Ava Gardner (1922-1990)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Wicker
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Wicker »

Profondo Rosso a écrit :Le film est aussi en entier sur youtube
Merci pour l'info ! Après One Touch Of Venus et Bhowani Junction, voilà donc un autre film d'Ava que je vais pouvoir découvrir grâce à la bouée de secours youtube :D
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Profondo Rosso
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Bhowani Junction existe bien en dvd par contre dans une belle copie en plus, sinon moi aussi je suis en quête de One touch of venus. Pour celui là il y a bien ces deux éditions mais aucune idée de la qualité des copies...

http://www.amazon.co.uk/One-Touch-Venus ... 871&sr=1-1

http://www.amazon.co.uk/One-Touch-Venus ... 871&sr=1-2
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Wicker »

Profondo Rosso a écrit :Bhowani Junction existe bien en dvd par contre dans une belle copie en plus
Oui je sais, mais j'ai découvert le film via youtube. Après, n'achetant pas sur internet, j'espère qu'un éditeur genre wildside (vu que Warner France ne s'est contenté que de proposer un pressage à la demande, ce que je trouve honteux pour un tel film) le fasse sortir de par chez nous :D
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Wicker a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Bhowani Junction existe bien en dvd par contre dans une belle copie en plus
Oui je sais, mais j'ai découvert le film via youtube. Après, n'achetant pas sur internet, j'espère qu'un éditeur genre wildside (vu que Warner France ne s'est contenté que de proposer un pressage à la demande, ce que je trouve honteux pour un tel film) le fasse sortir de par chez nous :D
Tu le trouves depuis peu en dvd zone 2 français VOSTF dans la collection Les trésors Warner (et copie à tomber j'avais fais plein de captures si tu remontes le topic de quelques pages)

http://www.warnerbros.fr/achat/tresors- ... -5438.html

(Oui je touche bien un pourcentage chaque fois que je fais vendre un dvd d'Ava Gardner tout s'explique :mrgreen: )

edit : Ca donne ça Avaaaaaa

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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Wicker »

Profondo Rosso a écrit :Tu le trouves depuis peu en dvd zone 2 français VOSTF dans la collection Les trésors Warner (et copie à tomber j'avais fais plein de captures si tu remontes le topic de quelques pages)

Oui, je sais mais justement je trouve ça honteux qu'un classique comme ce film (et d'autres) ne soit disponible que via ce principe de pressage à la demande alors qu'il aurait mérité une sortie DVD en boutique.
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Cathy
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Cathy »

Wicker a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Tu le trouves depuis peu en dvd zone 2 français VOSTF dans la collection Les trésors Warner (et copie à tomber j'avais fais plein de captures si tu remontes le topic de quelques pages)

Oui, je sais mais justement je trouve ça honteux qu'un classique comme ce film (et d'autres) ne soit disponible que via ce principe de pressage à la demande alors qu'il aurait mérité une sortie DVD en boutique.
Il me semble qu'il est prévu qu'il sorte à la Fnac en octobre prochain avec les autres titres déjà parus dans cette collection au prix de 12,99 € !

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Flavia
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Flavia »

Tout à fait, il sort le 10 octobre ainsi que L'étoile du destin à 12.99 euros.
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Et pour ceux qui sont sur Paris cette collection est déjà trouvable entièrement en magasin à Gibert Joseph en fait (pas à 12,99 par contre donc autant attendre si on est pas trop pressé !).
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Wicker »

Cathy a écrit : Il me semble qu'il est prévu qu'il sorte à la Fnac en octobre prochain avec les autres titres déjà parus dans cette collection au prix de 12,99 € !
Mais voilà une excellente nouvelle ! J'avais zappé ça ! Merci ! :D
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Cathy »

Wicker a écrit :
Cathy a écrit : Il me semble qu'il est prévu qu'il sorte à la Fnac en octobre prochain avec les autres titres déjà parus dans cette collection au prix de 12,99 € !
Mais voilà une excellente nouvelle ! J'avais zappé ça ! Merci ! :D
Ceci étant il s'agit toujours des pressages à la demande !
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Wicker »

Cathy a écrit :
Wicker a écrit :
Mais voilà une excellente nouvelle ! J'avais zappé ça ! Merci ! :D
Ceci étant il s'agit toujours des pressages à la demande !
Mais on les trouvera en magasin ?
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Tragique rendez-vous de Léonide Moguy (1946)

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La belle Mary est convoitée à la fois par un joueur (et un raté) professionnel et le propriétaire d'un bar interlope. Entre les deux hommes, la lutte sera sans pitié.

