Saison 1 de Bloodline terminée.
Avis mitigé mais ressenti global plutôt positif.
Moyennement fan de la première moitié de la saison : ça prend trop son temps, le suspens se dilue, on s'attarde sur des détails insignifiant (KEVIN), on répète inlassablement les mêmes images de flashforwards sur les mêmes voix off de John, on y intègre progressivement les extraits flashback de l'événement séminal, mais là encore on y va lentement mais lourdement (exploit). On retient déjà cette ambiance incroyable et le casting le plus impressionnant vu à la tv depuis très longtemps...
Puis ça devient bien retors, ça tend vers du Mamet en univers familial rongé de culpabilité, avec faux semblants et jeux de pouvoirs, pour finir en apothéose, en combat fratricide. Danny est un personnage fascinant dans ce qu'il révèle des autres et dans sa façon très reptilienne d'avancer (au propre comme au figuré) ses cartes. A la mi saison, j'avais envie de lui coincer la tête dans un appareil à raclette, j'en pouvais plus, mais j'en voulais encore. Fascinant.
Il est l’énergie concentrique de la série, autour de lui les gens sont aspirés, projetés ou propulsés. Une force maléfique qu'on tente d'ailleurs (maladroitement) d'excuser mais rien ne marche vraiment, les décisions prises sont souvent inexcusables (même quand on connait l'origine du malaise).
Mendelsohn promène son sourire triste, son regard mauvais et sa nonchalance avec brio, il a quelque chose d'un Gary Oldman, Kevin Bacon voire Ethan Hawke qui aurait mal tourné.
Chandler fait du Chandler, mais avec tout son talent. He's the man in charge. Mais quel plaisir quand il perd le contrôle et sort (légèrement) de sa zone de confort. Il brille moins par son exubérance que par sa constance, sa solidité. Comme dans le parrain 2 : l'ordre naturel de la fratrie est chamboulé, John est le frère cadet qui a pris la place de l’aîné. Nourrissant un rapport de force déjà vicié. Toutes les scènes Mendelsohn/Chandler sont sublimes.
Un bémol sur l'écriture, je cite rapidement Mamet plus haut, dommage qu'il y manque la rigueur scénaristique (pas mal de choses ubuesques dans le déroulement sur la fin... Les mecs de la DEA sont apparemment totalement incompétents).
Vu la bande annonce de la saison 2, ça s'annonce mal. Mais je vais enchaîner très rapidement.
Edit : Juste comme ça, le dialogue qui m'aura sans doute le plus marqué (et qu'on ne nous a pas matraqué 150 fois en 13 épisodes comme le fameux "we're not bad people, but we did a bad thing") :
Finalement, le plan de Danny a marché comme prévu. La rancœur ne meurt jamais.I've never felt safe in this house.
And now, none of you are safe in this house.