Jacques Tourneur (1904-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit :Je pense qu'avec des films comme Canyon Passage, Nightfall, Berlin Express ou Out of the Past ça devrait bien se passer également :wink:
Sans oublier Stars in my crown en trésors Warner, La flèche et le flambeau également chez Warner. Non franchement, en matière de Tourneur, nous ne sommes pas abandonné par l'édition française. J'aimerais par contre énormément que sorte un jour l'excellent Great day in the Morning
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Jeremy Fox
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jeremy Fox »

Voici d'ailleurs tous les DVD pour l'instant testés par le site. Et le gaucho sort en mars

http://www.dvdclassik.com/personnalite/jacques-tourneur
Mr-Orange
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Mr-Orange »

Oui j'ai parlé trop vite, ma médiathèque possède pas mal de Tourneur. :fiou: :mrgreen:
Nouveau sur ce site.
Joe Wilson
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Joe Wilson »

Le Gaucho

Ce n'est sans doute pas un des meilleurs films de Jacques Tourneur mais j'ai été sous le charme. La perception de la fin d'un monde et d'une époque, une ambiance étrangement sereine et douloureuse, un cadre à la fois familier et dépaysant, sont autant d'atouts qui permettent à la mise en scène de s'épanouir en trouvant un rythme, qui ne refuse pas les temps morts pour rechercher un renoncement, une ligne de fuite. L'expression de la violence apparait alors comme une parenthèse vouée à l'échec, à l'épuisement pour tous les personnages.
L'interprétation de Rory Calhoun manque parfois de nuances mais elle met en valeur la fierté longtemps figée de son rôle. Gene Tierney bénéficie surtout de quelques plans magnifiques, à l"écart de la narration : ces instants, rares, protégés, offrent le contexte d'un apaisement.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Federico »

Joe Wilson a écrit :Le Gaucho

Gene Tierney bénéficie surtout de quelques plans magnifiques, à l"écart de la narration : ces instants, rares, protégés, offrent le contexte d'un apaisement.
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"Admirable gros plan de Gene Tierney allongée dans la nuit, avec l’ombre des feuilles sur le visage."
(Bertrand Tavernier, sur son blog)
:oops: :oops: :oops:
Photo trouvée sur le topic du forum Western Movies consacré au film.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Joe Wilson »

Tu m'as bien compris ! 8)
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Profondo Rosso
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Profondo Rosso »

Vaudou (1943)

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Une île proche d'Haïti. Une infirmière, Betsy Connell, est engagée pour s'occuper de Jessica, la femme de Paul Holland. Elle pense que Jessica a été envoûtée par des rites vaudou, elle finira par apprendre qu'en fait c'est un zombie.

Vaudou approfondissait la formule magique de l'épouvante découverte par Jacques Tourneur et son producteur Val Newton avec La Féline (1942) dont le succès sauva la RKO de la faillite l'année précédente. Le mystère, la suggestion et les jeux d'ombres sont cette fois exploités dans le cadre plus exotique d'Haïti en convoquant le folklore vaudou et la magie noire. Le scénario offre une astucieuse variante du Jane Eyre de Charlotte Brontë dont on reconnaîtra aisément les emprunts. La jeune infirmière Betsy Connell (Frances Dee) est engagée pour s'occuper de l'épouse d'un riche propriétaire d'une proche d'Haïti, l'épouse étant plongée dans une étrange catatonie causée par une fièvre mais que la rumeur locale attribue au vaudou et faisant d'elle une zombie.

Le film oscille constamment entre cette dualité rationnelle ou surnaturelle quant au mal de Jessica, les deux interprétations se disputant souvent dans les partis pris visuels et narratif de Tourneur. L'inquiétude naît d'un rien avec quelques moments aussi sobres que glaçants telle cette première apparition spectrale de la malade dans la tour, sa seule robe blanche illuminant les ténèbres lorsqu'elle avance vers l'infirmière terrorisée. Le terme zombie est ici plus associé à son lien avec la magie que la facette plus biologique qu'y amènera bien plus tard George Romero et c'est l'occasion pour Tourneur de livrer d’hypnotiques scènes rituelles. Tout un bon pour susciter le malaise, le bande son faisant de l'environnement naturel un personnage à part entière, le physique hors norme des autochtones (ce très inquiétant colosse aux yeux exorbités) et l'aura de superstition qui semble peser sur tout le film. L'intrigue et ses enjeux terre à terre (triangle amoureux, rivalité fraternelle) cherchera toujours à nous ramener à un certain réalisme tandis que tout dans l'imagerie appelle au surnaturel, le second prenant de plus en plus le pas jusqu'au flamboyant final macabre et romanesque à la fois. La terreur, la vraie, ne s'instaure jamais réellement pour une ambiguïté qui donne une inquiétude latente qui donne tout son pouvoir de fascination à ce Vaudou et à l'art du fantastique selon Tourneur. 4,5/6
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Profondo Rosso
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Profondo Rosso »

