Seconds (John Frankenheimer - 1966)
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Moi j'avais trouvé le film drôlement culotté avec toutes ces séquences d'hommes et de femmes nues jouant dans des bacchanales où l'on foule dans des baquets le raisin...
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Vu lundi soir sur les bons (toujours) conseils de Jack Carter, ce film donne d'emblée le ton avec ce générique de Saul Bass aux images déformées, dilatées.
Un sentiment de malaise, d'étouffement qui signifie très justement le délitement d'une société sans âme, sans révolte, sans passion.
Et que dire de cette scène où l'on retrouve les futurs candidats à l'opération, qui nous montre une pièce comme un purgatoire.
Très kafkaien, ce film est une de mes plus belles découvertes de l'année avec un Rock Hudson habité.
La photographie noir et blanc de James Wong Howe (qui s'était déjà illustré chez Walsh ou Fritz Lang, entre autres),est remarquable.
Un sentiment de malaise, d'étouffement qui signifie très justement le délitement d'une société sans âme, sans révolte, sans passion.
Et que dire de cette scène où l'on retrouve les futurs candidats à l'opération, qui nous montre une pièce comme un purgatoire.
Très kafkaien, ce film est une de mes plus belles découvertes de l'année avec un Rock Hudson habité.
La photographie noir et blanc de James Wong Howe (qui s'était déjà illustré chez Walsh ou Fritz Lang, entre autres),est remarquable.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Je viens de découvrir Seconds / L'opération diabolique de John Frankenheimer et ai été littéralement soufflé par ce thriller paranoïaque magistral. Peut-être le plus beau film de la trilogie de Frankenheimer, devant les pourtant excellents Un crime dans la tête et Sept jours en mai.
La mise en scène est étouffante, suffocante, totalement au service du film qui n'est vu quasiment que du point de vue du protagoniste superbement interprété par le parfois inégal Rock Hudson qui trouve ici l'un de ses meilleurs rôles.
A la limite du fantastique, ce thriller aux accents kafkaïens est l'une des plus grandes réussites de Frankenheimer, cinéaste que je trouve assez sous-estimé... Et la musique de Jerry Goldsmith ainsi que la photographie admirable de James Wong Howe participent pleinement à l'atmosphère tendue et très étrange de ce film.
Je reconnais aussi avoir plutôt apprécié la scène dionysiaque (ah ! Ces corps nus dans le raisin !!) et celle où Hudson, totalement ivre, commence à se trahir, deux séquences qui s'étirent jusqu'au malaise...
En tout cas, Seconds est une très belle découverte !
La mise en scène est étouffante, suffocante, totalement au service du film qui n'est vu quasiment que du point de vue du protagoniste superbement interprété par le parfois inégal Rock Hudson qui trouve ici l'un de ses meilleurs rôles.
A la limite du fantastique, ce thriller aux accents kafkaïens est l'une des plus grandes réussites de Frankenheimer, cinéaste que je trouve assez sous-estimé... Et la musique de Jerry Goldsmith ainsi que la photographie admirable de James Wong Howe participent pleinement à l'atmosphère tendue et très étrange de ce film.
Je reconnais aussi avoir plutôt apprécié la scène dionysiaque (ah ! Ces corps nus dans le raisin !!) et celle où Hudson, totalement ivre, commence à se trahir, deux séquences qui s'étirent jusqu'au malaise...
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
J'ai découvert Seconds (Opération diabolique) de Frankenheimer hier soir sur le DVD Z1. Le sujet en soi était intrigant. Un banquier las de sa vie routinière décide de changer de personnalité pour recommencer une nouvelle vie. Mais, j'ai été très déçue par le traitement scénaristique. Les personnages m'ont paru être essentiellement des schémas, des esquisses où il manque la chair et l'esprit. Il n'y aucune description du milieu professionnel du banquier. Nous ignorons totalement ses motivations pour se lancer dans cette aventure assez folle. A part les coups de fils insistants d'une ancienne connaissance, sa soudaine décision paraît quand même bien légère. Et puis, cette opération réussit même le miracle de lui rendre sa jeunesse. C'est vrai que nous sommes dans la science-fiction, mais, tout cela manque de vraisemblance. La seconde partie ne m'a pas plus convaincue avec un traitement visuel qui en fait des tonnes pour dissimuler la vacuité du scénario. Même la fin est amenée avec de tels gros sabots qu'elle perd tout impact. L'ambiance générale du film m'a replongée dans une Amérique totalement paranoïaque de l'époque de la guerre froide. Si Frankenheimer avait ajouté à son film ne serait-ce qu'un soupçon de commentaire social ou politique, il aurait gagné en intérêt et en profondeur. Tel que, je l'ai trouvé vraiment surfait. Richard Fleischer a réalisé un film d'anticipation bien plus passionnant avec Soylent Green.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Le film de Fleischer peut paraître en effet plus percutant , les thèmes abordés , derrière le récit de SF, étant toujours d'actualité.
