Le Virginien (1962-1971) Universal

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Tu arrives maintenant à " The Mountain of the sun", qui pour moi est un excellent cru de cette saison !
Un peu déçu (la musique est -une fois n'est pas coutume- très envahissante) mais bien aimé quand même.
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Je ne devrais pas trop tarder à me faire une idée mais est-ce que la durée d'épisodes de 75 minutes crée un sentiment d'accomplissement romanesque et scénaristique chez le téléspectateur qui fait réellement la différence par rapport aux séries dont les épisodes ont une durée classique (48 minutes)?
En d'autres termes, cette durée se justifie-t-elle? (c'est vrai que 249 épisodes de cette durée : ça impressionne).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Je ne devrais pas trop tarder à me faire une idée mais est-ce que la durée d'épisodes de 75 minutes crée un sentiment d'accomplissement romanesque et scénaristique chez le téléspectateur qui fait réellement la différence par rapport aux séries dont les épisodes ont une durée classique (48 minutes)?
En d'autres termes, cette durée se justifie-t-elle? (c'est vrai que 249 épisodes de cette durée : ça impressionne).

Pour l'instant, tout à fait : ç'est d'ailleurs la principale qualité de la série. C'est presque comme si tu regardais 249 westerns indépendants.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

D'ailleurs la phrase récurrente de ma femme à la fin de chaque épisode est : on a l'impression d'avoir vu un film !
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Je viens de mettre toute la saison 1 dans mon panier Amazon. J'ai pas encore cliqué mais ça gratte.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Alexandre Angel a écrit :Je ne devrais pas trop tarder à me faire une idée mais est-ce que la durée d'épisodes de 75 minutes crée un sentiment d'accomplissement romanesque et scénaristique chez le téléspectateur qui fait réellement la différence par rapport aux séries dont les épisodes ont une durée classique (48 minutes)?
En d'autres termes, cette durée se justifie-t-elle? (c'est vrai que 249 épisodes de cette durée : ça impressionne).
Je suis généralement peu convaincu par les formats "stand alone" des séries sur 45 minutes.. Le fait d'avoir une durée de 75 minutes est un vraiment un atout pour bien développer l'intrigue, d'autant que la série se distingue par une bonne qualité d'écriture.
C'est comme si on regardait un western de serie B (grosso modo la même durée).... Il m'est même déjà arrivé d'être un peu frustré par la courte durée des série B, sentiment que je n'ai paradoxalement que peu ressenti devant la série.

Par ailleurs, certains épisodes sont d'autant plus indépendants qu'ils se focalisent souvent sur des personnages non réguliers (en gros, la guest star du jour).
On sent parfois les coupures pubs dans les épisodes mais c'est la seule chose, avec la récurrence des personnages, qui renvoie au format télévisuel, par rapport au westerns de série.
Dernière modification par Lockwood le 4 août 17, 14:21, modifié 1 fois.
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Re: Le Virginien

Message par HarryCoveR »

Alexandre Angel a écrit :Je viens de mettre toute la saison 1 dans mon panier Amazon. J'ai pas encore cliqué mais ça gratte.
Tu peux le prendre sur le priceminister de l éditeur. Il est à 35€ et tu en récupères 5.
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
On sent parfois les coupures pubs dans les épisodes mais c'est la seule chose, avec la récurrence des personnages, qui renvoie au format télévisuel..
Voilà. Car oui, les fondus au noir à trois reprises pour laisser la pub avec musique un peu trop tonitruante à ce moment là font sentir qu'il s'agit de télévision. Mais c'est bien tout car la récurrence des personnages serait pour moi au contraire un atout. On s'y attache.
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Merci pour les réponses et conseils :wink: !
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le Virginien

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Dolores Hart

1.28- The Mountain of the Sun

Réalisation : Bernard McEveety
Scénario : Harry Kleiner d'après une histoire de Lou Morheim
Guest Star : Dolores Hart, Jeanette Nolan, Joe De Santis
Première diffusion 17/04/1963 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10