L'Homme-léopard (1943)

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Un léopard s'échappe lors d'un numéro de cabaret. Alors que la police le recherche, une jeune femme est retrouvée morte, vraisemblablement attaquée par l'animal. Les recherches se poursuivent, et d'autres attaques surviennent. Contrairement aux enquêteurs, Jerry Manning pense que l'animal n'est pas responsable, mais qu'un déséquilibré profite de l'occasion pour commettre des crimes...

Après l'immense succès de La Féline (1942), Jacques Tourneur et son producteur Val Newton décidaient dès l'année suivante de reproduire la formule fait de mystère et de suggestion dans deux autres productions. L'une d'elles donnera un nouveau classique avec Vaudou ajoutant cadre exotique et magie noire à l'équation et donc ce The Leopard Man plus modeste mais pas inintéressant. Le problème du film est qu'il n'a ni l'originalité et ni double niveau de lecture de La Féline (où le surnaturel se mêlait à une réflexion sous-jacente sur la peur du sexe) et ne propose pas un environnement aussi chargé d'angoisse que Haïti telle que dépeinte dans Vaudou. Ne reste donc que la virtuosité de Tourneur à la mise en scène, ce qui est déjà beaucoup mais en fait le film le plus faible des trois car décalquant sans valeur ajoutée dans une pure volonté de producteur.

Passé ce point de départ où un léopard s'échappe et sème la terreur dans une ville du Nouveau Mexique, on sera autant subjugué et tremblant devant les moments de suspense qu'indifférent face au semblant d'intrigue (adapté d'un roman de Cornell Woolrich que Truffaut adapta deux fois avec La mariée était en noir et La Sirène du Mississippi ou encore Hitchcock pour Fenêtre sur cour) les reliant entre eux. Malgré présence du charismatique Dennis O'Keefe, la rivalité dans le monde du spectacle provoquant le drame ou encore le rapprochement et la romance avec Jean Brooks en résultant ne suffisent pas à réellement captiver. Atmosphère nocturne inquiétante, jeu d'ombre saisissant et ambiguïté de tous les instants (les assauts brutaux n'étant donc pas forcément du au léopard...), Tourneur déploie une maestria réjouissante pour nous glacer les sangs dès que la tension s'amorce. La mort de la première victime est un modèle du genre avec cette bande-son ne laissant poindre que les bruits naturels de ce cadre désertique, faisant surgir l'indicible des ténèbres comme dans un cauchemar avec les yeux du félin que l’on n’est pas certain d'avoir vu et le tout s'achève sur une note macabre avec ce filet de sang se glissant sous une porte. Un moment fabuleux qui ne sera jamais complètement égalé par la suite, les séquences s'arrêtant toujours avant l'explosion finale mais où l'on savourera toujours l'approche de Tourneur et le montage remarquable de Mark Robson. Et le réalisateur demeure un maître pour poser une ambiance lourde avec un rien tel cette rencontre amoureuse dans un cimetière qui prend un tour bien plus inquiétant voir ce final trop court où le tueur se cache dans la procession cagoulée dans une scène d'une belle étrangeté. Pas inoubliable donc mais un film qui se savoure pour ses fulgurances particulièrement bien troussées. 4/6
The Eye Of Doom
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par The Eye Of Doom »

La Griffe du Passé (1947)

Découvert il y a une vingtaine d'années dans la foulée des chocs provoqués par La feline et Vaudou, ce film m'avait profondément ennuyé. Je n'y avais retrouvé aucune des qualités attendues.
Les découvertes de Rendez vous avec la peur, l'enquete est close, Stars on my crown, Nightfall, ... et plus récemment le magnifique Passage du Canyon avait encore accentué l'écart entre ma perception de l'art de Tourneur et le souvenir devenu lointain de ce film réputé majeur. C'est dans ce contexte que je l'ai revu hier.