1946 est une année charnière dans la carrière d'Ava Gardner. Jusque-là, son nom aura plutôt agité la rubrique mondaine par ses mariages de courtes durées avec Mickey Rooney et le musicien Artie Shaw, la court assidue et vaine de Howard Hughes ainsi que sa réputation de noceuse invétérée. Côté film ce n'est guère reluisant puisque malgré son physique de rêve un terrible accent sudiste dont elle aura bien du mal à se débarrasser la cantonne à de la figuration et des rôles sporadiques. Elle détient d'ailleurs à l'époque un bien triste record puisque après cinq passé à la MGM elle jamais dépassé le huitième rôle dans toute les distributions dont elle a pu faire partie. Tout change donc en 1946 avec son légendaire rôle de femme fatale dans Les Tueurs de Robert Siodmak qui marque la naissance à l'écran du "plus bel animal du monde". Avant ce film mythique, la MGM lui aura cette même année donnée une première fois sa chance avec ce plus méconnu Whistle Stop. Le film est certes assez mineur mais Ava, plus mûre, plus élégante et assurée y dessine tous les motifs du mythe à venir.

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Vendu comme un film noir, Whistle Stop n'en emprunte que timidement les motifs sur sa toute fin et fait plutôt figure de mélodrame ou romance rurale. Ava Gardner y est Mary, jeune pour un temps de retour dans sa petite ville natale après deux ans passé à Chicago. Ce retour réveille la haine féroce entre deux de ses prétendants, Kenny (George Raft) et Lew Lentz (Tom Conway) aux personnalités et statut en tous points opposés. Kenny est le grand amour de sa vie, celui qu'elle n'a jamais cessé d'aimer mais ce dernier est un raté sans le sous engoncé dans de mauvaises habitudes (jeu, boisson) et qui n'est jamais sorti de la ville. Au contraire Lew est un riche entrepreneur, la figure locale la plus puissante alliant allure séduction et richesse. La jalousie et le complexe d'infériorité de Kenny vont pourtant le pousser dans une voie de plus en plus dramatique alors qu'il cherche reconquérir Mary et être enfin digne de ses attentes.

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Malgré un petit souci de différence d'âge (on suppose qu'ils ont grandi ensemble même Ava Gardner est bien plus jeune que George Raft) l'alchimie est palpable entre George Raft et Ava Gardner. Léonide Moguy saisit bien l'irrésistible attrait physique qui les lie dès leur première scène commune mais cet amour est entravé par les non-dits, la rancœur et la jalousie essentiellement dû à un George Raft pathétique et touchant à la fois. On a ainsi un triangle amoureux intense ou l'immaturité de Kenny va constamment pousser Mary vers la compagnie plus rassurante de Lew. L'argument de polar va naître du fait de la voie criminelle supposée ou ouvertement franchie par chacun d'eux par dépit : le turbulent Kenny va-t-il céder définitivement à ses mauvais penchants ou alors le respectable Lew révéler une nature plus noire que ce qu'il laisse croire ? Malgré quelconques longueurs et facilités dans l'intrigue le tout est plutôt prenant et parvient à surprendre avec un rebondissement final assez inattendu.

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Enjeu de cette lutte, Ava Gardner affirme déjà ce charme ravageur qui terrassera quelques mois plus tard les premiers spectateurs de The Killers. Léonide Moguy l'a bien compris et la met superbement en valeur tout au long du film, en particulier à travers le regard passionné de Raft pour qui elle figure une lumière apaisante dans la fange où il vivote. Les première retrouvailles, l'entrevue sur le perron de la maison (où la copie moyenne du dvd ne permet pas de savourer la photo de Russel Metty) et la réunion finale (et une apparition quasi angélique d'Ava Gardner) offre ainsi de très beaux moments où l'empathie fonction à plein avec un George Raft subjugué. Malgré un manque d'expérience évident, Ava s'en sort bien dans le registre dramatique également et exprime bien l'amour et le dépit de son personnage face à cet amant autodestructeur. Il faut saluer aussi la belle performance de Victor McLaglen en Gildo bienfaiteur et tentateur à la fois. Pas inoubliable mais se laissant regarder sans ennui, un film qui marque les vrai premier pas d'une débutante pas encore déesse. 4/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 11 sept. 12, 15:09, modifié 1 fois.
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Hop je remet ça ici aussi

Singapour de John Brahm (1947)

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Dans le Singapour d'avant-guerre, Matt Gordon rencontre Linda Grahame dont il tombe amoureux. Mais ils sont séparés par l'invasion japonaise. Cinq ans plus tard, Gordon revient à Singapour pour récupérer des perles volées. Il tombe accidentellement sur Linda, qui souffre d'amnésie et ne se rappelle pas les années d'avant-guerre.

