Sidney J. Furie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Sidney J. Furie

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LITTLE FAUSS AND BIG HALSY (Sidney J. Furie, 1970) découverte

Sidney J. Furie et la Paramount mettent le pied dans l'ouverture de la porte du Nouvel Hollywood et entendent bien participer à la fête. Deux loosers aux antipodes façon Midnight Cowboy de John Schlesinger (1969) dans un road movie sans but façon Easy Rider de Dennis Hopper (1969), Little Fauss and Big Halsy récapitule tous les passages obligés de l'époque pour paraitre iconoclaste, anticonformiste et mal-élevé. Une tristesse perceptible d'entrée de jeu, dans le jeu du toujours bizarre Michael J. Pollard comme dans la fanfaronnade de Robert Redford (limite énervant) et qui parcourt tout le film, sans pause. Furie veut tellement prouver qu'il en a dans le citron, qu'il oublie de montrer ce qu'il a dans... le bide. Peu d'empathie, peu d'émotion, les deux gus mis en scène sont des reliques 70's qu'on admire de loin car trop marginaux, trop irréels. Little Fauss and Big Halsy a toutefois les qualités de son époque (spleen, ironie, vision de l'Amérique ricanante) et de son réalisateur (bel emploi du scope, quelques plans bizarroïdes), mais manque de chair pour attendre la place confortable de ses modèles. Une curiosité comme on dit.
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manuma
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Re: Sidney J. Furie

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Kevin95 a écrit :Image

LITTLE FAUSS AND BIG HALSY (Sidney J. Furie, 1970) découverte

Sidney J. Furie et la Paramount mettent le pied dans l'ouverture de la porte du Nouvel Hollywood et entendent bien participer à la fête. Deux loosers aux antipodes façon Midnight Cowboy de John Schlesinger (1969) dans un road movie sans but façon Easy Rider de Dennis Hopper (1969), Little Fauss and Big Halsy récapitule tous les passages obligés de l'époque pour paraitre iconoclaste, anticonformiste et mal-élevé. Une tristesse perceptible d'entrée de jeu, dans le jeu du toujours bizarre Michael J. Pollard comme dans la fanfaronnade de Robert Redford (limite énervant) et qui parcourt tout le film, sans pause. Furie veut tellement prouver qu'il en a dans le citron, qu'il oublie de montrer ce qu'il a dans... le bide. Peu d'empathie, peu d'émotion, les deux gus mis en scène sont des reliques 70's qu'on admire de loin car trop marginaux, trop irréels. Little Fauss and Big Halsy a toutefois les qualités de son époque (spleen, ironie, vision de l'Amérique ricanante) et de son réalisateur (bel emploi du scope, quelques plans bizarroïdes), mais manque de chair pour attendre la place confortable de ses modèles. Une curiosité comme on dit.
Découvert également il y a peu, et un chouia plus enthousiaste que toi.

Pour moi, clairement l'un des meilleurs films de Furie (quelle curieuse carrière que la sienne, au passage...), aux côtés de The Boys in company C et The Entity. Ca me semble tenir beaucoup à son écriture, qui pratique avec talent la démystification et le pointillé, dans la meilleure veine du cinéma américain de ces années-là, et l'accrocheuse ambiance totalement désenchantée qui en découle. A la réalisation, Furie évite de trop faire le mariole (cf. The Apaloosa ou The Naked runner) tout en proposant quelque chose de visuellement très attractif (enfin... disons que c'est ce que laissait deviner la copie proposée par Paramount Channel). L'humour décalé de l’œuvre, ce personnage d'anti-héros pathétique incarné par Redford et le background sportif du récit me paraissent en outre faire de ce Little Fauss and big Halsy un complément idéal au supérieur The Downhill racer de Michael Ritchie.
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manuma
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Re: Sidney J. Furie

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Et puis j'en profite pour recaser cet avis sur le second opus vietnamien du bonhomme :
Kevin95 a écrit :Image

PURPLE HEARTS (Sidney J. Furie, 1984) découverte

Sans rien savoir, on jurerait que le film est une production lancée en toute hâte à la fin des années 80 pour grignoter sur les succès de An Officer and a Gentleman, Platoon et Top Gun. Erreur - moins une vie - le film date de 1984 et si effectivement le film de Taylor Hackford est dans la ligne de mire, Purple Hearts peut se targuer d'avoir un train d'avance sur les films d'Oliver Stone et Tony Scott. Faut bien qu'il gagne une guerre car en l'état, le métrage de Sidney J. Furie est un énième film sur le Vietnam qui n'a rien de plus à raconter (alors que les personnages sont non plus des pioupious innocents mais des médecins). Le réalisateur y croit lors des scènes de batailles mais baisse la garde quand il s'agit de filmer la romance où tous les clichetons se jettent sur le film comme des affamés. Le final est une horreur mais le film tient globalement bien la route et sent bon le come-back du romantisme cul-cul des 80's. 7/10
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Commissaire Juve
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Re: Sidney J. Furie

