George Sherman (1908-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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james
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George Sherman (1908-1991)

Message par james »

Je commencerais cette missive en disant de lui qu'il fut un artisan et ceux depuis le debut des anneés 30 mais plus connus par ces western surtout en europe a partir de 1950.

Georges sherman dirigea meme duke wayne dans la series des trois mousquetaires du far-west dans une suite interminable de serials assez representatif des avant première de projections.
George sherman fut comme je le disais un peu a la manière d'un joe kane ou william withney dont j'ai beaucoup d'admiration un fervent createur de western a deux sous espagnol mais qui avait un interet celui d'evoqué des personnages de l'ouest qui ont reelement excisté.

Faut attendre de lui l'anneé 1948 pour voire sur les ecrans "du sang dans la sierra" western très prometteur qui donneras a des exaltations du genre les anneés a venir.

Comme je le disais les personnages de l'ouest sont très important chez sherman puisque de jim bridger a crazy horse en passant par pancho villa il les a mis en scène et de belle facon puisque la plupart de ces western remportèrent des succès bien merité.

De ses western je retiendrais certainement ses deux meilleurs realisation qui sont:reprisal western rude et violent sur un superbe scènaris ou un heros de sang melé se heurtait a un racisme de l'homme blancs et dont il sortiras ecoeuré un bon casting puisque guy madison et felicia farr.
Le second "le diable dans la peau" western atypique mais combien interréssant ou comment un homme fut confondus avec un autre et l'obstination d'un sheriff a vouloir le tué pour merité la confiance des habitant d'une petite vile de l'ouest audie murphy,stephen mc nally et felicia farr sont les vedette de ce western fortement animeé.

Voici la filmo western de george sherman;

:arrow: Big Jake..1971
:arrow: Smoky..1966
:arrow: Joaquín Murrieta ..1965
:arrow: For the Love of Mike..1960
:arrow: Hell Bent for Leather(le diable dans la peau)1960
:arrow: Last of the Fast Guns(duel dans la sierra)1958
:arrow: Hard Man..1957
:arrow: Reprisal! (la veangence de l'indien)1956
:arrow: Comanche..1956
:arrow: Count Three and Pray..1955
:arrow: Treasure of Pancho Villa(le trésor de pancho villa)1955
:arrow: Chief Crazy Horse(le grand chef)1955
:arrow: Dawn at Socorro(veangence a l'aube)1954
:arrow: Border River(les rebelles)1954
:arrow: War Arrow(a lassault de fort clark)1953
:arrow: Lone Hand..1953
:arrow: Battle at Apache Pass(au mepris des lois)1952
:arrow: Tomahawk..1951
:arrow: Comanche Territory(sur le territoire des commnaches)1950
:arrow: Calamity Jane and Sam Bass(la fille des prairies)1949
:arrow: Red Canyon(le mustang noir)1949
:arrow: Black Bart (bandits de grand chemin)1948
:arrow: river lady(le barrage de burlington)1948
:arrow: Relentless (du sang dans la sierra)1948
:arrow: Last of the Redmen(le dernier des peaux-rouges)1947
:arrow: Renegades..1946
:arrow: West Side Kid..1943
:arrow: X Marks the Spot..1942
:arrow: Sombrero Kid..1942
:arrow: Cyclone Kid..1942
:arrow: Jesse James, Jr...1942
:arrow: Stagecoach Express..1942
:arrow: Arizona Terrors..1942
:arrow: Missouri Outlaw..1941
:arrow: Death Valley Outlaws..1941
:arrow: Apache Kid..1941
:arrow: Kansas Cyclone..1941
:arrow: Desert Bandit ..1941
:arrow: Phantom Cowboy..1941
:arrow: Wyoming Wildcat..1941
:arrow: Lone Star Raiders..1941
:arrow: Texas Terrors..1940
:arrow: Trail Blazers..1940
:arrow: Frontier Vengeance..1940
:arrow: Under Texas Skies..1940
:arrow: Tulsa Kid..1940
:arrow: One Man's Law..1940
:arrow: Rocky Mountain Rangers..1940
:arrow: Covered Wagon Days..1940
:arrow: Two Gun Sheriff..1940
:arrow: Ghost Valley Raiders..1940
:arrow: South of the Border ..1939
:arrow: Cowboys from Texas..1939
:arrow: Rovin' Tumbleweeds..1939
:arrow: Kansas Terrors..1939
:arrow: New Frontier..1939
:arrow: Colorado Sunset..1939
:arrow: Wyoming Outlaw..1939
:arrow: Three Texas Steers..1939
:arrow: Night Riders..1939
:arrow: Mexicali Rose..1939
:arrow: Red River Range..1938
:arrow: Santa Fe Stampede ..1938
:arrow: Rhythm of the Saddle..1938
:arrow: Overland Stage Raiders..1938
:arrow: Pals of the Saddle..1938
:arrow: Heroes of the Hills..1938
:arrow: Riders of the Black Hills..1938
:arrow: Outlaws of Sonora..1938
:arrow: Purple Vigilantes..1938
:arrow: Wild Horse Rodeo..1937
:arrow: Hollywood Cowboy..1937

beaucoup de tv,george sherman etait aussi un producteur et un scènariste avertis dans le western,vala :D
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Je me souviens surtout de Against All Flags, avec un Errol Flynn en petite forme dans cette histoire de pirates qui elle-même n'incitait guère à l'enthousiasme.
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james
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Message par james »

Lord Henry a écrit :Je me souviens surtout de Against All Flags, avec un Errol Flynn en petite forme dans cette histoire de pirates qui elle-même n'incitait guère à l'enthousiasme.
C'etait gentillé quand meme,puis merci a patrick brion de nous l'avoir diffusé dans le cadre d'une dernière seance :D
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Dave Bannion
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Message par Dave Bannion »

J'avais bien aimé Comanche avec D Andrews et une bataille finale avec des figurants comme si il en pleuvait
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Malgré que ce ne soit pas le film du siècle, ben je dois dire que j'adore "Big Jake" ! Excellent western auquel il manque peu de choses pour être un classique... je trouve... :wink:
james
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Message par james »

Julien Léonard a écrit :Malgré que ce ne soit pas le film du siècle, ben je dois dire que j'adore "Big Jake" ! Excellent western auquel il manque peu de choses pour être un classique... je trouve... :wink:
moi aussi :D
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
O'Malley
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Message par O'Malley »

j'ai vu deux films de George Sherman:

- A l'abordage ou je souscrit à l'avis de Lord Henry: pas fameux et un brin ridicule...