Romance, film noir et exotisme forme le cocktail de ce remarquable Singapour où John Brahm réussit une sorte de décalque très réussit de Casablanca. Le script de Seton I. Miller et Robert Thoeren équilibre remarquablement ces différentes tonalités avec un premier quart d'heure où dépaysement, ironie et émotion s'alterne avec brio. L'élégant Matt Gordon (Fred MacMurray) atterrit à Singapour où différents éléments nous révèleront qu'il connaît bien les lieux. Son aisance tranquille tout d'abord comparé au joyeux couple de vieux touristes voisins, l'accueil teinté de menace que lui fait le chef de la police locale Hewitt (Richard Haydn) où on devinera un passé hors-la-loi et surtout des souvenirs plus tendre qui affleureront de sa mémoire lorsqu'il arrive à l'hôtel. Comme souvent avec Fred MacMurray, le cynisme et la désinvolture de façade dévoile peu à peu un être plus fragile et sensible. Installée à une table du bar de l'hôtel qu'il connaît bien, il fait face à une interlocutrice invisible qui se révèlera en flashback.

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Cinq ans plus tôt à la veille de l'invasion japonaise de Singapour, Gordon vécut une vibrante histoire d'amour avec Linda Grahame (Ava Gardner) mais la collusion entre ses activités illégales de contrebandier de diamants et le contexte dangereux les sépara et la laissa pour morte. John Brahm dépeint magnifiquement cet interlude amoureux et malgré la brièveté du flashback les scènes fortes (Ava Gardner renonçant à partir et quittant son bateau pour rejoindre MacMurray sur le quai), la mise en scène magnifiant les étreintes comme dans un rêve et la beauté soufflante d'Ava Gardner suffisent à être happés par cette romance.

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Les enjeux du film naviguent entre l'argument policier où MacMurray cherche à récupérer des diamants cachés dans son ancienne chambre d'hôtel la veille des bombardements et réveiller les souvenirs d'Ava Gardner qui s'avérera bien vivante mais amnésique et mariée à un autre. Anciens comparses menaçant (dont un George Lloyd vicieux à souhait en acolyte sournois) et police revancharde se dresse ainsi entre les anciens amants et tout tend progressivement vers la résolution de l'enjeu sentimental, même lorsque l'action s'emballe. John Brahm délivre une mise en scène élégante et sobre où on appréciera le beau noir et blanc de Maury Gertsman. Brahm évite toute flamboyance trop appuyée dans le mélodrame qu'il fait surgir par fulgurances qui font toujours mouche.

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On retiendra ainsi ce moment où Matt ayant renoncé à ranimer la mémoire de Linda lui rend la bague qu'elle lui offrit autrefois et Ava Gardner par une brève expression laisse à supposer en lisant l'inscription que si les souvenirs restent flous les sentiments restent eux intacts. La dernière scène où se distingue la silhouette d'Ava Gardner face à l'imposante carlingue d'un avion est également plus touchante et marquante qu'un final qui aurait concédé de manière plus marqué aux effluves romantiques. Tous les autres choix du film vont dans le sens de cette retenue brillante, que ce soit l'exotisme présent mais pas forcé, le refus d'un onirisme qui lui tend les bras ou la brièveté de l'intrigue (1h20 à peine), modèle de narration ne laissant aucune place au superflu malgré de petites facilités. Une jolie réussite qui contribuait encore à imposer Ava Gardner un an après son éclosion dans Les Tueurs. 4,5/6
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Federico »

Ava à l'époque où elle alignait les petits emplois de silhouette ou de figurante, dans une des séquences les plus éprouvantes du Hitler's madman de Douglas Sirk (1943).
Elle est la 5ème en partant de la gauche et a droit à un bref gros plan après 1'30.
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Ava préfère ne pas regarder...

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...mais participera malgré tout à cette étrange photo promo qui lorgne avec un goût assez douteux sur l'esthétique sensuelle des B-movies d'horreur davantage que sur la propagande anti-Nazis (limite si on sent que son instigateur s'est fait violence pour ne pas les faire poser toutes avec des vêtements en lambeaux) :roll:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Ava Gardner (1922-1990)

Message par Profondo Rosso »

Un caprice de Vénus de William A. Seiter (1948)

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Un jeune concepteur de vitrines pour le compte d'un grand magasin est curieusement attiré par un mannequin qui fait partie du décor. Une nuit, sans réfléchir, il l'embrasse et d'un coup le mannequin naît à la vie. Il s'avère qu'elle n'est autre que Vénus, la déesse de l'Amour. Les complications commenceront quand Vénus à son tour tombera amoureuse de celui qui l'a réveillée.

