Le Virginien (1962-1971) Universal

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Clu Gulager & Jack Warden

3.23- Shadows of the Past

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Frank Chase
Guest Star : Jack Warden
Première diffusion 24/02/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10


Le pitch : John Conway (Jack Warden), l’épicier de Medicine Bow, attend Rita qu’il a rencontrée alors qu’ils étaient tous deux hospitalisés à San Francisco ; il l’a fait venir par le train, le couple ayant décidé de se marier. Très timide, il demande à son ami Ryker de se joindre à eux pour leur premier diner afin de l’aider à briser la glace, la femme paraissant étrangement distante à son égard. D’autre part le shérif adjoint reçoit une lettre inquiétante provenant de deux hommes qu’il a autrefois fait emprisonner et qui viennent de purger leur peine ; ils lui en veulent toujours pour la mort de leur frère et semblent vouloir se venger…

Mon avis : Nous l’avions déjà fait remarquer à quelques reprises mais Frank Chase au scénario, c'est déjà à coup presque certain au moins la qualité d'écriture assurée ; et effectivement ça se confirme de nouveau au travers cet épisode, son récit en partie mélodramatique fonctionnant parfaitement bien grâce surtout -outre à un Don McDougall à la réalisation qu’il est toujours aussi difficile de prendre en défaut- au talent de l'auteur qui signera en tout 10 épisodes pour la série mais qui aura également été comédien dans de nombreux et excellents classiques du western comme Les Affameurs (Bend of the River) d’Anthony Mann, Le Traître du Texas (Horizons West) de Budd Boetticher, La Brigade héroïque (Saskatchewan) de Raoul Walsh, Coups de fouet en retour (Backlash) de John Sturges ou L’homme qui n’a pas d’étoiles (Man without a Star) de King Vidor. L’intrigue de Shadows of the Past mêle deux histoires qui au travers les ombres du passé sont toutes deux parfaitement raccords avec le titre de l’épisode mais qui ne se recouperont qu’en toute fin de parcours d’une manière certes un peu convenue et mécanique, le fait de ne pas savoir qu’elles n’avaient pas vraiment de rapports entre elles ayant néanmoins permis à l’instauration d’un petit suspense ; en effet le spectateur pense ainsi tout du long que le comportement mystérieux de la femme étrangement froide à l'encontre de son futur époux pourrait être lié à une machination ourdie par les deux malfaiteurs dont elle serait alors complice. Il n'en est absolument rien mais je vous en ai probablement déjà trop dit...

Essayons cependant d'éclaircir un peu les choses pour ceux à qui la description ci-dessus a certainement pu paraitre totalement obscure sans avoir vu l'épisode. Concernant ces deux histoires, nous trouvons donc d’une part une romance entre deux personnages d’âge mur parmi lesquels la femme, étrangement distante pour une futur épouse, semble détenir un secret venue du passé qui la freine dans son désir de convoler en juste noces, de l’autre le retour de deux bandits venus terroriser et se venger de celui qui les avait fait emprisonner quelques années plus tôt après qu’il ait accidentellement tué leur frère. Frank Chase reprend toutes les conventions liées à ce genre de trames dramatiques, il n’y a effectivement que peu de points communs entre les deux pistes scénaristiques -d’où leur recoupement un peu machinal-, mais une fois encore l'extrême compétence du scénariste fait que l'ensemble est parfaitement bien géré et que l'ennui ne nous gagne jamais. On se rend d’ailleurs compte dès le prologue de la réussite probable de l’épisode car rien n’est plus casse-cou qu’une séquence d’ébriété qui mal maitrisée sombre souvent dans le mauvais goût ou la pénibilité. Ici, c’est Belden qui, comme chaque fin de mois, vient dépenser l’intégralité de sa paye en boisson et qui, sacrément éméché, met sens dessus dessous le saloon dans lequel il se plaint que personne d’autre que lui ne s’amuse. L.Q. Jones en fait certes un peu trop mais reste néanmoins dans les clous, ce qui fait que la séquence très bien écrite et sans trop de lourdeurs reste amusante jusqu’au bout, Ryker avec son flegme légendaire venant mettre fin aux gentilles exactions du cow-boy... en lui donnant rendez-vous à la fin du mois prochain.

Pour venir mettre le holà, l'adjoint du shérif a dû abandonner en cours de route une partie d’échecs qu’il disputait avec John, un ami qui n’est autre que l’épicier de Medicine Bow, les deux hommes allant être les principaux protagonistes de l’épisode, le commerçant étant interprété par Jack Warden -l’un des 12 jurés de 12 hommes en colère de Sidney Lumet- qui était déjà la Guest Star du fabuleux troisième épisode de la série réalisé par Ted Post, Throw a Long Rope, dans lequel il campait un fermier sur le point d'être lynché. Ici il incarne un homme timide qui fait venir pour l’épouser une femme qu’il avait autrefois rencontré alors qu’ils étaient tous deux hospitalisés, la maladie de la femme n’étant alors et toujours pas connue de John et allant s’avérer être l’alcoolisme, ce qui représente une sorte d’écho beaucoup plus sombre à la première séquence d'ivresse joyeuse. Rita a autrefois subi un traumatisme -que je ne vous raconterais pas, les spoilers étant déjà bien trop nombreux au sein de ce texte- et qui l’a fait sombrer dans la boisson ; il s’agit là du premier Shadow of the Past du titre. La seconde est donc liée à la sortie de geôle de deux dangereux bandits, emprisonnés grâce à Ryker qui lors de l’arrestation avait dû abattre leur troisième frère. Ils envoient alors une lettre menaçante au shérif adjoint de Medicine Bow en le prévenant qu’ils ne vont pas laisser cet assassinat impuni ; d’où un suspense assez tendu qui se met en place, Ryker ne pouvant plus arpenter une rue sans regarder partout autour de lui, jamais rassuré, s'attendant d'une minute à l'autre à être visé.

Certes un peu bavard, avare en action et en extérieurs, un épisode urbain dont la qualité de l’écriture, de la réalisation et de l’interprétation en font une jolie réussite qui offre une troisième fois à Clu Gulager dans le rôle de Ryker une superbe occasion de mettre en avant ses immenses qualités de comédiens, sans parler des deux fois où il fût Guest Star, campant non seulement avec grande crédibilité un sourd-muet mais également, arrivé à cette date, toujours le Bad Guy le plus mémorable de la série. John Milford et James Beck, les deux inquiétants bandits de l’épisode ne sont pas mal non plus ; dommage qu’ils n’aient pas droit à plus de temps de présence. Quoiqu’il en soit, un bel épisode sur l’amitié et une touchante histoire d’amour parfois intrigante du fait des réactions et une attitude assez mystérieuse du personnage féminin très bien interprété par Marilyn Erskine, l’une des participantes au génial Westward the Women (Convoi de femmes) de William Wellman.



