Le Virginien (1962-1971) Universal

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Addis-Abeba
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Re: Le Virginien

Message par Addis-Abeba »

Ptite question Jeremy, pour les saisons 1 et 2, les épisodes semblent être aussi en VF ? Question que me pose mon père.
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Addis-Abeba a écrit :Ptite question Jeremy, pour les saisons 1 et 2, les épisodes semblent être aussi en VF ? Question que me pose mon père.

Pas tous : uniquement ceux dont le titre français est indiqué

Il peut vérifier par exemple au sein des mes tests car je le notifie

http://www.dvdclassik.com/test/dvd-le-v ... hant-films

http://www.dvdclassik.com/test/dvd-le-v ... hant-films

http://www.dvdclassik.com/test/dvd-le-v ... hant-films


....
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Morgan
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Re: Le Virginien

Message par Morgan »

Addis-Abeba a écrit :Ptite question Jeremy, pour les saisons 1 et 2, les épisodes semblent être aussi en VF ? Question que me pose mon père.
Seuls les épisodes qui ont été diffusés à la TV française ont la VF (et la VOSTF), les inédits sont uniquement en VOSTF
Dernière modification par Morgan le 31 janv. 18, 10:57, modifié 1 fois.
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Addis-Abeba
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Re: Le Virginien

Message par Addis-Abeba »

Oki merci à vous deux :)
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Joseph Campanella & Ruta Lee
2.27 - The Long Quest

Réalisation : Richard L. Bare
Scénario : Carey Wilber
Guest Star : Ruta Lee & Joseph Campanella
Première diffusion 08/04/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10

Le pitch : Mary Ann vit seule avec Crickett, garçon de 12 ans, dans une ferme près de Shiloh. Un jour elle découvre que sa maison a été mise sens dessus dessous. Le coupable est un détective (Joseph Campanella) embauché par une célèbre comédienne (Ruta Lee) pour essayer de récupérer son enfant qu’elle a abandonné à la naissance mais qui pourrait désormais lui rapporter gros. La bible de famille subtilisée par le détective mentionne le fait que Mary Ann n’est pas la mère biologique et s’avère donc une preuve suffisante pour lui supprimer la garde de l’enfant. Le Virginien qui a de l’affection pour le jeune garçon et sa mère va se mêler de l’affaire…

Mon avis : Après un épisode huis-clos à l’atmosphère ‘fantastico-baroque’ qui s'était avéré assez moyen, voici que notre série préférée prend d’autres chemins de traverse pour virer avec beaucoup plus de réussite vers le mélodrame familial et procédural. L’histoire en en très simple et très fluide. Mary Ann vit en paix dans une ferme près de Shiloh en compagnie de son fils Crickett âgé de 12 ans ; celui-ci est un enfant bien élevé, poli et serviable qui vient souvent rendre visite à Randy et au Virginien, appréciant plus que tout être témoin et prendre part à la vie quotidienne du ranch. La femme et l’enfant vont voir leur vie basculer le jour où Judith, une célèbre comédienne, arrive à Medicine Bow accompagnée d’un détective pour demander la garde du jeune garçon qu'elle dit avoir abandonné à la naissance. En effet elle se prétend être sa mère biologique et le détective trouve rapidement la preuve de ce fait après être allé fouiller la maison de Mary Ann au sein de laquelle il a trouvé la bible familiale indiquant que le véritable enfant de cette dernière est mort depuis de longues années dans un incendie qui avait également causé la mort de son époux. Tout porte à croire que la nouvelle arrivante dit la vérité et qu'elle est dans son bon droit ; d’ailleurs son avocat a entièrement confiance même si les motivations de cette femme séduisante sont loin d'être très glorieuses. Le shérif vient alors remettre une injonction à la 'mère adoptive' pour laisser le jeune garçon à la garde de sa véritable génitrice. Au moment où elle décide de s’enfuir avec Crickett de peur de le perdre, le chariot de Mary Ann se renverse et elle se retrouve blessée et immobilisée, soignée par Betsy.

Le Virginien qui a toujours eu beaucoup d’affection pour elle et l’enfant va décider de leur apporter son aide même s’il comprend parfaitement que la requérante a toute légitimité pour réclamer son ‘dû’. Comme on l’aura aisément compris, la thématique principale va être basée sur une réflexion concernant ce qui fait une mère : "Being a mother is much more than bearing a child." Sur le papier, tout ceci aurait facilement pu faire tomber cette fiction dans la plus grande mièvrerie si le ton d’ensemble avait été plus mélodramatique et si les comédiens s'étaient révélés peu convaincants, ce qui n’est évidemment pas le cas même si le réalisateur Richard L. Bare ne lésine pas sur une utilisation intempestive d’une musique outrancièrement dramatique lors de quelques séquences dialoguées et qu’il pousse parfois ses comédiennes à en faire un tout petit peu trop. Le cinéaste n’accomplit pas vraiment de miracles au niveau de la mise en scène mais a eu en revanche la chance d'être très bien secondé -comme c’était déjà le cas pour les trois précédents épisodes qu’il signa dont le superbe If You Have Tears avec Dana Wynters- et de formidablement bien diriger ses acteurs. Ici les deux personnages féminins antagonistes ont la chance d’être incarnés par deux comédiennes rivalisant de talent, Patricia Breslin et surtout Ruta Lee dans un rôle pourtant pas vraiment gratifiant de mère indigne. Cette dernière - l’une des Sept femmes de Barberousse de Stanley Donen, pourtant très pénible cette même année 1964 aux côtés d’Audie Murphy dans le rôle d’une femme dévoyée dans La Patrouille de la violence de R.G. Springsteen- est constamment remarquable, et ce jusqu’à cet épilogue absolument admirable qui ne démérite pas face aux meilleurs de la série, ni bâclé ni trop vite expédié comme c’est parfois le cas, et d’une dignité qui force le respect.

