Les Mille yeux de Brian De Palma - Luc Lagier

[Roy Neary]

Profitant de la nouvelle édition du livre de Luc Lagier, notre "depalmophile N°1" du forum mis à jour son texte de présentation de ce dernier.

Les Mille yeux de Brian De Palma

[cinephage]

MISSION TO MARS, pour l'une des plus belles scènes du cinéma de De Palma : le suicide de Woody (Tim Robbins) sous les yeux de sa femme Terri (Connie Nielsen). C'est un prolongement à une description très sombre des rapports conjugaux entre Eliot Ness et sa femme dans LES INCORRUPTIBLES : « [...] Il est à nouveau question d'un passage de frontière, d'un retour impossible et d'une image-traumatisme [...] Cette scène est l'instant de grâce de MISSION TO MARS, celui vers lequel tend toute la première partie, le point culminant dont le film ne se remettra que très difficilement, comme s'il avait alors livré toute son émotion. »

Je lirai avec une grande attention l'ouvrage de L.Lagier, mais il m'apparait d'ores et déja que nous n'avons pas la même approche de son cinéma si, pour lui, la séquence dont il parle est "l'une des plus belles scènes du cinéma de De Palma".
J'y vois au contraire la marque du défaut de ce cinéaste, que j'aime beaucoup par ailleurs, qui est qu'il a parfois tendance à insister, à marquer le coup, au point d'en être un peu lourd. C'est précisément le cas pour moi dans cette scène qui n'en finit pas, et qu'on nous assène avec insistance. De Palma dans ce qu'il a de moins léger, à mon sens.

Je préfère largement lorsqu'il bricole des plans, ou mise sur une grande exigence technique, que ce soit par les multiples inventions formelles de ses films des années 70 ou sa structure éclatée de Redacted. De Palma formaliste, oui. Sentencieux, franchement moins...

[Major Tom]

Ah merci Roy! c'est gentil!

Pas d'accord avec cinéphage. Je comprend ton point de vue, mais je trouve que le sauvetage de Woody dans MISSION TO MARS est, déjà la dernière bonne séquence du film à mon avis, mais aussi une belle scène très émouvante dans la filmo du bonhomme. Une scène pendant laquelle j'étais vraiment captivé dans la salle de cinéma à sa sortie, c'est très prenant et très symbolique. Je comprend néanmoins qu'on ne puisse pas aimer bien sûr, et y voir des longueurs, mais je les trouve logiques: De Palma jouant constamment avec la lenteur dûs à l'apesanteur, les mouvements sont longs, avant d'entamer le dernier tiers assez moche du film. Mais lourd, bof, jusqu'à ce moment du film je ne trouve pas, on a affaire à un bon film de SF. Après, d'accord, ça se gâte oui.
Je te rassure tout de même, Luc Lagier ne parle pas de cette séquence tout long du livre.

[cinephage]

Je te rassure tout de même, Luc Lagier ne parle pas de cette séquence tout long du livre. :)

Je l'espère bien... J'ai acheté le livre.

[MJ]

Je lirai avec une grande attention l'ouvrage de L.Lagier, mais il m'apparait d'ores et déja que nous n'avons pas la même approche de son cinéma si, pour lui, la séquence dont il parle est "l'une des plus belles scènes du cinéma de De Palma".
J'y vois au contraire la marque du défaut de ce cinéaste, que j'aime beaucoup par ailleurs, qui est qu'il a parfois tendance à insister, à marquer le coup, au point d'en être un peu lourd. C'est précisément le cas pour moi dans cette scène qui n'en finit pas, et qu'on nous assène avec insistance. De Palma dans ce qu'il a de moins léger, à mon sens.

Loin de moi l'idée de faire le donneur de leçons, mais je pense que c'est un peu passer à côté du cinéma de De Palma que de déniger sa manière de jouer de l'emphase... et de la déjouer généralement.
Je suis d'ailleurs d'accord avec Lagier quand il dit considèrer la mort de Woody comme l'un des moments les plus forts de sa filmographie.

[Truffaut Chocolat]

L’ayant revu il y a quelques mois, j’ai l’impression que BDP a fait son Rencontres du Troisième Type avec Mission To Mars.

Et plus je le revois, plus je le considère sans problème comme l’un de ses tous meilleurs…

[MJ]

Et plus je le revois, plus je le considère sans problème comme l’un de ses tous meilleurs…

Ah non, non le film est totalement raté. Mais cette scène est sublime. :lol:

On va pas ressortir "grand film malade" du placard, mais je trouve toutefois qu'il y a beaucoup de choses troublantes dedans. C'est raté... mais troublant - mais raté quand même.

[Truffaut Chocolat]

On va pas ressortir "grand film malade" du placard, mais je trouve toutefois qu'il y a beaucoup de choses troublantes dedans. C'est raté... mais troublant - mais raté quand même.

Mieux: un grand film incompris.

Bon je plaisante hein, le film à de quoi déboussoler plus d'un spectateur (je me rappelle de son interview dans les cahiers où De Palma expliquait qu'il avait mis entre parenthèses son cynisme habituel), de fait je comprends également qu'on puisse le trouver bisounours, ou même raté, mais trop de scènes appuient là où ça fait mal pour que je puisse le considérer comme tel.

[Blue]

Bon je plaisante hein, le film à de quoi déboussoler plus d'un spectateur (je me rappelle de son interview dans les cahiers où De Palma expliquait qu'il avait mis entre parenthèses son cynisme habituel), de fait je comprends également qu'on puisse le trouver bisounours, ou même raté, mais trop de scènes appuient là où ça fait mal pour que je puisse le considérer comme tel.

C'est une belle incursion depalmienne dans la SF avec son lot de séquences fortes (la première attaque et le sauvetage de Woody sont des grands moments cinématographiquemnt parlant), jusqu'à l'apparition du machin ridiculement moche censé être un extra terrestre

[Alphonse Tram]

Sur France musique, dans une émission consacrée aux sorties dvd, cinéma, le livre a été évoqué. On a eu droit à la BO de Femme fatale au piano (pas l'orchestre). Excellent !
HS : à la fin de l'émission, il y a une BO complète : hier c'était le thème original de There were be blood

[angel with dirty face]

hier c'était le thème original de There were be blood

Toi tu es un grand fan de Were Smith... Non ?

[Alphonse Tram]

vous corrigerez vous même...

L'émission est sympa : il y a des extraits sonores de films : Les soeurs de Gions, Tuez Charley Varrick, motel, Klute...

[Jean Marcel]

j'aime beaucoup Mission to Mars. Ma grosse, très grosse déception est l'adaptation calamiteuse du Dahlia Noir.J'ai lu quelque part qu'il avait repris "l'affaire" en cours après le forfait de david fincher. Fincher voulait faire un film en noir et blanc de plusieurs heures.
Ma déception est d'autant plus grande que les premières scènes étaient excellentes et fidèles au bouquin...mais la suite est une catastrophe.
malgré cela De Palma reste un grand cinéaste que j'adore et qui m'a scotché plus d'une fois dans mon siège. J'ai mis du temps a me remettre de la première vision de Pulsions...quel brio !
je vais me procurer ce bouquin sans tarder.