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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Ford Rainey & James Drury

3.24- Legend for a Lawman

Réalisation : John Florea
Scénario : Preston Wood
Guest Star : Ford Rainey & Adam west
Première diffusion 03/03/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10

Le pitch : Au Kansas où il attend le retour du Virginien, Randy est piégé par des bandits qui se servent de lui pour ouvrir la porte de la banque de Cobb’s Run où s’était enfermé le shérif chargé de veiller sur une importante somme. Les circonstances font que tout accuse Randy d’avoir blessé le shérif et de faire partie du gang ayant fait un mort parmi les citoyens lors de ce cambriolage. L'homme de loi ayant une réputation d’infaillibilité, il refuse de croire avoir fait preuve de négligence et fait juger Randy pour meurtre à défaut d’avoir rattrapé la bande. Le Virginien va tout faire pour le sortir de ce mauvais pas, y compris se mettre hors-la-loi…

Mon avis : Certains aficionados ont parfois reproché à la série d’aller fureter vers d’autres horizons que celui du western, notamment la romance, le drame procédural, le policier voire même la comédie ; ces mêmes ronchons seront ici à la fête car il s’agit cette fois bel et bien -comme l’était tout récemment You Take the High Road également réalisé par John Florea- d’un western pur et dur qu’il nous est donné de voir avec au menu nombreuses chevauchées, poursuites, fusillades et diverses autres séquences mouvementées. L’action de cet épisode se déroule loin de Medicine Bow, dans une petite ville du Kansas où Randy attend le Virginien qui doit le rejoindre dès le lendemain matin pour rentrer ensuite ensemble au ranch Shiloh. Ce soir-là, une bande de cinq bandits met en œuvre le cambriolage d’une banque dans laquelle une grosse somme vient d’être déposée. Elle est gardée par le shérif lui-même qui par sécurité pour les billets entreposés s’est enfermé pour la nuit dans l’établissement. Le naïf Randy qui ne se méfie pas assez va être piégé par l’un des vauriens ; résultat, sans savoir qu’il est suivi de très près, il va se faire ouvrir la porte de la banque en disant au shérif que sa fille adorée vient d’être blessée comme on vient de le lui faire croire. Il va sans dire que les outlaws réussissent ainsi à pénétrer à sa suite et à s’emparer du butin convoité, tuant un citoyen dans la fusillade qui en découle et laissant blessé l’homme de loi. La réputation et la personnalité de ce dernier ainsi que les circonstances font que Randy est pris pour un complice de la bande, qu’il doit être jugé pour la mort du civil et qu’il sera très probablement condamné à être pendu.

L’épisode repose d’ailleurs avant tout sur la personnalité de l’homme de loi (excellent Ford Rainey, un comédien beaucoup apprécié par Delmer Daves qui l’a fait tourner dans de nombreux de ses films -Parrish, 3.10 pour Yuma, L’or du hollandais- et dont c’est déjà la troisième apparition dans la série), un nommé Buckman ; ce shérif est pour les habitants de Cobb’s Run une sorte de légende vivante à la Wyatt Earp, un véritable héros de roman admiré et vénéré à tel point qu’un ami à lui, homme de spectacle haut en couleurs, lui propose de venir tenir son propre rôle dans son show comme ce fut le cas pour Buffalo Bill. Quant à la comparaison avec le célèbre Marshall de Tombstone, elle n’est pas fortuite puisqu’il est discuté à un moment donné de la manière avec laquelle Buckman a mené à bien un certain règlement de comptes s’étant déroulé près d’un corral. Cet homme à la réputation infaillible a tellement fait depuis 15 ans pour maintenir la paix et la tranquillité dans sa petite bourgade que presque tous ses concitoyens lui font confiance sauf un certain Loomis, avocat profondément cynique qui n’a qu’une seule idée en tête, prendre sa place afin de pouvoir "monter en politique". Pour se faire, il doit entamer un travail de sape pour parvenir discrètement à faire descendre son rival de son piédestal ainsi que changer de 'camp' lorsque ça arrangera son plan de carrière. Alors que, dans une fâcheuse posture, le Virginien qui avait voulu l’engager pour défendre Randy lui dit "je vous croyais de notre côté", l’avocat dont les dents rayent le plancher et qui entre-temps a 'retourné sa veste' lui rétorque "je suis du côté qui fera tomber Buckman". Pour en revenir à l’homme de loi vieillissant, à force de se voir porté au pinacle pour toutes ses actions, il finit par croire à toutes les affabulations à son propos, à tous les exploits qu’on lui prête, à se croire indispensable et surtout infaillible. Rendu sacrément borné et orgueilleux, même si persuadé d'être sincère il finira néanmoins par interroger sa propre intégrité lorsqu’on lui dira par exemple : "ce que tu fais est frauduleux : les gens te prennent pour le limier le plus coriace et le plus rude et tu ne les déments pas, tu racontes tes exploits…"

La thématique principale de l’épisode se fonde d’ailleurs principalement sur ce postulat : est-ce parce qu'un homme est considéré comme un héros qu'il ne saurait être faillible ? Car c’est par le fait de refuser avoir fait une erreur que le shérif pousse Randy à se faire passer la corde au cou... au sens propre. Les réactions de la fille du shérif sont également assez intéressantes à suivre, le spectateur parvenant à comprendre ses hésitations entre d'une part un charmant jeune homme qui respire l’innocence, d'autre part l’amour et la confiance qu’elle veut continuer à avoir pour son père. De là l'on débouche sur un autre questionnement quasi similaire et tout aussi captivant : la loyauté est-elle forcément une bonne chose si c’est pour se boucher les yeux quant aux probables erreurs et négligences de la personne que l’on vénère ? Les problèmes de conscience du shérif vont finalement le rendre touchant après qu’il nous ait quelque peu révulsé à force d’entêtement conduisant un innocent à la peine de mort. Randy qui lui en veut toujours malgré le fait qu’il l'ait in fine aidé à se disculper, commence à critiquer son caractère et sa façon d'être auprès de son patron qui lui rétorque en guise de jolie leçon finale de tolérance : "Chacun voit midi à sa porte : l'essentiel c'est l'opinion qu'un homme a de lui-même". Sur quoi l’épisode se termine sur un beau plan avec celui du départ des deux hommes pour Medicine Bow passant devant la potence que l’on est en train de démonter. L’idée de ne pas nous faire assister au procès ainsi que celle qui consiste à faire du Virginien un hors-la-loi pour sauver la vie de son ami sont également très heureuses.

Premier scénario de Frank Telford pour la télévision avant d’écrire pour d’autres séries encore plus célèbres en France (Mon ami Ben, L’homme de fer, Mannix, Hawaii police d’état…), celui de Legend for a Lawman est une belle réussite. Quant à l’excellent John Florea, on retrouve ses quelques coquetteries habituelles qui le différencient de l’autre grand réalisateur de la série, le plus classique mais tout aussi talentueux Don McDougall ; ici, un très bon montage alterné lors du prologue ainsi que des effets de fondus enchainés à la Rope d’Hitchcock, la caméra s’approchant au plus près du vêtement noir du Virginien pour faire penser à la fluidité entre deux séquences consécutives, faisant croire à un seul plan là où il y en a deux. Sinon les auteurs savent parfaitement bien mettre en place un efficace suspense ainsi que des scènes d’action d'une étonnante sécheresse, alors que Randy interprète à merveille une chanson de Hank Williams, ‘Just Waitin’. Un épisode dramatiquement assez tendu et d'une grande intelligence avec en Guest star le futur Batman, Adam West, comédien ma foi plutôt sympathique et qui aurait été plus connu s’il avait accepté la proposition de Albert Brocoli d’endosser la défroque de 007 pour Les Diamants sont éternels.