Le pitch : Au cours d’un voyage d’affaires en train jusqu’à la frontière mexicaine, le Virginien fait la connaissance de trois missionnaires dont la jolie Kathy (Dolores Hart). Elles doivent rejoindre le lieu nommé ‘The Mountain of the Sun’ et cherchent un guide pour les conduire dans cet endroit extrêmement dangereux où se terrent les farouches indiens Yaquis. Malgré les conseils du Virginien de rebrousser chemin, elles n’en font qu’à leur tête et embauchent un sale type qui venait juste d’avoir affaire au régisseur de Shiloh. Au lieu de rentrer, Le Virginien va se sentir obligé de les rattraper pour les conduire lui-même…

Mon avis : Troisième épisode écrit par Harry Kleiner -grand scénariste du film noir (Fallen Angel d'Otto Preminger, The Street With No Name de William Keighley ou encore Maison de bambou de Samuel Fuller et Bullitt de Peter Yates), auteur également de réussites du western comme Le Souffle de la violence de Rudolph Maté-, troisième semi-déception ; car même s’il s’avère éminemment plaisant, l’épisode ne s’aventure jamais vraiment très loin que ce soit en ce qui concerne la romance entre le Virginien et la jeune missionnaire que pour la partie aventureuse pourtant assez originale dans son postulat de départ. Mais cette fois la faute ne peut être totalement imputée à l'auteur, la relative faiblesse de l’ensemble pesant aussi et surtout sur les épaules du réalisateur Bernard McEveety qui fera néanmoins beaucoup moins bien dans le cinéma avec par exemple le minable Marqué au fer rouge (Ride Beyond Vengeance) avec Chuck Connors, sa deuxième contribution au septième art, un western tout à fait pitoyable qui fut assez mal reçu à l’époque notamment pour son extrême brutalité. Chose assez cocasse, un autre McEveety se trouvait exactement dans la même situation à la même époque, signant des épisodes des mêmes séries et réalisant lui aussi un western pour son deuxième long métrage ; rien de moins que son frère, Vincent. Sauf que Firecreek (Cinq hors-la-loi) aura été un western d’un tout autre calibre -l'un des meilleurs des années 60- et que ce cinéaste n’aura malheureusement pas signé d’épisodes de la série qui nous concerne ici.

Mais revenons-en à ce curieux The Mountain of the Sun, sorte de lointaine variation sur Convoi de femmes (Westward the Women) de William Wellman puisque l’épisode narre le périple de trois missionnaires conduites par Le Virginien dans des régions désertiques et dangereuses du Sud Ouest des États-Unis, croisant au cours de leur téméraire expédition bandits abjects et indiens faméliques. Trois femmes fortes qui se sont destinées à Dieu et dont la mission est de rejoindre un endroit où se trouvent les impitoyables indiens Yaquis qu’elles espèrent aider par leur présence et leurs soins médicaux. Il s’agit d’une tribu très agressive par le fait d’avoir toujours été spoliée par les mexicains depuis l’arrivée des conquistadors espagnols sur leurs terres, perpétuellement attaquée depuis par l’armée mexicaine, les deux ennemis rivalisant de cruauté et de massacres. Les missionnaires espèrent faire cesser ce bain de sang en faisant entendre raison aux deux camps adverses ; obstinées mais extrêmement imprudentes, elles n’écouteront absolument personne lorsqu’on leur dira qu’elles se dirigent tout droit dans la gueule du loup avec leur mort à la clé, une mort pas nécessairement paisible puisque les précédents religieux ayant tenté de raisonner les Yaquis ont été tué après qu’on leur ait coupé la langue et le talon d’Achille. L’on apprendra plus tard qu’il s’agissait des maris de ces trois femmes, ces dernières voulant alors absolument poursuivre la mission qui a fait perdre la vie à leurs aimés. Belles preuves d’amour et belle ténacité de la part de ces missionnaires qui -heureusement pour nous- ne mettent pas sans cesse Dieu en avant mais surtout l’injustice due aux mauvais traitements infligés aux Indiens.