- Duel dans la sierra: un sur-western ( :wink: ) de série B dont il manque un petit quelque chose pour emporter totalement l'adhésion... toutefois, belle utlisation du cadre: la sierra mexicaine et du charme de Linda Cristal...

donc, pour le moment, pas très emballé...
bogart
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Message par bogart »

Je vais faire vite : j'ai vu à ce jour un seul film de lui "Big Jake" western sympathique qui surprend par sa violence.
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vic
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Message par vic »

Je pense avoir vu Reprisal (à la dernière séance ?) et j'en garde un bon souvenir.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Le Trésor de Pancho Villa (The Treasure of Pancho Villa - 1955) de George Sherman
RKO


Avec Rory Calhoun, Gilbert Roland, Shelley Winters, Joseph Calleia
Scénario : Niven Busch
Musique : Leith Stevens
Photographie : William E. Snyder (Technicolor 2.00)
Un film produit par Edmund Grainger pour la RKO


Sortie USA : 19 octobre 1955


Alors que George Sherman était encore relativement méprisé et (ou) oublié par l’ensemble de la critique française (qui ne connaissait en fait de sa prolifique filmographie qu’une infime partie), Le Trésor de Pancho Villa était un de ses rares films à ne pas être passé sous l’échafaud. Maintenant que le cinéaste est revenu dans les petits papiers de pas mal de monde, force est de constater qu’il s’agit paradoxalement d’un de ses westerns les moins enthousiasmants même si le postulat de départ pouvait sembler alléchant ; décidément, après Les Rebelles (Border River), le Mexique ne semble pas avoir grandement inspiré le réalisateur, pas plus au niveau des histoires qu'il y faisait se dérouler que d'un point de vue esthétique. Alors que son western précédent, le médiocre Le Grand Chef (Chief Crazy Horse), s’avérait néanmoins plastiquement splendide, il n’en va pas de même pour Le Trésor de Pancho Villa finalement assez terne, le spectateur ayant du mal à s’extasier devant les plans d’un réalisateur s’étant pourtant illustré en début de décennie par sa capacité à magnifier les paysages qu’il avait à sa disposition par sa science du cadrage et de l’espace. Au vu du Trésor de Pancho Villa, et à moins d’un sursaut à venir, je continue de penser que sa période faste se situe bel et bien derrière lui, ses meilleurs westerns ayant été ceux tournés entre 1948 et 1952 pour la compagnie Universal. Depuis, il n’a cessé de me décevoir mais le déclin ne sera peut-être pas irrémédiable.

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1915 en pleine révolution mexicaine. Le mercenaire américain Tom Bryan (Rory Calhoun) et le révolutionnaire Juan Castro (Gilbert Roland) se cachent à l’abri d’un mur constitué de sacs remplis de pièces d’or alors qu’un petit détachement de l’armée régulière du Mexique les entoure. Comment les deux hommes en sont-ils arrivés là et vont-ils pouvoir s’en sortir ? Nous le saurons à la fin du flash-back qui constitue le reste du film. Tom aide Juan à dévaliser une banque, l’argent volé devant contribuer à renforcer l’armée révolutionnaire de Pancho Villa. Devant l’efficacité de l’aventurier américain et de sa mitrailleuse nommée ‘la cucaracha’, on lui demande de participer à nouveau à l’attaque d’un train cette fois-ci. Seul l’argent l’intéressant, il aurait préféré se retirer au soleil maintenant que ses poches sont remplies ; mais quand il apprend que le commandant de cette nouvelle mission ne sera autre que Juan (avec qui il s'est pris d'amitié), il accepte ; et le voilà parti le retrouver. Juan arrive à Santo Tomas où il est désagréablement surpris de constater que le chef du groupe révolutionnaire qui doit participer à l’attaque ferroviaire n’est autre qu’une de ses connaissances, Pablo Morales (Joseph Calleia), en qui il n’a aucune confiance. L’épouse de ce dernier ayant convaincu Juan de sa loyauté, ils se préparent pour l’attaque du train qui, sans l’intervention surprise de Tom et sa mitrailleuse meurtrière, aurait pu mal tourner pour les rebelles. L’imposant magot porté à dos de mulet, le groupe quitte le coin pour se rendre au refuge de Villa, suivi d’assez prêt par un détachement de l’armée mexicaine qui compte bien les empêcher d’arriver à bon port. Se joint au convoi des pro-Villa une institutrice américaine, Ruth Harris (Shelley Winters), dont le père a été assassiné par les Fédéraux et qui épouse avec ferveur la cause révolutionnaire. En route, elle fait tourner la tête de Tom mais est extrêmement déçue quand ce dernier lui apprend que son idéal est l’argent et non la cause à laquelle elle s’est ralliée.

