Le Virginien (1962-1971) Universal

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Et beh !!! Hâte ; je n'aurais surement pas grand chose à ajouter :wink: Et oui de toute manière The Fatal Journey étant le seul épisode que je trouve ennuyeux et raré, celui-ci ne pourra que lui être supérieur. Et grandement à priori :)
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Lockwood
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Re: Le Virginien

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En tout cas, la saison 3 est commandée de mon côté! Je vais pouvoir bientôt embrayer.. avec le nouveau personnage joué par Clu Gulager!
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :En tout cas, la saison 3 est commandée de mon côté! Je vais pouvoir bientôt embrayer.. avec le nouveau personnage joué par Clu Gulager!

Ca je l'attends avec impatience 8)
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Et surtout, l'épisode qui suit, « Another's Footsteps » (2x24) constitue l'une des plus grandes réussites de cette saison 2 et j'avais envi de revenir de manière plus approfondi sur celui-ci.

Effectivement c'est d'une formidable densité, d'une étonnante richesse thématique et émotionnelle ainsi que d'une efficacité qui en font non seulement un sommet de la série mais du western tout court.
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Oui, ni plus ni moins que le meilleur épisode de la saison 2 avec "It takes a big man" selon moi!

Bon la suite sera pas toujours à l'avenant (un huis-clos dans une maison inquiétante raté et un épisode dit humoristique inintéressant) mais quelques bons moments en perspective (l'épisode mélo avec Ruta Lee que j'ai brièvement évoqué).

Et enfin, deux derniers bons épisodes centrés sur Andy (voilà qui devrait te ravir..)
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :Oui, ni plus ni moins que le meilleur épisode de la saison 2 avec "It takes a big man" selon moi!

Bon la suite sera pas toujours à l'avenant (un huis-clos dans une maison inquiétante raté et un épisode dit humoristique inintéressant) mais quelques bons moments en perspective (l'épisode mélo avec Ruta Lee que j'ai brièvement évoqué).

Et enfin, deux derniers bons épisodes centrés sur Andy (voilà qui devrait te ravir..)
8)

Et oui les deux que tu cites font partie des sommets ; je caserais juste Siege avec Philip Carey encore plus haut.
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Lee J. Cobb & Darren McGavin

2.23 - The Intruders

Réalisation : Charles R. Rondeau
Scénario : Dean Riesner
Guest Star : Darren McGavin, Hugh Marlowe & David Macklin
Première diffusion 04/03/1964 aux USA - 20/11/1966 en France
DVD : VOSTF et VF
Note : 7/10

Le pitch : Etant tombé sous le charme de Betsy lors de leurs rencontres à Chicago, le jeune journaliste Eddie (David Macklin) rend à son tour visite à la jeune femme. Le juge Garth ayant oublié d’ouvrir le télégramme annonçant son arrivée, il n’est guère enchanté par cette venue ; en effet il avait fait en sorte d’envoyer tous ses cow-boys loin du ranch pour accueillir à Shiloh une conférence secrète qui devait se tenir entre indiens et membres du gouvernement afin de discuter de paix. Une réunion à priori pas secrète pour tout le monde vu que d’inquiétants personnages se mettent à tourner autour de la propriété du juge…

Mon avis : Dans le 17ème épisode de cette même deuxième saison, The Fortunes of J. Jimerson Jones, Betsy et Garth, lors d’un voyage d’agrément à Chicago, avaient fait la connaissance d’un fringant journaliste à peine sorti de l'adolescence. Une romance s’était alors nouée entre la jeune femme et le citadin qui s’était fait tout d’abord vertement repoussé par le juge dès leur première rencontre alors que le jeune homme lui demandait une interview avec peut-être un peu trop d'arrogance apparente. Plus tard ils s’étaient réconciliés mais avec un peu d’amertume pour Garth car pour la première fois il sentait sa fille se détacher et lui ‘échapper’ pour un autre homme, devenir une femme attirante et désirable qui ne pouvait ainsi tout logiquement et irrémédiablement que s'éloigner de lui. Alors qu’Eddie était plein d’aplomb ‘à domicile’ et dans son environnement urbain, sur le ‘terrain adverse’ il se montrera non seulement extrêmement maladroit mais également grandement intimidé par Betsy ; ce qui ne fera qu'entériner pour Garth le fait que cet importun visiteur s'est réellement amouraché de sa fille, cette pensée étant à l’origine d’une très jolie séquence d'explications entre Lee J. Cobb et Roberta Shore qui fait d’ailleurs écho à la plus mémorable de l’épisode dont il est fait cas en début de paragraphe.

