Les derniers Bonus que vous avez vus

[Boubakar]

Sylvie et le fantôme : un seul bonus vidéo sur le dvd, qui est un petit docu de 22 minutes, essentiellement consacré à André Paulvé, producteur atypique du cinéma français. Jean Ollé-Laprune et Jean-Jacques Paulvé (fils du producteur, avachi sur son fauteuil) sont interrogés, mais il est dommage que peu de temps soient consacrés au film, revenant surtout sur les trucages, notamment les scènes où apparait Jacques Tati (qui joue un fantôme). Les notes de production sont à ce titre plus éloquentes sur le tournage, où on apprend que Gérard Philippe a failli jouer le rôle du fantôme, mais il était un peu trop jeune à l'époque.

[Federico]

Un bonus un peu spécial car c'est le DVD lui-même qui en est un, offert dans un ancien numéro du magazine Dofus Mag (le #8 de fev-mars 2009). Si j'en parle ici c'est que ce DVD contient un making of de la fort sympathique série d'animation Wakfu réalisé par la chaine NoLife. En quelques minutes sont expliqués de façon très claire les différents maillons de la chaine de conception avec des interviews de membres de l'équipe dans les gigantesques locaux roubaisiens d'Ankama.

J'ai vu des dizaines de documentaires sur le cinéma d'animation et franchement, j'ai trouvé celui-ci d'une concision remarquable. Il ne s'agit que de la 1ère partie de ce docu dont la suite (si elle existe) se trouve peut-être sur un autre DVD proposé dans un numéro ultérieur de la revue mais je la recommande à ceux et celles qui seraient simplement curieux du processus et bien sûr aux jeunes passionnés de graphisme et ou d'animation qui envisageraient de se lancer dans le métier.

Et même pas besoin d'aller chercher le mag, le docu est visible ici :

[odelay]

Yves Boisset nous parle du Prix du Danger. Bonus du DVD :

[Federico]

Yves Boisset nous parle du Prix du Danger. Bonus du DVD :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Comment ne pas en entendant pour la ixième fois Boisset dire qu'à partir de la nouvelle de Sheckley, il "avait imaginé que le gouvernement de cet état fictif imaginait des jeux de téléréalité complètement stupides voire même dangereux qui permettent d'écarter les gens des problèmes du chômage, du racisme... et que cette chasse à l'homme en direct allait servir d'opium du peuple".

Alors que tout cela avait déjà été adapté (et de façon mille fois plus efficace, troublante et terrifiante) 13 ans plus tôt à la télévision ouest-allemande avec Das Millionenspiel :

Le film de Boisset insiste juste davantage sur la manipulation politique mais le téléfilm allemand en disait finalement bien plus long que tous les discours puisque dès l'ouverture, la speakerine rappelait que le jeu se conformait à une loi récemment votée sur les divertissements. Donc tout ce que raconte Boisset sur sa prévision de la course/chute fatale à l'audience par tous les moyens télévisuels, la trash-TV etc., outre que c'était déjà sous-jacent chez Sheckley mais aussi dans certains films satiriques américains des années 50-60... Il semble tout simplement oublier que d'autres pays avaient largement précédés la France dans ces dérives (je me rappelle trop des remarques de mon père sur les merdes qu'il voyait à la télé italienne dans les années 60-70). D'ailleurs, la télé d'état française n'avait pas attendu Bouygues pour commencer à produire des crétineries abêtissantes. Revoyez les guéguerres de clochers avec vachettes, Guy Lux, Simone Garnier et Léon Zitrone qui étaient déjà un narcotique populaire (la seule différence, c'est qu'il n'y avait pas d'études de marché derrière).

Boisset pousse aussi le bouchon en décrétant que c'est son film qui a lancé la carrière de Gérard Lanvin... qui avait été plus que remarqué auparavant chez Tavernier, Lautner, Corneau, Missiaen et surtout pour son rôle dans Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre (où il donnait déjà la réplique à Piccoli). Je me rappelle de critiques - exagérément - dithyrambiques à son égard parlant d'un "Nouveau Belmondo"...