La beauté irréelle, le port gracieux, le mélange d'ardeur et de détachement, le sex-appeal ravageur... Autant d'élément qui auront hissé Ava Gardner au rang de superstar hollywoodienne et surtout de figure iconique que les réalisateurs les plus inspirés n'auront de cesse de magnifier. Quoi de mieux pour saluer cet éclat que d'attribuer à l'actrice un rôle de déesse ? Joseph L. Mankiewicz et Albert Lewin l'ont bien compris en la filmant dans ces deux rôles les plus emblématiques, La Comtesse aux pieds nus et Pandora. Dans le premier, elle y est une "déesse" des écrans fragile, énigmatique et insaisissable à travers le tourbillon de flashback de ses amants et pour le second elle endosse littéralement les traits de Pandore, la première femme de l'humanité et cause des maux humains dans une fascinante relecture moderne. Avant ces deux grands chef d'œuvre, cette facette fut déjà exploitée en début de carrière sous une forme plus légère et modeste avec ce très plaisant One touch of Venus.

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Le film croise comédie et conte moderne avec brio dans la manière d'introduire son postulat incongru le plus naturellement du monde. On peut éventuellement y déceler la patte de Frank Tashlin qui en reprendra de nombreux éléments bien plus tard dans son second film avec Jayne Mansfield La Blonde explosive dont où star de cinéma surgit dans la vie d'un quidam quelconque. Tashlin y réintroduira d'ailleurs tous les éléments caustiques plutôt adoucis dans One touch of Venus par rapport au musical de Broadway et le livre Thomas Anstey Guthrie qu'adapte le film. Eddie Hatch (Robert Walker), modeste employé de magasin se voit confier par son patron Savoy (Tom Conway) la mission de réparer le rideau qui servira au grand évènement du jour, la présentation d'une magnifique statue de Venus, la déesse de l'amour. Quelque peu angoissé par la pression de la tâche Eddie s'offre un petit plaisir en posant ses lèvres sur celle de la divinité de marbre et là surprise, celle-ci s'anime sous les traits d'Ava Gardner folle d'amour pour lui. Le timide Eddie ne sais bientôt plus où donner de la tête, doutant de sa santé mentale tandis que les ennuis s'accumulent autour de lui : poursuivi par les sbires de Savoy qui pensent qu'il a volé la statue, détesté par sa fiancé qui pense qu'il la trompe et surtout peu à peu débordé par les sentiments qu'il commence à éprouver pour le déesse.

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En plus de Venus on peut dire que Cupidon est aussi de la partie à travers les deux autres histoires d'amour se déroulant en parallèle. D'abord celle assez niaise entre la fiancée d'Eddie Gloria (Olga San Juan) et son meilleur ami Joe (Dick Haymes) et celle bien plus piquante entre le patron coureur joué par Tom Conway et sa fidèle secrétaire Molly (Eve Arden excellente d'humour à froid). Chacune des deux se fait l'écho de celle d'Eddie et Venus à travers de jolies séquences musicales où on retiendra surtout un magnifique Speak Low entonné par Ava (doublée semble-t-il) signifiant le coup de foudre naissant des différents amoureux. Robert Walker est très attachant en jeune homme maladroit aux allures gauches quelque peu effrayé par la beauté le poursuivant de ses assiduités. Ava Gardner n'a pas encore ici l'assurance des grands rôles à venir et William A. Seiter conscient des limites de son actrice escamote parfois ses séquences les plus dramatiques (la scène de l'ascenseur où il se focalise sur les réactions de Robert Walker, l'ellipse finale sur la disparition de Venus fonctionnant plus par le montage que le jeu de Gardner) la débutante a d'autre atouts.

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La décontraction naturelle d'Ava Gardner sied parfaitement au rôle, son less is more contrebalançant avec son charisme et sa beauté magnifiée et renforçant ainsi l'assurance de cette déité sûr de son attrait. Souriante et amusée de l'agitation des mortels, elle s'amourache du plus humble et modeste d'entre eux qui ne résistera pas bien longtemps. Si Pandora apportera le charisme qui lui manque encore un peu ici, jamais elle n'a paru plus légère et juvénile dans sa sensualité libérée. Elle est déjà magnifiquement mise en valeur à travers des moments subjuguant son attrait (toute la première partie où elle affole en toge transparente, Savoy qui n'ose la réveiller fasciné par ses traits endormis) ou son épanouissement amoureux dans la superbe scène de danse dans le parc. "Le plus bel animal du monde" gagne ici son statut d'icône, 12 copies grandeur nature de la statue réalisée par le sculpteur Joseph Nicolosi étant faite pour la promotion et de nombreuses plus réduites en merchandising. Nicolosi dû d'ailleurs retoucher la sculpture d'origine puisque Ava coquine lorsqu'elle posa pour fit tomber le haut pour l'aider à avoir les bonnes proportions mais le studio n'osa pas utiliser la statue tel quel dans le film. Joli petit film. 4/6

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