La première demi heure fraiche et guillerette va être consacrée à la continuité de cette romance extrêmement platonique ainsi qu’au fait que ce ‘pied tendre’ pataud et empoté soit l’objet des gentilles moqueries des cow-boys du ranch à cause de ses tenues vestimentaires, de sa manière de chevaucher, de ses maladresses et de ses habitudes de ‘jeune blanc bec’ qui détonnent évidemment avec celles des habitants du Wyoming. Nous aurons également la chance durant cette première partie bougrement plaisante d’entendre Roberta Shore fredonner en s’accompagnant au piano la superbe chanson traditionnelle ‘Greensleeves’ ainsi que de constater une fois de plus le très grand talent de chanteur de Randy Boone entonnant ici –pour malheureusement trop peu de temps- l’excellente ‘I Ride An Old Paint’. Beaucoup d’humour et de bonne humeur mais aussi une certaine gêne de voir un jeune homme aussi sympathique se sentir aussi mal à l’aise ; à tel point qu’il va faire croire avoir reçu un télégramme de son patron pour éviter de participer au rassemblement de troupeau auquel on lui avait proposé de prendre part. Sauf que le jour où le malchanceux Eddie devait partir, il se retrouve être pris en otage par trois hommes inquiétants et dangereux en même temps que tous ceux qui étaient restés à Shiloh, soit le juge Garth, Betsy, Randy -qui venait juste de se faire blesser par inadvertance par le tenderfoot, faute à un lancer plus que malhabile au jeu du lancer de fer à cheval-, ainsi qu’un des principaux protagonistes de la conférence à venir s’étant invité un peu à l’avance et interprété par l’excellent Hugh Marlowe.

L’épisode opère alors une vertigineuse rupture de ton, passant d’une intrigue familiale et bon enfant à un suspense sombre et oppressant. Ces quatre bandits connaissent donc l’existence de la conférence qui doit se ternir à Shiloh et complotent de la faire capoter car un processus de paix irait à l’encontre de leur business qui n’est autre que la vente d’armes aux indiens. Ils sont donc tout simplement venus attendre les plénipotentiaires afin de tuer le chef indien pas assez belliqueux à leur goût et qui risque ainsi de les mettre sur la paille. Le Virginien qui était revenu sur ses pas suite à la blessure de son cheval va se retrouver pris en otage à son tour après avoir été touché assez gravement par la balle d’un des agresseurs. Parmi les membres de cette bande, l’excellent Darren McGavin tient le rôle de la tête pensante alors que nous trouvons un tout jeune David Carradine inquiétant à souhait dans le rôle de son homme de main surnommé The Utah Kid, un tueur sardonique et sans scrupules. Comment ces trafiquants ont-ils eu connaissance de cette conférence 'top secrète' ? Ce sera l’objet d’un twist totalement inattendu que je me garderais de vous divulguer, venant s’y ajouter des morts assez violentes, plusieurs moments de suspense parfaitement bien gérés dans la tension ainsi que la découverte d’un fait peu glorieux dans la carrière juridique de Garth dont il se servira néanmoins pour faire basculer la situation et en arriver à un dénouement logiquement heureux pour les principaux protagonistes de la série. Bien évidemment je ne vous en dévoilerais rien non plus sauf que cette manigance de dernière minute pensée par le juge Garth parait un peu grossière pour être crédible et affaiblit ainsi un peu la fin d’un épisode qui avant ça s'était constamment maintenu à un haut niveau.