Par contre l'anecdote sur Drucker est assez réjouissante (c'est presque trop beau - si on peut dire - pour être vrai).

[Hitchcock]

J'ai regardé cet après-midi l'ensemble des bonus du Blu-Ray de All About Eve. Parmi les documentaires et featurettes qui accompagnent le film, quatre ne sont pas sous-titrés, donc plusieurs choses ont dû probablement m'échapper.

Directed by Joseph L. Mankiewicz : Documentaire de 26 minutes dressant un portrait de Mankiewicz à travers ses films. Les intervenants sont très bien choisis : nous pouvons donc écouter les deux fils du réalisateur, sa troisième épouse (Rosemary Matthews) et plusieurs critiques de cinéma et spécialistes. La répartition des informations est assez équilibrée et on apprend pas mal de choses. Néanmoins, la carrière de Mankiewicz est beaucoup trop survolée : on s'attarde ainsi sur Eve et Cléopâtre, tandis que les autres films sont rapidement évoqués à travers de courts extraits. Bref, le format court convient mal à ce documentaire qu'on aurait préféré plus long et donc plus riche en contenu.

Joseph L. Mankiewicz : A Personal Journey Ce documentaire est beaucoup plus centré sur la vie de Mankiewicz, de sa naissance jusqu'à mort, sa relation avec les femmes, ses problèmes familiaux... Ainsi, il est très riche en informations, savamment distillées entre les intervenants (les mêmes que pour le précédent). On apprend beaucoup de choses, pas seulement sur Mankiewicz mais aussi sur son frère, Herman avec qui il fut brouillé presque toute sa vie, sa deuxième épouse, malheureuse, dérangée et suicidaire. Le portrait du cinéaste, véritable homme à femmes et victime du maccarthysme, est fascinant. Encore une fois, ce bonus est victime de sa trop courte durée, mais reste de très bonne facture.

The Real Eve : Documentaire passionnant qui raconte l'histoire vraie inspirée du film. Le principal atout de ce court-métrage (18 minutes) réside en une collection d'enregistrements confrontant Martina Lawrence (la femme qui inspira le personnage d'Eve Harrington) et Mary Orr, la femme qui écrivit l'histoire ayant inspiré Mankiewicz pour son film. Ces confrontations entre deux vieilles femmes, sont étrangement fascinantes.

The Secret of Sarah Siddons : Le plus anecdotique des quatre bonus non sous-titrés qui se contente de retracer brièvement la création du prix Sarah Siddons, inventé par le film, et évoquer les différents acteurs l'ayant obtenu.

Dans les coulisses d'Eve : Court programme TV qui fait beaucoup de redite par rapport aux précédents bonus mais nous permettant d'avoir les interventions de Davis, Baxter, Holm et Mankiewicz en personne. On en apprend un peu plus sur la star, Bette Davis, et sa relation tumultueuse avec les studios, mais l'ensemble reste assez conventionnel.

Interviews de Bette Davis et Anne Baxter : Ces featurettes promotionnelles très courtes (à peine plus d'une minute chacune), se voulant une analyse du personnage d'Eve par les deux stars du film, sont très anecdotiques et ne nous apprennent rien de plus sur le film.

Fox Movietone News : Une série de quatre publicités de promotion, centrées principalement autour des récompenses obtenues par le film. La plus intéressante reste celle des Oscars 1951, les autres étant anecdotiques au possible.

Bande-Annonce : Non restaurée et non sous-titrée.

Note film : 10/10
Note image : 9/10
Note son : 9/10
Note bonus : 7/10

J'écouterai les deux commentaires Audio ce soir. A noter également, la possibilité d'écouter la bande-son du film.