Rien ne les arrêtera ! Pas plus l’erreur d’avoir choisi un guide qui les a volé et abandonné à la première occasion que les conseils répétés de tous ceux qu’elles croisent y compris ceux de leur nouvel accompagnateur qui n’est autre que le contremaitre de Shiloh, James Drury pouvant ainsi retrouver le devant de la scène après s’être fait un peu discret dans les épisodes qui ont précédé. The Mountain of the Sun s’aventure ainsi hors des sentiers battus, jusque vers les dangereuses villes frontières qui fourmillent de hors-la-loi puis vers les hasardeuses terres indiennes. Malheureusement les décors sont assez mal utilisés, la succession de plans en studios et plans en extérieurs n’étant absolument pas harmonieux, passant d’un plan à l’autre d’un lieu boisé à un endroit désertique, de la nuit profonde au jour glorieux, ces invraisemblances n’aidant pas à nous immerger dans cet épisode pourtant assez mouvementé et qui aurait gagné à avoir bénéficié d’un budget plus conséquent et si –une fois n’est pas coutume- l’accompagnement musical n’avait pas été aussi envahissant voire assourdissant : des défauts qui avaient été assez rares jusqu’ici ou tout du moins pas aussi rédhibitoires. Heureusement l’ensemble reste plus qu’honorable grâce à d’excellents comédiens, un message pro-indien d’une belle dignité et une histoire d’amour assez touchante –d’autant que vouée à l’échec- entre James Drury et la charmante Dolores Hart que l’on nommera plus tard ‘la femme qui préféré Dieu à Elvis’ puisque après avoir tourné à deux reprises avec le King –dont dans King Creole de Michael Curtiz-, elle se fera nonne juste après le tournage de cet épisode du Virginien.

Parmi les autres Guest Star, une actrice fordienne en la personne de Jeanette Nolan (Liberty Valance) ainsi que Rodolfo Acosta, grand habitué des rôles d’indiens. Avant d’entreprendre ce périple au sein du territoire Yaquis, le Virginien se sera confronté à un homme qu’il a réussi à dénicher dans cette ville frontière et qui avait autrefois dépouillé le juge Garth ainsi que Trampas ; les séquences qui vont les rassembler possèdent une grande vigueur et s’avèrent assez violentes. L'on trouve aussi des scènes très réussies au fort mexicain avec des notations historiques très intéressantes sur les Yaquis et leur interminable conflit avec les blancs. Dommage que d’autres le soient moins comme la partie un peu mièvre avec l’accueil d’une famille mexicaine dont la fille a perdu la raison ou encore la rencontre dans la grotte avec les bandits mexicains, pénalisée elle aussi par des décors factices et une description bien trop clichée des mexicains. Mais ne boudons pas notre plaisir, l’épisode est assez riche en réflexion -la religion, le courage, le sacrifice, le pacifisme, la condition indienne…- et le couple James Drury-Dolores Hart est assez attachant pour que l’ensemble se regarde avec grand plaisir d’autant que notre personnage principal nous dévoile d’autres facettes et nuances de son caractère, sacrifiant son travail pour protéger trois femmes imprudentes.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Jeannine Riley & James Drury

1.29- Run Away Home

Réalisation : Richard L. Bare
Scénario : Jameson Brewer & Howard Browne d'après une histoire de Gene Roddenberry
Guest Star : Karl Swenson & Jeannine Riley
Première diffusion 24/04/1963 aux USA - Diffusé en France sans date connue
DVD : VF et VOSTF
Note : 7/10

Le Pitch : Le Virginien vient de vendre pour 40.000 $ de bétail. La banque étant en faillite, il n’y a plus de liquidités ; heureusement, le fondé de pouvoir de Garth avait prévu cette banqueroute et avait retiré la somme ; ce qui ne plait pas à Karl (Karl Swenson) qui estime qu’en tant que petit fermier dépouillé de ses économies, il a plus le droit que le juge de récupérer son argent. Il ne va alors avoir de cesse de poursuivre le Virginien pour ‘prélever’ le montant dont il a besoin. Le voyage de retour ne sera pas de tout repos pour le régisseur d’autant qu’il rencontre à bord du train une femme fantasque (Jeannine Riley)…