A leurs côtés un James Drury qui confirme depuis quelques épisodes avoir acquis encore plus d’aisance et sachant se faire en quelques secondes tour à tour espiègle et violemment déterminé. L'humour pince-sans-rire et la profonde lucidité de son Virginien fusionné au même mélange concernant un Randy bien moins naïf qu'il n'y parait, sont à l’origine de quelques situations savoureuses et répliques très amusantes lors du premier quart d’heure, que ce soit en rapport à la ‘gossiperie’ des habitants de Medicine Bow ou à celui de l’immaturité du jeune vacher quant aux femmes et à la boisson ("Danny, give him a sarsaparilla"). Les séquences que notre 'héros' partage avec Ruta Lee sont savoureuses et notamment celle où il pense lui donner une grande leçon de morale un peu neuneu et où elle lui rétorque "You're a clever man, and I don't trust clever men." L’autre acteur d’importance au sein de cet épisode est celui qui tient le rôle du détective, à savoir Joseph Campanella qui avait déjà été tout à fait crédible en bandit mexicain dans le génial 13ème épisode de cette saison 2, le fameux et très sombre Siege de Don McDougall. Carey Wilber, pourtant scénariste de quelques uns des épisodes les moins satisfaisants de la série (The Fortunes of J. Jimerson Jones ou Roar from the mountain), se sort avec les honneurs de cette trame dramatique assez prévisible -hormis la fin dont je vous laisse la surprise-, en évitant au maximum les poncifs et en mettant dans la bouche des principaux protagonistes des lignes de dialogue de très grande qualité.

S’échappant à nouveau des traditionnelles intrigues westerniennes, ce drame de l’adoption manque d’intensité mais se révèle néanmoins vraiment réussi grâce surtout à une interprétation de haut niveau qui nous amène en point d’orgue à un face à face vraiment poignant et tendu entre les deux mères. Nous aurons également eu droit à une bagarre courte mais vigoureuse mettant en présence James Drury et Joseph Campanella, à une vision assez ironique de Medicine Bow par notre protagoniste principal ("Nice friendly little town. In fact, those two ladies are so friendly that by supper time there won't be a person in Medicine Bow that doesn't know about this little drive"). Sans atteindre loin de là des sommets, un épisode très plaisant et bénéficiant d’un des plus beaux épilogues qu’il nous ait pour l’instant été donné de voir.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :et un épisode dit humoristique inintéressant

Non seulement inintéressant mais bâclé, idiot et pas drôle du tout ; totalement indigne de la série. :(
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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Sans atteindre loin de là des sommets, un épisode très plaisant et bénéficiant d’un des plus beaux épilogues qu’il nous ait pour l’instant été donné de voir.

Tout à fait d'accord, une conclusion particulièrement émouvante grâce aux talents des 2 guest stars du jour
Quelques semaines après le visionnage, c'est l'une des fins de cette série qui me reste le plus en tête..

Non seulement inintéressant mais bâclé, idiot et pas drôle du tout ; totalement indigne de la série. :(
Tu as eu la main lourde! Mais oui, je pense aussi que cet épisode fait partie du bottom 5 de la série.. le plus ridicule étant la scène avec les indiens, complètement invraisemblable
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Avant de démarrer une petite revue des épisodes de la saison 3 (je vais cette fois essayer de m'y tenir jusqu'à la fin), autant clôturer comme il se doit la saison 2, avec notes (stabilisées) par épisodes - le top 5 en gras :

2.01 Ride a Dark Trail réalisé par John Peyser : 6,5/10
2.02 To Make this Place Remember réalisé par Robert Ellis Miller : 7/10
2.03 No Tears for Savannah (En souvenir du passé) réalisé par Don McDougall : 6.5/10
2.04 A Killer in Town (Le Tueur) réalisé par John English : 5/10
2.05 The Evil that Men do réalisé par Stuart Heisler : 7,5/10
2.06 It Takes a Big Man réalisé par Bernard McEveety 8/10

2.07 Brother Thaddeus (Une vieille connaissance) réalisé par John English : 4/10
2.08 A Portrait of Marie Valonne (Marie Valonne) réalisé par Earl Bellamy : 6/10
2.09 Run Quiet réalisé par Herschel Daugherty : 5/10
2.10 Stopover in Western Town (Intermède à Medicine Bow) réalisé par Richard L. Bare : 6,5/10