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Au vu de l’histoire telle qu’elle est racontée ci-dessus, il est évident qu’on pouvait s’attendre à un film mouvementé et romanesque, non dénué d’intéressantes réflexions sur l’engagement, la loyauté ou l’appât du gain. Malheureusement le film échoue sur tous les tableaux. Le script de Niven Busch s’avère très mal rythmé, intempestivement bavard et guère captivant. Il faut dire que le scénariste ne m’a jamais vraiment passionné, estimant que ses meilleurs travaux auraient pu facilement sombrer dans le ridicule sans le génie des cinéastes s’en étant emparés ; je pense principalement à Duel au Soleil (Duel in the Sun) de King Vidor ou à The Furies d’Anthony Mann. Ici, l’ironie de certaines séquences s’allie mal avec le solennel pompeux de certaines autres, la construction de l’intrigue s’avérant tout aussi inharmonieuse, succession de courtes séquences d’action et de longues séquences parlées sans que les premières soient efficaces ni que les secondes soient prenantes. Il faut dire que les dialogues se révèlent bien mauvais, entre punchlines qui retombent à plat et messages répétitifs et très basiques sur la loyauté, les valeurs, le sens de l’honneur et les causes à défendre. Le martèlement des même thèmes remis sur le devant de la scène est au moins aussi intensif que la récurrence de mélodie de ‘La Cucaracha’ répétée jusqu’à plus soif au sein de la pénible, envahissante et assommante musique signée de l’inconnu (et pour cause) Leith Stevens. Autant dire qu’on aurait presque envie que l’armée mexicaine rapplique plus vite pour faire cesser les jérémiades de l’institutrice interprétée par Shelley Winters par exemple. Non pas que l’actrice soit mauvaise mais on a vite fait le tour de son personnage et l’on regrette à nouveau que, au vu du nombre de westerns dans lesquels elle est apparu, hormis Louis King au sein de l’excellent Frenchie (Femmes hors-la-loi), les réalisateurs du genre ne l’aient pas plus et mieux mis en avant.

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Ses partenaires ne sont pas non plus à mettre en cause (quoique Joseph Calleia soit particulièrement inexpressif) mais, que ce soit Rory Calhoun (qui porte admirablement bien la chemise noire) ou Gilbert Roland (plutôt originalement et joliment costumé lui aussi), on ne peut pas dire qu’ils possèdent un charisme suffisant pour arriver à porter le film sur leurs épaules ou tout du moins sauver les meubles ; nous sommes quand même très loin de Burt Lancaster et Gary Cooper dans le film le plus célèbre a auparavant être sorti sur les écrans concernant la révolution mexicaine, à savoir Vera Cruz qui, malgré le fait qu’il ne me convainque pas totalement, se situe à cent coudées au dessus du film de George Sherman. Rien que dans l’écriture des personnages qui, dans Le Trésor de Pancho Villa sont quand même très peu développés et même sacrément monolithiques : le mexicain dont on se doute dès la première apparition qu'il sera le traître à la cause (Joseph Calleia), l’idéaliste héroïque dévoué corps et âme à Villa (Gilbert Roland, l’un des trois ‘ensorcelés’ de Vincente Minnelli), l’opportuniste aventurier qui n’est là que pour l’argent (Rory Calhoun, le rival de Robert Mitchum dans Rivière sans Retour) et la maîtresse d’école fidèle à ses idéaux et à la cause révolutionnaire (Shelley Winters que l’on ne présente plus, dans La Nuit du Chasseur la même année) : rien de bien fin ni de bien neuf et de plus, à côté de ça, les autres seconds rôles n’ont aucune vie propre. Un scénario guère palpitant (et c’est d’autant plus dommageable que l’intrigue, sur le papier, avait tout pour plaire), une interprétation assez moyenne et enfin une mise en scène indigne de George Sherman même si loin d’être honteuse ; il arrive encore de temps en temps à nous proposer quelques très beaux cadres.

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Un détail semble démontrer le manque de motivation du cinéaste sur ce tournage ; un détail qui, pour ma part, ne me gêne pas outre mesure mais qui est une preuve flagrante du laisser-aller de la production : l’enseigne fifties de Coca-Cola qui ne passe pas inaperçue, à hauteur de la tête de Rory Calhoun durant une bonne vingtaine de secondes lors de la séquence de l’attaque de la banque. Malgré la mauvaise impression d'ensemble, on se sera quand même amusé de la façon qu’à Rory Calhoun de ne pas se départir de sa mitrailleuse qu’il nomme ‘Cucaracha’ et qu’il dit être son ‘assurance-vie’, on aura apprécié les vingt premières prometteuses minutes, on aura un peu tremblé lors de l’avancée des rebelles sur le rebord d’une falaise d’où un cheval dégringole et lors de l’explosion de la dynamite faisant s’écrouler un pan de montagnes au final. Entre temps, le film aura eu du mal à capter notre attention et on aura trouvé l’ensemble mou, prévisible et sans rythme ; bref, assez laborieux ! Une passe difficile pour George Sherman dont on espère qu’elle finira vite par prend
james
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :
bogart a écrit :Je vais faire vite : j'ai vu à ce jour un seul film de lui "Big Jake" western sympathique .
Pareil

Et dans 15 jours War arrow en zone 1
Et dans 15 jours War arrow en zone 1

tu aimeras le film et les couleurs aussi qui sont très vivante :D
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Le Shérif d’El Solito (The Hard Man - 1957) de George Sherman
COLUMBIA


Avec Guy Madison, Valerie French, Lorne Green, Barry Atwater
Scénario : Leo Katcher
Musique : Mischa Bakaleinikoff
Photographie : Henry Freulich (Technicolor 1.37)
Un film produit par Helen Ainsworth pour la Columbia


Sortie USA : Décembre 1957

Le Texas Ranger Steve Burden (Guy Madison) est depuis quelques jours sur la trace d’un ancien co-équipier accusé de meurtre, Ray Hendry (Myron Healy). Ayant réussi à l’appréhender, Steve est obligé de l’abattre en état de légitime défense ; en effet, clamant son innocence mais persuadé que s’il est jugé à El Solito -la petite ville où il aurait commis son crime- il finirait au bout d’une corde, Ray a préféré tenter sa chance de s’enfuir en dégainant… mais trop lentement. Ramenant le corps d’Hendry au QG des rangers, Steve se fait vertement réprimander par le capitaine qui lui dit que son badge ne représente pas un permis de tuer et qu’il serait bien qu’il ne liquide pas tous les fuyards qu’il est chargé d’arrêter. Vexé -d’autant plus qu’il a rejoint les hommes de loi pour faire oublier que son père était un outlaw-, il démissionne. Sim Hacker (Robert Burton), le shérif d’El Solito, en profite pour lui demander de l’accompagner en ville et éventuellement de le seconder dans sa rude tâche d’autant que sa bourgade est sous la coupe de Rice Martin (Lorne Greene), un propriétaire terrien qui ne recule devant rien pour agrandir son domaine et qui serait à l’origine du piège tendu à Hendry. Refusant dans un premier temps de reprendre un badge d’adjoint, Steve finit par accepter quand il commence à comprendre qu’il a tué son ami alors que ce dernier était véritablement innocent, pris dans les griffes non seulement de Rice mais également de son épouse, la charmante Fern (Valerie French), une femme qui se révèle vite dépravée et vicieuse…

