Certes, mais Tavernier n'étant pas le neuneu décérébré de base au fond de la salle à côté du radiateur, il a tout l'équipement intellectuel nécessaire pour comprendre que ce n'est pas du premier degré. Qu'il n'aime pas le film, c'est parfaitement légitime, il en a bien le droit et je ne lui jetterai pas la pierre là-dessus, mais je trouve curieux qu'il ne voie pas quelque chose qui crève pourtant les yeux - et dont on peut parfaitement se rendre compte sans même rien connaître du reste de la filmo de Paulo (rien que le "I'm doing my part" du début, tout de même...).Supfiction a écrit :A l'echelle de la planete, je suis persuadé que les 3/4 des gens ont vus Robocop et Starship troopers au premier degré. Il n'y a qu'en connaissant un peu l'auteur que l'on peut etre totalement persuadé du contraire.Michel2 a écrit : je trouve marrant qu'il persiste à voir Starship Troopers comme un faux film anti-militariste et un vrai film facho : la déconstruction et la subversion de tous les clichés de l'héroïsme guerrier y sont tellement énormes et évidentes que je ne vois pas comment on peut prendre ça au premier degré.
Le Blog de Bertrand Tavernier
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
J'ai vu Robocop pour la première fois à l'âge de douze ans, et j'ai tout de suite compris qu'il ne fallait pas le prendre au premier degré (les fausses pubs et les journaux télévisés sont un bon indicateur des intentions de Verhoeven) et je n'étais même pas un cinéphile à l'époque. Pareil pour Starship Troopers. Mais l'attachement de Tavernier à une Morale simple et univoque n'est pas pour lui faire apprécier un cinéaste qui n'en a que faire.Supfiction a écrit : A l'echelle de la planete, je suis persuadé que les 3/4 des gens ont vus Robocop et Starship troopers au premier degré. Il n'y a qu'en connaissant un peu l'auteur que l'on peut etre totalement persuadé du contraire.
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
Comme dirait l'empereur d'Autriche à Salieri dans Amadeus :Ratatouille a écrit :Michel2 a écrit :il l'a peut-être vu en diagonale d'un oeil distrait.
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
Mais il est possible que tu te fourvoies sur le propos de Tavernier : il ne dit pas que Starship Troopers est un film facho, il laisse entendre que c'est un film irresponsable. Ce qui est différent.. Mais Il attaque surtout Spring Breakers.Michel2 a écrit :Par contre, je trouve marrant qu'il persiste à voir Starship Troopers comme un faux film anti-militariste et un vrai film facho : la déconstruction et la subversion de tous les clichés de l'héroïsme guerrier y sont tellement énormes et évidentes que je ne vois pas comment on peut prendre ça au premier degré. En même temps, Tatave l'appelle le "film avec les araignées", ce qui laisse supposer qu'il l'a peut-être vu en diagonale d'un oeil distrait.
En ce qui me concerne, Starship Troopers me semble être un film parfaitement narquois mais dont le côté provocateur se confond avec un certain cynisme parce que tributaire d'un cahier des charges et d'une obligation de résultats compte-tenu de l'investissement (on est en 1997 et le film est très cher).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
C'est effectivement sur Spring Breakers que se focalise l'essentiel de l'ire tatavesque, mais il n'a pas non plus l'air de porter le Verhoeven franchement dans son coeur puisqu'il le qualifie de film "dont on s’exténue à dire qu’il est anti militariste", ce qui sous-entend qu'il ne souscrit pas à cette interprétation. Ceci dit, et au vu de ce qu'il écrit ("j'ai lu des articles de presse qui décrivaient des projections dans l'Amérique profonde où les gens applaudissaient au spectacle de la destruction des horribles araignées"), je soupçonne que c'est surtout un film qui ne l'intéresse pas beaucoup et qu'il a vu vite fait et d'assez loin (vade retro Ratatouille avec tes photos de strabisme divergent )Alexandre Angel a écrit :Mais il est possible que tu te fourvoies sur le propos de Tavernier : il ne dit pas que Starship Troopers est un film facho, il laisse entendre que c'est un film irresponsable. Ce qui est différent.. Mais Il attaque surtout Spring Breakers
Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi : c'est d'ailleurs une ligne de tension permanente au sein du film. D'un côté, Verhoeven s'amuse à saper de l'intérieur tout l'édifice de l'épopée guerrière et de la fiction adolescente façon Beverly Hills 90210. Mais de l'autre, il doit satisfaire les attentes d'un public qui exige du spectaculaire et du war porn, comme disent les anglophones. On peut appeler ça de l'hypocrisie, mais je trouve plutôt que c'est une contradiction intéressante qui souligne les limites du film (qui ne peut pas aller au bout de sa subversion pour les raisons économiques que tu cites), tout en faisant de lui un objet cinématographique assez séduisant par sa schizophrénie.Alexandre Angel a écrit :En ce qui me concerne, Starship Troopers me semble être un film parfaitement narquois mais dont le côté provocateur se confond avec un certain cynisme parce que tributaire d'un cahier des charges et d'une obligation de résultats compte-tenu de l'investissement (on est en 1997 et le film est très cher).