2.11 The Fatal Journey réalisé par Bernard McEveety : 6,5/10
2.12 A Time Remembered (L'Heure du souvenir) réalisé par William Witney : 6,5/10
2.13 Siege (Siège) réalisé par Don McDougall : 7/10
2.14 Man of Violence réalisé par William Witney : 5,5/10
2.15 The Invaders réalisé par Bernard McEveety : 5/10
2.16 Roar from the Mountain réalisé par Earl Bellamy: non noté
2.17 The Fortunes of J. Jimerson Jones (Un coeur d'or) réalisé par Don McDougall : 4.5/10
2.18 The Thirty Days of Gavin Heath réalisé par John Florea : 6,5/10
2.19 The Drifter (La Guerre des ranchs) réalisé par Don McDougall : 7,5/10
2.20 First to Thine Own Self (Le Témoin) réalisé par Earl Bellamy : 5/10

2.21 A Matter of Destiny réalisé par Maurice Geraghty : 7/10
2.22 Smile of a Dragon (Le sourire du dragon) réalisé par Andrew V. McLaglen : 6,5/10
2.23 The Intruders (La Conférence) réalisé par Charles R. Rondeau: 7/10
2.24 Another's Footsteps (Qui est Mathieu Rayne) réalisé par R.G. Springsteen : 8.5/10
2.25 Rope of Lies (Tissu de mensonges) réalisé Herschel Daugherty : 6.5/10
2.26 The Secret of Brynmar Hall (The Secret of Brynman Hall) réalisé par Robert Totten : 4.5/10
2.17 The Long Quest réalisé par Richard L. Bare : 7/10
2.28 A Bride for Lars réalisé par Earl Bellamy : 3,5/10
2.29 Dark Destiny (La Sauvageonne) réalisé par Don McDougall : 7,5/10
2.30 A Man called Kane (On recherche) réalisé par William Witney : 7/10

Et les guests stars qui m'ont fait la plus forte impression:

1) Chris Robinson (It Takes a Big Man)
2) Ruta Lee (The Long Quest)
3) Leo Genn (The Thirty Days of Gavin Heath)
4) Robert Redford (The Evil that Men do)
5) John Agar (Another's Footsteps)

... mais d'autres se sont aussi particulièrement illustrés comme Peter Graves, John Dehner, Brenda Scott, Sheree North, Clu Gulager, Dick York et Ron Hayes...
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Je vais comparer ça de plus près mais à priori nous sommes assez raccords dans l'ensemble.
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Katherine Crawford & Doug McClure

2.28 - A Bride for Lars

Réalisation : Earl Bellamy
Scénario : True Boardman
Guest Star : Katherine Crawford
Première diffusion 15/04/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 2.5/10

Le pitch : Lars, voisin du juge Garth et également gros rancher, fête son futur mariage avec une jeune suédoise qu’il a rencontré dans son pays d’origine et qu’il doit aller chercher à Laramie où est stationné le convoi qui la transporte. S’étant blessé aux bras après avoir voulu faire une démonstration de force, et par ce fait incapable de se déplacer dans l’immédiat, il demande de l’aide aux cowboys du ranch Shiloh. C’est à Trampas que revient l’honneur de faire ce voyage pour ramener cette charmante mais espiègle jeune femme (Katherine Crawford). Sur leur chemin, ils auront à faire face à des bandits et à des indiens…

Mon avis : Cinquième épisode signé par Earl Bellamy qui s’avère être un réalisateur on ne peut plus inégal au sein de cette série, tournant par ailleurs en cette même décennie des westerns très honorables pour le cinéma, titres que j'ai déjà évoqués par ailleurs. Pour ne s'en tenir qu'au seul Virginien, il y aura eu au cours de la première saison le délicieux The Big Deal avec Ricardo Montalban puis surtout The Judgment avec Clu Gulager qui peut toujours être considéré comme l'un des indéniables sommets de la série. Ce sera ensuite A Portrait of Marie Valonne qui aura probablement déçu ceux qui se souvenaient des deux précédents, un épisode 'mélodramatico-romantico-policier'" qui s’avérait bien en deçà mais dont la mise en scène restait très agréable. Si le ratage de Roar from the Mountain ne lui était aucunement imputable, reposant quasiment entièrement sur les épaules des deux auteurs, il n’en va pas de même pour l’épisode qui nous concerne ici et qui se révèle indigne de la série même si le principal 'coupable' en est le scénariste True Boardman qui par la même occasion nous inquiète un peu lorsque l’on sait qu’il travaillera à nouveau pour Le Virginien à pas moins de quinze reprises. Touchons du bois en 'priant' pour qu'il se ressaisisse à temps !

