Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Port of flower (Keisuke Kinoshita - 1943)
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En 1941, deux escrocs arrivent dans un petit village portuaire et se font passer pour les fils d'un homme décédé qui rêvait de construire un bateau. Ils font croire aux habitants qu'ils viennent réaliser le projet de leur père en espérant s'éclipser avec l'argent de la souscription des voisins et amis du défunt.

Première réalisation de Kinoshita après avoir été des années l'assistant de Hiroshi Shimizu.
Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et le gouvernement lui impose d'inclure une bonne dose de propagande patriotique pour une histoire qui n'en n'avait pas nécessairement besoin. Cela dit son scénario est déjà loin d'être parfait avec son duo de filous dont on a un peu du mal à comprendre l'intérêt dans le récit puisque les villageois peuvent très bien s'organiser tout seul pour mener à bien la constriction du navire (réunir l'argent, effectuer les travaux). :idea:
Une fois accepté ce MacGuffin, on se retrouve devant une petite comédie gentiment anecdotique qui suit une petite dizaine de personnage assez attachant malgré tout. On devine aisément que les malandrins vont avoir des scrupules à abuser de la crédulité de leurs hôtes, d'autant qu'ils croisent quelques personnages féminins attendrissantes.
Et donc au bout d'un moment, on apprend que le Japon vient de déclarer la guerre aux USA et qu'il faut construire ce bateau pour agrandir la flotte impériale (bon, c'est un navire de pêche en bois mais c'est pas grave). Et ceux qui veulent pas participer sont des traîtres égoïstes.

Pas grand chose à dire sur la réalisation, on sent en effet une certaine influence du style un peu naturaliste et chaleureux de certains Shimizu mais sans génie. Du travail bien fait tout de même mais l'histoire n'est pas passionnante et ne décolle de toute façon jamais à cause de situations sans véritables enjeux. Reste quelques sourires de temps en temps.

Ca me fait penser que je connais au final assez mal Kinoshita mais on dirait que sa filmographie est assez insaisissable de toute façon. Et ça me fait penser que le cinéaste est très peu présent de manière générale à la MCJP (je n'y ai vu aucun "inédit" en 10 ans je crois).


Beaucoup plus intéressant
A Colt is my passport (Takashi Nomura - 1967)
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Il s'agit d'un excellent film noir très flegmatique et en grande partie mutique où l'on retrouve avec grand plaisir Joe Shishido qui renoue avec un rôle de tueur solitaire et minutieux proche de celui de la Marque du tueur (sorti justement la même année). Je ne connaissais pas Takashi Nomura mais il livre un excellent boulot avec une réalisation précise, limpide et parfaitement clinique et millimétrée à l'image de son héros. Le noir et blanc en scope est tout aussi classe avec ce sens du cadre virtuose typique du cinéma japonais de cette période, agrémenté d'une photo très contrastée.
Le final est grandiose avec Shishido qui s'apprête seul à faire face à des ennemis en surnombres. Une longue séquence anthologique, divinement découpée jouant à merveille de l'immense espace vide et d'une blancheur aveuglante. On pense alors fortement à Sergio Leone mais avec une dimension quasi surréaliste par son contexte que certains considèrent comme existentialiste.
Ces dernières minutes méritent largement à elle seule un visionnage et excuse quelques baisses de rythme. Mais le film est tout de même régulièrement réjouissant et inspirée. Chaudement recommandé ! :D

Ces deux films sont disponibles dans deux différents coffrets Eclipse/Criterion. Le premier est justement intitulé Kinoshita and World War II (et qui regroupe ses 5 premiers films) et le second se trouve dans Nikkatsu Noir (à côté de films de Seijun Suzuki, Toshio Masuda ou Koreyashi Kurahara). Dommage que l'éditeur ai abandonné ces coffrets passionnants. :cry:
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Message par Spike »

bruce randylan a écrit :Ca me fait penser que je connais au final assez mal Kinoshita mais on dirait que sa filmographie est assez insaisissable de toute façon. Et ça me fait penser que le cinéaste est très peu présent de manière générale à la MCJP (je n'y ai vu aucun "inédit" en 10 ans je crois).