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Morgan
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Re: Le Virginien

Message par Morgan »

Je garde un excellent souvenir de cet épisode vu il y a 2 ans (je viens de terminer la saison 4)
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Morgan a écrit :Je garde un excellent souvenir de cet épisode vu il y a 2 ans (je viens de terminer la saison 4)

Le prochain (Timberland) est du même niveau. Ce qui est rassurant après une petite fournée d'épisodes moyens en milieu de saison.
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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Après une petite pause, je reprends la saison 3;

3.16- The Hour of the Tiger: Totalement d'accord avec Jeremy Fox sur cet épisode.. Après une première scène intéressante entre Tom Tully et Lee J Cobb, l'histoire se vautre dans la guimauverie et des bavardages sans fins sur les différences culturelles entre les américains et la communauté de chinois.
Pour donner un peu plus de substance à ce pan d'intrigue, il aurait également fallu caractériser plus d'un individu de cette communauté.. car au final, seule le personnage de Celly Carillo fait l'objet d'un développement à travers cette histoire d'amour peu intéressante avec le Virginien.
Cela contribue à mon sens au côté un peu hautain de la description de ces coolies, sans que l'on puisse taxer les scénaristes de mauvaises intentions. Cela nous donne un épisode lourdingue et peu captivant: 4/10

3.17- Two Men Named Laredo : Un épisode intéressant mais qui souffre totalement de la prestation irrégulière de Fabian.. Avec son regard doux et presque innocent, l'acteur ne paraissait pas être de prime abord un mauvais choix pour jouer ce genre de personnage schizophrène et dangereux. Au final, il se révèle plutôt à l'aise en gentil, beaucoup moins en méchant et presque embarrassant lors de ces scènes de crises.. C'est dommage car une bonne partie de l'épisode tient sur ces épaules.. D'autant qu'un acteur avec les reins plus solides aurait considérablement amélioré l'ensemble car je ne trouve pas l'intrigue spécialement mal écrite.. Les atermoiement du juge Garth sont plutôt bien amenés et on se dirige assez logiquement vers une plaidoirie de ce dernier sur la folie de son client et sa non-responsabilité sur ces crimes. On peut cependant discuter de la clarté des intentions du juge Garth, qui contribue à donner une fin amère, presque absurde;
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'affaire est gagnée, Eddie Laredo ne sera pas condamné à mort mais sera incarcéré dans un pénitencier jusqu'à la fin de sa vie, où il aura vraisemblablement peu de chances d'y guérir de son trouble de la personnalité
: 5,5/10

3.18- Hideout: Roberta Shore est devenu au fur et à mesure de la série une actrice à la présence tout à fait sympathique et cela contribue à rendre cet épisode plutôt plaisant dans l'ensemble.. Pas un grand cru mais pas de véritables fausses notes: 6,5/10

3.19- Six Graves at Cripple Creek: le scénario est malin mais la deuxième partie de l'épisode est en effet un peu laborieuse, pour les raisons évoqués par Jeremy Fox de manque de rigueur de l'écriture (à titre d'exemple, j'ai eu du mal à savoir si les intentions du personnage de John Doucette étaient bonnes ou mauvaises).. Les parties action sont cependant bien menées et cet épisode se suit très bien: 5,5/10
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Arch Johnson


3.25- Timberland

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Sheldon Stark
Guest Star : Martin Milner, Arch Johnson & Joan Freeman
Première diffusion 10/03/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10


Le pitch : Les bucherons de Charlie Daniels (Arch Johnson) ont eu l’autorisation gouvernementale d’exploiter les forêts aux alentours de Medicine Bow ; ce qui n’est pas du goût des ranchers qui craignent que leurs prairies soient inutilisables une fois le travail achevé, la disparition des arbres risquant de les transformer en terrains boueux. Les relations entre les deux clans vont s’avérer tendus d’autant que la fille de Daniels (Joan Freeman) tombe amoureuse du fils d’un gros éleveur (Martin Milner) alors qu’elle a déjà un prétendant chez les bucherons. Un drame de la jalousie va avoir lieu qui risque fort de déclencher une spirale de violence…

Mon avis : Après John Florea, c’est au tour de Don McDougall de reprendre les rênes de la réalisation et autant dire que pour notre plus grand bonheur nous assistons en ce dernier tiers de saison à une sorte ‘Battle’ qualitative entre les deux hommes qui se seront définitivement avérés être les plus talentueux à ce ‘poste’ de metteur en scène, tout du moins concernant les trois premières saisons. Avec Timberland et comme son titre pouvait nous le faire deviner, nous entrons dans le monde très cinégénique des bucherons et de l'industrie du bois. Bizarrement, alors que les images du labeur effectué par ces hommes sont souvent impressionnantes (voir ce qu’en fera Paul Newman dans son excellent Le Clan des irréductibles - Sometimes a Great Notion), trop peu de films ont mis en scène cette communauté de travailleurs. Au cinéma et en restant dans le domaine du western, il y eut quand même au moins les sympathiques -même si pas spécialement mémorables- La Vallée des Géants (The Big Trees) de Felix Feist en 1952 avec Kirk Douglas en tête d’affiche ainsi que, quelques années plus tôt, Le Barrage de Burlington (River Lady) de George Sherman duquel les stock-shots que l'on peut voir dans cet épisode ont probablement été tirés. Au lieu d’un conflit souvent représenté mettant face à face ranchers et fermiers, il s’agit donc cette fois d’une rivalité entre éleveurs et bucherons, la destruction des forêts aboutissant à des prairies qui ne sont plus protégées par les arbres et donc destinées à être continuellement inondées et boueuses, alors peu propices à l'élevage de bétail.

Don McDougall oblige, il faut immédiatement signaler que le choix du casting se révèle de premier ordre et que la direction d’acteurs s’avère parfaite, histoire de ne pas revenir à chaque fois là-dessus lors de la description de l’intrigue, chacun des comédiens méritant des louanges, concernant les personnages récurrents seul Clu Gulager étant sur le devant de la scène. Les hommes de Charlie Daniels commencent le défrichage des forêts qui se trouvent sur les terres alentours de celles des éleveurs de Medecine Bow. Ne pensant qu'à la productivité -et donc tout à fait d'actualité-, Daniels (Arch Johnson, le comédien qui dans l'épisode A Killer in Town interprétait le docteur qui luttait pour vaincre une épidémie de typhoïde) ne veut rien entendre quant aux récriminations de ses voisins. Parmi les hommes de son équipe, son contremaitre Paul Rogers (William Smith, lui aussi présent dans A Killer in Town, mais également cow-boy à Shiloh déjà à deux reprises), qu’il destine à devenir le mari de sa fille Katherine qui vient rejoindre le groupe après une année d'études dans l'Est. Cette ravissante jeune femme est jouée par Joan Freeman qui dévorait déjà l’écran dans Stopover in Western Town où elle volait avec fougue la vedette à Dick York, bien meilleure que dans le précédent épisode dans lequel elle avait joué, The Devil’s Children, et qui s'est encore améliorée ici. Dans Timberland, son personnage rencontre le fils d’un éleveur, le jeune coureur de jupons Dave Ferguson (Martin Milner), et tombe sous son charme un peu canaille. L'esprit ouvert par son éducation extra-familiale, elle s'estime assez adulte, moderne et mature pour pouvoir se choisir elle-même l’homme de sa vie sans se le voir imposer par son père. La jalousie de Paul va amener à une tragédie le jour où il découvre sa promise dans les bras de son rival…

Je vous laisse découvrir le drame qui s’ensuit afin de ne pas vous dévoiler les quelques coups de théâtre ; sachez juste que comme dans l’épisode précédent, un important procès se déroule hors-champs, ce qui laisse plus de temps à l’intrigue de se développer sur d’autres niveaux, et que la romance sera parfaitement bien intégrée au reste du scénario narrant principalement une vengeance, la description d’un père dominateur face à sa fille émancipée ainsi que la rivalité entre ranchers et bucherons. Parmi les autres personnages tout aussi richement décrits, le fidèle bras droit de l’industriel, un vieil homme au visage buriné et plein de bon sens interprété par Russell Thorson (qui s’est déjà trouvé à quelques reprises dans la peau du shérif de Medicine Bow), ainsi que Ryker à qui l’on octroie une nouvelle fois un rôle en or de médiateur diplomate. Parmi les autres personnages récurrents de la série, outre le Virginien qui vient faire deux ou trois petits tours, on retrouve Betsy, Trampas et Randy mais au sein d’une seule séquence de bal provenant d’un épisode antérieur, Dark Challenge ; ceci probablement pour faire des économies budgétaires mais il est néanmoins un peu dommage de n’avoir pas filmé une nouvelle scène, les amateurs de la série n'étant pas dupes quant à cette sensation de déjà vue d'autant que la colorimétrie n'est pas exactement la même faute à un matériel un peu plus âgé. Belle idée en revanche que celle qui montre un Virginien demandant à Ryker de faire de lui son adjoint le temps de régler le conflit qui couve, l’homme de loi refusant afin de rester impartial et de ne pas privilégier un camp plus que l'autre. Même le Happy-End est loin d’être bâclé.

