Le Virginien (1962-1971) Universal

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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit :
Lockwood a écrit :3x07 - BIG IMAGE… LITTLE MAN
mais soyons rassuré, puisque Frank Chase, auteur des meilleurs épisodes du Virginien, est à la baguette!

Frank Chase au scénario ; Don McDougall derrière la caméra : les valeurs les plus sures de la série pour l'instant.
C'est un épisode qui met en valeur les grands espaces et de ce côté là, il faut préciser que la réal est maîtrisée..
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Steve Forrest
3.04- The Hero

Réalisation : Richard L. Bare
Scénario : Clay Huffaker
Guest Star : Steve Forrest & Warren Stevens
Première diffusion 07/10/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10

Le pitch : Le Juge accueille à Shiloh durant quelques jours le journaliste James Templeton (Steve Forrest) qui doit écrire un article biographique sur son hôte dont on pense à Washington qu’il pourrait devenir sénateur du Wyoming. Betsy ne tarde pas à tomber sous le charme de ce bel homme non seulement intelligent mais talentueux dans tous les domaines, aussi capable de dompter un cheval fougueux que de danser la valse ou de jouer du violon. Trampas, un peu envieux, le surveille d’assez près… et il n’a pas forcément tort, une diabolique machination contre Garth se tramant en collaboration avec un ‘avocat’ nouvellement arrivé en ville…

Mon avis : Le fait de dévoiler sans précautions dans le pitch ci-dessus que le personnage interprété par Steve Forrest n'est pas tout blanc comme il semble vouloir se présenter d’emblée aux habitants de Shiloh n’est pas franchement un spoiler car l’épisode débute par une séquence pré générique où on le voit prêt à laisser Betsy tomber entre les mains de dangereux bandits qui veulent la kidnapper. S’ensuit un flashback narré par la jeune fille complètement perturbée par ce qui lui arrive ; retour arrière qui durera presque jusque dans les dix dernières minutes où les images de ce début seront reprises avec quelques plans supplémentaires permettant de mieux comprendre la fâcheuse situation dans laquelle s’est empêtrée la fille du juge Garth. Et puis cet excellent comédien, frère de Dana Andrews, qui, pour rester dans le domaine du western, était déjà le frère aîné d'Elvis Presley dans Les Rodeurs de la plaine (Flaming Star) de Don Siegel ainsi que l'inoubliable tueur à gages dans le trop mésestimé La Diablesse en collants roses (Heller in Pink Tights) de George Cukor, avait précédemment tenu un rôle assez similaire dans The Money Cage, 23ème épisode de la saison 1. Comme ici, il endossait le rôle d'un homme raffiné, galant et d’une grande élégance, doté d’un physique fortement avantageux et d’une profonde intelligence. Très à l’aise dans ce genre de personnages, Steve Forrest porte presque tout l’épisode sur ses épaules, le duo qu’il forme avec Roberta Shore étant assez touchant, permettant ainsi au surprenant final de nous émouvoir.

C’est le chevronné Clay Huffaker -Les Sept chemins du couchant et Les Cavaliers de l’enfer avec Audie Murphy ; Les Rôdeurs de la plaine de Don Siegel avec Elvis Presley ; Les Comancheros de Michael Curtiz avec John Wayne ; Rio Conchos de Gordon Douglas…- qui est à l’écriture de cet épisode qui narre une machination assez tordue pour arriver à faire chanter le juge Garth. Il n’est pas possible de rentrer plus en profondeur dans les méandres de l’intrigue de peur de dévoiler ses éléments les plus importants ; il est cependant bon à savoir que sa résolution sera vraiment très réussie, tout aussi inattendue qu’éloignée de l'atmosphère souvent assez légère qui aura principalement prévalue durant la majeure partie du temps. Car le manque d’ampleur dû à une constante hésitation quant au ton à adopter est bien le principal point faible de ce scénario sinon très bien écrit mais qui a du mal à faire hisser l’épisode plus haut qu’un très honnête divertissement ; ce qui n’est déjà pas si mal ! Durant une bonne moitié de la durée de l’épisode, afin de rentrer dans les bonnes grâces du juge, le journaliste invité se montre sous son meilleur jour et met tous ses talents en avant, ce qui amène la mise en place de situations assez amusantes du genre ‘arroseur arrosé’. En effet au tout début, apprenant qu’un ‘pied tendre’ arrive de l’Est, les cowboys du ranch Shiloh avec à leur tête Trampas, se délectent par avance des occasions de pouvoir s’en moquer. Sauf qu’ils vont vite déchanter et se sentir bien inférieurs à lui dans tous les domaines.