(...)

Ces deux films sont disponibles dans deux différents coffrets Eclipse/Criterion. Le premier est justement intitulé Kinoshita and World War II (et qui regroupe ses 5 premiers films) et le second se trouve dans Nikkatsu Noir (à côté de films de Seijun Suzuki, Toshio Masuda ou Koreyashi Kurahara). Dommage que l'éditeur ai abandonné ces coffrets passionnants. :cry:
Criterion a licencié les droits d'exploitation de bon nombre de films japonais, mais ne propose malheureusement la plupart que via une plate-forme de visionnage en ligne (Hulu pour l'instant et Filmstruck à partir de l'automne 2016).

Ainsi, 28 films de Keisuke Kinoshita (!) sont (étaient ?) disponibles sur Hulu...
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Je me doutais d'un truc du genre car j'avais vu passer des bootlegs de films japonais (dont le très intéressant Night Drums de Tadashi Imai :( ) estampillé Criterion on Hulu.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Un peu de documentaires pour changer grâce à un hommage organisé autour de la revue photographique Provoke (1968-1969) qui fit beaucoup pour la reconnaissance d'artistes japonais. En plus d'une exposition et divers rencontres, trois programmes de court-métrages des années 60 sont diffusés au Cinéma des Cinéastes.

http://www.le-bal.fr/2016/04/provoke

J'ai raté la première projection mais la seconde m'a intrigué d'autant qu'on y trouve la présence de deux noms assez connus : Toshio Matsumoto (Funeral Parade of Roses ou Shura) et Shinsuke Ogawa, un documentariste très réputé.

Le chant des pierres (Toshio Matsumoto - 1963) fait partie du début de carrière du cinéaste avant qu'il ne passe aux long-métrages et quand il essayait de croiser avant-gardes et documentaires.
Composé entièrement de photos filmées au banc titre, on pense forcément à Chris Marker et sa jetée sorti un an plus tôt mais aussi aux ultérieurs Cinétract (1968). Matsumoto dresse un un portrait d'ouvriers travaillant la pierre dans des carrières pour livrer une oeuvre assez engagée où ces employés taillent la roche pour mieux sculpter leurs propre pierre tombale. Le cinéaste joue beaucoup sur les rotations successives de l'image pour rapidement déstabiliser nos repères et créer un environnement inquiétant et malade. Il y a assez peu de dialogues (un commentaire ponctuel presque superflu) mais le travail sur le montage et le mixage devient assez rapidement hypnotique.

Sanrizuka, la guerre de trois jours (Shinsuke Ogawa - 1970) fait partie d'une série de 7 documentaires (étalés sur 10 ans) consacrés à la luttes de paysans exproprié, contraints de laisser leurs terrains au projet de construction de l'aéroport de Narita ; un conflit qui reste un combat emblématique du Japon de leur "mai 68" (petits exploitant contre capitalistes, projet en relation avec les bases militaires américaines, violences des forces de l'ordre...).
Ogawa reste au plus prêts des paysans qui tentent de faire face aux fonctionnaires du gouvernement et CRS tout en refusant la mobilisation étudiante car ils veulent que cela reste "leur" combats. Collés aux visages et bercés par les mouvements de foules, ce documentaire parvient à recréer la tension chaotique des confrontations parfois tumultueuses, tout en captant le charisme de certains intervenants. Par contre, il faut reconnaître qu'étalé sur 50 minutes, le film perd de sa force à cause d'un manque de point de vue dans sa construction qui capte surtout le direct. On regrette de ne pas avoir plus de moments aussi "réussis" qu'une des dernière séquence où un vient homme en gros plans et muni d'un megaphone questionne la moralité de hommes en face de lui (qu'on ne verra jamais) qui ont torturé et violé une manifestante avec leur matraque.