Mon avis : Arrivé quasiment en fin d’une première saison qui m’aura apporté mon comptant de plaisirs et de bonheur, une réflexion me vient pourtant : paradoxalement, afin de pouvoir encore mieux apprécier chaque épisode, il faudrait arriver à les visionner en oubliant que l'on se trouve devant une série mais comme s’il s’agissait de fictions indépendantes les unes des autres. En effet, au fur et à mesure où l’on avance et à cause des budgets assez limités comparativement à ceux alloués par les mêmes studios à leurs productions cinématographiques, on se rend de plus en plus compte que quelques soient les lieux où se déroulent les différentes intrigues -car nos héros quittent parfois Shiloh, Medicine Bow et même le Wyoming comme c’est le cas dans ce délicieux Run Away Home dans lequel l’on se déplace beaucoup-, on remarque que les gares, les rues, les bâtiments, les chemins de campagne ou les paysages sont les mêmes ; ce qui fait que pour le spectateur assidu, l’ensemble perd parfois un peu en rigueur et en crédibilité puisqu'il reconnait les mêmes endroits, qu’ils se situent au Texas ou en Californie et notamment ce tronçon de route descendante en virage à mi-chemin du ranch et de la ville. Ceci étant dit, si l’on parvient à regarder chaque épisode comme s’ils ne faisaient pas partie d’un ensemble, ce ne devrait plus poser aucun problèmes.

Cette réflexion étant close, cet avant dernier épisode de la première saison est à nouveau une bonne surprise, l’un des plus légers depuis le début de la série, cependant un tout petit peu moins satisfaisant que, dans le même ton, The Big Deal avec Ricardo Montalban ou encore Big Day, Great Day avec Aldo Ray, faute avant tout au réalisateur Richard L. Bare qui n’accomplit pas vraiment de miracles mais qui a eu en revanche la chance d'être très bien secondé comme c’était déjà le cas dans le précédent épisode qu’il signa, le superbe If You have Tears avec Dana Wynters. Comme dans ce dernier, James Drury entame ici une romance avec une charmante jeune femme ; mais alors que If You Have Tears s’avérait très dramatique, il n’en va pas de même de ce Run Away Home qui flirte parfois avec la Screwball Comedy grâce surtout aux relations qui unissent notre héros à une jolie fille très fantasque mais surtout affabulatrice, malicieuse et menteuse congénitale qui ferait presque croire au Père Noël même aux moins crédules de ses rencontres ; ici, alors qu’elle est née dans une famille de fermiers, elle s’invente un père Lord britannique et fait croire au vieux couple qui les accueille qu’elle est l’épouse du Virginien. Des galéjades qui amènent à maints quiproquos, à des sous entendus assez croustillants et à des situations tout aussi cocasses que touchantes dont notamment cette séquence presque digne des meilleures comédies américaines où nos deux ‘tourtereaux’ sont forcés de passer tous deux la nuit dans une grange. Juste dommage pour cette scène que Richard L, Bare se sente obligé d'utiliser de très gros plans sur les visages qui ne mettent pas spécialement en valeur nos comédiens faute également aux maquilleurs et aux éclairagistes moyennement inspirés.

Car sinon, il faut dire que le couple formé par James Drury et Jeannine Riley fonctionne à la perfection et que l’histoire écrite par le créateur de Star Trek -Gene Roddenberry- est non seulement délicieuse mais également remplie de réjouissants retournements de situations et d'un petit côté enquête pas désagréable, outre les multiples quiproquos amenés par les mensonges d’Amelia, le Virginien devant également résoudre le mystère de billets volés : je ne pourrais malheureusement pas vous en dire plus de peur de déflorer d’importants éléments d’une intrigue riche en surprises. Sachez seulement que l'épisode débute par un premier quart d'heure très solennel, rigoureux et ne déviant pas de son sujet puis, s'éloignant un peu du canevas initial, prend des sentiers de traverses humoristiques -mais jamais lourdingue- à partir du moment où le Virginien tombe sur Amelia dans le wagon d'un train de marchandises. 'Tombe' au propre comme au figuré d'ailleurs puisqu'il atterrit sur ses genoux en prenant clandestinement le train en marche. L'on fait alors la connaissance de cette jeune fille romantique qui rêve d'aventures et de terres lointaines mais que le Virginien fera constamment descendre de son petit nuage en lui cassant tous ses rêves par son pragmatisme rabat-joie. Le personnage acquiert d'ailleurs ici encore plus d'humanité par un défaut supplémentaire que nous lui découvrons : la suspicion presque paranoïaque lorsqu'il accuse son couple d’hôtes âgés de lui avoir dérobé l'argent qu'il avait dans ses sacoches, jusqu'à leur faire mettre leur maison sans dessus dessous afin de le retrouver, les obligeant même à ouvrir une malle qui se trouve contenir non le résultat d'un quelconque larcin mais les souvenirs de leur petite fille décédée. Séquence très émouvante et qui voit le Virginien s'excuser platement d'avoir été aussi méfiant. Car en revanche son honnêteté ne peut une fois encore être prise en défaut, ayant même auparavant laissé de l'argent dans la maison vide où il était allé se servir en nourriture.

