José Giovanni (1923-2004)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Professeur Sato
Doublure lumière
Messages : 340
Inscription : 5 avr. 05, 08:34
Localisation : Lausanne, Switzerland

Message par Professeur Sato »

Le manque de rythme et d'action c'est surtout un constat, je ne juge pas le film en fonction de ça. :wink:
Dans l'ensemble c'est un bon film servi par de très bons acteurs effectivement. Mais je le considère pas comme un chef-d'oeuvre du genre parceque je lui trouve quand même quelques défauts (notamment le coup de la coïncidence miraculeuse chez le toubib à la fin).
"Avant, quand John Wayne entrait dans un saloon, tout le monde savait que c'était John Wayne. Aujourd'hui, quand un acteur entre dans un café, personne ne sait qui c'est." François Silvant
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Message par Kevin95 »

Je viens tout juste de découvrir un site assez sympa autours de l'homme :

http://www.jose-giovanni.net/

Y'a même un extrait de La Scoumoune ! 8)
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
blaisdell
Assistant opérateur
Messages : 2285
Inscription : 2 mai 05, 16:19

Message par blaisdell »

Kevin95 a écrit :Je viens tout juste de découvrir un site assez sympa autours de l'homme :

http://www.jose-giovanni.net/

Y'a même un extrait de La Scoumoune ! 8)
Pour moi "La scoumoune" est une pale resucée de "Borsalino"..
Je n'imagine pas ce que pourraient penser ceux qui ont incendié le Deray sur un autre fil....
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Notez les films Naphtas- Janvier 2009

Message par Julien Léonard »

Dernier domicile connu (1970) - José Giovanni :

Image

Parmi mes acteurs français préférés, il y en a trois qui sortent du lot en ce qui me concerne : Louis de Funès (une personnalité tellement complexe, un acteur de génie, une approche du métier pleine d'amour et d'incertitude), Jean-Paul Belmondo (souplesse, agilité et humour au service d'un jeu toujours fondamentalement génial, capable du pur drame comme de la comédie la plus burlesque, et cela en un simple claquement de doigt), et bien sûr le grand Lino Ventura... (cela ne m'empêche pas de beaucoup aimer Bourvil, Gabin et Fernandel). Ventura possède plusieurs atouts qui me touchent et le placent peut-être tout en haut de ces acteurs français mythiques. Si je ne devais retenir que quelques bribes, je parlerais de sa justesse (il ne joue pas, il EST, tout simplement), de sa générosité d'homme et d'acteur, de sa carrure d'ours mal léché à la fois viril et sentimental, de sa "gueule" si mémorable, de sa voix et son ton immédiatement reconnaissables, et bien sûr de ses choix de films. Sa filmographie est exemplaire, et sur les 27 films que j'ai vu de lui, je ne retiens que deux échec artistiques (Le bateau d'Emile et Fantasia chez les ploucs, fallait oser ces deux-là...). Pour le reste, il n'y a pas que du chef-d'œuvre, mais en tout cas toujours des films sincères et bien faits, et de tous genres.

Acteur capable de passer d'un registre à un autre avec un grand professionnalisme, Ventura a tourné dans des polars, dont ce Dernier domicile connu. José Giovanni n'est peut-être pas un grand metteur en scène, mais c'est en tout cas un artisan très habile, cimentant solidement ses films, ciselant souvent des séquences très sensibles. J'aime beaucoup la manière dont il filme ses acteurs, sans fard, avant tout véritables... Les deux premiers tiers de Dernier domicile connu ont la particularité d'avoir un excellent montage, une enquête intéressante, et un duo d'acteurs formidable, le tout reposant sur une atmosphère très présente, presque en apesanteur. Et puis, Paris est magnifiquement filmé, en quelques plans larges, quelques ruelles où l'on sent l'hiver (temps gris, chaussée trempée)... Puis le troisième tiers vient assombrir le récit, proposant une fin d'enquête finalement pas très joyeuse, plutôt réaliste et une maxime finale rebondissant sur ce qu'ont été les personnages principaux depuis le début. Ventura, flic obstiné, organisé, blazé par le système (mais tout en finesse), en tandem avec Marlène Jobert, fraîche, attachante, innocente, pas encore déçue par le sens de la justice : la confrontation est belle, rarement frontale, toujours juste. L'association Ventura-Jobert est pour moi plus jolie que l'association Bronson-Jobert (Le passager de la pluie qui vaut avant tout par une magistrale interprétation de Charles Bronson) et plus jolie aussi que l'association Belmondo-Jobert (Les mariés de l'an II a du panache, mais sans Belmondo, que resterait-il ?).