Quoiqu’il en soit, cette fiction signée par l'homme de télévision Charles R. Rondeau s’avère tout à fait honorable, parfaitement bien mise en scène, écrite et interprétée, permettant par la même occasion d’aborder le problème indien -même si très succinctement-, cette absence ayant été jusqu’à présent reprochée à la série. Nous ne le verrons pas longtemps mais nous sommes contents de retrouver dans la peau du grand chef Sioux l’un des comédiens ayant le plus souvent interprété les chefs indiens, Chief Iron Eyes Cody. Quant à L.Q. Jones, il est de nouveau absolument inénarrable notamment lorsqu’il imite la façon de monter à cheval du jeune citadin. Un épisode de belle tenue qui devrait plaire au plus grand nombre et au cours duquel on regrettera juste l’absence de Doug McClure.


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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit : Bien évidemment je ne vous en dévoilerais rien non plus sauf que cette manigance de dernière minute pensée par le juge Garth parait un peu grossière pour être crédible et affaiblit ainsi un peu la fin d’un épisode qui avant ça s'était constamment maintenu à un haut niveau.
C'est en effet un peu gros mais cette idée de résolution a le mérite d'être plutôt originale.
J'ai beaucoup apprécié la "fausse piste" du retour du Virginien au ranch, le salut ne venant finalement pas de lui.
Bref, un épisode plutôt plaisant effectivement
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
C'est en effet un peu gros mais cette idée de résolution a le mérite d'être plutôt originale.
J'ai beaucoup apprécié la "fausse piste" du retour du Virginien au ranch, le salut ne venant finalement pas de lui.
Pas faux :wink:
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Re: Le Virginien

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Sheree North & James Drury

2.24 - Another's Footsteps

Réalisation : R.G. Springsteen
Scénario : Frank Chase
Guest Star : John Agar
Première diffusion 11/03/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 8.5/10

Le pitch : Le jeune Dan Grant est tout fier de montrer au Virginien la nouvelle arme qu’il vient d’acquérir. Malheureusement, au cours d’un hold-up qui s’ensuit, il est bêtement tué pour avoir voulu ramasser son revolver. Le régisseur de Shiloh part dans le Montana à la recherche des meurtriers, espérant les appréhender afin qu’ils soient légalement jugés. Il en fait arrêter deux mais il lui manque celui qui a tiré. Le voilà reparti jusqu’à une ferme où il pense y trouver le criminel ; mais il tombe sur son épouse fiévreuse et son jeune fils. Le mari n’étant pas rentré, il décide de les aider le temps que la femme se rétablisse et que le bandit revienne…

Mon avis : Le scénariste Frank Chase n’en était pas à son coup d’essai au sein de la série puisqu’il avait auparavant déjà signé dans la saison 1 le superbe et touchant If You have Tears avec Dana Wynters, ainsi que dans cette deuxième saison le très bon épisode avec Robert Redford, The Evil that Men do. L’on partait donc assez confiant même si le postulat de départ rappelait surtout l’épisode jusqu’à présent le plus faible/raté qu'il m'ait été donné de voir, à savoir The Fatal Journey, celui qui narrait la tentative de vengeance du Virginien à l’encontre du meurtrier de la journaliste Molly, l’un des principaux protagonistes des débuts de la série. Situation paradoxale, autant la mort d’un tel attachant personnage ne nous procurait quasiment aucun désarroi, autant celle du jeune Dan Grant -que nous n’aurons pourtant côtoyé qu’à peine cinq minutes- sera le point de départ d'un épisode admirable et riche en émotions. On peste alors à postériori contre un tel premier rendez-vous manqué pour le même genre d’intrigue, mais on l’oublie bien vite devant la totale réussite de ce second essai porté à bout de bras par un James Drury qui aura rarement été aussi bon, passant d’un registre à l’autre avec une étonnante facilité sans pourtant jamais perdre en crédibilité, son personnage acquérant à ce stade encore plus d’aura, de subtilité et de richesse, se révélant de moins en moins manichéen même si toujours d'une grande noblesse. Nous allons essayer de suivre cet épisode au travers son parcours.