Une interprétation de haut niveau, une belle mise en scène sachant parfaitement bien intégrer les stock-shots des scènes de coupes d’arbres toujours aussi impressionnantes ainsi que d'intéressantes réflexions sur la condition de la femme ou sur la montée d’un capitalisme sauvage et destructeur basé sur le profit au détriment de l’humain... Timberland manque certes un peu d’intensité mais n’en est pas moins à nouveau une très belle réussite de la série surtout qu'il ne manque pas d’humour notamment dans sa première partie, rapport au personnage de dragueur invétéré qu'interprète Martin Milnes. Quatrième très bon épisode consécutif pour une saison qui semble vouloir faire oublier alors qu'elle est sur le point de se terminer quelques honteux précédents ratages à mi-parcours.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Simon Oakland & Doug McClure

3.26- Dangerous Road

Réalisation : Maurice Geraghty
Scénario : John & Ward Hawkins
Guest Star : Tom Simcox, Simon Oakland & Ben Johnson
Première diffusion 17/03/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 5.5/10

Le pitch : Ryker vient d’appréhender un jeune homme recherché pour le meurtre de sa fiancée. Ne pouvant pas se déplacer et l’homme de loi ayant émis cet avis de recherche s’avérant être une connaissance de Trampas, le shérif adjoint demande à ce dernier d’escorter le prisonnier jusqu’à la petite ville voisine de Coulter Junction. Arrivé à bon port, Trampas apprend la mort récente de l’homme de loi soi-disant tué par son cheval. Le cow-boy de Shiloh décide de rester mener l’enquête ayant dans l’idée que les deux décès pourraient être liés ; il retrouve sur place la fille du shérif qui va lui apporter son aide dans des investigations assez dangereuses…

Mon avis : Maurice Geraghty termine son ‘corpus Virginien’ de six épisodes par ce Dangerous Road qui ne transforme à nouveau pas le premier et superbe essai que constituait Impasse, le huitième épisode de la série avec Eddie Albert dans le rôle d’un patriarche qui avait éduqué ses cinq enfants d’une manière dictatoriale et qui décidait de mettre des bâtons dans les roues aux hommes du ranch Shiloh quant à la récupération de chevaux sauvages. La fiction qui nous concerne ici s’éloigne un peu de l’aventure de ce sommet de la série pour prendre le chemin de traverse d’une enquête policière à la Agatha Christie menée par Trampas qui le temps de cette fiction quitte Medicine Bow et ses comparses habituels à l’exception durant les premières séquences d’un Clu Gulager qui marque plus les esprits en cinq minutes que Doug McClure en une heure. Non pas que ce dernier soit mauvais, loin de là, mais son partenaire est tellement exceptionnel en quelques scènes que l’on est ensuite très déçu de ne plus le voir. C’est néanmoins Ryker qui arrête le jeune meurtrier recherché lors de l’excellente séquence initiale au cours de laquelle Robert Pine semblait promettre en tant que comédien, ce qui ne sera pas confirmé par la suite, au contraire un peu terne comme d’ailleurs son personnage ; à tel point qu’on a d’emblée du mal à croire en sa culpabilité quant à l’assassinat de sa fiancée. J’éviterais de vous dévoiler quoique ce soit quant aux réelles motivations de tout un chacun ou quant à l’identité des coupables, l’intrigue pour dénuer les faits qui concernent la mort de la jeune femme ainsi que du shérif de la ville -car pas plus que Trampas nous ne pouvons croire en un accident de cheval pour un cavalier aussi émérite- n’étant déjà guère crédible ni captivante en l’état.

Trampas est donc chargé dès le début de l'épisode d’escorter le prisonnier de Ryker ; ceci pour deux raisons : d’une part l’adjoint du shérif ne peut pas quitter Medicine Bow, son patron étant malade et ne pouvant pas assurer ses fonctions ; de l’autre le shérif ayant émis le mandat d’arrêt contre le criminel étant une ancienne connaissance de Trampas, ce qui serait l’occasion pour eux de se retrouver. Le voyage se passe sans difficultés malgré le fait que le groupe soit arrêté par le père du meurtrier (Simon Oakland, le policier qui se fait chahuter tout au long de West Side Story de Robert Wise ou encore le médecin qui explique la personnalité de Norman Bates à la fin de Psychose d'Alfred Hitchcock) qui essaie de récupérer son fils néanmoins sans violence. Arrivé à bon port, Trampas constate également d’autres tensions : le père de la fille assassinée veut se venger sans même attendre le procès ; le shérif de sa connaissance est mort quasiment en même temps que la jeune femme, soit disant à cause d’une mauvaise chute de cheval. Ne pouvant croire à de telles circonstances, Trampas décide de rester quelques jours en ces lieux pour mener sa propre enquête, aidé en cela par la fille du shérif qu’il avait connu alors adolescente et qui est entre temps devenu une charmante jeune femme. La comédienne Marilyn Wayne n’aura fait qu’une carrière éclair, n’ayant jouée que dans quatre épisodes de série, Dangerous Road marquant sa dernière apparition sur un écran ; bien dommage car non contente de posséder une ressemblance avec Natalie Wood, elle semblait plutôt talentueuse.

Bref voilà Trampas transformé en détective, Doug McClure étant ainsi confronté à tout un tas de comédiens westerniens chevronnés malheureusement tous ici un peu sous exploités, que ce soit Simon Oakland (le sévère géniteur du meurtrier, d’une arrogante fierté et qui tient la ville sous sa coupe) Ben Johnson (son homme de main), Tom Simcox (le shérif remplaçant qui ne rêve que d'être ‘titularisé’), Frank Gerstle (Koski, le père de la victime prêt à lyncher l’accusé) ou encore l’inquiétant acteur au gros nez dans un visage grêlé qu’est Tom Reese, déjà remarqué dans le deuxième épisode de la série réalisé par Burt Kennedy, Woman from White Wing. Homme de main taiseux de Koski, jouant du fouet avec une grande efficacité, il est celui qui restera le plus marquant au sein d’un beau casting malheureusement moyennement bien utilisé. Toutes ces différentes personnes pourraient être à l'origine des deux morts consécutives ayant eu lieu dans cet endroit habituellement très tranquille. Tentatives de corruption (“Nice Town : everybody got Money”), entraves permanentes, menaces et violences, notre enquêteur en herbe va devoir faire face à tout cela, heureusement assisté de la fille du shérif décédé qui par sa douceur et sa compréhension fera un peu retomber la tension, procurant à son ami quelques moments d'apaisement ; les séquences au cours desquelles Doug McClure et Marilyn Wayne sont réunies sont d’ailleurs les plus réussis d’un épisode pas franchement ennuyeux mais trop bavard, peu crédible et manquant de puissance dramatique et émotionnelle.