Un autre des documentaires de Ogawa dédié à Narita serait projeté dans l'exposition de photos qui prend place au Bal (vers Place de Clichy).
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Message par Kevin95 »

HISTOIRE DE FANTÔMES JAPONAIS - Nobuo Nakagawa (1959) découverte

C'est l'histoire d'un film fantastique japonais, l'histoire d'un métrage esthétiquement sublime, au scope impressionnant, à la beauté presque guindée. L'histoire d'un salopard, personnage shakespearien qui décime tout son entourage pour arriver à ses fin et qui va se faire hanter par (feu) sa femme. L'histoire d'un fantastique qui tarde à entrer en scène pour mieux surprendre un spectateur qui croit voir un drame en costume. L'histoire d'un basculement, d'un cadre théâtral, fixe, rigide qui vire à l’expressionnisme, vers un baroque à la Mario Bava. L'histoire d’un fantôme japonais au look reconnaissable qui va non seulement hanter son mari mais aussi tout le cinéma fantastique japonais, même le plus contemporain (coucou The Ring). L'histoire de plans fascinants, surtout lorsque l'esprit du personnage principal (et par là même celui du film) part en sucette. L'histoire d'une petite perle. Petit de durée (une heure et quart) mais précieux car marquant.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Message par bruce randylan »

Kevin95 a écrit :HISTOIRE DE FANTÔMES JAPONAIS - Nobuo Nakagawa (1959) découverte

L'histoire d'un fantastique qui tarde à entrer en scène pour mieux surprendre un spectateur qui croit voir un drame en costume.
Oui et non :P
Cette histoire (Yotsuya Kwaidan) est l'une des histoires les plus populaires du folklore japonaise et on ne compte pas les adaptations en tout genre (et autres variations). Il doit exister des dizaines de versions cinématographiques. J'ai pu voir celle de Keisuke Kinoshita (1949), de Kenji Misumi (1959), Nakagawa (1959) Tai Kato (1961), de Takashi Miike (2014) sans oublier un cross over avec les 47 ronins par Kinji Fukasaku (1994) et un épisode d'une série télé de 1979 (aussi réalisé par Nakagawa). Et il existe au moins des versions par Daisuke Ito (que je rêve de découvrir), Masaki Mōri ou Shiro Toyoda.
Ce qui est fascinant c'est que chaque réalisateur parvient à s'approprier l'histoire pour en faire quelques chose de subtilement différents. Misumi traite de la condition sociale et des complots politiques, Kinoshita de la culpabilité, Tai Kato de l'ambition... Selon la version, Iémon est un monstre cynique et égoïste ou une victime manipulée par sa hiérarchie. C'est assez passionnant à comparer. :)

Je parle ici de la version Kinoshita avec renvois vers les autres adaptations

Je crois que ma préférée reste celle de Nakagawa. C'est la plus resserrée, la plus inventive et virtuose (il y a quelques plans-séquences remarquables).
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Message par Kevin95 »

Tu fais bien de rappeler l'historique du personnage. Je parlais plus de mon expérience de puceau en matière de fantastique japonais. La première partie est si tragique, si théâtrale (au sens le plus noble) que j'en ai oublié le titre du film donc le genre. Du coup, la dernière partie (totalement baroque) est une vraie et agréable surprise. :wink:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Si tu ne connais pas le cinéma fantastique japonais, je ne peux que t'encourager à découvrir Kwaidan de Masaki Kobayashi, films à sketch sidérant de beauté plastique. :wink:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Kevin95 »

Le DVD prend la poussière chez moi, je le remonte dans la pile.
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Message par Colqhoun »

bruce randylan a écrit :Si tu ne connais pas le cinéma fantastique japonais, je ne peux que t'encourager à découvrir Kwaidan de Masaki Kobayashi, films à sketch sidérant de beauté plastique. :wink:
Je crois qu'en termes d'esthétique pure, c'est l'un des plus beaux films que le cinéma nous ait livré. Facile.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Road of chivalry (Sadatsugu Matsuda - 1960)

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Jirocho, bandit des grands chemins, est accusé à tort de fomenter une révolte paysanne. En parallèle, il doit faire face à des problèmes de trésorerie suite à un de ses hommes ayant perdu aux jeux. C'est à ce moment qu'il apprend que de nombreuses femmes de son village vont devoir être vendues pour palier une récolte annuelle décevante.