Message par Commissaire Juve »

Kevin95 a écrit :... la romance où tous les clichetons se jettent sur le film comme des affamés.
:lol:
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Sidney J. Furie

Message par Jack Carter »

Commissaire Juve a écrit :
Kevin95 a écrit :... la romance où tous les clichetons se jettent sur le film comme des affamés.
:lol:
certains poussent Jeremy à ecrire un bouquin sur le western, moi je pousse Kevin à sortir un recueil de critiques de films, j'adore sa prose :lol: :D
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Jeremy Fox
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Re: Sidney J. Furie

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit : moi je pousse Kevin à sortir un recueil de critiques de films, j'adore sa prose :lol: :D

Pareil ; dico format Tulard par Kevin95 8)


J'en profite néanmoins pour caser ça ici :

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L'Homme de la Sierra (The Appaloosa - 1966) de Sidney J. Furie
UNIVERSAL


Avec Marlon Brando, Anjanette Comer, John Saxon, Emilio Fernandez
Scénario : James Bridges & Roland Kibbee d'après une histoire de Robert MacLeod
Musique : Frank Skinner
Photographie : Russell Metty (Technicolor 2.35)
Un film produit par Allan Miller pour la Universal


Sortie USA : 14 septembre 1966


1870. De retour de la Guerre Civile, fatigué de ce climat de violence et du sang qu’il a dû faire couler, Matt Fletcher (Marlon Brando) souhaite désormais se ranger et fonder un ranch, destinant son Appaloosa à devenir le premier d’une lignée de chevaux de race qu’il élèvera avec la famille de son ami Paco chez qui il vivait avant de partir se battre. Arrivé à la ville frontière d’Ojo Prieto, il se retrouve involontairement pris à partie par l’inquiétant chef de bande Chuy Medina (John Saxon) qui croit que Matt a tenté de poser la main sur sa ‘fiancée’ (Anjanette Comer). Cette dernière avait inventé ce mensonge afin que Chuy relâche son attention et qu’elle puisse enfin ‘s’évader’. Tentant de s’enfuir avec le cheval de Matt, elle est rattrapée par les pistoleros de Chuy ; afin de ne pas perdre la face, Chuy leur fait croire qu’elle ‘essayait’ le cheval ayant l’intention de le lui acheter si le test s'avérait concluant. Mais Matt refuse absolument de s’en séparer, ce qui vexe profondément le bandit mexicain. Peu de temps après, alors que Matt est arrivé chez ses amis auprès de qui il a décidé de s’installer définitivement, Chuy vient voler l’Appaloosa et humilie son propriétaire en le torturant et en le laissant presque pour mort. Matt n’a désormais qu’une idée en tête : récupérer son pur-sang…

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The Appalosa (encore une fois nous préférerons n’utiliser au cours de ce texte que le titre original, bien plus représentatif, le cheval de race étant au plein centre de l’intrigue puisque tous les drames et motivations découleront de son existence) pourrait être un parfait exemple pour démontrer que l’exécrable réputation d’une œuvre ne devrait jamais nous empêcher d’aller jeter un œil par nous-mêmes, d’autant plus en l’occurrence lorsque l’on porte une admiration sans bornes à son comédien principal dont il s’agit ici du deuxième western. En 1961, Marlon Brando avait déjà abordé le genre à la fois devant et derrière la caméra ; c’était pour La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks), western assez singulier pour l’époque et qui, s’il manquait quelque peu d’émotion et si la construction paraissait parfois chaotique n’en était pas moins une jolie réussite, un film ambitieux, mûri et fascinant sur une quête obsessionnelle de la vengeance qui devient l’unique raison de vivre pour son principal protagoniste. Ce très beau film complètement charcuté par les producteurs fut malheureusement un fiasco critique et financier.