Cette supériorité affichée et cette sorte de vantardise séductrice vont provoquer chez Trampas une espèce de jalousie envieuse allant conduire à une méfiance qui se révèlera donc justifiée mais qui aura entre temps fait sourire ses proches par sa mauvaise foi. Doug McClure est tout le long dans le même registre, ce qui n'est pourtant pas rédhibitoire, les spectateurs que nous sommes arrivant sans problèmes à nous mettre dans sa peau d'autant plus que nous savons qu'il n'a pas tort de douter de cet homme 'parfait'. Les dialogues sont excellents et notamment lors d’une séquence remarquable qui voit la confrontation verbale dans une chambre d’hôtel entre Warren Stevens et Steve Forrest au cours de laquelle ils s’interrogent entre autre sur les principes et l’éthique. Lee J. Cobb revient enfin au premier plan après s’être fait ces derniers temps bien trop discret -voire souvent absent- et affirme une fois encore la formidable droiture de son personnage que personne ne peut acheter ; quant aux scènes qui le réunissent avec Roberta Shore, loin d’être mièvres, elles s’avèrent au contraire une nouvelle fois d’une très belle sensibilité, la dernière clôturant d’ailleurs l’épisode débutant par un plan dans la pénombre admirablement éclairé. A signaler également puisque l’on parle de photographie que la plupart des séquences assez nombreuses en extérieurs sont très bien filmées et que le travail sur le montage est assez efficace, témoin la scène de l’attaque du cougar.

Du beau travail scénaristique et de mise en scène même si l’on aurait souhaité davantage de rigueur ainsi que se sentir un peu plus impliqué ; même la séquence au cours de laquelle le juge est sur le point de passer un mauvais quart d’heure manque un peu de tension, tout comme la bagarre à poings nus entre Trampas et Templeton qui vire presque à la farce. Parmi les motifs de réjouissances, outre les grimaces assez drôles de Trampas, Randy qui entonne avec grand talent la chanson traditionnelle ‘Cindy’ -celle-là même qui était chantée en chœur dans Rio Bravo par Ricky Nelson, Dean Martin et Walter Brennan- ainsi qu’une scène d’action finale d’une sécheresse et d’une remarquable vitesse d’exécution. La saison 3 est partie pour l'instant sur des bases très solides.



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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Le scénariste est Clair Huffaker : je me demandais d'ailleurs souvent, quand Tavernier le mentionnait, s'il s'agissait d'une femme :wink: .
Steve Forrest, frère de Dana Andrews? J'apprends un truc :D
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Le scénariste est Clair Huffaker : je me demandais d'ailleurs souvent, quand Tavernier le mentionnait, s'il s'agissait d'une femme :wink: .
Non, les deux orthographes existent :wink:
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit : Non, les deux orthographes existent :wink:
Ah bon?? Je vais garder Clair pour l'originalité!
A part ça, il faut que je m'y mette au Virginien : je vais mourir idiot... :?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit : A part ça, il faut que je m'y mette au Virginien : je vais mourir idiot... :?
Pas idiot mais si jamais tu penses que tu as vu à peu près tous les bons westerns cinéma, te voici rassuré quant à la possibilité d'en voir encore, grâce à cette série, une centaine d'autres de très bons :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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James Drury & Katherine Crawford

3.05- Felicity's Spring

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Jean Holloway
Guest Star : Katherine Crawford & Mariette Hartley
Première diffusion 14/10/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10