En effet cette fois nous sommes en présence d’une histoire totalement inintéressante, ce qui se sent d'emblée, ne nous plaçant pas dans des conditions très favorables à l'égard de cette fiction. En gros et pour simplifier au maximum, Trampas est chargé d’aller chercher à Laramie la future épouse d’un rancher grand ami du juge Garth (ce dernier d’ailleurs absent de la série depuis un bon moment ; on se languit de voir revenir l'excellent Lee J. Cobb). Même si l'on avait voulu creuser un peu plus en profondeur, nous aurions eu du mal à en raconter davantage ou à en retirer quoi que ce soit puisque A Bride for Lars fait du surplace -au propre comme au figuré : voir à ce propos le paragraphe suivant- et n'aborde vraiment aucune thématique particulière. Au demeurant, il s'agit d’un épisode expressément humoristique, quasiment pas amusant une seule seconde mais au contraire plutôt extrêmement laborieux voire parfois même assez embarrassant (la vision ultra-caricaturale des indiens, les gags ratés qui s'éternisent, la lourdeur de l'ensemble...) Et comme chacun le sait, rien de plus ennuyeux qu’une comédie pas drôle ! Mais s’il ne s’agissait que de ça ; car nous n’allons quand même pas tout mettre sur le dos du médiocre scénariste qui cependant, il est vrai, a frappé très fort pour sa première incursion dans la série, accumulant les incohérences et les situations pas du tout crédibles comme le fait que Trampas laisse à plusieurs reprises sa compagne de route seule alors que les dangers s’annoncent et s'amoncellent dans les parages et tout autour.

Scénariste non seulement à la ramasse mais qui par la même occasion a contaminé ses acolytes, rendant l’ensemble totalement bâclé y compris une direction d’acteurs qui laisse franchement à désirer -pas plus John Qualen que Katherine Crawford n’étant spécialement bien mis en valeur- ainsi qu’une musique d’une lourdeur pachydermique avec ses effets ‘pour faire rire’. Sans parler de la ridicule image figée représentant un ciel à priori magnifique que regarde avec extase notre suédoise un peu nunuche, lorsque l’on remarque à ce point que le voyage de retour de Trampas de Laramie à Medicine Bow n’est constitué que de plans du même chemin filmé toujours au même endroit bien reconnaissable avec les mêmes reliefs et le même arbre en fond de plan, on se dit que le réalisateur ne s’est pas senti concerné par son travail. Lorsque l’on voit Trampas faire le pitre comme jamais encore sans à aucun moment nous convaincre dans ce registre -l’imitation des loups et des coyotes qui se prolonge au point d’en devenir gênante pour le si sympathique comédien- on se dit que personne n’était dupe de la bêtise de l’ensemble. Nous nous en étions d’ailleurs rendu compte dès le pré-générique de presque 10 minutes qui annonçait le ton et le manque de consistance d’un épisode qui allait non seulement ne jamais réussir à décoller mais qui de plus allait s’enliser encore plus dès le départ pour Laramie. Car au tout début, la réunion de Trampas, Steve et Le Virginien faisait encore la part belle à une fantaisie de plaisant aloi.

Même les nombreux twists qui se succèdent en fin de parcours ne nous auront pas plus amusé que surpris ! Pour couronner le tout les Indiens ne sont pas forcément dépeint avec une grande dignité –la suédoise donne même un cours de cuisine aux squaws de pacotille-, le suspense et la tension qui auraient pu être de mise de temps à autre sont totalement éventés d’une part à cause du ton humoristique de l’ensemble, de l’autre à cause de l’incroyable incrédibilité des situations : par exemple la femme ouvre grand son sac rempli de liasses de billets devant tout un groupe d’inconnus. On se consolera en assistant à un bain de Katherine Crawford dans un petit plan d’eau ou à quelques mimiques assez drôle de Doug McClure qui sera aussi de la bagarre finale quasiment burlesque, "à la McLintock". Plus stupide que drôle ; on oubliera très vite ce déplaisant moment pour passer à autre chose de plus consistant !


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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

3x01- Ryker

Cet épisode consacre l'arrivée dans la série de Clu Gulager en tant que personnage régulier; sans surprise, il n'a aucun mal à imposer sa présence tout au long des 70 minutes de cet épisode. Arrivé à Medecine Bow en tant que mercenaire, il finira shérif adjoint de la bourgade, après avoir déjoué les machinations du trouble Leslie Nielsen.
Ce dernier souhaite mettre sur la paille un éleveur pour s'emparer de ces biens et veut utiliser les talents de Ryker à cette fin. L'épisode est mouvementé et réserve pas mal de surprises. Seule la fin est un peu bâclée;
Spoiler (cliquez pour afficher)
Devant le shérif, Ryker montre son arme de manière suggestive pour signifier à Leslie Nielsen qu'il lui fera la peau s'il n'avoue pas ces crimes


A noter également un passage étrange au début de l'épisode ; un stock shot en noir et blanc intégré au moment de la chute de Ryker et de son complice dans une rivière! On n'est pas loin de la faute de goût...