Pour l’anecdote, le médecin que va trouver Trampas pour avoir des informations sur le décès du shérif est interprété par True Boardman, l’un des scénaristes les plus prolifiques de la série. Quant à John et Ward Hawkins, les auteurs de cet épisode, ils ont auparavant déjà travaillé tous deux à quelques reprises pour d'autres épisodes de la série, tous un peu décevants à l'instar de celui qui nous concerne à l’exception de l’étonnant The Small Parade au cours duquel l’on pouvait croiser un homme accompagné d’un chimpanzé et prônant le végétarisme ainsi qu’une jeune femme ayant recueilli un groupe de sept enfants abandonnés. Dangerous Road, certes peu prévisible dans ses coups de théâtre et retournements de situations, s'avère paradoxalement moyennement passionnant mais cependant loin d'être honteux.


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Re: Le Virginien

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Kathleen Crowley & James Drury

3.27- Farewell to Honesty

Réalisation : Leon Benson
Scénario : True Boardman & Carey Wilber
Guest Star : Richard Carlson & Kathleen Crowley
Première diffusion 24/03/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10

Le pitch : Le Virginien se rend à Honesty ; il doit rencontrer et ramener à Medecine Bow un certain général Forrester (Richard Carlson) qui aurait escroqué le juge Garth de 8000 dollars. Mais malgré son nom, Honesty est une bourgade corrompue sous la coupe de Forrester et de son épouse Laura qui est propriétaire de la plupart des établissements. Forrester refuse de suivre le Virginien d’autant que ce dernier n’est pas officiellement mandaté pour ce genre de mission. Le régisseur de Shiloh prend alors conseil auprès d’un juriste qui lui dit de faire venir Ryker. Gênant beaucoup de monde, il va vite se retrouver en fâcheuse posture…

Mon avis : True Boardman et Carey Wilber ne sont pas les scénaristes les plus captivants à avoir œuvré pour la série même si le premier, à côté de récits absolument honteux, a eu néanmoins de belles réussites à son actif, et si les intentions du second sont souvent très honorables même si rarement convaincantes lorsqu'elles passent du papier à l’écran. Ici, pour la première fois en duo, ils nous offrent paradoxalement un très bon épisode, néanmoins un peu décevant sur sa deuxième partie procédurale. Il faut dire que tout ce qui avait précédé était de haut niveau et que le nouvel arrivant derrière la caméra, le dénommé Leon Benson (qui officiera à nouveau à trois reprises au cours de la saison prochaine), s’avère très habile notamment dans sa très belle utilisation des gros plans et du hors-champs. La première séquence voit arriver le Virginien dans une petite ville du nom de Honesty ; sur le panneau à l'entrée de la cité une phrase a été écrite sous son nom qui fait douter de la cohérence de cette appellation avec la réalité. Et effectivement on se rendra vite compte qu’il n’en est rien puisque la bourgade est non seulement sous la coupe d’un ancien militaire mais également qu’elle appartient presque dans son intégralité à son épouse qui est propriétaire de la plupart des établissements. Le premier est interprété par Richard Carlson qui était déjà Guest Star du très moyen Smile of a dragon dans la peau d’un shérif impitoyable mais qui est surtout connu par les cinéphiles pour avoir été la tête d’affiche de deux des films de science-fiction parmi les plus célèbres des années 50, Le Météore de la nuit (It Came from Outer Space) ainsi que L’étrange créature du lac noir (Creature from the Black Lagoon), tous deux signés par Jack Arnold.

Sa compagne dans cet épisode, c’est la très classieuse Dorothy Green, déjà remarquable dans l’excellent Face of a Fugitive de Paul Wendkos. Les relations au sein du couple sont d’emblée assez tendues, la femme semblant avoir pris connaissance des infidélités de son époux avec Jenny, la gérante de leur saloon, mais voulant cependant le garder en proposant en cachette à sa rivale un emploi dans une autre ville ; 'concurrente forcée' -je ne vous dévoilerais pas pourquoi- interprétée avec talent par la pulpeuse et charmante Kathleen Crowley et sa voix éraillée. Dans le genre qui nous concerne, nous avions déjà pu déjà croiser la comédienne dans le très sympathique Le Fouet d’argent (The Silver Whip) de Harmon Jones dans lequel sa première apparition faisait beaucoup d’effets lors d’un plan très sensuel sur ses jambes nues alors qu’elle lisait une revue dans une pose lascive ; on la retrouvait également 10 ans plus tard dans Le Collier de fer (Showdown) de R.G. Springsteen aux côtés de Audie Murphy, sauf que cette fois elle nous montrait de sacrées limites quant à son jeu dramatique. Il n’en est donc rien au cours de cet épisode où elle rivalise de savoir-faire avec ses partenaires et notamment avec James Drury lors des nombreuses séquences qui les rassemblent, leurs rapports étant assez détonants d’autant que rarement le Virginien n’aura été aussi insistant dans ses diverses tentatives de séduction. Durant cette première partie très dense, remarquablement bien écrite et interprétée, le contremaitre de Shiloh est venu à Honesty pour ramener à Medecine Bow l’homme le plus influent de cette localité accusé d’escroquerie par le juge Garth qui veut lui intenter un procès pour lui avoir subtilisé pas moins de 8000 dollars. Le Virginien ne pourra pas mener à bien sa mission car les hommes de loi à la solde du Général lui font comprendre qu’il n’est pas habilité à la mener à bien.

Ne pouvant et ne voulant pas contrer la justice ni la loi pourtant représentée par un shérif corruptible (très bon Harry Swoger), Le Virginien décide, sur les conseils d’un avocat intègre (brillant Harold Gould), d’envoyer un télégramme à Ryker pour qu’il vienne le rejoindre ; il pourra ainsi légalement acheminer jusqu'à Medecine Bow le militaire accusé de fraude. Avant que l'adjoint du shérif n’arrive, beaucoup d’évènements et de surprises vont avoir lieu dont un drame qui va aboutir à l’emprisonnement de notre héros accusé de meurtre. Je ne vous en dirais pas plus afin de ne pas spoiler plus avant. Il faut néanmoins savoir qu’à partir de cette moitié d’épisode Ryker va devoir enquêter pour venir en aide à son ami afin de le faire sortir de ce mauvais pas et que la plus grande partie de cette dernière demie heure va se dérouler au sein du tribunal. Malheureusement, même si l’on continue à suivre l’épisode sans ennui, toute ce segment procédural et d’investigations un peu répétitives convainc un peu moins malgré les nombreuses embûches et retournements de situations et nonobstant les nombreuses possibilités quant à l'identité du véritable coupable de cet ‘assassinat’ d’un des protagonistes principal de l’épisode. A signaler un Clu Gulager un peu trop en retrait malgré l’importance primordiale de son personnage dans cette seconde partie ainsi qu’un final très émouvant avec un comédien versant quelques larmes très efficaces, son personnage semblant réellement bouleversé par ce qu’il avoue dans le prétoire et qui met fin au procès.