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Il en a été de même pour The Appaloosa, le film n’ayant eu que peu de soutien journalistique si ce n’est aux Etats-Unis celui non négligeable de Pauline Kael. Le western italien n’ayant à cette époque pas encore traversé l’Atlantique, le style du réalisateur canadien Sidney J. Furie a probablement dû déstabiliser les spectateurs puisqu’il s’inspirait effectivement grandement de celui de cinéastes comme Sergio Leone. Rythme lent et hiératique, cadrages bizarroïdes ou biscornus, placement millimétré des personnages dans le cadre, utilisation totalement nouvelle du format large avec amorces incongrues de visages, animaux ou objets en très gros plan, photographie excessivement contrastée surtout en extérieurs nuit avec ce bleu intense des cieux nocturnes, violence exacerbée des comportements, visages en sueur et grimaçants, vêtements et décors poussiéreux… Comme pour son précédent film -la première aventure d’espionnage du personnage d’Harry Palmer génialement campé par Michael Caine, l’insolite Ipcress danger immédiat (Ipcress File)-, ce western sera très mal reçu en France, la plupart parlant de pénible maniérisme et revenant sans cesse sur cette filiation honteuse avec le ‘western spaghetti’ qui –et sa dénomination le démontrait- était lui aussi était très loin d’avoir bonne presse à l’époque. Si la vapeur s’est renversée concernant les débuts de Leone et le premier Harry Palmer, The Appaloosa n’a pas encore été réévalué à l’orée de ce qui s’est fait entre temps dans le genre.

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Et c’est bien dommage car si le film de Sidney J. Furie fait effectivement penser sur la forme aux westerns italiens du début des années 60, il n'en est rien sur le fond, ne possédant ni leur cynisme ni leur violence morale, s’avérant être au contraire un western extrêmement touchant avec pour personnages principaux des laissés-pour-compte ayant soufferts dans leur jeunesse, et se concluant même en un happy-end inattendu. Le scénario épuré de James Bridges & Roland Kibbee (Vera Cruz), avec sa ligne directrice d’une limpide clarté, se révèle d’une simplicité enfantine. Un homme, écœuré par la guerre, revient chez lui avec pour but de fonder un élevage de chevaux à partir de son pur-sang. Malencontreusement, à cause d’une femme dont il tombera plus tard amoureux, il sera confronté sans l’avoir voulu à un bandit mexicain tenant la région sous sa coupe et qui lui subtilisera son cheval Appaloosa. L’homme n’aura de cesse d’essayer de le récupérer, sans au départ avoir aucunement dans l’idée de tuer ses adversaires malgré la brutalité de ces derniers. Il devra finalement en passer par là mais non par pure vengeance, plutôt pour une question de survie. La jeune femme par qui son malheur arrive fut vendu dans sa jeunesse par ses parents au redoutable hors-la-loi ; et c’est en voulant fuir son ‘maître’ et amant qu’elle déclenchera la haine que vouera le bandit mexicain au yankee. L’itinéraire de ces deux exclus se rejoindra pour se souder après le tendu mais lumineux climax final se déroulant au milieu du blanc immaculé d’un superbe paysage de neige. Le couple ainsi constitué pourra commencer une nouvelle vie de paix et de tranquillité.

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Atypique mélange de violence assez sadique et d’une mélancolie empreinte d’une grande douceur comme l’était déjà La Vengeance aux deux visages, le film de Furie est également déroutant pour son rythme inhabituellement lent, ses longues plages de silence et sa mise en scène très formaliste alors que l’histoire et les différents éléments scénaristiques le font donc quand même pas mal s’éloigner des westerns italiens. L’interprétation de Marlon Brando participe également de cette étrangeté/originalité. Certains détracteurs du comédien aimant à dire qu’il n’avait accepté de faire le film que dans le but de pouvoir payer les pensions alimentaires de ses deux ex-épouses, ayant probablement pris connaissance comme quoi en plus il s’était très mal entendu avec son réalisateur sur le tournage, diront qu’il a fait le strict minimum, se contentant de marmonner et de montrer son ennui et son manque total de motivation à l’écran. Et pourtant, Brando fait ici… du Brando ; c'est-à-dire un mélange unique (et pour ma part tout simplement génial), paradoxal et parfaitement contrôlé d’underplaying et de cabotinage. Ici, dès qu’il émet une ligne de dialogues, nous sommes collés à ses lèvres, chacun de ses gestes ou froncements de sourcils en disent long sur ses sentiments. Son personnage d’homme revenu de tout, n’aspirant désormais qu’à la tranquillité et déterminé à tout pour y arriver s’avère fortement émouvant. Son cheval étant en quelque sorte un symbole d’espoir en la possibilité d’une nouvelle vie à laquelle il rêve, il est évident qu’il fera tout pour le récupérer quitte à en passer une fois de plus par la violence lorsque son vieil ami fera les frais de sa décision et de sa mise en œuvre. Touchantes aussi les relations qu’il entretient avec son hôte et sa famille (a-t-il eu autrefois une histoire avec la femme de Paco comme John Wayne dans The Searchers ?), avec le vieil homme qui le recueille et le soigne, et surtout avec la ‘fiancée’ de son ennemi, la magnifique Anjanette Comer qui sera plus connu dans nos contrées l’année suivante pour son rôle très ressemblant dans La Bataille de San Sebastian d’Henri Verneuil où elle avait pour partenaire Anthony Quinn.