Bon malgré tout, une bonne rentrée en matière avec un épisode au scénario habile ; 7/10

3x02 - Dark Challenge

Le scénario de cet épisode est inspiré d'un roman que j'aime beaucoup, "Beware of Pity" de Zweig...
Spoiler (cliquez pour afficher)
Lors d'un bal à Medecine Bow, un Trampas trop insistant demande à une jolie jeune femme handicapée de danser avec lui.. Une maladresse malencontreuse qu'il essayera de réparer, sous l’œil bienveillant du père qui verra l'opportunité de caser sa fille.. La comparaison avec le roman de Zweig s'arrête à cette description, car là où l'oeuvre s’intéressait aux conséquences dramatiques de l'engagement d'un jeune colonel pris de pitié pour une jeune paralytique, l'épisode se déroulera lui sans véritable accroc de ce côté là de l'intrigue. La jeune demoiselle sort peu à peu de son isolement et les velléités du père sont balayés assez facilement.. Le tout se laisse suivre, grâce au talent de la magnifique Katharine Ross, qui épouse parfaitement le manque de confiance de son personnage.
Mais il faut bien dire qu'il ne se passe pas grand chose... et ça remplit pas 75 minutes d'épisodes.
Alors, le scénariste a greffé à cela une histoire un peu réchauffée..
Spoiler (cliquez pour afficher)
Un jeune homme fougueux, joué par l'excellent Chris Robinson, souhaite s'attirer les faveurs d'une femme de saloon et braque donc une diligence.. ça nous rappelle méchamment l'histoire de "Stopover in a western town", mais le tout est imbriqué bizarrement ; le braquage se déroule au début, le tout est mis sous le tapis pendant 40 minutes et l'intrigue finit par revenir une fois que les vaines roucoulades de Trampas et de la jeune handicapée n'offrent plus aucune avancée à l'épisode. Le rebondissement dramatique qui en découle occupera la fin de l'épisode.
Chris Robinson est très bon encore une fois et campe le même type de personnage très remarqué dans l'épisode "It Takes a Big Man", mais en beaucoup moins dense et intéressant du coup. La fin est bâclée encore une fois, avec des aveux peu crédible du coupable.
Un clin d’œil à une oeuvre chère qui ne me laisse pas insensible, mais l'histoire est trop ténue et les ficelles de scénarios trop artificielles pour convaincre: 5,5/10

3x03 - The Stalion

Un étalon sauvage, utilisé peu scrupuleusement par un exposant, tue un homme et s'enfuit. Retrouvé dans un sale état, Randy décide de le dompter avec l'aide d'un vétérinaire alcoolique - une description qui m'aurait fait frémir et m'aurait peut-être dissuadé de regarder l'épisode.
Pourtant, je partais pas spécialement avec de mauvaises intentions
Déjà, le personnage de Randy m'est un peu plus supportable dans cette saison 3 (j'y reviendrai), même si j'ai toujours autant de mal à encaisser les interludes chantés des épisodes où il apparaît (c'est sonne vraiment trop daté pour moi). Ensuite, le début de l'épisode est correct... mais l'intrigue s'enlise lorsque le cheval s'évade de la propriété du vétérinaire. S'ensuivent une succession d’événement décousus et peu palpitants.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le scénariste greffe également une histoire de traumatisme chez le vétérinaire très peu convaincante. Il finit par prendre conscience - laborieusement pour nous spectateurs - qu'il doit dompter le cheval fou pour aller de l'avant.. La scène de domptage apparaît peu crédible (il y arrive en somme un peu facilement).. et le dénouement fait intervenir un rebondissement intéressant, supposé générer un suspense; je suis sorti de ma torpeur à ce moment mais fausse alerte, le tout est torché en dépit du bon sens.
Il y aura finalement peu de choses à rattraper dans cet épisode.

Mou du genou et pénible, on tient là un des pires épisodes de la série: 3,5/10

La suite sera un peu plus à l'avenant heureusement !
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit : même si j'ai toujours autant de mal à encaisser les interludes chantés des épisodes où il apparaît (c'est sonne vraiment trop daté pour moi).

Je trouve au contraire qu'il s'agit d'un excellent chanteur et que son style ne fait absolument pas daté. J'ai par exemple adoré sa chanson dans l'épisode 29 où il est paralysé. Sinon je continue à lire tes avis avec plaisir :wink:
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Randy Benton & Brenda Scott
2.29 - Dark Destiny

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Frank Chase
Guest Star : Robert J. Wilke
Première diffusion 29/04/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10

Le pitch : Steve et Randy sont sur la trace de voleurs de chevaux. Ils réussissent à les appréhender sauf que durant cette arrestation Steve est dans l’obligation d’en tuer un qui n’est autre que le frère du chef de gang (Robert J. Wilke). Randy parvient à rattraper un fuyard qui s’avère être… une fuyarde, la propre fille du ‘patron’ des bandits. Le shérif propose au Virginien qu’elle soit hébergée à Shiloh le temps que le procès se déroule. Durant ce séjour forcé, elle va devoir surtout s’occuper de Randy qui vient de gravement se blesser alors qu’il tentait de dompter un cheval farouche. En effet, l’épine dorsale ayant été touchée, le voici partiellement paralysé…