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Après nous avoir offert à la fin des années 1940 des westerns aussi plaisants et colorés que Black Bart (Bandits de grands chemins) et Calamity Jane and Sam Bass (La Fille des prairies), George Sherman entamait en début de décennie suivante une série de westerns pro-Indiens aujourd’hui un peu oubliés mais pourtant tout à fait dignes d’éloges et qu’il n’est pas inutile de rappeler à chaque occasion qui nous en est donné. Ce fut tout d'abord Sur le territoire des Comanches (Comanche Territory) dont le côté bon enfant et l’imagerie naïve étaient totalement assumés, puis surtout le splendide et méconnu Tomahawk ainsi que le très bon Au mépris des lois (Battle at Apache Pass), traités tous les deux au contraire avec le plus grand sérieux et la plus grande gravité. Dès l’année suivante, en 1953, on ne compta plus au contraire les flagrants ratages du réalisateur dans le domaine du western, mais cette malheureuse loi des séries prit fin en 1956 avec La Vengeance de l’Indien (Reprisal!) qui démontrait que Sherman avait encore de très beaux restes ; ce fut l’un des meilleurs films de son inégale carrière voire même l’un de ses westerns les plus réussis, étrangement inédit en France tout comme ce second western avec Guy Madison en tête d’affiche, le très honorable The Hard Man qui, sans rien révolutionner, méritait néanmoins de se voir offrir un petit coup de projecteur et de sortir de l’oubli.

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Très peu apprécié par la critique française (même Patrick Brion dans la présentation du film en bonus du DVD le trouve terne), Guy Madison avait pourtant été à mon avis parfait dans La Poursuite dura 7 jours (The Command) de David Butler et plus encore dans La Charge des Tuniques bleues (The Last Frontier) d'Anthony Mann, ainsi qu’à nouveau excellent dans Reprisal! où il tenait un rôle qui -tout du moins durant la première demi-heure n’était guère gratifiant puisque son personnage nous était présenté comme grandement antipathique ou plutôt guère empathique envers ses prochains, affichant à l'égard de tous une totale indifférence. La richesse d’évolution de son personnage ainsi que le cheminement qui l’aura mené à la recherche de sa véritable identité auront fait partie des plus grandes qualités de ce western de série B d’une incroyable densité malgré sa faible durée d’à peine 70 minutes. Même si inférieur au précédent, on pourrait dire en gros la même chose à propos de The Hard Man, le titre original ayant d’ailleurs pu nous le laisser présager. Steve Burden est un homme de loi sans concessions, n’ayant que peu de problèmes de conscience lorsqu’il s’agit d’abattre un fuyard qui ne se laisse pas appréhender. Le film débute par sa plus belle séquence qui rappelle l’ouverture d’une sécheresse étonnante du sublime Sept hommes à abattre (Seven Men from now) de Budd Boetticher, une scène de fin de traque sous une pluie battante qui voit notre Texas Rangers abattre l’un de ses ex-coéquipiers qui clamait pourtant son innocence. On le voit ensuite se faire humilier en public par son boss n’appréciant guère que son employé se serve de son étoile comme ‘d’un permis de tuer’, estimant que finalement ça ne l’étonne pas plus que ça, la seule chose le différenciant de son bandit de père étant son insigne.

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Sa réputation de ‘Hard Man’ est d’emblée faite et lorsque le shérif d’El Solito lui demande de l’aide pour remettre de l’ordre dans sa petite bourgade, Burden n’est pas dupe, sachant pertinemment que cette requête lui est faite en raison de sa ‘sale’ réputation. Il lui demande d’ailleurs sans ambages si son engagement n’est pas à prendre en tant que Gunman plutôt qu’en probe assistant ; sur quoi le vieux shérif acquiesce, lui avouant sans détours qu’il ne souhaite désormais plus intervenir dans les rivalités qui se déroulent sous ses yeux pour pouvoir partir à la retraite en pleine forme et si possible… en vie. C’est donc en quelque sorte un ‘tueur à gages’ qui accepte de reprendre son étoile d’autant que le shérif vient de lui mettre la puce à l’oreille comme quoi l’ex-ami qu’il vient de tuer aurait été piégé par les hommes qui dominent la ville. Burden a alors plus dans l’idée de venger le crime qu’il a été obligé de commettre à l’encontre d’un innocent que de venir en aide au shérif de la ville. Au vue de toutes ces séquences qui ouvrent le film, on peut dire que le titre original fut très bien choisi et que les enjeux narratifs de ce postulat de départ ainsi que l’évolution de cet homme aux instincts de tueurs à priori sans scrupules sont les éléments les plus intéressants de ce western sinon assez classique dans son histoire de domination d’une petite ville par un Cattle Baron qui n’hésite pas à tuer ses voisins pour accaparer leurs terres et de l’appel à l’aide d’un hommes aux méthodes expéditives pour le contrer et mettre un terme à ses agissements. Il va sans dire que Guy Madison se révèle absolument parfait dans ce personnage qui ne rechigne pas non plus à prendre les baisers que lui offre la vénale Valerie French, l’une des femmes fatales les plus méprisables vues dans un western. N’ayant qu’une idée en tête, faire passer son époux de vie à trépas (et on peut la comprendre lorsque l’on voit comment il la traite), elle va entrainer dans ses plans ignominieux plus d’un homme qu’elle utilise à sa guise pour arriver à ses fins (elle ne s’en cache d’ailleurs pas).