Un épisode interrogeant la loyauté, l’honnêteté, le mensonge et narrant plusieurs amours impossibles dont celui du Virginien pour la belle Jenny, cette dernière n’étant pas contre venir un jour le rejoindre à Medicine Bow ; mais les spectateurs que nous sommes ne sont pas dupes, sachant très bien que ceci ne se produira jamais afin que notre héros reste célibataire jusqu’à la fin de la série. Bien écrit, bien réalisé, bien interprété, un épisode de grande qualité mais qui ne reste malheureusement pas sur les hauteurs jusqu’au bout. Mais nous n’allons pas rechigner pour si peu car nous resteront en mémoire les relations très ambiguës entre Richard Carlson et Dortothy Green, entre Richard Carlson et Kathleen Crowley qu’il manipule par chantage, entre Dorothy Greene et sa rivale lors d’une très belle scène qui les réunit, ainsi enfin qu’entre Kathleen Crowley et un excellent James Drury. Pour l’anecdote, la maison habitée par le couple Forrester n’est autre que celle de Norman Bates dans Psychose d’Alfred Hitchcock. Carey Wilber n’arrive jamais à convaincre sur la totalité d’un scénario et c’est bien dommage car au vu de la première partie nous n'étions pas loin d'atteindre des sommets.



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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Franchot Tone & Bill Mumy

3.28- Old Cowboy

Réalisation : William Witney
Scénario : Gabrielle Upton
Guest Star : Franchot Tone
Première diffusion 21/03/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6/10

Le pitch : Murdock (Franchot Tone) est un vieux cowboy à la recherche d’un emploi. Il pense avoir encore toute sa maitrise et toute son énergie pour pouvoir travailler comme lors du temps de sa jeunesse. Accompagné par son petit-fils Willy, ils arrivent à Medicine Bow. Murdock perd toute sa maigre fortune au poker ; Trampas qui a pitié de lui décide de le faire embaucher à Shiloh malgré les réticences du régisseur. Les maladresses du vieil homme vont mettre le Virginien dans l’embarras vis-à-vis de ses voisins notamment lorsqu’il marque du sceau de Shiloh les bêtes d’un autre rancher ou lorsqu’il met involontairement le feu à la prairie…

Mon avis : 8ème des dix épisodes réalisés par William Witney, Old Cowboy se suit sans ennui mais est loin d’atteindre le niveau et d’être aussi captivant que son précédent et excellent Man of the People avec James Dunn en Guest Star, épisode médian de la saison 3 qui abordait principalement la thématique de la répartition des terres entre ranchers et fermiers et qui en profitait pour dépeindre l’arrivée de colons orchestrée par un député un peu roublard. Tout comme dans A Father for Toby, également dans cette même saison, Old Cowboy narre en partie l’amitié qui nait entre Trampas et un jeune garçon d’une dizaine d’années. L’épisode d’Alan Crosland Jr était un ratage malgré la bonne interprétation d’un tout jeune Kurt Russell ; le petit Bill Mumy est également plutôt talentueux, semble s’être plutôt bien entendu avec Doug McClure et forme un duo assez attachant avec un Franchot Tone vieillissant. Dans la peau de Murdock, le vieux cowboy sur le retour, le comédien nous octroyait à cette occasion l’une de ses dernières apparitions à l’écran. Il est bien loin le temps où il formait en 1938 avec Robert Taylor et Robert Young un trio inoubliable dans le chef d’œuvre de Frank Borzage, Trois Camarades (Three Comrades), également en haut de l’affiche de célèbres films d’aventure des années 30 aux côtés d'immenses stars comme Gary Cooper et Clark Gable, soit Les Trois lanciers du Bengale de Henry Hathaway ou Les Révoltés du Bounty de Frank Lloyd. Dans cet épisode du Virginien, il incarne un cowboy défraîchi qui, accompagné de son petit-fils, sillonne le pays pour trouver du travail, persuadé que son âge ne devrait pas poser de problèmes pour se faire embaucher.

Effectivement, vivant toujours dans son glorieux passé du temps de la fameuse époque de la Chisholm Trail durant laquelle il était contremaitre, Murdock continue à penser non seulement connaitre parfaitement son boulot mais également avoir gardé la même énergie et la même maitrise que vingt ans plus tôt. Le principal problème de l’épisode est la quasi non-évolution de ce personnage ‘ah, c'était l'bon temps’ pourtant néanmoins capable de se révéler parfois assez attachant notamment dans ses relations avec son petit-fils ; tout au long du récit nous l’entendrons se vanter de tout savoir faire mieux que tout le monde et ronchonner au contraire sur la faible compétence des jeunes cowboys qui l’entourent ; traits de caractère assez intéressants de par le fait de rajouter une part 'd’humanité' à un protagoniste du coup pas tout blanc mais situations assez vite lassantes par leurs répétitions et leurs non-approfondissements. Alors que la première moitié s’avérait vraiment excellente (la découverte d’une belle toile peinte de Medicine Bow vue du haut d’une colline ; la partie de poker entre Trampas, Belden, Randy et Murdock ; la prise en pitié du vieil homme par Trampas, le caractère toujours aussi acariâtre du Virginien…), un sentiment de rabâchage vient un peu nous gâcher la seconde partie d’autant que comme souvent avec William Witney, les stock-shots ne sont pas très bien intégrés aux séquences tournées spécialement pour l’épisode, en l’occurrence les monteurs se moquant totalement de la cohérence au niveau des paysages montrés ici et là.

Ceci étant et même si le sentiment d’ensemble aura été un peu décevant suite à une dernière demi-heure qui paradoxalement patine malgré une recrudescence d’action et de tension dramatique, Old Cowboy est loin d’être désagréable ; ce paradoxe est d’ailleurs assez répandu, les scènes dialoguées de certains westerns étant parfois bien plus passionnantes que les séquences mouvementées qui s’ensuivent et qui accélèrent souvent facticement le rythme. Avant cette recrudescence dramatique dont le climax aura été l’apparition de loups peu commodes, nous aurons assisté à la difficile intégration du vieil homme parmi les cowboys de Shiloh -et pour cause, il ne passe pas une minute sans se plaindre et leur faire la leçon- et à l’admiration aveugle du petit-fils pour son grand père, au fur et à mesure reportée sur Trampas. Cet état de fait va provoquer la jalousie et l’animosité de Murdock qui va prendre Trampas en grippe alors que c'était grâce à lui qu'il avait réussi à être embauché malgré les réticences d’un Virginien toujours aussi méfiant et pragmatique. Le vieux cowboy va également se mettre à enchainer bêtises sur maladresses, allant jusqu’à marquer des bêtes ne lui appartenant pas, à provoquer un stampede ainsi que l’incendie de la prairie causant plusieurs morts parmi le bétail des voisins. Fort logiquement, les ranchers alentours qui auront sérieusement pâti de ces bourdes vont commencer à voir rouge et à vouloir intenter un procès au juge Garth. Trampas qui se sent responsable de tous ces malheurs va prendre en grande partie sur lui les blâmes adressés aux membres de Shiloh : "It was as much my fault as his." Doug McClure trouve ici l’une des plus belles occasions de démontrer son talent et Trampas sa sincère compassion et sa profonde humanité ; se souvient-il de la protection amicale qu’il reçut de la part du juge Garth lors de l’épisode qui narrait son arrivée à Shiloh, Ride a Dark Trail ?