Mon avis : Après A Bride for Lars, le calamiteux précédent épisode 'comédie potache', à vrai dire plus gênant qu'amusant, les valeurs les plus sures de la franchise sont invitées à faire remonter la pente à la série, soit le réalisateur Don McDougall en collaboration avec le scénariste Frank Chase. On peut maintenant affirmer sans trop de risques de se tromper que, comme je l’avais déjà auparavant décelé, Don McDougall demeure l’un des meilleurs réalisateurs du Virginien, sa gestion de l'action, l'ingéniosité de ses placements de caméra et les effets qu'il obtient des cascadeurs s'avérant une fois encore d'une redoutable efficacité. Ici toutes ces qualités sont de nouveau au rendez-vous avec également quelques très belles idées de mise en scène ; il suffit pour s’en rendre compte de visionner la formidable séquence du bal au montage très 'cut', de revoir le très beau mouvement de caméra dévoilant avec pudeur la claustration de Randy lorsqu’il se retrouve esseulé dans une grange à peine éclairée, ou encore les rares scènes d’action à la fois d’une sécheresse qui confine à l’épure et d’une vigueur assez remarquable. Quant au scénariste Frank Chase, il n’en était pas non plus à son coup d’essai au sein de la série puisqu’il avait auparavant déjà signé dans la saison 1 le superbe et touchant If You have Tears avec Dana Wynters, ainsi que dans cette deuxième saison le très bon épisode avec Robert Redford, The Evil That Men Do, sans oublier le formidable Another’s Footsteps, l’une des plus belles réussites de la franchise jusqu’à présent.

Dark Destiny doit donc autant à ses qualités d’écriture que de réalisation, l’histoire s’avérant par ailleurs sans grandes surprises ni porteuse de thématiques réellement passionnantes ou novatrices (ce qui n'est pas forcément une critique négative). Elle est avant tout basée sur les émotions qui vont naitre à l’occasion des relations tout d’abord hostiles qui se tissent entre un Randy devenu paralysé suite à un accident de dressage et à la jeune femme qui a pour mission de l’aider malgré elle dans sa rééducation, la fille d’un voleur de chevaux qui, en attendant le procès de son père qui doit avoir lieu dans les jours qui suivent, est invitée à rester à Shiloh, profitant de l’absence de Betty pour occuper sa chambre. Tout d’abord tendues, leurs relations antagonistes vont évoluer vers plus de compréhension, de tolérance voire même de rapprochement sensuel, Randy n’étant finalement pas insensible au charme de la jeune fille qui est certes ravissante tout autant vêtue à la garçonne qu’en robe de soirée. L’épisode est également le premier des deux -outre évidemment celui qui l’a introduit dans la série- à prendre le jeune Randy Benton pour personnage principal, l’enrichissant et le faisant évoluer, détrompant ainsi ceux qui jusqu’à présent n’avaient vu en lui qu’un chanteur un peu fade ; ce qu’il n’est d’ailleurs pas non plus, son interprétation ici de ‘Ridin’ that New River Train’ s’avérant une nouvelle fois sacrément talentueuse, loin de toute mièvrerie.

Une belle prestation de Randy Boone qui parvient à nous inquiéter pour son personnage, les spectateurs se demandant constamment s’il va pouvoir remarcher un jour malgré sa grave lésion de l’épine dorsale, mais également dans le rôle de Billy Jo de la jeune actrice de télévision Brenda Scott, ainsi que de Robert J. Wilke et son visage grêlé. Un comédien qui vous est peut-être inconnu de nom mais dont vous connaissez obligatoirement le visage puisqu’il fut l’un des comédiens 'westerniens' les plus prolifiques dans les années 50 et 60, faisant entre autre partie de la distribution de classiques du genre -et non des moindres- tels Le Train sifflera trois fois de Fred zinnemann, Je suis un aventurier et L’Homme de l’Ouest de Anthony Mann ou encore Les Sept mercenaires de John Sturges. Il interprète ici le père de Billy Jo qui est également le chef du gang de voleurs de chevaux qui n’a désormais plus qu’une idée en tête s’il arrive à fuir la prison, se venger de Steve qui durant la première séquence a abattu son frère. Un épisode certes donc plutôt grave et dramatique mais qui n’en possède pas moins de très bons dialogues assez acérés, intelligents et pour certains plutôt amusants, voire les trois simultanément. Quelques exemples de la qualité des dialogues : alors que les cow-boys de Shiloh amènent au shérif les voleurs de chevaux, l’homme de loi leur dit “You know, one of these days, you boys from Shiloh are going to surprise me and come in here just for a friendly visit” ; sur quoi le Virginien lui rétorque “You can’t say we don’t do our bit for law enforcement.” Alors que Randy se prépare à dompter un fougueux cheval, il annonce à ses comparses “When I’m finished with him, some old lady can keep him in her parlor like a pet dog.”