Meme si le jugement est revu à la hausse, je n'ai pas été vraiment enthousiasmé par ce film. Il présente pour moi les mêmes travers que les Tueurs de Siodmak sorti l'année précédente: trop "classique" et trop construit.
Sur le thème tres visité du brave type rattrapé par son passé, le film s'organise globalement en quatre temps : introduction, long flash back, 2eme act, court épilogue.
Malgré une mise en scène irréprochable, je n'ai pas réussi à m’intéresser à cette intrigue trop écrite et structurée qui finalement empêche le film de respirer. Tout semble pesé, soupesé, réfléchi,, utile.
On retrouve l'art de Tourneur dans quelques plans ou courtes scenes (je pense ici à la première rencontre entre Mitchum et Jane Geer ou peu apres dans l'hors champs dans la maison sous la pluie).
Le meilleur du film réside dans les scènes entre Robert Mitchum et Kirk Douglas tout deux particulièrement excellents : affrontement de deux personnalités qui se reconnaissent, se respectent et s'affrontent. Ils sont la véritable raison de voir ce film.
Leur relation ambiguë est la principale source de trouble et je regrette que le scenario du film n'est pas permis plus d'espace de flottement.

Si j'osais, je dirais que La griffe du passé est à deux doigts de faire partie de ces "chefs d'oeuvre" estampillés comme les Tueurs dejà cité ou dans un autre registre Les ensorcelés de Minelli ou La dame de Shanghai de Welles, où l'on cherche en vain le moindre défaut mais qui aujourd’hui ne suscite qu'un ennui poli... Il se situe un cran au dessus grâce à ses deux personnages masculins / interprètes principaux.
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Jeremy Fox
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jeremy Fox »

Pendragon
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Pendragon »

Merci.
J'avais besoin d'en savoir un peu plus sur ce coffret avant de l'acquérir. :)
Anorya
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Anorya »

Rendez-vous avec la peur (Jacques Tourneur - 1957)

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Rendez-vous avec la peur est un pilier du cinéma qu'il me tardait de voir depuis le temps que j'en entendais parler. Un film qui n'a heureusement pas été oublié par le temps vu qu'il est reconnu --et à juste titre aurais-je envie de dire effectivement-- comme une oeuvre importante et passionnante encore aujourd'hui. L'édition blu-ray/DVD/Livre de Wild side a le mérite de mettre en plus à la fois la version US, et celle voulue par le réalisateur à l'époque et sortie telle quelle en 1957 en Europe alors (seulement sur le blu-ray, 10 mn de plus). Le cadeau de Noël ou d'anniversaire type.


Il y a quand même quelque chose d'embêtant à Rendez-vous avec la peur et qui l'empêche d'être un chef d'oeuvre à mes yeux, seulement un très très bon film. Et ce quelque chose, tout le monde s'accorde à le dire, spectateurs comme cinéphile et classikiens, voire Tourneur même, c'est le démon en lui-même. Initialement le cinéaste voulait le suggérer le plus possible ce qui n'était pas de l'avis du/des producteur(s) du film (cf chronique Classik). Normalement si cela avait été Val Lewton avec qui Tourneur avait pu avoir carte blanche en grande partie pour des films tels que Vaudou ou La féline, il n'y aurait eu aucun problème d'après ce que j'ai pu comprendre sauf qu'entre-temps Lewton n'était plus de ce monde... et Jacques Tourneur tombe sur un certain Hal. E. Chester, jugé comme "capable de brasser beaucoup de vent" (tout le monde le dit --parfois avec des termes méchants--, c'est assez ironique à la lecture du livret comment le personnage du producteur est décrit par tous les propos livrés sur lui) qui accepte de produire le film. Mais en rajoutant le fameux démon. Et pas en des plans très courts non, des plans qui s'attardent et laissent à voir le masque caoutchouc qui était déjà kitsch à l'époque. Cela dit, situé en début et en fin de film, et vu le savoir-faire de Tourneur qui enchaîne à la pelle une bonne poignée de scènes assez magiques pour l'époque, le film arrive à surmonter cette "gaffe" et tient miraculeusement sur ses deux jambes, passionnant de bout en bout jusque dans un face à face final dans un train où l'urgence guette dangereusement. Pas un chef d'oeuvre (raaaah ce putain de démon dévoilé qui gâche bien les scènes) mais néanmoins un très bon film servi par des comédiens de brio.