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Tout comme Guy Madison, la comédienne Valerie French qui tenait un rôle un peu similaire dans l’excellent L’homme de nulle pat (Jubal) de Delmer Daves, s’avère irréprochable (un constat assez cocasse, l’année précédente George Sherman aura choisi l’autre actrice principal du film de Daves pour être confrontée à Guy Madison dans Reprisal!, à savoir Felicia Farr). Elle sera la même année au casting d’un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma, à nouveau un western urbain encore bien trop peu reconnu, l’étonnant et magnifique Decision at Sundown de Budd Boetticher. L’auteur du scénario (qui est aussi celui de Traquenard – Party Girl de Nicholas Ray) a eu la bonne idée de ne faire intervenir ce puissant personnage féminin qu’au bout d’un tiers de film alors que tout le monde en avait déjà abondamment parlé, entretenant le mystère et la forte envie de la découvrir enfin en chair et en os. Lorsque ce sera le cas, une nouvelle thématique se mettra en place, rarement abordée dans le genre, la manipulation par l’attirance sexuelle, entrainant ce western –pour le meilleur- vers des horizons assez troubles. A côté de cet impeccable duo de cinéma, on trouve outre quelques efficaces seconds rôles, Lorne Greene -le gentil Ben Cartwright, patriarche de la future série Bonanza- dans la peau du rancher cupide et sans scrupules ; même s’il a un peu trop tendance à crisper la mâchoire, il s’avère un Bad Guy assez convaincant dans l’ignominie. Lorsqu’en fin de parcours il prévient notre héros qu’il a embauché un tueur à gages dont personne ne connait l’identité pour définitivement l’éliminer, le film de Sherman bifurque sur de dernières rails évoquant la paranoïa qui s’empare de l’homme de loi devenu gênant croyant voir derrière chaque inconnu le détenteur du ‘contrat’ qui pèse sur sa tête.

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Un scénario aux nombreuses pistes très intéressantes -mais à peine ébauchées faute de temps pour les développer- qui tient très bien la route et qui bénéficie de dialogues acérés, de solides performances d’acteurs et d’une mise en scène efficace comprenant de beaux mouvements de caméra. Un western urbain parfois proche du film noir, certes peu surprenant mais néanmoins de très bonne facture à l’image de son entrée en matière sans préambules et de son final sec et violent. 75 minutes qui nous tiennent en haleine tout du long.


**************************************

Le film existe en zone 2 chez Sidonis avec VF et VOST. Copie très correcte.

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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :J'attends avec impatience que le technicolor m'en mette encore plein les mirettes
tu seras pas decu :D :D
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Re: George Sherman (1908-1991)

Message par Jeremy Fox »

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Sur le Territoire des Comanches (Comanche Territory, 1950) de George Sherman
UNIVERSAL



Avec Maureen O’Hara, MacDonald Carey, Will Geer, Charles Drake, Pedro de Cordoba, Ian Mac Donald, Rick Vallin, Parley Baer, James Best…
Scénario : Oscar Brodney et Lewis Meltzer d’après une histoire de ce dernier
Musique : Frank Skinner
Photographie : Maury Gertsman (Technicolor)
Montage : Frank Gross
Une production Leonard Goldstein (Universal)
Couleur - 72 mn - 1950


Sortie USA : 01 mai 1950

Même si la nation indienne avait été déjà à maintes reprises décrite sans paternalisme et avec la plus grande des dignités (dans les films de John Ford entre autres, les deux premiers de la trilogie dite ‘de cavalerie’), avant même La Flèche Brisée (Broken Arrow) de Delmer Daves et La Porte du Diable (Deevil’s Doorway) d’Anthony Mann, Comanche Territory de George Sherman pourrait bien avoir été le premier western ‘pro-indien’ à sortir sur les écrans américains, quelques mois avant ses prestigieux successeurs. Comme nous le disions, beaucoup d’autres auparavant avaient été respectueux de ces natifs américains mais aucun film n’avait encore pris comme thème principal cette prise de position bien tranchée en faveur des Indiens et contre les hommes blancs venant sans vergogne s'emparer de leurs terres. S’il ne s’agit pas d’un grand film, il aura au moins eu le mérite de prétendre à cette primauté d’autant qu’il s’avère très plaisant par la même occasion.

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Jim Bowie (MacCarey Donald) est envoyé par le Président des Etats-Unis en territoire Comanche afin de s’assurer que le récent traité de paix passé avec le chef indien Quisima (Pedro de Cordoba) est bien respecté. Seulement, on a découvert des gisements d’argent sur cette terre et les colons installés à proximité aimeraient bien mettre la main dessus. Les plus envieux, qui semblent menés par Katie Howard (Maureen O’Hara), la fougueuse patronne du saloon, et son frère Stacey Howard (Charles Drake), décident même d’attaquer les Comanches afin de s’emparer du minerai. Jim Bowie, avec l’aide d’un ex-membre du congrès, Dan Seeger (Will Geer), venu dans les parages avec un traité remis au goût du jour, décide de se ranger du côté des Comanches tout en essayant d’éviter la reprise des guerres indiennes...

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George Sherman avait déjà à son actif plus d’une quarantaine de westerns de série avant de réaliser celui-ci tourné juste après La Fille des Prairies (Calamity Jane and Sam Bass) datant de l’année précédente et qui sera inclut sous peu dans la première partie de ce parcours. Ce fut un des réalisateurs les plus prolifiques du genre mais niveau qualitatif, on ne peut pas dire qu’il ait laissé grand-chose à la postérité. Il est né à New York en 1908. A 24 ans, il est déjà l’un des assistants de Mack Sennett pour des films avec W.C. Fields. Il devient ensuite l’un des réalisateurs les plus féconds de la Republic entre 1937 et 1944, puis de la Columbia entre 1944 et 1947. La suite de sa carrière le voit naviguer entre les compagnies Universal, 20th Century Fox et United Artists ; il y tourne toutes sortes de films d’aventure à petits budgets mais son genre de prédilection restera toujours le western (quelques 70 à son actif), y compris à la télévision dans les années 1960 au cours desquelles il mettra en boite plus de 250 épisodes de diverses séries dont Daniel Boone.