L’épisode se lancera également sur de petites pistes de réflexions autour de la loyauté -Billy Jo doit-elle ou non aider à faire évader son père de prison ?- de ‘l’humanisation’ d’une personne au contact des autres, de la frustration de se retrouver cloué à un fauteuil et aux conséquences que cet état de fait amène sur le caractère du blessé et des ses proches… A défaut d’être inoubliable ni fortement captivant, un très joli épisode qui se termine sur une séquence très émouvante, qui nous aura permis de faire plus ample connaissance avec Randy et qui nous octroie de spectaculaires séquences de dressages de chevaux, sans oublier un beau débat initié par le Virginien sur les vertus du travail pour subvenir à ses besoins et sur les méfaits de l’argent trop facilement gagné. Certes un peu moralisateur et naïf mais pas forcément inutile pour autant.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Avant mon avis sur le dernier épisode de cette saison de belle tenue, voici le résumé en notes :


2.01 Ride a Dark Trail réalisé par John Peyser : 7/10
2.02 To Make this Place Remember réalisé par Robert Ellis Miller : 5.5/10
2.03 No Tears for Savannah (En souvenir du passé) réalisé par Don McDougall : 7.5/10
2.04 A Killer in Town (Le Tueur) réalisé par John English : 7/10
2.05 The Evil that Men do réalisé par Stuart Heisler : 7/10
2.06 It Takes a Big Man réalisé par Bernard McEveety 8/10
2.07 Brother Thaddeus (Une vieille connaissance) réalisé par John English : 7/10
2.08 A Portrait of Marie Valonne (Marie Valonne) réalisé par Earl Bellamy : 6/10
2.09 Run Quiet réalisé par Herschel Daugherty : 7/10
2.10 Stopover in Western Town (Intermède à Medicine Bow) réalisé par Richard L. Bare : 7/10
2.11 The Fatal Journey réalisé par Bernard McEveety : 4/10
2.12 A Time Remembered (L'Heure du souvenir) réalisé par William Witney : 6/10
2.13 Siege (Siège) réalisé par Don McDougall : 8.5/10
2.14 Man of Violence réalisé par William Witney : 6.5/10
2.15 The Invaders réalisé par Bernard McEveety : 7.5/10
2.16 Roar from the Mountain réalisé par Earl Bellamy 4/10
2.17 The Fortunes of J. Jimerson Jones (Un coeur d'or) réalisé par Don McDougall : 5.5/10
2.18 The Thirty Days of Gavin Heath réalisé par John Florea : 7.5/10
2.19 The Drifter (La Guerre des ranchs) réalisé par Don McDougall : 7/10
2.20 First to Thine Own Self (Le Témoin) réalisé par Earl Bellamy : 7/10
2.21 A Matter of Destiny réalisé par Maurice Geraghty : 7/10
2.22 Smile of a Dragon (Le sourire du dragon) réalisé par Andrew V. McLaglen : 7/10
2.23 The Intruders (La Conférence) réalisé par Charles R. Rondeau: 7/10
2.24 Another's Footsteps (Qui est Mathieu Rayne) réalisé par R.G. Springsteen : 8.5/10
2.25 Rope of Lies (Tissu de mensonges) réalisé Herschel Daugherty : 6.5/10
2.26 The Secret of Brynmar Hall (The Secret of Brynman Hall) réalisé par Robert Totten : 4.5/10
2.17 The Long Quest réalisé par Richard L. Bare : 6.5/10
2.28 A Bride for Lars réalisé par Earl Bellamy : 2.5/10
2.29 Dark Destiny (La Sauvageonne) réalisé par Don McDougall : 7/10
2.30 A Man called Kane (On recherche) réalisé par William Witney : 7/10
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Jeremy Slate & Randy Boone

2.30 - A Man Called Kane

Réalisation : William Witney
Scénario : Dean Riesner
Guest Star : Dick Foran & Jeremy Slate
Première diffusion 06/05/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10


Le pitch : Lors d’une randonnée à cheval, Randy et Betsy découvrent une grotte dans laquelle git un squelette humain. Ils trouvent également 1000 dollars en pièces d’or. D’après un agent du gouvernement (Dick Foran), il semblerait que ce soit une minime partie d’un trésor caché par les Confédérés durant la Guerre de Sécession. L’histoire étant parue dans les journaux, nombreux sont les étrangers qui arrivent dans la région pour soi-disant trouver du travail. L’un d’entre eux, Johnny (Jeremy Slate) s’avère être le frère ainé de Randy. Si les deux sont ravis d’être à nouveau réunis, une tragédie va néanmoins découler de ces retrouvailles…

