Jeremy Fox a écrit :Nous n'avons jamais entériné la justification de la "qualité française" ; c'est quand même malhonnête de nous faire dire ça. François a juste dit que René Clément, historiquement, avait été intégré dans cette 'case' inventée par la Nouvelle Vague.
Le texte, néanmoins, qualifie le film de Clément de la sorte, impliquant que c'est dans cette catégorie qu'il convient de le classer, parce qu'il "s'inscrit dans cette tendance", qu'il appartiendrait à un "mouvement". Ce qui est historique, ce n'est pas que l'oeuvre de Clément aie jamais fait partie des "oeuvres de qualité française", et encore moins qu'elle se soit inscrite (terme qui implique une volonté de l'auteur) dans cette tendance, mais que son cinéma aie été classé dans cette catégorie par les jeunes critiques des Cahiers, Truffaut en tête. Ca n'implique pas la réalité de cette catégorie.
Je pense que Tavernier aurait préféré une prise de distance avec cette catégorisation qui ne venait que de la jeune garde des Cahiers, et dont le bien-fondé très relatif a été maintes fois démontré, y compris par celui qui l'a initialement utilisée.
Jeremy Fox a écrit :Nos chroniques sur les films français de cette époque prouvent bien que nous ne rentrons pas dans cette "guerre de religions" et dans cette "vendetta" ; faut pas charrier !
Ce qui doit agacer Tatave, qui est certainement plongé dans cette "vendetta" jusqu'au cou du fait de son travail documentaire actuel sur l'histoire du cinéma français, c'est certainement que le rédacteur du texte aie repris la catégorisation faite par les jeunes des cahiers sans s'en distancier ni en relativiser le sens. L'appartenance ou non aux "cinéma de la qualité française" est un décret qui ne vient que d'un seul "camp" de la guéguerre anciens/jeunes loups de l'époque, ce sont des termes utilisés par les membres des Cahiers, et reprendre tel quel cette catégorisation, c'est en quelque sorte l'avaliser.