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« Mack Sennett, avec lequel il travailla, ne semble guère l’avoir influencé et il est difficile de dire du bien de la plupart de ses films tant il semble les tourner à la va-vite, en pensant à autre chose. Il bâcle aussi facilement une histoire de courses de voitures qu’un drame guerrier. Pour lui, tous les genres se valent, du moment qu’on peut les traiter par-dessus la jambe... Sherman est passé du western traditionnel au film antiraciste avec le même manque de talent. » Nous ne serons pas aussi méchants que Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans leur "50 ans de cinéma américain" car George Sherman s’avère parfois un honnête artisan même s'il s'est révélé bien plus souvent médiocre derrière la caméra, sans aucun style et parfois incapable de la moindre idée de mise en scène ; beaucoup de ses films valent ce que valent ses scénarios et (ou) ses acteurs. Il faut néanmoins mettre à son actif un effort pour tourner dans des décors naturels splendides qu’il utilise d’ailleurs avec beaucoup de talent, un antiracisme estimable, une immense sympathie pour la nation indienne et une prédilection pour les héros historiques et légendaires tels Jim Bowie, Crazy Horse, Jim Bridger ou Joaquin Murieta dont il narrera les exploits dans des aventures plus ou moins fictives.

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En 1950, dans Sur le territoire des Comanches, il prend justement pour protagoniste principal l’un des futurs héros de Fort Alamo, le fameux Jim Bowie et son célèbre couteau dont on apprend en détail la fabrication lors d’une des premières séquences assez cocasse du film. Un personnage qui aura par la suite les traits d’Alan Ladd dans La Maîtresse de fer (The Iron Mistress) de Gordon Douglas et de Richard Widmark dans Alamo, le chef-d’œuvre de John Wayne relatant la fameuse bataille. Donc, quelques semaines avant Delmer Daves et Anthony Mann, George Sherman propose lui aussi sur les écrans américains l’un des premiers westerns pro-Indiens. Ne pouvant rivaliser avec ces deux autres prestigieux westerns (quoique, je réserve cet avis pour quand j'aurais revu le Mann), Comanche Territory n’en est pas moins un film plaisant à défaut d’être inoubliable, grâce à un bon scénario cependant sans surprises signé Oscar Brodney (déjà auteur du plaisant Texas de George Marshall), à de splendides décors naturels de l’Arizona superbement mis en valeur, à des dialogues assez pétillants, parfois assez proche de la comédie, et à un casting relativement plus convaincant que ce à quoi nous aurions pu nous attendre à sa lecture.

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En effet, hormis Charles Drake qui nous offre un bien terne "bad guy", après sa très belle performance dans La Chevauchée de l’Honneur (Streets of Laredo) de Leslie Fenton, le méconnu MacCarey Donald dans la peau de Jim Bowie, même s’il ne possède pas vraiment le physique de l’emploi du héros charismatique, s’en sort relativement bien ; ses joutes verbales avec une Maureen O’Hara très énergique dans le rôle d’une femme de tête au fort tempérament ne manquent pas de piquant. A leurs côtés, Will Geer (futur compagnon âgé de Robert Redford dans Jeremiah Johnson) est également excellent dans le rôle picaresque du vieux politicien. Pittoresque sans jamais sombrer dans l’exagération, grâce à la gestion sobre de l’acteur pour son personnage humoristique, le film ne tombe quasiment jamais dans la grosse farce, excepté lors de cette bagarre de saloon non seulement dispensable mais également ratée comme quasiment toutes les scènes d’action à mains nues dans les films de George Sherman. Trop peu nerveux, s’entourant de mauvais monteurs et de cascadeurs peu doués, ne possédant aucun sens du rythme, il n’est pas l’homme de la situation et ses séquences mouvementées se révèlent trop souvent involontairement drôles et arrivenr à gâcher l’ambiance sérieuse que les scénaristes avaient réussi à instaurer.

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Les séquences de combats à poings nus sont ainsi souvent râtées s alors que le cinéaste s’en sort au contraire plutôt honnêtement lorsqu’il s’agit de filmer des chevauchées, le montage calamiteux laissant ici souvent la place à des travellings cinégéniques et à des transparences très bien utilisées et qui se font très discrètes (il s'agit là d'un des aspects très positifs que l'on retrouve dans la majorité des productions Universal). Au final, peu de suspense ni de réelles surprises dans cette intrigue assez banale et bavarde et qui se traîne un peu trop vers son milieu, mais pas vraiment d’ennui non plus malgré l’absence de nervosité de la mise en scène. On admire la beauté des paysages et des costumes indiens (ils n’ont encore jamais été aussi beaux et aussi richement décrits) rehaussés par le chatoiement du Technicolor, on déguste de bons dialogues dits par d’honnêtes comédiens, on assiste à une efficace bataille finale après que, autre point positif non négligeable, Maureen O’Hara nous ait poussé la chansonnette d’une manière fort agréable. Et puis, sans machisme aucun, la séquence au cours de laquelle elle se fait botter le train avec ardeur par MacDonald Carey est assez réjouissante. Mélange de film d’aventure, de western et de comédie, un film vraiment agréable. On laisse George Sherman pour le moment mais nous aurons maintes occasion de le retrouver sur notre chemin. En tout cas voici le style de western idéal pour faire découvrir le genre aux plus jeunes enfants.