La musique de François de Roubaix est superbe, le thème principal évoque quelque chose de vivifiant en même temps que dramatique. Dernier domicile connu n'est pas qu'un polar français de plus, c'est aussi un vrai film de personnages, comme les aime Giovanni (même Le ruffian, pourtant pas extraordinaire, respire l'honnêteté humaine dans son entreprise). Et puis, Lino Ventura, à demi-déprimé, la mâchoire endolorie, les yeux de chiens battus, qui déclare à Marlène Jobert "Quand un jeune regarde un vieux cheval, il se pose plein de questions...", ça n'a pas de prix. Pas un grand film, non, mais un excellent polar sombre typique de ce début des années 70, et qui mûrit comme le bon vin. Le cinéma français des années 50-60-70, c'était solide quand même... ça manque de nos jours, même si il nous reste régulièrement quelques jolies surprises dans notre cher hexagone.

7,5/10
Image
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23899
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Notez les films Naphtas- Janvier 2009

Message par cinephage »

Julien Léonard a écrit : Parmi mes acteurs français préférés, il y en a trois qui sortent du lot en ce qui me concerne : Louis de Funès (une personnalité tellement complexe, un acteur de génie, une approche du métier pleine d'amour et d'incertitude), Jean-Paul Belmondo (souplesse, agilité et humour au service d'un jeu toujours fondamentalement génial, capable du pur drame comme de la comédie la plus burlesque, et cela en un simple claquement de doigt), et bien sûr le grand Lino Ventura... (cela ne m'empêche pas de beaucoup aimer Bourvil, Gabin et Fernandel).
Je profite de l'occasion pour te dire, cher Julien, que je partage le plaisir de beaucoup ici à te retrouver dans ces pages. :D
Cela dit, je m'étonne un peu, en lisant ton descriptif, d'un "incontournable" qu'on accole souvent à ces grands acteurs, et que tu ne mentionnes pas. Je pense bien entendu à Bernard Blier. Tu ne le places pas au même niveau que ceux que tu cites ??

Sinon, pour Dernier domicile connu, je partage ton entousiasme (je suis peut-être même un chouia plus fan encore). Un film très "factuel" au niveau de l'intrigue, mais assez touchant pour ses comédiens et sa musique qui élève vraiment le film à un autre niveau. Et puis cette histoire de petite fille, c'est assez émouvant, au final...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Notez les films Naphtas- Janvier 2009

Message par Julien Léonard »

cinephage a écrit :
Julien Léonard a écrit :
Je profite de l'occasion pour te dire, cher Julien, que je partage le plaisir de beaucoup ici à te retrouver dans ces pages. :D
Cela dit, je m'étonne un peu, en lisant ton descriptif, d'un "incontournable" qu'on accole souvent à ces grands acteurs, et que tu ne mentionnes pas. Je pense bien entendu à Bernard Blier. Tu ne le places pas au même niveau que ceux que tu cites ??

Sinon, pour Dernier domicile connu, je partage ton entousiasme (je suis peut-être même un chouia plus fan encore). Un film très "factuel" au niveau de l'intrigue, mais assez touchant pour ses comédiens et sa musique qui élève vraiment le film à un autre niveau. Et puis cette histoire de petite fille, c'est assez émouvant, au final...
Merci à toi, c'est très gentil ! Bien sûr, Bernard Blier... Comment ne pas le nommer, alors que ses prestations dans Les tontons flingueurs, 100 000 dollars au soleil ou Les barbouzes (pour ne citer que ces films là) sont devenues légendaires !

Pour Dernier domicile connu, c'est vrai, l'histoire de la petite fille est vraiment touchante, on ne s'attend pas forcément à cela auparavant dans le film d'ailleurs... :wink:
Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99608
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re:

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :Moi j'aime même Les loups entre eux, c'est pour dire
Et maintenant voilà que j'apprécie beaucoup les Egouts du paradis :o