Au départ, on voit le Virginien se désoler intérieurement de l’amour que porte son jeune protégé pour une arme dont il se vante qu’elle lui a couté sept mois de salaires. Néanmoins il a l'intelligence de ne pas casser son enthousiasme juvénile et décide de ne pas faire tout de suite le rabat-joie, le temps que son cow-boy savoure le plaisir que lui a valu son acquisition. Le voyant mourir sous ses yeux deux minutes après lors d'un hold-up qui tourne mal, le posse mis en place par le shérif pour rattraper les coupables ayant fait chou blanc, il décide de prendre lui-même les choses en main ; son paquetage étant toujours prêt, il part dans le Montana suite à la découverte de la marque d’un ranch de cet Etat sur le cheval abandonné du meurtrier fuyard. Ses adieux à Steve et Randy qui avaient eu dans l’idée de l’accompagner sont très pudiques mais laissent affleurer une grande émotion de part et d’autre ; l’amitié est très importante pour ces cow-boys de Shiloh. Lors de son voyage et pour arriver à récolter des informations, il va faire preuve à la fois d’une froide détermination et d’une pugnacité qui le conduisent à des comportements d’une violence assez viscérale, laissant une mauvaise impression à ses quelques rencontres y compris celles n’ayant rien à se reprocher. Il restera néanmoins dans la légalité lorsqu’il s’agira de mettre en prison deux des trois cambrioleurs ; pour l’anecdote, l’un des deux acteurs n’est autre que son propre frère alors que le second est celui de Robert Mitchum. Ayant réussi à obtenir d’indispensables indices telles le nom du meurtrier ainsi que celui de l'endroit où il se terre, voilà le Virginien reparti pour une dernière étape. Sauf que l’homme n’est pas au rendez-vous et qu’il trouve en lieu et place un jeune garçon qui le tient en joue ainsi que sa mère fiévreuse au point de s’écrouler sur le sol peu après son arrivée.

Ici dans cette ferme isolée se déroulera tout le reste de l’épisode, soit les deux tiers de sa durée. Après un virage scénaristique aussi original qu’inattendu -puisque d'une course-poursuite on passe carrément à un huis-clos-, les westerners que nous sommes se trouveront en un autre terrain connu qui pourrait se situer quelque part entre Shane et Hondo ; nous assisterons ainsi -sans aucune mièvrerie- à l’éducation d’un jeune garçon par le régisseur de Shiloh. Si ce dernier est resté sur place c'est d’une part -noble- pour venir en aide à ces deux personnes fragiles et esseulées, de l’autre –un peu moins glorieuse- avec dans l’espoir d’obtenir des renseignements sur l’époux et le père pour se faire confirmer ou non son identité et savoir s’il s’agit bien du criminel recherché. L’épisode n’étant pas longtemps basé sur ce mystère très vite éventé, il s’appesantira donc beaucoup plus longuement sur un récit d’apprentissage d’une belle et grande dignité –critique de la violence, des armes, justification des actes barbares des indiens…-, mais aussi sur l’affection qui grandit entre l'enfant et le Virginien, sur l’attirance qui se fait jour entre ce dernier et la femme de l'assassin présumé, ainsi que sur de nombreux questionnements et choix cornéliens pour notre héros : peut-il se laisser aller à une romance avec une femme dont le mari est sur le point de revenir au foyer ? Doit-il éduquer le jeune garçon comme s’il était son fils ? Peut-il s’occuper de cette famille avec autant d’énergie sans leur avouer le but premier de sa visite et sachant qu’il finira par leur soustraire un de leur membre ? Peut-il recommencer sa vie en abandonnant Shiloh pour se lancer dans la gestion de son propre ranch ? Peut-il se venger en allant à l’encontre de la loi et de la justice ? A-t-il la légitimité de le faire surtout lorsqu’il a été témoin de la tragédie, le meurtrier masqué lui ayant soufflé à l’oreille qu’il n’avait jamais voulu en arriver à une telle extrémité ("I didn't wanna, he forced me.") ? Peut-on comprendre les actes de sauvagerie des indiens sachant qu’ils agissent ainsi surtout parce qu’ils sont pourchassés et affamés ?