Un personnage principal un peu trop monolithique, souvent ridiculement fier et par trop rigide y compris dans son désir final de se racheter "I'll get that herd through or I won't be back at all”, une seconde partie moins convaincante... cependant la scénariste échappe à presque toute mièvrerie et parmi les autres bonnes surprises de l'épisode l'on peut noter un L.Q. Jones en grande forme ainsi qu'une bataille de polochon assez amusante. Nous aurions préféré une réflexion un peu plus mélancolique sur la vieillesse mais en l'état une fiction sinon mémorable au moins assez sympathique.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Leonard Nimoy


3.29- The Showdown

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Gene L. Coon
Guest Star : Leonard Nimoy & Michael Ansara
Première diffusion 14/04/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6/10

Le pitch : Le Virginien dans une petite ville de l’Arizona pour acheter du bétail à la famille Landers. Il se rend vite compte que la bourgade est contrôlée d’une main de fer par le shérif et son adjoint, les deux frères Frome (Michael Ansara & Leonard Nimoy). Les citoyens les craignent fortement d’autant qu’ils font souvent ‘visiter’ leurs cellules pour des motifs futiles. Le Virginien en fait lui-même les frais. En sortant de prison, il apprend que le troupeau qu’il vient d’acheter a été confisqué par les deux hommes de loi pour enquête sur la provenance des bêtes. Il n’est pas au bout de ses surprises car souvent les apparences peuvent s’avérer trompeuses…

Mon avis : L’auteur de l’épisode est Gene L. Coon, un nom réputé au sein de la communauté des ‘trekkies’ puisque il fut non seulement l’un des principaux producteurs de la série originale Star Trek mais en écrivit également plus d’une dizaine d’épisodes. Auparavant, pour le cinéma il signa quelques scénarios pour des films tout à fait estimables tels Le Salaire du diable (Man in the Shadow) ou bien Une Balle signée X (No Name on the Bullet), tous deux réalisés par Jack Arnold. Autre point commun avec Star Trek, bien évidemment Leonard ‘Spock’ Nimoy interprétant ici l’adjoint et frère du shérif, faisant tous deux régner la terreur sur la ville dont ils ont à s’occuper de la sécurité. Ce sont au demeurant les personnages les plus intéressants et les plus intrigants du récit puisque nous mettons en effet pas mal de temps à comprendre les motivations de ces hommes qui emprisonnent leurs concitoyens à tour de bras pour des motifs plus que futiles, certains de ceux se retrouvant en cellule ne comprenant même pas la raison pour laquelle ils ont été enfermés. Le Virginien venu dans cette ville de l’Arizona pour un simple achat de bétail se retrouve lui-même derrière les barreaux pour... avoir bu plus d’une bière ! Tous les habitants semblent détester cette fratrie antipathique et surtout les membres de l'accueillante famille d’éleveurs que le régisseur de Shiloh est venu trouver pour faire affaire.

Dès son arrivée, le shérif lui déconseille d’ailleurs grandement d’acheter le cheptel de la famille Landers. Le patriarche de celle-ci -excellent Peter Whitney qui fut inénarrable dans L’aventurier du Texas (Buchanan Rides alone) de Budd Boetticher dans le rôle de du gros Amos qui passait son temps à courir d’un de ses frères à l’autre en fonction de leurs situations, se rapprochant à chaque fois de celui sur le point de remporter le gros lot...- pense que c’est parce que ses fils furent autrefois des outlaws et que l'homme de loi ne croit pas à la possible réinsertion de mauvais garçons. Le Virginien qui a en revanche toujours cru à la deuxième chance et qui l’a prouvé à maintes reprises au cours de la série, prend d’emblée fait et cause pour ses hôtes même si les retournements de situations à mi-parcours vont balayer d'un coup tout ce qui a précédé et ajouteront un soupçon d’ambiguïté quant à cette thématique de la réintégration civile d'anciens repris de justice. En attendant ces nouveaux éléments, le Virginien ira jusqu’à provoquer le shérif par ‘punchlines’ bien senties et notamment par vantardise lors d’une séquence au saloon où il se trouve attablé avec une charmante entraineuse (craquante Leslie Perkins) ; alors que l’homme de loi tourne autour d’eux et que le Virginien lui demande s’il le dérange, le shérif rétorque que non ; sur quoi notre héros lui répond qu’inversement lui le gêne. Tout ceci est assez jubilatoire pour le spectateur surtout que notre protagoniste principal, outre se positionner dans un rôle progressif en soutenant la réinsertion, semble encore à ce moment-là défendre la veuve et l’orphelin, se positionnant dans le camp de ceux qui ne supportent pas et qui ont peur des deux frères ‘étoilés’.

Même si je me suis sans doute déjà bien trop avancé, il n’est cependant pas bien possible de narrer quoique ce soit de la seconde partie, la principale surprise totalement inattendue provenant de multiples apparences trompeuses ; nous vous laissons donc les découvrir d'autant qu'elles sont à l'origine de l'aspect le plus passionnant de l'épisode. Ce que l'on peut dire est que nous nous dirigeons alors vers une sorte de remake de l’histoire des frères Earp à Tombstone, soit par exemple une nouvelle version de Règlements de comptes à OK Corral, le duel annoncé dans le titre de l’épisode ayant bien lieu pour le clore, superbement mis en scène tout comme ce qui a précédé, Don McDougall oblige, sa direction d’acteurs s’avérant également toujours aussi impeccable. Outre un James Drury en grande forme ainsi que Peter Whitney et Leonard Nimoy déjà cités, on trouve aussi les excellents Michael Ansara (Les Comancheros de Michael Curitz) dans la peau du shérif impassible que rien ne semble effrayer, dur et peu souriant, Barry Kelley dans celui du Marshall qui tombe des nues en apprenant la vérité, ou encore un tout aussi bon Tom Skerritt -déjà présent dans deux épisodes de la série, connu par la suite pour avoir fait partie de l’équipage du Nostromo dans le fabuleux Alien de Ridley Scott- à qui on donnerait au départ le bon dieu sans confessions. Parmi les points positifs, une mise en scène de Don McDougall donc toujours aussi difficile à prendre en défaut, une description assez captivante de ces deux intimidants et déplaisants hommes de loi qui se comportent en despotes avec la pratique d’arrestations arbitraires, un petit côté documentaire quant à la manière de savoir si les marques sur les bêtes ont été ou non falsifiées…

Alors pourquoi une note en définitive assez moyenne ? Faute à un scénario qui à force de brouiller les cartes finit par patiner un peu, à une deuxième partie moyennement bien rythmée et au cours de laquelle il ne se passe finalement pas grand-chose, à des personnages qui disparaissent sans crier gare (celui de l’entraineuse qui nous aura néanmoins octroyé une jolie chanson)… Mais le Showdown du titre se déroulant au centre de la rue principale et qui conclut l’épisode rattrape le tout en beauté avec en altruiste maxime finale débitée par le Virginien lui-même et qui en quelque sorte à cette occasion prône l’entraide : "Sometimes you just can't stand by. You don't want to get involved but you have to." Un peu décevant mais loin d'être mauvais pour autant.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Rhonda Fleming
3.30- We've Lost a Train

Réalisation : Earl Bellamy
Scénario : Borden Chase
Guest Star : Rhonda Fleming, Ida Lupino, Philip Carey, William Smith, Neville Brand & Peter Brown
Première diffusion 21/04/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 5.5/10

Le pitch : Alors qu’il s’apprêtait à se rendre au bal, Trampas en est empêché par le Virginien qui l’envoie au Mexique y chercher un taureau que le juge Garth a acheté. Sur son chemin il fait une pause à Laredo où, par le fait d’avoir arrêté ses yeux sur la pulpeuse tenancière du saloon (Rhonda Fleming), il est simultanément pris à partie par 3 hommes qui le provoquent en duel. Ces 'rencontres’ vont être retardées puisque le trio constitué de trois Texas Rangers est envoyé lui aussi en mission à la recherche… d’un train disparu. Trampas et ses ennemis prenant le même chemin, ils décident de le faire ensemble… quitte à se battre une fois arrivés à destination…