En 2010, je découvrais une irrésistible comédie très enlevée L’épouse du château des Ôtori signée par un Sadatsugu Matsuda (ou Sadaji Matsuda), inconnu en occident et qui fut pourtant l'un des piliers de la Toei en réalisant pas moins de 80 films entre 1952 et 1965 :o

Il faut malheureusement se tourner vers le fan sub pour connaître un peu mieux le cinéaste. :oops:

Ce road of chivalry fait partie d'une série de 3 ou 4 films que le cinéaste à consacré à la figure légendaire de Jirocho, souvent comparé à une sorte de Robin des bois japonais et dont Daisuke Ito a fait une formidable version muette. Dans le rôle principale on retrouve le populaire Cheizo Kataoka, accompagné d'une ribambelle de seconds couteaux habituels du studio comme Kinnosuke Nakamura ou Tomisaburo Wakayama.
Même si le film n'est pas dénué de petites touches humoristiques, l'approche est plus sérieuse bien que peu crédible pour les amateurs de jidaigeki (le films de sabres historiques) puisque Jirocho croise une autre figure emblématique du genre Chuji (qui n'a pas vécu à la même période et qui fut lui aussi brillamment porté à l'écran par Daisuke Ito à l'époque du muet). Leurs rencontres étaient amenés à faire des étincelles et la conclusion sera à la hauteur des attentes.
Bonne surprise, le film respect parfaitement bien la règle du crescendo avec des combats extrêmement courts au début et qui deviendront de plus en plus longs et le final dure pratiquement 10 minutes.

L'autre bonne surprise est la grande fluidité de la réalisation de Matsuda. Malgré ses tournages qu'on imagine marathon (environ 6-7 films par ans en moyenne donc), la mise en scène n'est jamais bâclée ni précipitée. Pourtant le film est truffé d'ellipses brillantes avec un art de la concision très efficace et parfois percutante. C'était déjà le cas dans L’épouse du château des Ôtori où Matsuda savait faire vivre une scène en quelques plans très condensés. Les exemples sont ici nombreux avec par exemple la perte de l'argent au jeux, la rencontre des femmes sur le point d'être vendues ou la course à pied de sous-fifres annonçant qu'ils viennent de se faire cambrioler.
Ca permet agréablement d'accélérer la narration et de compenser des dialogues et des scènes explicatives par toujours passionnantes il faut admettre. Mais ça permet d'avoir une histoire qui se tient tout à fait en 90 minutes avec énormément de personnages et de péripéties.
La réalisation est très classique mais échappe à l'académisme grâce à des travellings durant les intérieurs et une belle notion du scope lors des extérieurs avec des plans extrêmement larges. Les combats sont particulièrement épiques et intenses avec des plans assez longs et bien chorégraphiés où la largeur de l'écran permet de remplir l'écran d'adversaires (y compris dans la profondeur de champ). Ca donne des passes d'armes très dynamiques et bouillonnantes. :D

Rien de révolutionnaires au final mais du divertissement bien fait avec un casting savoureux et une mise en scène certes conventionnelle mais très plaisante.
Dernière modification par bruce randylan le 29 mars 17, 16:32, modifié 1 fois.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

bruce randylan a écrit :Road of chivalry (Sadatsugu Matsuda - 1960)
J'ai quelques films de ce réalisateur en stock. Trop de retard à rattraper. :)
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

Sinon, je signale au cas où... demain soir, à la MCJP :

Le nain, de Seiichiro Uchikawa (1955)

Image

Film adapté de Ranpo Edogawa, dans une retro/expo consacré à l'écrivain, et comprenant quelques films adaptés de certains de ses romans. Pour info, Seiichiro Uchikawa est le réalisateur à qui l'ont doit le magnifique remake de Sugata Sanshiro réalisé sous la houlette de Kurosawa.