Entièrement d'accord avec la chronique de Homergana dont je replace un extrait ici
Les dialogues baroques de Michel Audiard se marient admirablement avec le style réaliste de Giovanni. Car c’est bien là la force principale de ce film : il sent la sueur, la poussière, l’effort. Il est tout sauf propre et lors des travaux dans les égouts, on sent bien que les acteurs ont bien dû souffrir en creusant, en portant des caisses véritablement lourdes et en plongeant dans les eaux sales remplies d’étrons. Huster prête admirablement bien ses traits à Spaggiari, avec ses envolées lyriques et son charisme de criminel. Il arrivera même à être touchant lors de la perte de Charlotte, interprétée par la charmante Lila Kedrova (Le Rideau déchiré). Tout le casting est à son image (avec une mention spéciale pour André Pousse), habitant merveilleusement bien les membres de ce casse improbable et pourtant vrai. Les scènes les réunissant sous terre contrastent admirablement avec celles plus intimes lors des moments de repos. A tel point qu'à la fin du film, c’est avec une légère tendresse que nous quittons cette équipe improbable. C’est en effet l'une des constantes des œuvres, littéraires comme cinématographiques, de José Giovanni : leur fatalité. Car le destin de chaque protagoniste semble écrit jusqu’à la dernière seconde, traînant derrière lui un sentiment amer et tragique. Voilà donc une œuvre majeure d’un petit maître du film d’aventure à la française, qui réunit autour de lui un scénario solide, un dialoguiste inspiré, et des acteurs très convainquants dans un film à la fois touchant, distrayant mais aussi efficace.
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24377
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par Nestor Almendros »

DERNIER DOMICILE CONNU

Julien Léonard en parle décidément très bien. Ce n'est pas un grand film, en effet, mais un bon petit polar fort agréable qui permet de retrouver un grand acteur (Ventura) formant un duo sensible et touchant avec Marlène Jobert. L'histoire offre une alternance de légèreté et de gravité qui m'a plusieurs fois déconcerté. Le début du film, avec ses épisodes presque parodiques, tranche avec une vision finalement désabusée de l'appareil judiciaire. L'enquête, effectivement bien menée, reprend une trame efficace de genre mais où s'ajoutent ponctuellement des pauses surprenantes comme l'intrigue autour de la petite fille (et en particulier la jolie scène de Paul Crauchet dans le café).
C'est la seconde fois que je vois le film. Pas plus marqué cette fois-ci, mais séduit par un ensemble de facteurs indispensables (casting, ambiance, etc.).
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Avatar de l’utilisateur
Major Dundee
Producteur Exécutif
Messages : 7098
Inscription : 15 mai 06, 13:32
Localisation : Bord de la piscine de "Private Property"

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par Major Dundee »

Je viens juste de parcourir ce topic que je n'avais jamais vu.
J'ai adoré le romancier José Giovianni (sauf ses souvenirs qui sentent par moment le règlement de compte (Melville) et qui font passer le Breton pour un m'as-tu-vu), mais un petit peu moins le cinéaste. Quoique je ne me sois bien sûr jamais ennuyé à la vision d'un de ces films.
Je préférais quand ces bouquins étaient mis en scène par d'autres réalisateurs.
Les deux chef d'oeuvres que sont pour moi le "Classe tous risques" de Sautet et "Le deuxième souffle" de Melville.
"Les aventuriers" et "Les grandes gueules" de Robert Enrico. Dommage d'ailleurs que celui-ci est raté "Ho" qui est assez médiocre (à mon avis).
Le seul où j'ai un peu le cul entre deux chaises c'est "Un nommé La Roca" de Jean Becker, un coup je vais le trouver supérieur au remake qu'en a fait Giovanni lui-même et une autre fois je vais préférer "La Scoumoune". Ne me demandez pas pourquoi (peut-être que j'aime autant les deux).
Par contre en parcourant le topic j'ai vu un message (je ne me rappelle plus de qui) qui dit que "La Scoumoune" n'est qu'une resucée de "Borsalino". Alors là je ne suis pas d'accord, d'abord le bouquin a été écrit bien avant et je préfère 100 fois le film de Giovanni alors que Borsalino m'a toujours fait l'effet d'un film facile construit surtout sur le festival Delon/Belmondo. Je n'ai jamais compris l'engouement que ce film suscitait. Mais bon, chacun ses goûts.
Simplement je suis étonné de voir que dans les films réalisés par José lui-même, personne n'ait mentionné son premier "La loi du survivant" (qui reprenait une partie de son livre "les aventuriers") et que j'avais trouvé très attachant malgré quelques maladresses. J'avais quand même trouvé ce premier film plein de promesses et j'avais eu justement l'impression qu'on allait devoir compter avec un nouveau cinéaste bien plus intéressant que ce que la suite nous a montré. A partir du deuxième, c'est-à-dire "Dernier domicile connu" je cite tout çà de tête mais je ne pense pas me tromper, c'est devenu un cinéma beaucoup plus convenu et académique. Je ne suis absolument pas contre ce genre de cinéma, j'aime bien Verneuil, Grangier, etc... c'est simplement pour faire part de ma déception par rapport à l'attente qu'avait provoquée pour moi la vision de "La loi du survivant".
Voilà j'ai été un peu long, c'est pas dans mes habitudes, mais bof !
J'espère juste que je me suis bien fait comprendre et çà c'est moins évident :oops:
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52278
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par Boubakar »