L'épisode aurait facilement pu atteindre des sommets si le réalisateur avait été plus à la hauteur. L'on s'en rend compte par exemple lors de la bagarre finale entre Steve, Le Virginien, Amelia et leurs poursuivants, la séquence se révélant totalement illisible faute à un montage calamiteux et à un metteur en scène ne sachant ni diriger ni placer ses cascadeurs. En ce qui concerne les rares thématiques, l'on aborde le fait que lors des paniques financières -comme c'était le cas dans The Money Cage- ce sont les plus faibles qui en pâtissent le plus, les riches comme le juge Garth ayant la chance d'être secondés par des chargés d'affaires prévoyants ; du coup l'on peut aisément comprendre les revendications du fermier qui avec sa famille poursuit le Virginien pour lui subtiliser une partie de son argent. Il s'agit donc d'un épisode léger, sans grande violence ni véritable Bad Guy, le meilleur scénario d'Howard Browne jusqu'à présent avec savoureux dialogues à la clé, parfaitement bien interprété par Karl Swenson, James Drury et surtout Jeannine Riley qui trouve quasiment toujours le ton juste entre cabotinage et charme. Éminemment sympathique !


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Ulla Jacobsson

1.30 - The Final Hour

Réalisé par Robert Douglas
Scénario Harry Kleiner d'après une histoire de Bernard Girard & Ward Hawkins
Guest Star : Ulla Jacobsson
Première diffusion 01/05/1963 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOST
Note : 5.5/10

Le Pitch : Pour aller dans le sens du progrès, le Juge Garth a décidé qu’il allouerait une partie de ses terres à des travailleurs polonais souhaitant ouvrir une mine de charbon à ciel ouvert ; ce qui n’est pas du goût des autres ranchers de Medicine Bow qui non seulement verraient ainsi leurs pâturages se réduire et qui n’admettent pas non plus que des étrangers viennent se mêler à leur communauté. Trampas est missionné par le juge pour veiller à la bonne installation de ses ‘hôtes’ ; il va tomber amoureux de l’une d’entre eux, Polcia (Ulla Jacobson), qui était pourtant promise à l’un de ses compatriotes…

Mon avis : Et voilà que la première saison de la série Le Virginien vient se conclure après 30 histoires bien développées ! Certains ont regretté que le principal intéressé ne fasse qu’une brève apparition au sein de ce dernier épisode sauf que l’on sait désormais depuis le début que l’une des particularités de la série est que Le Virginien, Trampas ou le Juge Garth sont des personnages qui possèdent une importance égale et que chacun à leur tour montent sur le devant de la scène. Ceci est principalement dû à la longueur de chaque épisode qui a fait que la production avait d’emblée pris la décision que pour optimiser l’organisation qui permettrait qu’un rendez-vous quasi-hebdomadaire puisse avoir lieu sur le petit écran, deux épisodes devraient être tournés simultanément ; James Drury ayant été le protagoniste principal du savoureux Run Away Home, il a logiquement ici laissé sa place à ses ‘collègues’, Trampas étant le ‘héros’ de cette ultime intrigue de la saison 1. Un épisode qui, contrairement au précédent, ne fait aucunement ni dans la fantaisie ni dans la légèreté mais qui s’avère au contraire très sombre voire même tragique. L’on sait que dans ce domaine la série a précédemment accouché de magnifiques épisodes -et ce dès son entrée en matière- mais ce n’est malheureusement pas le cas de The Final Hour qui se révèle être l’un des plus faibles, le script ne parvenant pas à être à la hauteur de ses très louables intentions.