:arrow: http://www.mcjp.fr/fr/agenda/edogawa-ra ... ma/le-nain

J'y serais.

Sinon, rediffusion le 17 nov à 17h.
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Message par bruce randylan »

k-chan a écrit :Sinon, je signale au cas où... demain soir, à la MCJP :

Le nain, de Seiichiro Uchikawa (1955)

Image

Film adapté de Ranpo Edogawa, dans une retro/expo consacré à l'écrivain, et comprenant quelques films adaptés de certains de ses romans. Pour info, Seiichiro Uchikawa est le réalisateur à qui l'ont doit le magnifique remake de Sugata Sanshiro réalisé sous la houlette de Kurosawa.

:arrow: http://www.mcjp.fr/fr/agenda/edogawa-ra ... ma/le-nain

J'y serais.
Ah bah, je t'ai pas vu ! Je n'avais pas prevu d'y aller en premiere diff mais un créneau s'est libère au dernier moment.

Difficile d'émettre un avis sur un cineaste en deux films mais on peut se demander si les qualités de Sugata Sanshiro n'étaient pas du a Kurosawa. Ce Nain n'impressionne en effet pas par sa réalisation et encore moins pas son rythme. La photo est correct avec quelques plans nocturnes honnêtes mais qui n'ont rien d'originaux ni de surprenant. Et la mise en scene est donc vraiment plan-plan, parfois meme maladroite dans l'enchainement des plans. Difficile de trouver de quelconques valeurs aussi a la direction mediocre, tout aussi pantouflard que le reste.
Par contre le film n'est au final pas déplaisant grace a son scenario sinueux, tortueux par très loin du grotesque qui devient un kitsch parfois savoureux au travers de la réalisation incolore de Uchikawa. Comme si l'absence de style injectait a la narration la dimension de rêve éveillé que connaît le personnage principal, un journaliste pas très futé ni efficace il faut reconnaître.
Les personnages masculins traversent les évènements avec un flegme très amusant au second degré. Ils ont certes l'air surpris mais sans zèle finalement. Les apparitions du collègue du journaliste sont d'ailleurs savoureux avec son côté Sherlock Holmes détaché. Il faut le voir s'installer naturellement a un piano alors qu'une femme lui explique que sa fille vient de disparaître !
Le nain est bien fourni aussi et on se demande comment il arrive a échapper a une trentaine de policiers a ses trousses (il reconnaître qu'il ne manque pas d'adresses et d'agilité le bougre).
Il y en tout cas une dimension serial et camp très plaisante qui émane des diverses péripéties et qui ne manque pas de charme : un nain défiguré, une femme assassinée dont les membres sont dispersés (le bras ainsi greffé a un mannequin de mode), nombreux mystères, des déguisements, du chantage, des filatures de filatures, une chasse à l'homme (enfin au nain) improbable, fausses identités... Il en ressort d'ailleurs un portrait un brin misanthrope de l'être humain.
Malgré ses énormes faiblesses (voulues et assumées ou non), plutôt amusant et qui a l'avantage de ne durer que 80 minutes.
Dernière modification par bruce randylan le 29 mars 17, 16:35, modifié 2 fois.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

bruce randylan a écrit :Ah bah, je t'ai pas vu !
En effet, je n'ai pas pu venir finalement. Déçu de louper cette rareté. :(
Ça va être difficile pour moi de venir à la rediffusion, puisque je quitte mon boulot à 17h, en principe. On verra. Merci pour ton commentaire en tout cas. :)
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