Les égouts du paradis (1978)

Après avoir vu le film de Jean-Paul Rouve, on voit la différence de traitement de Giovanni, qui filme la douleur de ces hommes pour avancer dans les égouts, pour tomber à la salle des coffres, on les voit réellement souffrir pour péter les murs ou les coffres.
Aidé par les dialogues de Michel Audiard ("Je n'ai jamais rien senti qui sentait autant la merde que de la merde", lorsque Spaggiari s'étonne de sentir encore après être sorti des égouts), et des acteurs tous excellents (y compris Huster, qui a un petit côté Belmondo avec son gros cigare), c'est une très bonne surprise, où il y a un vrai suspens, quand Spaggiari sera emprisonné par la police (avec une scène de cascade digne des Bébel, quand il va s'échapper), et une fin assez romanesque, mais très bien trouvée, où l'on voit Spaggiari fuir du commissariat, aidé par un mystérieux motard, tel un Robin des bois moderne.
Dommage cependant que la voix-off soit si persistante, car elle nous fait comprendre que le film est un flash-back.
Avatar de l’utilisateur
odelay
David O. Selznick
Messages : 13136
Inscription : 19 avr. 03, 09:21
Localisation : A Fraggle Rock

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par odelay »

Image

Le Ruffian (1982)

Ce film est lointainement adapté d'un bouquin de Giovanni appelé... "Les ruffians". La similitude se situerait plus dans l'esprit d'aventure et de recherche d'un trésor.
Alors que Ventura tournait Espoin lève-toi en 81, il a appelé le Giovanni pour lui proposer de lui concocter un grand film d'aventure dans des décors superbes avec de l'action sur le thème de l'amitié. Le réalisateur a donc repensé à son roman écrit 25 ans auparavant et l'a transformé afin d'obtenir ce film.
Pour ce qui est des paysages superbes, mission accomplie, les rocheuses du Canada avec ses grandes forêts et immenses chûtes d'eau remplissent parfaitement le format scope. Par contre pour ce qui est du scénar, on a l'impression que le film passe conscieusement à côté de tout. Si le début est plûtôt prometteur en faisant penser aux Grandes gueules (d'Enrico écrit par Giovanni), une fois que le trésor est perdu et enfoui sous la cascade (c'est à dire à 20 min du début), le film entre dans un énoooooorme tunnel de presqu'une heure où on nous montre la préparation de l'expédition, où on fait la connaissance de son pote Giraudeau qui joue un pilote automobile qui ne peut plus marcher (on a aussi le droit à de longs flash backs sur le bon vieux temps entre les deux amis), où on rencontre une ancienne danseuse qui se fait appeler La Baronne -Claudia Cardinale qui joue les utilité- et où on regarde souvent sa montre et où on se demande quand ils vont enfin se décider à démarrer pour aller chercher ce p*** de trésor, car on sait tous que c'est là que l'intérêt du film se trouve. On le sait rapidement car toutes les séquences de cette heure avant le départ ne sont pas vraiment réussies, l'amitié semble être articificielle, idem pour les souvenirs qui ne montrent pas une véritable complicité.
Quand enfin ils décident de prendre la route, on en est à 70 min de film! Celui-ci durant 1h40, on sent que toute l'expédition va être bâclée. Gagné. Ils rencontrent bien un mec du coin qui essaye de leur piquer le butin au moment où ils le remontent, mais la façon dont ils réussissent à s'en sortir est limite foutage de gueule quand elle ne donne pas envie de rigoler.
Si on ajoute une interprétations des seconds rôles vraiment limites pour ne pas dire mauvaises (les deux indiens sont encore moins acteur que moi), un excellent thème de Morricone appelé "Western" tellement utilisé qu'il en devient pénible, une direction d'acteur trop statique (les scène de bagarre font sourire, on se dit qu'il y aurait pu avoir un peu plus de répétitions ou de prises), cela fait de ce Ruffian un ratage qui pourtant partait sur une très bonne idée.
On se dit que c'est du gâchis car on aurait aimé que l'expédition pour retrouver ce trésor soit parsemée d'ambûches, qu'ils y aient plusieurs enjeux solides, qu'il ressemble à son affiche, qu'on en fasse un véritable film d'aventure quoi... pas un faux.

