Je suis certainement le seul que intéressé par Young Justice mais je m’en fiche, j’ouvre quand même un topic. En guise d’introduction, je rapatrie ce que j’avais dit sur la saison 1 dans le sujet général :
Il apparaît vraiment regrettable qu’elle se soit arrêté après cette saison 2 pour une raison idiote (pas assez de ventes sur les produits dérivés). Heureusement, la saison 3 est désormais en production et sortira l’année prochaine. Vu le cliffhanger de la saison 2, c’est peu dire si j’ai hâte.
Et je viens donc de terminer la saison 2 qui est également très sympa. Je regrette cependant la perte du caractère outsiders des personnages puisque désormais ils font jeu égal avec la ligue. D’un autre côté, cette conséquence est logique par rapport à une écriture qui souhaite toujours autant faire évoluer ses personnages. En ce sens, la série manipule ingénieusement le principe de l’ellipse de 5 ans. Entre les deux saisons, les personnages ont vieilli et leurs relations ont changé. Par là, les scénarios cherchent à leur donner plus de profondeur et à créer des surprises. La série gagne ainsi en maturité dans son discours (l’essentiel de la saison tourne autour de la notion de trahison), tout en délivrant un divertissement fun avec plein de chouettes scènes d’action. Par contre, il y a encore quelques cafouillages dans la narration. Je pense notamment à cette manie de balancer des révélations en fin d’épisode et de s’en désintéresser pour en exploiter les répercutions trois épisodes plus tard. Individuellement, les épisodes fonctionnent parfaitement mais le plan d’ensemble est donc un peu trop dispersé. Ça reste quand même une série plus que plaisante.
Au premier abord, Young Justice ne paie pas de mine. La série se concentre sur les acolytes des super-héros tellement frustrés de ne pas être jugés à leur juste valeur par leurs aînés qu’ils sont conduit à constituer leur propre ligue. Par son orientation juvénile, la série donne surtout l’air d’être un sous-produit. Et pourtant, la saison 1 tire rudement bien son épingle. Tout en assumant son côté divertissant (il y a du lourd niveau action comme souvent dans l’animation DC), Young Justice évite le piège du traitement infantile. Les jeunes protagonistes ne sont pas juste de jeunes beaux niaiseux et les scénaristes ne sont pas avares en idées pour créer des situations aptes à exploiter leurs capacités et les faire évoluer (l’épisode débutant avec une amnésie générale des personnages, celui sous forme d’hommage à La Guerre Des Mondes, le final où ils se confrontent à la ligue des justiciers). Leur travail sur la durée se montre d’ailleurs rudement bien ficelé, notamment en amenant des révélations autour des personnages qui leur donne un poids dramatique non négligeable (la justification du gimmick un peu casse-couille de Miss Martian, l’octroi inattendu d’un second paternel à Superboy). En ce sens, la saison trouve un bon équilibre entre les épisodes centrés sur un protagoniste et ceux sur le groupe (dont la constitution évolue judicieusement tout le long). Ce talent et cette somme d’idées permettent de ne pas être trop regardant sur une certaine tendance à répéter les mêmes mécanismes d’épisode en épisode. Outre que le jeu d’équilibriste entre les protagonistes donne quelques aberrations (une attaque terroriste déjouée par Red Arrow et Aqualad mise en parallèle avec le premier jour de lycée de Miss Martian et Superboy), la narration peine parfois à se détacher d’un schéma type : les méchants veulent quelque chose, la ligue les met en échec mais en fait ça ne change rien à leur machiavélique grand plan. Il y a la même chose dans les derniers épisodes visant à bousculer les convictions de chacun des personnages. C’est la seule limite d’une série demeurant plus qu’honorable.
Il apparaît vraiment regrettable qu’elle se soit arrêté après cette saison 2 pour une raison idiote (pas assez de ventes sur les produits dérivés). Heureusement, la saison 3 est désormais en production et sortira l’année prochaine. Vu le cliffhanger de la saison 2, c’est peu dire si j’ai hâte.