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Le Barrage de Burlington (River Lady,1948) de George Sherman
UNIVERSAL


Avec Yvonne de Carlo, Dan Duryea, Rod Cameron, Helena Carter, Lloyd Gough, Florence Bates, John McIntire, Jack Lambert
Scénario : D.D. Beauchamp & William Bowers
Musique : Paul Sawtell
Photographie : Irving Glassberg (Technicolor 1.37)
Un film produit par Leonard Goldstein pour la Universal


Sortie USA : 20 mai 1948

1948-1952 furent les cinq années fastes en terme de réussite dans la carrière westernienne du prolifique réalisateur George Sherman qui, à cette occasion, aurait largement mérité plus d’enthousiasme à son égard dans les diverses histoires du cinéma voire même dans les différentes anthologies du genre. Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être aussi que, fait rarissime dans les annales hollywoodiennes, n’ayant jamais donné la moindre interview, il est toujours resté méconnu et obscur pour la plupart des journalistes et historiens du cinéma. Mais, grâce au DVD, cette reconnaissance tardive est enfin en train d’avoir lieu et ce n’est que justice ! Cette période bénie fut entamée avec Bandits de grands chemins (Black Bart) avec déjà le trio Dan Duryea, John McIntire et Yvonne De Carlo, tous très convaincants. River Lady, dans un ton assez approchant (jovial et sérieux à la fois), sera donc le suivant à peine trois mois après. Puis viendront d’autres excellents westerns, tous tournés pour la Universal, tels La Fille des prairies (Calamity Jane and Sam Bass), le superbe Tomahawk (probablement son chef-d’œuvre), le naïf mais sympathique Sur le Territoire des Comanches (Comanche Territory) ou encore le très intéressant Au mépris des lois (The Battle at Apache Pass). C’est ensuite, dès 1954, que ça se gâtera malgré encore quelques réussites éparses !

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Milieu du 18ème siècle. Dan Corrigan (Rod Cameron) est bucheron dans le Mississippi. L’hiver terminé, lui et ses hommes sont impatients de descendre la rivière sur les troncs des arbres qu’ils ont abattus afin d’aller vendre ces derniers. Ils vont enfin pouvoir prendre quelques mois de ‘vacances’ en ville, dépenser leur salaire bien mérité dans les maisons de jeux et auprès des filles. D’ailleurs, lorsque ces ‘hommes des bois’ arrivent en ville, les mères de famille cachent leur progéniture féminine qui risquerait sans ça d’être bien vite déshonorée. En revanche, certains autres comme les tenanciers de saloon et les commerçants, s’en frottent les mains. C’est ainsi que le ‘River Lady’, un bateau à aube qui fait office de salle de jeux, vient accoster à ce moment là. L’ambitieuse propriétaire, la pulpeuse Sequin (Yvonne De Carlo), n’est autre que la maîtresse de Dan. Elle est ravie de le revoir tout en souhaitant qu’il obtienne une situation plus honorable que celle de simple bucheron. Pour le faire se transformer en un gentleman à son goût et pouvoir ainsi l’épouser, par un roublard stratagème, elle va en douce lui trouver un poste haut placé auprès du petit industriel H.L. Morrison (John McIntire) dont la fille Stéphanie (Helena Carter) n’est pas insensible aux charmes du vigoureux étranger. Le bucheron se trouve ainsi pris entre deux feux ‘féminins’... Beauvais (Dan Duryea), représentant d’un syndicat de bucherons, tente de racheter toutes les scieries florissantes afin de créer un monopole au détriment des petites entreprises privées. Partenaire de Sequin, il va néanmoins tenter de faire couler l’entreprise de Morrison qui refuse de lui vendre son affaire d’autant que depuis l’arrivée de Dan, elle rapporte plus que jamais. Dan et Sequin sont sur le point de se marier mais, apprenant cette nouvelle, Stéphanie vient apprendre à Dan comment sa promise a manigancé pour lui trouver ce nouvel emploi. Fou de colère d’avoir été manipulé à son insu, Dan épouse finalement Stéphanie mais n’est pas au bout de ses peines puisque Beauvais va tenter de lui mettre des bâtons dans les roues en débauchant ses hommes…

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Les bucherons remplacent les cow-boys, leurs montures sont des troncs d’arbres qu’ils transportent par voie d’eau debout dessus, le convoyage du bois ayant du coup pris la place de celui du bétail ; exit les saloons à terre (quoique, la pittoresque Florence Bates en tient un et n’est pas la dernière à pousser à la consommation ses clients qui tombent comme des mouches, assommés par l’alcool) au profit des bateaux-maisons de jeux. Mais sinon, les intérieurs douillets et cossus, les bagarres hargneuses à poings nus, les jeux de cartes qui se finissent en eau de boudin, les chanteuses de cabaret gouleyantes, les beuveries et les coups de feu… tous ces éléments sont de la partie. Nous sommes donc bel et bien dans un western ; un peu trop à l’Est peut-être mais avec tous les ingrédients du genre auxquels on ajoute un aspect documentaire non négligeable et loin d'être inintéressant sur la vie des bucherons avec superbe images de ces hommes au travail. C’est néanmoins la double romance qui bénéficie de la plus grande importance au sein de ce scénario bien écrit par D.D. Beauchamp et William Bowers, les talentueux auteurs de la majorité des westerns de Sherman à cette époque. On se met aisément à la place de Rod Cameron qui ne sait plus où donner de la tête et qui se retrouve devant un dilemme cornélien, à savoir se décider du choix vers qui reporter son amour entre Yvonne De Carlo et Helena Carter ; on comprend aisément que ce soit très difficile pour lui d’en favoriser l’une plus que l’autre ! En attendant qu’il prenne sa décision, les amateurs d’action seront nécessairement lésés et donc probablement déçus d’autant que la grande scène de bataille tant attendue, celle qui doit opposer les hommes de Rod Cameron à ceux de Dan Duryea au cours d’un face à face homérique, n’est pas à la hauteur de nos espérances.