Mais ça ne m'a pas empêchée de beaucoup apprécier ce film de Frankenheimer, qui n'a pas vraiment de visées politiques ou sociales . J'ai vraiment aimé cette ambiance de cauchemar kafkaïen (le film tient plus de ce registre que de la SF , à mon avis).
Mais ça ne m'a pas empêchée de beaucoup apprécier ce film de Frankenheimer, qui n'a pas vraiment de visées politiques ou sociales . J'ai vraiment aimé cette ambiance de cauchemar kafkaïen (le film tient plus de ce registre que de la SF , à mon avis).
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Les films jouent sur des registres très différents. Le film de Fleischer relève d'une illustration plus traditionnelle attachée aux préoccupations de l'époque.
Chez Frankenheimer, l'interrogation est autre, et elle souffrirait d'être ramenée à de simples considérations psychologiques ou idéologiques.
Chez Frankenheimer, l'interrogation est autre, et elle souffrirait d'être ramenée à de simples considérations psychologiques ou idéologiques.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
L'expression "cauchemar kafkaïen" que j'ai utilisée n'est d'ailleurs pas de moi. Je l'ai trouvée dans une critique du film, et je trouve qu'elle colle parfaitement au film et à ce qu'il a voulu exprimer. La réflexion du film porte plus sur des thèmes tels que l'identité, la personnalité (et a donc un côté psychologique, quand même) que sur des thèmes sociologiques ou politiques .
Le film ne s'appelle pas "seconds" (en VO) pour rien :c'est aussi une variation sur un vieux thème du fantastique, celui du double.
Le film ne s'appelle pas "seconds" (en VO) pour rien :c'est aussi une variation sur un vieux thème du fantastique, celui du double.
Dernière modification par riqueuniee le 22 avr. 12, 16:10, modifié 1 fois.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Mais, beaucoup de commentateurs (y compris dans ce topic) parlent de Seconds comme d'une critique de la société américaine. Et, il y a bel et bien un aspect social au film. Et personnellement, je trouve que cet aspect est mal construit. Le personnage central me paraît vide.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Cet aspect est bien présent dans le film.Mais il ne me semble pas aussi prépondérant que certains ont bien voulu le dire.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
C'est justement cette ambiance paranoïaque qui m'a fasciné dans Seconds, au-delà de la critique politique ou sociale... J'ai eu l'impression de vivre un cauchemar éveillé, renforcé par certaines prises de vue assez biscornues...Ann Harding a écrit : L'ambiance générale du film m'a replongée dans une Amérique totalement paranoïaque de l'époque de la guerre froide. Si Frankenheimer avait ajouté à son film ne serait-ce qu'un soupçon de commentaire social ou politique, il aurait gagné en intérêt et en profondeur. Tel que, je l'ai trouvé vraiment surfait. Richard Fleischer a réalisé un film d'anticipation bien plus passionnant avec Soylent Green.
J'aime également beaucoup Soleil vert de Fleischer, mais je trouve que les deux films sont assez différents...
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
La mise en scène un peu trop "expérimentale" m'a un peu gêné au début, mais dès l'apparition de Rock Hudson, le film devient passionnant. Il m'a beaucoup rappelé "The Swimmer" sorti 2 ans plus tard: deux films qui marquent la crise du mâle américain et le passage d'un Hollywood à l'autre.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
la fin est quand même très glauque. Je pensais pas qu'ils vont aller jusqu’à là mais si.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
C'est vrai qu'il y a des similitudes... tout en se rapprochant plutôt des films paranoïaques des 60's (Un crime dans la tête, L'homme le plus dangereux du monde...)lowtek a écrit :La mise en scène un peu trop "expérimentale" m'a un peu gêné au début, mais dès l'apparition de Rock Hudson, le film devient passionnant. Il m'a beaucoup rappelé "The Swimmer" sorti 2 ans plus tard: deux films qui marquent la crise du mâle américain et le passage d'un Hollywood à l'autre.
Une des époques où le cinéma américain n'avait pas peur d'aller à l'encontre de la traditionnelle happy end mais plutôt de pousser à fond dans le sens opposé.r-miller a écrit :la fin est quand même très glauque. Je pensais pas qu'ils vont aller jusqu’à là mais si.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
BREAKING NEWS !
Le film ressort en copie restaurée (Criterion) à partir du 16 juillet dans 5 salles puis un peu partout en France.
A ne rater sous aucun prétexte ! Des sanctions seront prises contre les resquilleurs !
Le site du distributeur :
http://www.lostfilmsdistribution.com/fi ... che_film=6
La bande-annonce :
http://vimeo.com/97773628
Et critique attendue demain sur DVDClassik !
Le film ressort en copie restaurée (Criterion) à partir du 16 juillet dans 5 salles puis un peu partout en France.
A ne rater sous aucun prétexte ! Des sanctions seront prises contre les resquilleurs !
Le site du distributeur :
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La bande-annonce :
http://vimeo.com/97773628
Et critique attendue demain sur DVDClassik !
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Re: Seconds (John Frankenheimer - 1966)
Et si on n'aime pas du tout ce film, c'est une circonstance atténuante ?xave44 a écrit :Des sanctions seront prises contre les resquilleurs !