Faute en incombe principalement et pour une quatrième fois consécutive au scénariste Harry Kleiner qui, malgré ses immenses talents mis au service du film noir (Crime passionnel, L'impasse tragique, La Dernière rafale Bullitt...), se révèle être l’un des auteurs réguliers les moins satisfaisants de la série par le fait de n'être jamais arrivé à dépasser de bons postulats de départs ; certes les développements amenés ne sont jamais déplaisants mais Kleiner ne parvient pas forcément à nous les rendre très captivants, restant bien trop souvent à la surface des choses. Donc encore une semi-déception que ce The Final Hour même s’il s’avère cependant agréable à suivre et que les producteurs semblent lui avoir trouvé assez de potentiel pour décider de le sortir en salles en 1965 sans même en modifier le titre. L’épisode aborde des thématiques étonnements toujours très actuelles, à savoir le communautarisme et la xénophobie ("Polacks are different from us"), le juge Garth se retrouvant seul et contre tous à lutter contre cette peur inconsidérée de ses concitoyens, [Possible spoiler]allant néanmoins être suivi par le jury ayant eu à délibérer sur le cas d’un polonais ayant tué un habitant de Medicine Bow, tout le monde s’attendant à un verdict de peine de mort alors que les jurés statueront sur l’innocence et l’accident[fin du spoiler]. Tout ceci s’intègre parfaitement au progressisme de l’ensemble de la série avec également le fait que Garth prône la tolérance et le progrès en pensant aux générations futures ("Nothing stands still. If it doesn't grow, it dies"), et essaie de convaincre ses voisins d’aller de l’avant et de ne pas stagner dans leurs acquis et habitudes… mais l’on sait que les bonnes intentions ne font pas forcément les bonnes fictions.

Non pas que The Final Hour soit mauvais, loin de là, mais aux défauts de l’écriture s’ajoutant des comédiens peu convaincants, l’ensemble s'avère assez décevant malgré de superbes séquences et notamment les dix premières minutes qui nous montrent les hésitations et les décisions de Garth quant à l’accueil de mineurs polonais sur ses terres. Les réunions qui vont avoir lieu et les discussions qu’elles vont engendrer sont assez passionnantes et laissait à penser que l’épisode serait du niveau du superbe Throw a Long Rope signé Ted Post, le troisième épisode de cette saison ; sauf qu’à partir de l’arrivée de cette communauté à Medicine Bow, la rigueur va se relâcher un peu, les clichés vont poindre le bout de leur nez et l’intrigue va avant tout tourner autour des ravages opérées chez les 'mâles' l'entourant par la belle Polcia interprétée par une plus que charmante Ulla Jacobson. Fiancée malgré elle à un homme de sa communauté d’une jalousie maladive, elle va en même temps attirer les regards du fils d’un des ranchers qui était opposé à leur venue et tomber amoureuse de Trampas qui est chargé de les protéger le temps de leur installation, d’empêcher que des conflits surgissent entre mineurs et éleveurs. Seulement, que ce soit surtout Dean Fredericks -le fiancé-, mais aussi Don Galloway -le jeune homme qui tourne d’un peu trop près autour de la donzelle- et Ulla Jacobson -l’une des premières actrices 'bergmanienne'-, leurs jeux d'acteur n'est pas spécialement nuancé et du coup l'on se désintéresse assez vite de ce quadrilatère amoureux, seul Doug McClure se révélant une fois de plus excellent. Difficile de ne pas être ému par la séquence finale où il se fait consoler par le juge qui a déjà autrefois vécu ce genre de situation de perte d'un être cher, celle évoquée précédemment dans le deuxième épisode de la série, Woman from White Wing.

Quant à la mise en scène de Robert Douglas, elle n’est pas spécialement mémorable, le réalisateur ne sachant pas vraiment filmer ses séquences de combats à mains nues, bien moins efficaces que celles que l’on pouvait voir en début de saison, les cascadeurs et les monteurs semblant bien moins inspirés. Pour l’anecdote, Robert Douglas était un élégant comédien moustachu qui a tourné dans quasiment tous les films d’aventures prestigieux de la MGM dans les années 50 (La Flèche et le flambeau, Ivanhoé, Le Prisonnier de Zenda, Kim…), mémorable également dans Le Rebelle de King Vidor ou encore dans La Brigade héroïque de Raoul Walsh. Disons qu’au vu de ce seul épisode, il semblait avoir été plus à son aise devant que derrière la caméra ! D’autant plus dommage que les thèmes abordés –dont l’immigration- sont denrées assez rares dans le western, que la montée de la tension jusqu’au drame inévitable est plutôt bien gérée et enfin que cette histoire d’amour tragique sur fond d’incompréhension et d’intolérance aurait pu donner lieu à un sommet de la série avec un casting mieux choisi. En l’état, ce n’est cependant pas déshonorant du tout et c’est avec une grande confiance que nous allons pouvoir nous lancer tête baissée dans la deuxième saison.