Mon avis : Après Dark Destiny, Randy Bonne et son personnage Randy Benton sont à nouveau à l’honneur de ce dernier épisode de la saison 2 ; en l’occurrence son capital de sympathie ne cesse d’augmenter -même sans avoir eu ici à fredonner une seule chanson (certains au contraire s'en féliciteront)- et il acquiert encore un peu plus d’envergure et de richesse psychologique. La malchance dans sa vie privée -qui l'a fait arriver aux environs de Medicine Bow et s'insérer à la série à l’épisode 20 de cette même saison- se poursuit ici, une nouvelle tragédie familiale allant endeuiller cette fin de saison qui va s’avérer assez grave même si dans le même temps elle va entériner le fait que désormais la famille de Randy sera définitivement celle du ranch Shiloh. Il aura fallu attendre les toutes dernières secondes pour pouvoir souffler après que le suspens constant de cette intrigue nous aura fait nous demander si Randy n’allait pas y laisser son honneur voire même sa peau. Mais je n’en dirais pas plus, certains allant même estimer que c’en est déjà de trop ! L’épisode débute d’une manière assez amusante par une balade à cheval de Randy et Betsy, la jeune fille se plaignant d'avoir soif et du fait que Randy n’ait pas pensé à emporter une gourde ; sur quoi le cow-boy poupin rétorque avec une ironie et un sarcasme que nous ne lui connaissions encore pas : “Well, I didn’t! I didn’t bring a sofa pillow,a box of chocolates or a mandolin either!” S’ensuit l’arrivée du duo dans un endroit assez paradisiaque encore jamais vu dans le courant de la série, une imposante cascade surplombant une paisible étendue d’eau.

C’est ici que Randy –qui a donc retrouvé l’usage de ses jambes- découvre une grotte dans laquelle il s’empresse de pénétrer, y trouvant non seulement un cadavre très ancien mais également un petit pécule en pièces d’or. William Witney et les équipes techniques utilisent remarquablement tous ces nouveaux lieux ; non seulement la grotte fait beaucoup moins ‘carton-pâte’ que toutes les précédentes déjà ‘visitées’ dans le courant de la série mais également les extérieurs sont superbement mis en valeur par le réalisateur qui nous octroie de très beaux mouvements d’appareils et qui filme l'endroit par d’impressionnantes plongées de caméra. Déjà auteur de plusieurs épisodes, le fameux cinéaste de serial fait montre ici de plus d’originalité et d’inventivité que précédemment et permet de faire terminer cette saison à un très bon niveau, rattrapant les quelques 2 ou 3 épisodes peu glorieux qui furent diffusés peu de temps avant. Le scénariste Dean Riesner accomplit lui aussi un très bon travail, arrivant à nous tenir en haleine durant toute la durée de l’épisode, nous faisant deviner dès le début que l’ensemble risque de mal tourner sans que nous ne puissions saisir par qui et comment. En effet il a la bonne idée de faire en sorte que nous ne sachions jamais vraiment sur quel pied danser concernant les deux Guest Star interprétés par Jeremy Slate –qui tournera plusieurs fois pour Henry Hathaway durant les 60’s- et Dick Foran, le cow-boy chantant d’un nombre incalculable de westerns de séries B durant les 30’s et 40’s…

Dick Foran tient ici le rôle d’un agent du gouvernement dont la mission est de chercher et ramener un trésor de guerre caché lors du conflit civil par les Confédérés sur le domaine de Shiloh, alors que Jeremy Slate joue le personnage qui se révèle être le demi-frère de Randy. Ce dernier a beau être plutôt bon comédien, il manque néanmoins d’un peu plus de charisme pour arriver à porter un tel personnage ; et du coup l’émotion ou l’angoisse que nous aurions du ressentir tour à tour sont un peu minimisées par cette prestation peut-être un peu trop timide. Nous regrettons aussi que la plus que charmante Merry Anders n’ait pas été plus longtemps présente à l’écran, nous gratifiant cependant d’une très bonne chanson ; une comédienne bien plus talentueuse que ce que l’on a souvent lu ici et là, la même année également tout à fait convaincante dans un western de cinéma aux côtés de Audie Murphy, le très sympathique Feu sans sommation (The Quick Gun) de Sidney Salkow. Outre Randy Boone, c’est James Drury qui tient le rôle le plus important de cet épisode, ayant probablement réussi en cette fin de saison à convaincre les plus réticents du début, désormais remarquablement à l’aise dans son rôle, plaisamment nonchalant à certains moments, endurci et déterminé à la séquence suivante, sachant passer d’un registre à l’autre avec crédibilité. Lorsque l’agent du gouvernement s’excuse de parler de la défaite du Sud devant un virginien, ce dernier lui répond intelligemment que tout ceci est du passé et que ça ne le touche aucunement de faire partie des ‘vaincus’. Si le juge et Trampas sont encore absents – ils se sont faits très discrets ces derniers temps- Steve est de nouveau heureusement là pour ses ‘collègues’ puisqu’il arrivera encore une fois à temps pour éviter un drame. Que les amateurs de Gary Clark en profitent car il ne va pas tarder à quitter la série !

Encore des dilemmes cornéliens pour Randy, des situations assez inextricables pour le Virginien pour arriver à maintenir le bon fonctionnement du ranch Shiloh, une énigme à résoudre quant à l’emplacement du butin, d’excellentes séquences au saloon, une entraineuse mignonne à croquer, un soupçon de serial, de la violence assez sèche, des dialogues de haute volée, des superbes extérieurs dont William Witney se sert avec talent, de bons comédiens, une écriture aux petits oignons… Pour clore cette deuxième saison, tout était réuni pour un quasi sans-faute et pour donner envie aux spectateurs de poursuivre plus avant. Mission réussie avec cette fiction un peu triste même si d’autres épisodes s’étaient auparavant avérés plus puissants.


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