Toutes ces questions, le Virginien va se les poser et sera souvent aussi perplexe et tiraillé que le spectateur même s’il s’en sortira une fois encore la tête haute grâce à sa droiture et à son éthique ; néanmoins sa malchance avec les femmes perdurera et c’est en ‘Poor Lonesome Cowboy’ qu’il rentrera à Medicine Bow. Il va de soi que si l’épisode est aussi admirable ce n’est pas du seul fait d’une interprétation parfaite de notre acteur principal mais aussi des performances tout aussi remarquables de ses partenaires, que ce soit une touchante Sheree North –comédienne que l’on verra dans de nombreux très bons films des 60’s et 70’s, notamment sous la direction de Don Siegel- qui embellit au fur et à mesure de l’avancée de l’épisode et de son amour grandissant pour son ‘sauveur’ -les indiens ayant failli la tuer-, le jeune Dennis Holmes ou encore John Agar, l’inoubliable Lieutenant Cohill du chef d’œuvre de John Ford, She Wore a Yellow Ribbon (La Charge héroïque), ici mémorable durant les dix dernières minutes de l’épisode, à l’origine d’une longue séquence de suspense psychologique extrêmement tendue. Pour couronner l’ensemble, le tout est très bien réalisé -tout simplement la meilleure fiction de R.G. Springsteen-, écrit, dialogué, photographié et mis en musique. Un épisode d'une formidable densité, d'une étonnante richesse thématique et émotionnelle ainsi que d'une efficacité qui en font non seulement un sommet de la série mais du western tout court.


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Re: Le Virginien

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Peter Breck & Diana Millay

2.25 - Rope of Lies

Réalisation : Herschel Daugherty
Scénario : Les Crutchfield
Guest Star : Peter Breck & Paul Fix
Première diffusion 25/03/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VF & VOSTF
Note : 6.5/10


Le pitch : Dans une gare, un homme inquiétant est à la recherche d’une certaine Alma que l’on retrouve justement à Medicine Bow. Elle vient d’acquérir un ranch voisin de celui du juge Garth mais a beaucoup de mal à se faire obéir par les cow-boys du précédent propriétaire. Elle est donc à la recherche d’un régisseur et jette son dévolu sur Steve qu’elle semble avoir bien étudié et dont elle apprécie en premier lieu son maniement des armes. Malgré le fait que ses amis de Shiloh le lui déconseillent fortement, Steve, par orgueil et pour contrer leurs sarcasmes, accepte la proposition qui s'avère être un piège et qui va mettre sa vie en danger…


Mon avis : Comme on le devine à la lecture du pitch ci-dessus, l’intrigue louchant pour une bonne part vers le film policier, je ne pourrais pas vous en dire beaucoup plus quant aux manigances mises en place par la très séduisante jeune femme interprétée par Diana Millay, ravissante actrice blonde qui a quasi exclusivement travaillé pour la petite lucarne et qui s’avère plutôt bonne comédienne. Alma Lowell est l’une de ses femmes fatales chère au film noir, de prime abord très aimable, sachant se faire attirante et désirable pour arriver à ses fins, sa sympathie de façade cachant en fait une vilenie de garce capable de faire tuer n’importe quels gêneurs même parmi ses plus proches. Je ne m’égarerais donc pas à aller bien plus loin pour éviter les réprimandes des anti-spoilers même si certains penseront déjà que ces révélations sont bien trop nombreuses : pourtant le fait dévoiler les côtés sordides du personnage féminin ainsi que ses probables malversations à venir ne vend pas la mèche de trop grandes surprises car tout ceci, on l’aura deviné assez vite, et ce dès la séquence inaugurale qui se déroule loin de Medicine Bow et au cours de laquelle on fait immédiatement connaissance avec un homme inquiétant et taciturne tout de noir vêtu qui recherche apparemment pour la tuer la jolie propriétaire terrienne dont il sera question tout au long de l’épisode. Pour vouloir assassiner une femme avec une telle détermination, il faut qu’elle ne soit pas totalement innocente… le titre nous le laissait d'ailleurs facilement deviner.