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Résumé noté de la saison 1 :

1.1 L'Exécution (The Executioners) réalisé par David Friedkin : 7.5/10
1.2 Woman from White Wing réalisé par Burt Kennedy : 7/10
1.3 Throw a Long Rope réalisé par Ted Post : 8/10
1.4 La Clôture (The Big Deal) réalisé par Earl Bellamy : 7.5/10
1.5 The Brazen Bell réalisé par James Sheldon : 7/10
1.6 Le Dernier combat (Big Day, Great Day) réalisé par Harmon Jones : 7.5/10
1.7 Les Héros (Riff-Raff) réalisé par Bernard Girard : 5/10
1.8 Impasse réalisé par Maurice Geraghty : 8/10
1.9 It Tolls for Thee réalisé par Samuel Fuller : 6.5/10
1.10 Un Joyeux Luron (West) réalisé par Douglas Heyes : 7.5/10
1.11 The Devil's Children (Les Enfants du diable) réalisé par William Witney : 6.5/10
1.12 Fifty Days for Moose Jaw réalisé par Maxwell Shane : 7.5/10
1.13 The Accomplice (L'accusatrice) réalisé par Maurice Geraghty : 6.5/10
1.14 The Man from the Sea (Tu as gâché ma vie) réalisé par Herschel Daugherty : 7/10
1.15 Duel at Shiloh (Duel à Shiloh) réalisé par Jerry Hopper : 7/10
1.16 The Exiles réalisé par Bernard Girard : 6.5/10
1.17 The Judgement (Le Verdict) réalisé par Earl Bellamy : 8/10
1.18 Say Goodbye to all that (Le Grizzly) réalisé par William Witney : 6/10
1.19 The Man who wouldn't Die (Le Mort a disparu) réalisé par David Friedkin : 6/10
1.20 If you have Tears (C'est moi qui l'ai tué) réalisé par Richard L. Bare : 7.5/10
1.21 The Small Parade réalisé par Paul Nickell : 7.5/10
1.22 Vengeance is a Spur (Vengeance) réalisé par Robert Ellis Miller : 6/10
1.23 The Money Cage réalisé par Alan Crosland Jr. : 7/10
1.24 The Golden Door réalisé par John Brahm : 6/10
1.25 A Distant Fury (Libération anticipée) réalisé par John English : 5.5/10
1.26 Echo of Another Day (Lui ou moi) réalisé par William Graham 7.5/10
1.27 Strangers at Sundown réalisé par David Friedkin : 7/10
1.28 The Mountain of the Sun réalisé par Bernard McEveety : 6.5/10
1.29 Run Away Home (Escapade) réalisé par Richard L. Bare : 7/10
1.30 The Final Hour réalisé par Robert Douglas : 5.5/10
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Re: Le Virginien

Message par Rockatansky »

Petit aparté, je trouve que les critiques des épisodes à la suite sur une seule page sur le site c'est un peu lourd à lire faut recherche avec le curseur pour retrouver un épisode alors qu'un lien par titre aurait été plus pratique amha
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Rockatansky a écrit :Petit aparté, je trouve que les critiques des épisodes à la suite sur une seule page sur le site c'est un peu lourd à lire faut recherche avec le curseur pour retrouver un épisode alors qu'un lien par titre aurait été plus pratique amha

Tu veux dire un résumé en haut avec les liens amenant directement sur l'épisode ? Nous y avons pensé. Je m'en occuperais si j'ai le temps car c'est effectivement une bonne idée.
Sinon il y a la possibilité du CTRL F que j'ai pris l'habitude d'utiliser.
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