[Boubakar]

Le casse-tête chinois : le blu-ray (et le dvd) comprend deux documentaires, l'un consacré au tournage et l'autre concerne la période d'écriture.
Le premier montre surtout à quel point il est difficile de tourner à New-York, où les règles ont l'air très sévères. Klapisch raconte cette anecdote hallucinante où il ne peut pas parler aux figurants, sauf si ils sont dans un groupe de 25 personnes (et pas une personne de moins), ni son premier assistant. Sinon, si il parle à un figurant, celui-ci passe en tant qu'acteur et voit son cachet augmenter en prime (de 100$, il passe à 1000s par jour) Il y a aussi ces contraintes horaires hallucinantes où l'équipe ne peut pas tourner une minute de plus du plan de travail prévu, avec des risques de dépassements d'heures et donc le budget qui risquerait d'enfler. Il y a donc une sorte de loi tacite où, une fois par semaine, Klapisch pouvait supplier son équipe de travailler 15 à 30 minutes de plus si il voulait finir un plan qui ne finissait pas dans le temps de travail imparti.
C'est à ces moments-là qu'on se dit que travailler dans le cinéma, c'est de la folie ! Si le film n'a plus vraiment le degré d'improvisation qu'avaient L'auberge espagnole et Les poupées russes, Klapisch retrouvera quand même cette liberté lors de scènes dites sauvages, filmées peu de temps après l'ouragan Sandy (dans le film, ça correspond aux scènes entre Romain Duris et Benoit Jacquot) et de manière quasi-clandestines, car New-York était plongée dans un manque total d'électricité et qu'ils étaient libres de faire comme ils l'entendaient. Il y a également une partie très intéressante sur le travail avec les enfants, où l'on se rend compte que ces derniers sont un peu les rois sur le plateau, car ils ont tendance à improviser énormément.
Le docu s'accompagne de propos des quatre acteurs principaux, et à la question quasi-inévitable de savoir si il y aura un jour un quatrième épisode, Klapisch répond que non, ça ne viendra pas. Propos réfutés par les acteurs, qui sont partants pour continuer encore et encore (Romain Duris voudrait voir son personnage aller jusqu'à 70 ans ).

Le deuxième docu montre le travail d'écriture de Cédric Klapisch, parti s'immerger des semaines durant à New York en solitaire. On y apprend sa méthode d'écriture (qu'il assimile à du sport), et sa volonté de s'immerger dans l'univers où il veut planter sa caméra. On le voit buter sur certaines situations (la fin lui a posé de sacrés problèmes), et visiter bien avant le tournage les principaux décors du film, qui a été tourné en grande partie à Chinatown. Et il revient, et récuse, l'aspect autobiographique du personnage de Xavier, croyant beaucoup à la force romanesque du cinéma.

Tous les films de Klapisch parus en dvd (et blu-ray) comportent une fournée de bonus intéressants, car Klapisch est vraiment un homme prolixe, et Le casse-tête chinois ne déroge pas à la règle.

[Jerome]

les bonus chez Klapish sont toujours passionnants.


Sinon

Yves Boisset nous parle du Prix du Danger. Bonus du DVD :

Hallucinant qu'à aucun moment dans le bonus, on ne parle du procès avec les producteurs de Running Man qui a duré 10 ans et que Boisset a gagné. Bien dommage.

[odelay]

Oui, il a beau durer 20 minutes, il y a une certaine frustration dans cet entretien.

[odelay]

Bertrand Blier parle de Beau père. Intéressant.

Entretien du DVD :

[hellrick]

Ceux sur le fumetti sur le dvd de SATANIK, comme d'hab avec Artus du bonheur, sans doute meilleur que le film lui-même

[Boubakar]

Pour les amateurs des bonus conçus par Jérôme (et plus généralement sur le comment qu'on fait ?), il y a une interview audio de 75 minutes à écouter ici :

http://anygivenfilm.com/2014/05/10/agf- ... interview/

Il y a plusieurs choses intéressantes qui s'en détachent, outre ma folle envie d'accompagner Jérôme sur une interview , en particulier le fait que les éditeurs français ont réellement pris conscience de leurs archives, et qu'il faut donc les exploiter. Comme Jérôme est souvent présent sur le site, la plupart des anecdotes sont déjà connues, mais l'entendre parler de vive voix de coups de chances souvent hallucinants (les 5000 photos retrouvés du tournage de La vie de château) fait plaisir à entendre. Si tu passes dans le coin, tu n'as pas évoqué ton interview de Jugnot !