Après Another's Footsteps, l'admirable épisode précédent au cours duquel Le Virginien s’était éloigné de Medicine Bow à la recherche des assassins d'un de ses employés, Rope of Lies réintègre les lieux familiers de la série avec un peu plus de fantaisie et moins de tension que préalablement même si des morts seront encore au rendez-vous. Un épisode écrit par Les Crutchfield -le scénariste de First to Thine Own Self qui introduisait dans la série peu de temps auparavant le personnage de Randy- et réalisé par Herschel Daugherty, déjà signataire de l’original The Man From the Sea avec un excellent Tom Tryon dans le rôle d’un marin tombant amoureux d’une jumelle assez trouble, ainsi que du non moins réussi Run Quiet avec un Clu Culager très crédible dans le rôle d’un sourd-muet clochardisé. Rope of Lies n’est pas non plus du tout désagréable et se suit sans aucun ennui mais se situe néanmoins un peu en deçà des précédents faute à un scénario un peu inutilement tarabiscoté (notamment l’échange des armes) et à un manque de tension dramatique dans la dernière partie procédurale qui voit arriver sur le devant de la scène un avocat de la défense interprété par un habitué du genre, Paul Fix, qui sera à l'origine d'une résolution guère captivante et pour tout dire un peu bâclée. Pour autant, ce plaisant épisode nous aura offert notre lot de plaisirs et de petites 'nouveautés'.

A commencer par le fait de trouver dès cette date dans une série 'familiale' et avant les films de Sergio Leone un cow-boy sale et mal rasé, ici en la personne du comédien Sam Reese, sa tête de fouine sournoise et son rire d’hyène faisant leur effet. On tombe également sur une séquence ‘documentaire’ rarement -ou jamais- vue dans un western, celle du rangement et du tri des harnais, qui semble avoir été filmée à l’improviste tellement les comédiens abordent à ce moment un naturel confondant, notamment lorsque James Drury vient à donner un coup de pied ‘pour de rire’ à Randy Boone. On se félicitera également une nouvelle fois des portraits nuancés des protagonistes principaux jamais ni tout blancs ni tout noirs, ici Steve tout à fait lucide quant à son mauvais caractère et à son orgueil, avouant avoir en partie accepté la proposition de la jeune femme de devenir son régisseur pour prouver aux autres railleurs qu’il en était capable, balançant même au Virginien qui essayait avec sagesse de l’en dissuader : “You took your chance when it came along! What’s wrong with me doin’ the same thing?” Steve est certes sous le charme de la belle blonde mais pense également à la promotion qui découlerait logiquement de ce nouvel emploi. Il se rendra vite compte n’être pas fait pour ce métier, ayant non seulement du mal à se faire respecter malgré le fait d’avoir donné une sacré raclée à l’un de ses hommes qui ne lui rendait pas la vie facile –une bagarre à mains nues d’une extrême brutalité-, mais ne se sentant également pas du tout à l’aise avec la paperasse. Conscient de son tempérament pas toujours agréable, Steve ne sera d’ailleurs pas plus dupe de sa bêtise, comprenant parfaitement bien s’être fait mené en bateau, avoir été manipulé et s’être fourvoyé dans une machination s’étant terminée en tragédie.

Outre Diana Millay et Gary Clarke qui nous offrent de bonnes compositions, et alors que l’on note l’absence dans cet épisode de Trampas et du juge, la Guest Star Peter Breck s’avère lui aussi plutôt convaincant dans un rôle d’escroc un peu inquiétant ; nous sommes également ravis de retrouver pour la deuxième fois un très bon William Smith dans le rôle d’un des cow-boys de Shiloh. Le tout manque donc un peu de puissance dramatique, le suspense n’est pas vraiment de la partie -sauf lors de l’excellente scène nocturne qui mène au drame-, le final est un peu vite expédiée, mais même si Rope of Lies ne saurait se mêler aux plus grands épisodes de la série, il n’en demeure pas moins extrêmement agréable et non dénué d’humour malgré la noirceur de l’ensemble.