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
Content de lire des avis assez positifs de sa part sur le trio de film MGM - Shearer / Garbo / Gilbert - et sur la première version de The Letter
Bon à priori Tatav est resté bloqué en 2010LADY OF THE NIGHT vient de sortir chez Warner Archive
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Jack Carter a écrit :Nouveau billet : livres, Duvivier, Festival Lumiere, Homeland Irak année zero....
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Ce n'est vraiment pas l'impression que j'en avais eu. Adjani n'imposait que sa beauté sublimée par les américains dans ce film et pas du tout la forte présence que l'on connait en France. Le film a effectivement quelque-chose qui le situe entre Thief et Drive.Le Festival Lumière rendait hommage à Walter Hill sans pouvoir hélas montrer GERONIMO (pas de copies) qui vient de sortir en DVD et en Blu-ray chez Sidonis. J’ai revu DRIVER et l’ai davantage apprécié que la première fois pour son dépouillement stylistique, son coté abstrait même si cela tourne un peu à vide. Isabelle Adjani impose une forte présence. Et surtout le film semble être la matrice de DRIVE.
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1H40 d'interview de Tavernier par Pascal Mérigeau ;
https://www.filmotv.fr/news-cinema-film ... tml?play=1
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
merci pour cet entretien, vraiment passionnant, comme souvent... Tavernier me réconcilie avec le cinéma français que j'avais longtemps (et bêtement) négligé au profit des cinématographies étrangères. Du coup je découvre, avec retard, Becker, Feyder et autres...
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Je le termine à l'instant. Même si je connais tous les films évoqués (sauf le premier Becker), les récits de l'Oncle Bertrand sont toujours captivants.
"Le Cercle rouge" et "Un flic", avec leurs comédiens qui jouent faux comme dans des films américains ; ouch !
Accessoirement : je ne sais pas pour vous, mais j'ai trouvé que le son n'était pas assez fort (à la fin, j'ai dû tenir mon portable [je parle d'un PC] près de l'oreille pour ne rien louper).
"Le Cercle rouge" et "Un flic", avec leurs comédiens qui jouent faux comme dans des films américains ; ouch !
Accessoirement : je ne sais pas pour vous, mais j'ai trouvé que le son n'était pas assez fort (à la fin, j'ai dû tenir mon portable [je parle d'un PC] près de l'oreille pour ne rien louper).
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
le dernier billet en date : http://www.tavernier.blog.sacd.fr/une-p ... lms-noirs/
Beaucoup de sorties passionnantes chez René Château, notamment LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR de Pierre Chenal (scénario de Marcel Aymé d’après Jack London que je voulais voir depuis si longtemps). De nombreuses séquences montrent qu’on a affaire à un vrai metteur en scène : les plans longs, au début, avec ces mouvements d’appareil qui circonscrivent le décor et imposent une atmosphère. Le Vigan est absolument génial en marin pinailleur, sur de ses droits, titre au flanc, menteur et manipulateur. L’ensemble de la distribution est remarquable (Berley en brute, Bergeron, Genin) et n’achoppe que sur Jean Murat et dans le dernier quart un manque de progression dramatique.
ce qui a gené Ann Harding (les bobines inversées) n'a apparemment pas gené Tavernier puisqu'il n'y fait pas allusion
Beaucoup de sorties passionnantes chez René Château, notamment LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR de Pierre Chenal (scénario de Marcel Aymé d’après Jack London que je voulais voir depuis si longtemps). De nombreuses séquences montrent qu’on a affaire à un vrai metteur en scène : les plans longs, au début, avec ces mouvements d’appareil qui circonscrivent le décor et imposent une atmosphère. Le Vigan est absolument génial en marin pinailleur, sur de ses droits, titre au flanc, menteur et manipulateur. L’ensemble de la distribution est remarquable (Berley en brute, Bergeron, Genin) et n’achoppe que sur Jean Murat et dans le dernier quart un manque de progression dramatique.
ce qui a gené Ann Harding (les bobines inversées) n'a apparemment pas gené Tavernier puisqu'il n'y fait pas allusion
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Re: Entretien avec Bertrand Tavernier + son blog
Hum ! ça fait penser à un prof pris en flagrant délit de correction de copies "en diagonale" ! Dans le film "La Vie d'artiste" (2007), il y a une scène assez drôle qui évoque ce genre de problème :Jack Carter a écrit : ce qui a gené Ann Harding (les bobines inversées) n'a apparemment pas gené Tavernier puisqu'il n'y fait pas allusion
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Là, on est d'accord. Mais les "élans poétiques", euh. C'est un film dégoulinant, dont certains passages sont bien tartignoles.Des péripéties de roman photo...
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