C'est quand même instructif, et l'annonce des quelques prochains projets (Deux heures moins le quart avant Jésus Christ, Borsalino & co, Tout feu tout flamme, plusieurs films joués et/réalisés par Alain Delon, L'africain...) fait quand même saliver.

[Jerome]

tu as trouvé ça intéressant ?
On a parlé de Jugnot, mais après la fin de l'enregistrement, c'est dommage. J'aime pourtant bien en parler, ce fut un belle rencontre.

[Boubakar]

tu as trouvé ça intéressant ?

Oui, en partie parce que c'est de l'audio (en vidéo, j'aurais surement décroché), même si, personnellement, je connaissais plusieurs des anecdotes car soit tu les cites ici, sur FB ou dans l'interview des Années Laser. Après, pour ceux qui ne te suivent pas, je dirais, d'une façon ou d'une autre, il y a quand même une foule d'anecdotes peu connues sur la façon dont on fabrique ces docus.

Mais oui, j'ai écouté ça avec plaisir en même temps que je faisais du repassage et la vaisselle, ne le prends pas mal .

[Jerome]

moi aussi, je fais d'autres trucs quand j'écoute des podcasts..

[odelay]

Pour les amateurs des bonus conçus par Jérôme (et plus généralement sur le comment qu'on fait ?), il y a une interview audio de 75 minutes à écouter ici :

http://anygivenfilm.com/2014/05/10/agf- ... interview/

Il y a plusieurs choses intéressantes qui s'en détachent, outre ma folle envie d'accompagner Jérôme sur une interview , en particulier le fait que les éditeurs français ont réellement pris conscience de leurs archives, et qu'il faut donc les exploiter. Comme Jérôme est souvent présent sur le site, la plupart des anecdotes sont déjà connues, mais l'entendre parler de vive voix de coups de chances souvent hallucinants (les 5000 photos retrouvés du tournage de La vie de château) fait plaisir à entendre. Si tu passes dans le coin, tu n'as pas évoqué ton interview de Jugnot !

C'est quand même instructif, et l'annonce des quelques prochains projets (Deux heures moins le quart avant Jésus Christ, Borsalino & co, Tout feu tout flamme, plusieurs films joués et/réalisés par Alain Delon, L'africain...) fait quand même saliver.

J'ai également trouvé ce podcast très intéressant. Et même presque trop court malgré ses 75 min! Je me demande si je ne vais pas acheter "2 moins le quart" juste pour le docu d'une heure (parce que bon le film.... non, c'est sûr ce n'est pas "Tout le monde il est beau").
Sinon je peux répondre à une question à laquelle tu te poses à un moment. Tu imagines que ça n'a pas dû être facile entre Delon et Blier sur "Notre Histoire", mais tu rajoutes que ce n'est qu'une supposition car tu dis ne pas avoir vu le bonus. Je pensais également la même chose avant d'avoir vu cet entretien. Et là j'ai eu la surprise d'entendre Blier ne faire que des compliments (qui avaient l'air sincères) sur Delon, son comportement, son engagement et surtout son respect du film. Bllier dit qu'il connaissait sa réputation, mais que sur Notre Histoire, il n'y a eu aucun problème. C'est vrai que le film semblait être très important pour Delon, et je me souviens qu'il avait fait un petit scandale quand il avait appris qu'il n'avait pas été sélectionné pour Cannes alors qu'il sortait en mai. Cette attitude est aussi un peu surprenante car on sait que ça s'était très mal passé sur le tournage d"Un Amour de Swann" qu'il venait de faire juste avant où il ne s'entendait pas du tout avec J. Irons et où, chose bizarre car ce n'est pas le premier quidam venu, il avait très mal traité Volker Schlondorff.