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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Bon la suite sera pas toujours à l'avenant (un huis-clos dans une maison inquiétante raté
J'acquiesce ; totalement hors sujet en plus que cette intrigue à la Daphnée Du Maurier. Dommage car très bien interprété sinon.
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit :
Lockwood a écrit :
Bon la suite sera pas toujours à l'avenant (un huis-clos dans une maison inquiétante raté
J'acquiesce ; totalement hors sujet en plus que cette intrigue à la Daphnée Du Maurier. Dommage car très bien interprété sinon.
Il faut dire que le minois tristoune de Brooke Bundy n'est pas des plus désagréable.. :roll:
C'était pas une mauvaise idée de donner un rôle plus central à Roberta Shore et de ne faire apparaître quasiment aucun des 4 réguliers (Drury, McClure, Clarke et Cobb)..
et l'intrigue à la Du Maurier, ça aurait pu apporter une tonalité un peu différente à la série..
Les acteurs se débrouillent bien comme tu le dis, mais le tout est bien poussif, rempli de jump scare foireux et de bruitages de tonnerre sur-utilisés .. Et on échappe pas au cliché du serviteur inquiétant (étrangement grimé par ailleurs)..

Parfois, ça peut arriver de tomber sur des épisodes qui ont un peu moins bien vieilli et celui-ci en fait partie..

(tiens, je suis assistant machine à café maintenant...)
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Il faut dire que le minois tristoune de Brooke Bundy n'est pas des plus désagréable.. :roll:
Ce n'est pas faux :oops:
(tiens, je suis assistant machine à café maintenant...)
Ca c'est totalement automatique ; c'est dû au fait que tu aies dépassé les 100 messages :wink:
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Brooke Bundy

2.26 - The Secret of Brynmar Hall

Réalisation : Robert Totten
Scénario : Herman Groves
Guest Star : Jane Wyatt & Tom Skerritt
Première diffusion 01/04/1964 aux USA - 24/04/1980 en France
DVD : VOSTF et VF
Note : 4.5/10

Le pitch : Le Virginien confie à Randy le soin de conduire Besty au manoir de Brynmar Hall, là où deux ans plus tôt elle avait assisté à un drame, la mort de son amie Mildred dans l’incendie de cette fastueuse demeure. La mère de la jeune fille (Jane Wyatt) l’a convié, ainsi que les autres invités de ce jour tragique, à venir fêter ce triste anniversaire car il semblerait qu’elle ait une chose importante à dire à tous les témoins de ce malheureux accident. Coincé par la tempête, Randy se voit dans l’obligation de rester sur place. Cette nuit-là des l'on assiste à des choses mystérieuses, à commencer par un lustre imposant qui tombe au plein milieu des convives…

Mon avis : De très nombreuses séries télévisées, qu’elles soient anciennes ou contemporaines, tentent de temps à autre de proposer un épisode qui sort de l’ordinaire par rapport au ton et au style habituels de l’ensemble. Pour ne parler que de celles que je connais, Grey’s Anatomy s’est une fois essayé à la comédie musicale, une autre au fantastique, alors que The West Wing nous soumettait un épisode comme s’il était filmé d’un point de vue documentaire journalistique. Malgré leur profonde originalité, force était de constater qu’ils ne constituaient pas de franches réussites. Et malheureusement il en va de même pour ce 26ème épisode de la saison 2 du Virginien, sorte de mélange entre Daphné du Maurier (Rebecca), Agatha Christie (Dix petits nègres) et les films d’épouvante de la Hammer. Au programme donc inquiétant manoir -qui ressemble à la maison hantée Eurodisney-, bruits bizarres et effrayants, faits mystérieux ou (et) dangereux comme un lustre qui tombe sur les invités, un serpent vivant que l’on trouve dans un lit, une boite à musique qui se met à jouer toute seule, un corbeau noir, des portes qui claquent, une cave et une chambre mortuaire pleines de toiles d’araignées, un serviteur que l’on dirait tout droit sorti de la Famille Addams… le tout par une nuit venteuse et orageuse striée d’éclairs et assourdie par d’intempestifs coups de tonnerre, la tempête allant même faire place à un moment donné à une violente tornade ; joli suspense d’ailleurs par le simple fait du silence qui s'instaure d'un seul coup au moment où la maison doit se trouver dans l’œil du cyclone.

