film baigne dans cet écœurement moral, qui a forcément une dimension politique.