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En effet, si George Sherman nous aura habitué à parfaitement gérer ses séquences mouvementées, le climax de River Lady semble au contraire bâclé, la mort d’un des protagonistes principaux étant tout aussi vite expédiée que l’ample bataille convoitée. Point de rythme, des cascadeurs fatigués et un manque de vigueur flagrant rendent cette scène très décevante. Et puis, que ce soient le réalisateur ou le studio, ils ne nous avaient guère habitués à utiliser durant pas mal de séquences en extérieurs autant de transparences aussi ratées ! Le budget aurait-il été restreint ? Quoiqu’il en soit, la réussite est quand même au rendez-vous et le convaincant duo Yvonne de Carlo / Rod Cameron peut cette fois faire montre de son talent dans un honnête divertissement, ce qui n’était pas le cas de leurs précédentes rencontres au sein du laborieux Salomé (Salome, where she Danced) et du minable La Taverne du cheval rouge (Frontier Gal) tous deux réalisés par le médiocre Charles Lamont. Cette fois-ci le scénario est bien écrit, les dialogues savoureux, l’interprétation d’ensemble de qualité et la mise en scène plutôt bien enlevée. Plus bavard que remuant mais vraiment plaisant à suivre puisque les personnages sont bien croqués et psychologiquement assez fouillés dans l’ensemble.

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Le bucheron joué par Rod Cameron (c’était d’ailleurs son métier précédent avant qu’il ne devienne comédien) n’est pas un héros comme ceux que l’on a l’habitude de rencontrer (il en sera de même dans le très bon Fort Osage de Lesley Selander) : il s’agit d’un homme modeste et pas ambitieux pour un rond, fidèle en amitié (celle qui le lie au personnage interprété par Lloyd Gough est assez bien vue), foncièrement honnête mais pas benêt pour autant ; simplement un peu naïf quant à sa fiancé, lui faisant aveuglément confiance, ce dont se moquera Beauvais, son rival, interprété avec talent par Dan Duryea toujours impeccable dans la peau de charmantes et viles canailles :
Sequin (Yvonne de Carlo): “He trusts me”.
Beauvais (Dan Duryea) : “He must have learned about women in kindergarten”.

Un homme simple et bon (capable également de sombrer dans la déprime, ce qui le rend encore plus humain) qui refuse cependant qu’on dirige sa vie, préférant gagner moins d’argent et être son propre patron ; ce qui n’est pas du goût de sa fiancée, femme d’affaire calculatrice qui refuse d’épouser un homme dont la situation n’est pas assez élevée, elle qui, fatiguée de s’être vu marchée sur les pieds toute sa vie, rêve désormais de luxe et de respectabilité avec pour but par la même occasion de se venger d’avoir été rabaissée par les honnêtes femmes : "Je veux assez d’argent pour traiter les femmes convenables comme elles m’ont traité, comme la boue sur leurs pieds !". Yvonne De Carlo, habituée de ce genre de rôle, s’avère irrésistible d’autant que sublimement mise en valeur par le maquillage, la coiffure et les costumes ; les relations qu’elle a aussi bien avec Rod Cameron qu’avec Dan Duryea se révèlent assez savoureuses. La morale sera néanmoins sauve puisque son entêtement à faire modeler son futur époux à son gré se révèlera fatale pour son histoire d’amour ; et ce n’est pas faute d’avoir été prévenue : "she must accept him for what he is, not what she wants him to be." Un magnifique dernier plan que celui qui voit Yvonne de Carlo céder sa place à sa rivale.

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Mais le personnage interprété par Helena Carter est bien plus original ; on se croirait revenu au début des années 30 durant la période dite ‘pré-code’. Stéphanie est une fille dont la mère fut trop stricte quant à son éducation, l’ayant trop protégée en l’empêchant de sortir jusqu’à un âge avancé. Du coup, pour se démarquer de ses parents qui voient en elle toujours une petite fille, elle se jette sur les premiers hommes qu’elle croise, mutine, insolente et libertine au point de lancer à Dan, dans les bras de qui elle souhaiterait se blottir, qu’elle apprécierait beaucoup de recevoir des fessées de sa part :
Dan Corrigan (Rod Cameron) : “Stevie, behave yourself or I'm going to give you the worst spanking of your life.”
Stephanie (Helena Carter) : “I might even like that.”
Une fille n’ayant pas froid aux yeux mais cachant derrière ce dévergondage voulu une belle sensibilité. Helena Carter aura ainsi eu l’occasion de débiter les dialogues les plus ‘osés’ du film ,ce qui est d’autant plus savoureux qu’ils contrastent avec le doux visage d’ange de l’actrice. A côté de ça, elle tout aussi attachante quand elle se met dans la peau de l'épouse aimante.

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En même temps que River Lady brosse avec saveur le portrait de quatre attachants personnages, il aborde également la lutte entre petites entreprises privées et syndicats voulant le monopole d’une activité précise. George Sherman nous délivre au passage une virulente bagarre à poings nus entre ses deux acteurs principaux, nous octroie quelques superbes travellings et autres mouvements de caméra (notamment dans sa première demi-heure) mais les amateurs de drame romantique sans conséquences devraient être plus à la fête que les westerners purs et durs. Mais comme des bucherons au sein d’un western, nous n’en rencontrerons plus avant La Vallée des géants (The Big Trees) de Felix Feist avec Kirk Douglas, certains ont du trouver ce western plutôt exotique et dépaysant. River Lady, un cru mineur de Sherman mais un divertissement fort sympathique avec pour bonus une chanson assez dynamique chantée par Yvonne De Carlo en personne
Julien Léonard
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Re: George Sherman (1908-1991)

Message par Julien Léonard »

Merci Jeremy de nous faire redécouvrir des films un peu oubliés au travers de ces petite chroniques fort sympathiques et enlevées. C'est agréable à lire et ça donne vraiment envie !! :D

Comment as-tu vu le film ? Est-ce un DVD ou une diffusion TV ?

PS : Je sais où tu as dû trouver cette très belle affiche... :fiou:
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