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Pour faire face à Brando et contraster avec l’interprétation toute en intériorité de ce dernier, les auteurs ont eu la bonne idée de faire appel à John Saxon qui nous offre ici une prestation bien plus extravertie et presque tout aussi mémorable dans la peau du rancher cruel et sadique. Le duo qu’ils forment est haut en couleurs et leurs intenses séquences de confrontation toutes puissamment captivantes jusqu’à ce final abrupt et expéditif mais finalement très réaliste et crédible ; une dernière séquence qui se déroule dans des paysages neigeux alors que jusque là nous nous déplacions dans des contrées désertiques, sèches ou poussiéreuses. A noter d’ailleurs un choix de décors naturels absolument remarquables que Russell Metty photographie avec un extraordinaire talent, de très nombreux plans se révélant oh combien somptueux ! La bande originale signée Frank Skinner, composée pour une part de rythmes traditionnels mexicains, n’est pas en reste. On appréciera un peu moins l’exagération (devenue un véritable cliché du western) sur les visages ricanants des bandits mexicains, l’interprétation outrée de Emilio Fernandez (futur inquiétant Mapache dans l’un des chefs-d’œuvre de Peckinpah, The Wild Bunch – La Horde sauvage) et quelques idées de cadrages effectivement un peu gratuites et maniérées… éléments cependant absolument pas rédhibitoires, n’empêchant aucunement la tension et l’immersion du spectateur au sein de cette jolie histoire d’amour, de rédemption et de retour aux sources.

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Un western à mon avis injustement boudé et méprisé, critiqué un peu exagérément pour son aspect ampoulé et son influence transalpine alors que, si cette dernière est bel et bien présente, elle est très astucieusement transposée dans le western classique sans que cette mixture assez novatrice ne soit 'inharmonieuse'. Ne révolutionnant en rien le genre, probablement pas non plus un sommet du western mais, grâce surtout au jeu déstabilisant de Brando et une puissante identité visuelle, une curieuse et humble réussite à la mise en scène légèrement décalée, à la trame narrative d’une grande clarté et au ton doux/baroque assez unique. A découvrir ou redécouvrir en oubliant sa réputation bien trop sévère.
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Re: Sidney J. Furie

Message par Rick Blaine »

Je te rejoins dans la défense de ce film, j'en garde un très bon souvenir. :D
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manuma
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Re: Sidney J. Furie

Message par manuma »

Très friand des notules de Kevin95 également. Par contre, 7/10 pour Purple hearts, c'est vraiment généreux...
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Kevin95
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Re: Sidney J. Furie

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :
Jack Carter a écrit : moi je pousse Kevin à sortir un recueil de critiques de films, j'adore sa prose :lol: :D

Pareil ; dico format Tulard par Kevin95 8)
Mais c'est fini oui !
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Re: Sidney J. Furie

Message par manuma »

Autre découverte récente

THE BOYS (1962)

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Drame social doublé d’un plaidoyer anti-peine capitale, issu de la période anglaise du cinéaste, qui manque de subtilité mais demeure intéressant à suivre, sauvé par l’honorabilité de son discours dénonciateur, l’authenticité de ses scènes urbaines et la solidité de son interprétation, riche en trombines pas possible (Robert Morley, Dudley Sutton, Ronald Lacey, Patrick Magee). L’œuvre mélange classiques scènes de procès à rebondissement et séquences flash-back empruntant leur forme semi documentaire au free cinéma, pour un résultat certes efficace mais pas toujours très fin, préférant en tout cas le(s) coup(s) de théâtre à la réflexion poussée, comme en témoigne sa roublarde mécanique narrative à deux temps (le récit de la nuit du crime raconté du point de vue des témoins, puis des accusés), qui m’a semblé vouloir jouer coûte que coûte la carte du suspense, au léger mépris de toute autre considération. A ranger néanmoins parmi les titres les plus ambitieux de Furie.
Dernière modification par manuma le 10 mars 22, 09:37, modifié 1 fois.
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Re: Sidney J. Furie