L’ambiance gothique étant posée, reste à faire la connaissance des personnages allant partager ce huis-clos le jour anniversaire d’une tragédie s’étant déroulée deux ans auparavant et où ils étaient déjà tous réunis en ces mêmes lieux ; ce jour-là, leur jeune amie et hôtesse avait brûlée en même temps que son père dans un incendie dont on a jamais su comment il s’était déclaré, dont on a jamais su s’il s’était agit d’un accident ou d’un geste meurtrier. En revanche, la mère de la défunte semble connaitre le fin mot de l’histoire car lors du repas qu’elle préside aujourd’hui elle déclame à l’assemblée que le coupable de ce drame dont elle ne s’est jamais remise se trouve autour de la table. A partir de cet instant, le spectateur va devoir cogiter en même temps que les protagonistes, la culpabilité passant de l’un à l’autre jusqu’à la résolution finale. Parmi les potentiels coupables, en tout premier lieu Betsy ; en l’absence de tous les protagonistes principaux de la série -à l'exception aussi de Randy-, l’épisode donne ainsi l’occasion à Roberta Shore de tenir la tête d’affiche ; sans surprises elle s’en sort avec les honneurs, parfaitement à l’aise dans le rôle de la ‘Screaming Girl’ typique des films d’épouvante. Les trois autres jeunes gens sont interprétés par la ravissante Brooke Bundy, Mark Goddard et surtout par un excellent Tom Skerritt, déjà présent dans l’un des meilleurs épisodes de la série, Impasse, connu par la suite pour avoir fait partie de l’équipage du Nostromo dans le fabuleux Alien de Ridley Scott.

Les autres comédiens –qui tiennent les rôles des habitants du manoir- sont Jane Wyatt, Virginia Gregg et Victor French. Si Jane Wyatt (House by the River de Fritz lang) a tendance à en faire un peu trop dans le côté mélodramatique, il faut bien se rendre à l’évidence que l’interprétation d’ensemble est de très belle tenue. La direction artistique -costumes et décors- se tient très bien elle aussi alors que le réalisateur de télévision Robert Totten nous gratifie de pas mal de très jolis plans dont cette plongée sur la pièce principale, à l’endroit même où tombera le lustre qui aura failli tuer plusieurs personnes. Alors, pourquoi cette note peu glorieuse qui a été attribuée à cet épisode ? Parce que le scénario ne s’avère pas forcément très captivant, qu’il ne tient pas non plus très bien la route 70 minutes durant, et parce que l’ensemble fait vraiment trop hors-sujet au sein d’une série western, les spectateurs que nous sommes n’arrivant pas à retrouve nos marques, l’épisode étant trop éloigné des nobles préoccupations habituelles d’une série qui vole très haut et qui aborde très souvent des thématiques passionnantes, ce qui n'est pas le cas ici. Non pas qu’un pur divertissement de temps à autre ne soit pas le bienvenue -bien au contraire et d’ailleurs la série l’a prouvé à maintes reprises, parfois avec grande réussite notamment dans le domaine de la comédie- mais The Secret of Brynmar Hall s’avère tout simplement n’avoir pas très bien vieilli.

Parmi les petits plaisirs à piocher néanmoins, quelques jolis accords de guitare par un Randy Benton toujours aussi attachant même si un peu en retrait, un très luxueux décor de maison victorienne, une belle photographie… Même si l’idée de départ n’était pas mauvaise, le résultat est trop éloigné du style et du ton habituels de la série, trop rempli des clichés du film d’épouvante ; un épisode un peu poussif qui plaira probablement par son atmosphère oppressante et lugubre aux amateurs de romans gothiques mais qui laissera également les fans de la série un peu sur leur faim même si l’ensemble s’avère loin d’être déshonorant.


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