2/6
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par Kevin95 »

A ce propos, quelqu'un a vu le DVD de La Scoumoune dans les bacs, je ne le trouve nulle part. :(
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18521
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par Profondo Rosso »

Dernier Domicile Connu de José Giovanni (1969)

Image

Muté dans un petit commissariat de quartier pour avoir arrêté un fils de bonne famille, l'inspecteur Léonetti se voit adjoindre une jeune femme flic, Jeanne Dumas. Leur chef leur confie bientôt une difficile enquête : retrouver Roger Martin, témoin capital dans une affaire criminelle.


Belle adaptation par José Giovanni d'une série noire de Joseph Harrigton. L'histoire dépeint l'association improbable entre vieux flic endurci mis sur la touche suite à une injustice et une jeune fliquette jouée par une Marlène Jobert débutante. Tout deux sont chargé de manière officieuse de retrouver quelques jours avant un procès un témoin capital insaisissable depuis 5 ans. Le film réussit avec brio exactement là où le 3e Dirty Harry échouait lamentablement dans son association entre une bleue et un dur à cuire. Marlène Jobert paraît un peu trop naïve et empotée au début, mais finalement sa sensibilité à fleur de peau permettra de résoudre quelques situations difficile (de manière comique de par son physique attrayant où plus subtile par son tact féminin). L'autre gros point fort directement issu du roman de Harrigton est la description fastidieuse du boulot de flics. Le début amuse lorsque le duo traque les pervers dans les cinéma de la capitale, mais le tout devient captivant avec le soucis quasi documentaire de montrer le travail de longue haleine que constitue la recherche d'un individu. Longues marches forcées dans tout Paris, même questions répétée jusqu'à plus soif face à des quidam peu avenant et méfiant envers la police, consultation de registres imposant tout y est... Même si les héros vont retrouver leur homme en un temps record, la procédure pour y parvenir aura été détaillée comme rarement au cinéma. L'attachement insidieux qui se crée avec le témoin traqué est également très bien vu, si bien que quand ils apparaissent finalement on ne leur veut que du bien. Belle galerie de seconds rôle notamment un Michel Constantin redoutable en homme de main adepte du coup de poing américain avec un beau mano à mano en pleine rue avec Ventura (impeccable comme toujours) qui offre le suel moment d'action pure du film qui réussit néanmoins à être passionnant de bout en bout. La police est sacrément égratignée, entre Ventura sacrifiée au début pour satisfaire les exigences d'un avocat au bras long et surtout une conclusion amère où l'affaire est résolue mais au pris d'une terrible perte. 4,5/6
giftongue
Electro
Messages : 899
Inscription : 30 juin 11, 22:21
Localisation : Paris

Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par giftongue »

Profondo Rosso a écrit :Dernier Domicile Connu de José Giovanni (1969)

Image
Je viens de voir le film ce soir (cette nuit...) et je n'ai rien de plus à ajouter à ce qui a été dit de positif sur ce film : le duo Ventura/Jobert, la musique de François de Roubaix....

A noter que la chanson du film avait été enregistrée à l'époque par Nicoletta ( qui avait déjà travaillé avec de Roubaix pour la chanson Jeff du film éponyme et qui joua dans "un aller simple" du même José Giovanni en 1970 ) mais ce titre ne fut jamais publié à l'époque. On retrouve ce morceau ainsi que les thèmes principaux du film dans un cd Giovanni/De Roubaix contenant également la musique des films "le rapace" ( jouée par Los Incas) et "un aller simple" ( chanson du film chantée par Gilles Dreu).

Image
et la version chantée par Nicoletta : pour qui pour quoi :
Image
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: José Giovanni (1923-2004)

Message par Federico »

Je ne connaissais pas ce thème chanté par Nicoletta.
Cette version n'est pas très heureuse. Je trouve qu'en général, la musique de ce génie que fut de Roubaix se suffit à elle-même et n'a pas besoin d'être "lyricisée".
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Répondre