5/6
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Jeremy Fox
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jeremy Fox »

La chronique de Un jeu risqué (Wichita) sorti il y a quelques semaines chez Warner en zone 2
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Hitchcock »

Un réalisateur qui m'a toujours fasciné par sa formidable capacité à produire au moins un chef d'oeuvre dans des genres aussi radicalement différents que le fantastique, le film noir et le western. Peu de réalisateurs peuvent se vanter d'en avoir fait autant !
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Profondo Rosso »

La Flèche et le Flambeau (1950)

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Lombardie, XIIème siècle. Dardo, un héros à la Robin des Bois, est accompagné de ses loyaux compagnons. Ensemble, ils installent leur quartiers dans les ruines d'une église et préparent une insurrection contre le tyrannique comte Ulrich, qui retient prisonnier le fils de Dardo.

Jacques Tourneur signe un bondissant film d'aventures avec La Flèche et le Flambeau qui démontre s'il était encore besoin l'étendue de son registre tout en mettant définitivement sur orbite la carrière de Burt Lancaster ici bien loin des rôles torturés qui le révélèrent dans Les Tueurs (1946) et Les Démons de la liberté (1947). Ambiance médiévale bariolée à la sauce hollywoodienne, héros sautillant et charmeur, on pense forcément à la vision du film au classique de Michael Curtiz Les Aventures de Robin des Bois (1938). La comparaison est logique vu que le rôle était initialement prévu pour un Errol Flynn ayant pourtant déjà amorcé son déclin et surtout car la Warner a recyclé ici nombre des décors du film de Curtiz.

On est fort heureusement loin du décalque ici à tout point de vue. Si on a la traditionnelle opposition entre dominant/dominé avec l'envahisseur germanique et le peuple de Lombardie, le traitement est assez différent. La révolte reste en sourdine jusqu'au réveil de l'individualiste et insouciant Dardo (Burt Lancaster) uniquement préoccupé du bien-être de son fils et dont l'antagonisme avec l'envahisseur repose avant tout sur l'abandon du foyer de son épouse pour le perfide Comte Ulrich de Hesse (Frank Allenby). L'union de hors-la-loi en forêt ne se fait alors que lorsque le fils de Dardo est enlevé par Ulrich, l'enjeu reposant autant sur la reconstruction familiale que de la reconquête de la Lombardie. En mère de substitution on aura une magnifique Virginia Mayo en marquise hautaine peu à peu séduite par la rudesse de Lancaster, mais le rythme file tellement vite que l'on prend guère le temps de développer cette idée et si le couple dégage un charme certain la relation est tout de même un poil mécanique par rapport en l'enchantement constant qu'amenait le duo Errol Flynn/Olivia de Havilland par exemple.

Côté spectaculaire on est servi avec un Tourneur inspiré et formidablement aidé par un Burt Lancaster ravi de déployer ses aptitudes physique. La star impose une présence unique avec ses allures de gros ours rigolard et séducteur, aussi à l'aise dans la bagarre chaotique (formidable première bagarre au château où il défait les assaillants avec tous les objets lui passant sous la main) que dans la cascade virtuose où les prouesses de trapézistes issue de son expérience du cirque (son acolyte de l'époque jouant l'acolyte muet Piccolo et l'ayant suivi dans de nombreux films) donne nombre de morceaux de bravoures ahurissant pour l'essentiel exécuté par lui-même. L'aspect outrancier et cartoonesque des scènes d'actions, aussi impressionnantes qu'outrancières donne d'ailleurs un côté bd des plus ludiques notamment dans le final chaotique agrémenté de la troupe de forain (déguisement d'ours, coup de poings dévastateur, chute en pagaille). Ne manque qu'Idéfix et la potion magique (puisque même le barde insupportable à la Assurancetourix est bien là) pour se croire dans Astérix et l'on peut supposer que le film a pu être une inspiration de Goscinny et Uderzo. Tourneur loin d'être un illustrateur plat des prouesses de sa star confère une formidable énergie et urgence à l'ensemble (84 minutes à peine !) et montrant preuve de son inventivité habituelle avec notamment un fabuleux duel nocturne à l'épée. C'est sur une ultime cabriole de Lancaster qu'on quitte ce divertissement idéal avec un grand sourire. 5/6
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