Mon avis : Earl Bellamy à la caméra, Borden Chase au scénario, la flamboyante Rhonda Fleming, la piquante Ida Lupino, les très bons seconds rôles westerniens qu’ont toujours été Neville Brand, Joe Riley et Philip Carey en Guest Star, le retour de Peter Brown après une interprétation mémorable dans un épisode récent de la série (Return a Stranger)… on pouvait raisonnablement attendre mieux de l’épisode qui allait clôturer la saison 3 même s’il est aussi vrai que cette dernière s’était un peu essoufflée en son dernier tiers. Mais pour l’anecdote, y-a-t-il eu d’autres cas semblables dans l’histoire de la télévision, à savoir qu’un épisode puisse à la fois faire office de final d’une saison et de pilote d’une autre série, en l'occurrence Laredo ? Je ne saurais l’affirmer mais le cas a surement été rare. Avec We’ve Lost a Train, c’est donc bien de cette situation assez curieuse qu’il s’agit : après un prologue qui nous fait croiser quasiment tous les habituels personnages de la série (sauf le juge Garth qui semble bien avoir déserté son ranch), seul Trampas part au Mexique où il a pour mission de ramener une bête achetée par le juge. Le Virginien qui a probablement peur que le fauteuil de son boss prenne la poussière s’y est confortablement installé et, se comportant en patron, n'a aucun remords d’empêcher son cow-boy de louper le bal qu’il attendait tant pour l’envoyer immédiatement à l’autre bout du pays ; il l’a choisi pour sa connaissance de la région et pour y avoir passé quelques temps durant sa jeunesse.

Donc durant les cinq premières minutes, Betsy, Randy et sa guitare, Belden, ainsi que notre héros de régisseur font trois petits tours et puis s’en vont… Seul Trampas va servir à nous présenter les quatre personnages principaux de la série Laredo dans cette même ville du Texas où il a décidé de faire une pause avant de passer la frontière et de continuer sur le Mexique. Après un prologue léger et un long voyage en train et en diligence, le ton se poursuit en conservant son second degré et son humour, le dramatisme étant quasiment évacué voire volatilisé, volontairement ou non, malgré les violences qui vont suivre dues en partie à de cruels indiens Yaquis ainsi qu'à des rurales mexicains sans scrupules et corrompus commandés par un plutôt bon Fernando Lamas. Pour en revenir à cette légèreté de ton, la rencontre entre Trampas et les Texas Rangers va être une sorte de variation sur celle de D’Artagnan et des trois mousquetaires dans le chef-d’œuvre de Alexandre Dumas. A cause de sa maladresse et de son trop grand amour des femmes, notre Trampas va se retrouver avec trois duels consécutifs sur les bras ; combats qui vont devoir être repoussés à plus tard, le chef des Texas Rangers faisant appeler ses hommes sans plus tarder pour leur confier une mission ; un train n’est jamais arrivé à destination et il faut le retrouver. Trampas et ses trois rivaux ne pouvant se battre de suite mais partant dans la même direction, ils décident de faire le voyage ensemble avec dans l’idée de régler leurs affaires à la fin de leurs besognes respectives.

A la lecture de ces lignes on se doute bien que l’humour est en première ligne de cet épisode à l'atmosphère tellement folâtre que les tentatives de suspense et de dramatisation vont tomber constamment à l’eau malgré violentes attaques des indiens Yaquis, destructions de villages et autres 'joyeusetés'. C’est ici que se situe la limite de cet épisode certes plaisant mais peinant sans cesse à nous captiver. Dommage car comme je le disais dès le début le casting est de premier ordre et la bonne humeur règne jusqu’à cet épilogue à Laredo au cours duquel Philip Carey monte batifoler avec Rhonda Fleming. Dommage également que l’humour soit à ce point répétitif, tournant principalement et uniquement autour de la jalousie de Neville Brand, des moqueries de ses deux comparses quant à sa tocade pour Rhonda Fleming et à leur futur mariage, ainsi que des paris que se font entre eux les trois Texas Rangers. Un autre élément, sorti cette fois tout droit du Fils du désert (Three Godfathers) de John Ford, vient renforcer ce côté allègre, la découverte au sein du train retrouvé d’un bébé qui a perdu ses parents dans ce massacre et qui est évidemment affamé. La situation ne devrait pas prêter à rire et pourtant l’auteur insiste surtout sur le fait du ridicule de Neville Brand avec un nourrisson braillard et encombrant sur les bras. Ce n’est définitivement pas le meilleur travail du grand scénariste Borden Chase qui non seulement a écrit parmi les plus beaux westerns de l’histoire du cinéma (Les Affameurs ou Je suis un aventurier de Anthony Mann) mais également d’excellents épisodes de la série qui nous concerne. Ici il nous offre un script certes assez amusant mais souvent incohérent et manquant quelque peu de chair.

Ceci étant dit et comme nous le sous entendions déjà, la qualité de l’interprétation et l’atmosphère bon enfant qui règne tout du long permettent de suivre l’épisode avec un certain plaisir d’autant que le thème musical principal signé Frank Marshall s’avère vite entêtant. Contrairement au Virginien, la série Laredo ne perdurera que le temps de deux saisons d'un total de 56 épisodes, combinaison d’action et d’humour assez sympathique aux dires de ceux qui la connaissent. Pour l'anecdote, combinant cet épisode avec Ride a Dark Trail -celui qui revenait sur l’arrivée de Trampas à Medicine Bow-, Universal sortira en salles un long métrage titré Backtrack en 1969. Même si l’ensemble se sera avéré un peu décevant, outre le nombre conséquent de Guest Star à l’affiche –qui rallonge la durée du générique habituel-, une autre occasion de se réjouir durant cette fin de saison 3 assez décousue aura été une chanson entonnée par une toujours aussi gironde Rhonda Fleming.

Pour informations, je ne m'en arrête pas là mais, pause estivale et congés oblige, la saison 4 ne sera épluchée de la sorte qu'à partir de fin septembre. Ce qui vous laisse le temps de rattraper le retard ! :wink:



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Joshua Baskin
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Re: Le Virginien

Message par Joshua Baskin »

salut jéjé foxy du fofo dvdclassik.com !

et-ce que les dvd édittés par l'éditteur du virginien posséde la vf des épsidoes ou bien faut il trouvé un moyen que je qualifirai de détourner pour profiter de la version original de l'intégralité des épisode du virginien diffuser a l'époque a la télévision française qui je le rapele n'avait que 3 chaines ah ah ah ah ah ?


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Sinon et ce qu'une bonne ame sur le fofo de dvdclassik.com possede des enregistrement vhs d'époque ???? ainsi donc on pourait avec les moyens que je qaulifierai de technologique mettre la bande son des vhs sur les dvd et on enverrai le tout à l'éditeur des dvd de la série le virginien ??


PS : je madresse egalement aux fans de la serie angoisse 1973. la serie va sortir en dvd sans la vf d'époque sur certain épisodes. et ce qu'une bonne ame sur le fofo de dvdclassik.com possede des enregistrement vhs d'époque ???? ainsi donc on pourait avec les moyens que je qaulifierai de technologique mettre la bande son des vhs sur les dvd et on enverrai le tout à l'éditeur des dvd de la série le virginien ?? sinon on peut faire un petition pour demander la vf d'époque à l'éditeur de la serie angoisse 1973 ????
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Exellent exercisse de style, ami Joshua Baskin, ouiiiiiii
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

:lol: :lol: :lol:

Cassé moi pas les roubignoles avec vos questions totalement nig...des

mais... ... Bien à vous amis du fofo.

Bisous bisous :)

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Rick Blaine
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Re: Le Virginien

Message par Rick Blaine »

:lol:
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