Message par Jeremy Fox »

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Re: Sidney J. Furie

Message par hellrick »

Jeremy Fox a écrit : au jeu déstabilisant de Brando
Pour ma part j'ai vraiment eu du mal avec cette manière de jouer...Je n'oserais évidemment pas dire que Marlon joue mal mais c'est vraiment très particulier...en fait je ne "voyais" plus que ça, j'avais vraiment du mal à m'intéresser au film, il est bouffé par le jeu de Brando...La scène avec son copain Mexicain quand il parle de son ranch...c'est vraiment bizarre, en fait on ne sait pas si il est génial ou nul...ou les deux :D Pareil dans l'église, lorsque le méchant le menace, on dirait qu'il s'en fout et on comprend à peine ce qu'il dit (heureusement qu'il y a les sous titres)...Vraiment bizarre (oui encore une fois)...

Par contre il y a UNE SCENE que j'ai trouvé géniale et qui mérite à elle seule la vision du film, celle des scorpions, si c'est vrai que l'influence italienne est diffuse, celle là elle est plus "italienne" que tous les westerns italiens :mrgreen:
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Re: Sidney J. Furie

Message par manuma »

LADY SINGS THE BLUES (1972)

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Un Furie des bons jours que ce classieux biopic musical. L’écriture n’est pas toujours d’une grande finesse, donnant tout de même l’impression de survoler son sujet en empruntant la seule voie du mélodrame, mais à la réalisation et l'interprétation demeurent solides – j’étais un peu sceptique au départ, quant au jeu de Diana Ross, pour progressivement réviser mon jugement. Très belle photo de John A. Alonzo, quelques séquences fortes, brisant au passage la très classique construction de l’œuvre pour, au final, 2h20 que je n’ai pas franchement vu passer.
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Re: Sidney J. Furie

Message par manuma »

GABLE AND LOMBARD (1976)

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Le film ayant plutôt mauvaise réputation, je m'attendais à une gourmandise kitsch / trash dans la veine du subséquent Mommie dearest. Et bien pas du tout. Le premier tiers évoque vaguement une romcom à l'ancienne, façon The Thin man (ma seule référence en ce domaine), mais sans l'aspect policier, tandis que la suite vire au roman-photo rétro, très téléfilmesque dans l'écriture (j'ai un peu pensé au biopic télé sur Howard Hughes, tourné à la même époque). L’œuvre a quelques atouts : belle reconstitution d'époque, photo de Jordan Cronenweth, costume d'Edith Head, musique (un peu envahissante par moment) de Michel Legrand. Mais ça demeure globalement plat et longuet. Quant à l'interprétation, si Jill Clayburgh ne s'en tire pas trop mal, James Brolin est à côté de la plaque, donnant juste l'impression d'incarner un type lambda qui se la joue Clark Gable (à la façon du Robert Sacchi de l'amusant The Man with Bogart's face)
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Re: Sidney J. Furie

Message par manuma »

PRIDE OF LIONS (2014)

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Si la longévité de la carrière de Sidney J. Furie peut éventuellement forcer l'admiration, il n'en va pas de même concernant ces derniers travaux. The Veteran et The Four horsemen étaient déjà méchamment à la ramasse, et ça ne s'améliore pas avec ce consternant Pride of lions, aka The Dependables, qui, sur une trame évoquant, entre autre, le Uncommon valor de Kotcheff et propre Iron eagle du réalisateur, tente très maladroitement d'exploiter le filon des "vieux en qui ont encore dans le slibard", façon The Expendables / Red. Malheureusement, en dépit d'une distribution plutôt séduisante sur le papier, il n'y a strictement rien à sauver ici, entre une réalisation comateuse, une écriture qui ne sait pas où elle va, balançant ses vannes moisies sur les désagréments physiques du troisième age entre deux séquences d'un incompréhensible sérieux papal, une partition musicale aux fraises (banjo et folklore irlandais au programme) et des prestations d'acteurs faisant exploser le niveau de génance de l’œuvre. A cet égard, et même si je sais bien qu'il ne faut pas frapper un homme à terre, laisser ainsi des interprètes que l'on a tant aimé comme Seymour Cassel, hagard, ou Margot Kidder se ridiculiser en trottinant à 2 à l'heure dans de miteuses séquences de combat reconstituant l'Afghanistan au milieu d'une carrière canadienne relèverait presque du crime de guerre de la part de Furie. American soldiers, autre opus tardif du cinéaste, m'attend sur Amazon Prime (en VF aussi, j'imagine) : On ne va pas se presser pour rempiler...
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