Le pitch : Tout le monde à Medicine Bow -aussi bien les enfants que les adultes- est sous le charme de Felicity (Katherine Crawford), la nouvelle institutrice qui illumine son entourage par sa bienveillance innée. Elle vit avec sa sœur ainée (Mariette Hartley) et son grand père, qui semblent tous deux porter une extrême attention à son bonheur. D’abord étonné par cette unanimité, le Virginien finit par succomber à son tour au sourire de la jeune femme… à tel point qu’il en tombe amoureux et la demande même en mariage. Tout le monde se prépare aux noces mais un lourd secret va bientôt être révélé, qui va faire du mal à beaucoup…

Mon avis : Leur travail n’étant pas des plus faciles, les cowboys ont parfois le droit de ne rien faire, de se la couler douce, de se divertir et même d’entamer des romances ; et du coup le western n’est pas censé obligatoirement nous proposer de l’action, des morts violentes ou de l’aventure. C’est ce qu’on bien compris les auteurs du Virginien, nous proposant en l’occurrence un épisode à la fois romantique et mélodramatique. Car c’est aussi le privilège de séries d’aussi longue haleine de pouvoir de temps à autre ralentir l’allure et de bifurquer à certaines occasions vers des choses que nous n’aurions pas nécessairement eu l’occasion de voir au cinéma dans le domaine de genres précis comme ici le western. Un westernophile se retrouvant en salles devant un scénario aussi peu remuant sans même un seul Bad Guy à l’horizon pourra vraisemblablement être déçu ; ce ne sera probablement pas le cas pour le même spectateur dans son canapé devant un épisode de sa série préférée, le fait qu’elle s’engouffre sur de tels chemins de traverse la rendant au contraire souvent encore plus riche et passionnante. Surtout bien évidemment lorsque cette manière de prendre le large est réussie ; ce qui n’était pas forcément le cas de toutes les tentatives et surtout pas par exemple celle à tendance humoristique qui nous avait d’ailleurs déjà fait rencontrer la comédienne Katherine Crawford : c'était lors du très pénible A Bride for Lars en fin de saison 2.

Mais que ceux qui auraient pu craindre de ce scénario à priori fleur bleue un résultat mièvre et larmoyant se reportent sur ce que j’avais déjà avancé précédemment, comme quoi avec Don McDougall à la baguette, nous ne pouvions en principe qu’avoir grande confiance, ce cinéaste s’étant révélé pour l’instant être le meilleur de la série. Et c’est effectivement le cas ici encore, le talent du réalisateur, la justesse de ton, la belle sensibilité du scénariste Jean Holloway ainsi qu'une excellente direction d’acteurs font que tout ce qui pouvait aisément verser dans la guimauve la plus écœurante parvient constamment à se maintenir avec dignité sur la corde du bon goût : même la séquence du repas au cours duquel les enfants apprennent la politesse et la galanterie aux adultes est bien plus amusante que réellement gênante. Bref, avec ce très joli épisode, la saison 3 de la série continue à se maintenir à un niveau égal depuis son commencement, sans réels sommets mais sans non plus aucunes anicroches. Si Don McDougall trouve toujours les bons placements de caméra pour filmer ses paysages et personnages, il réussit surtout à diriger ses acteurs à la perfection ; et pour ce genre d’intrigues c’était une condition impérative. On peut donc également applaudir les trois comédiens qui parviennent à éviter presque tous les écueils : Katherine Crawford humaine et rayonnante à l’instar de son personnage ; James Drury qui prend des risques en sortant de son registre habituel, parvenant presque constamment à rester juste et sobre ; et enfin la charmante Mariette Hartley –la comédienne principale du sublime Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah, excellente aussi dans Barquero de Gordon Douglas ou dans l’épisode du Virginien intitulé The Drifter- qui continue à nous ravir.

La douce et ravissante Mariette Hartley -et ses jolies tâches de rousseur- interprète donc le rôle ingrat de la sœur aînée de celle qui suscite autant d’admiration –voire même d’adoration- et elle se révèle encore plus touchante que cette dernière. Nous ne pouvons pas vous dévoiler les dessous dramatiques de l’intrigue sous peine de casser l’effet de surprise principal. Bien évidemment que nous nous doutons bien d'emblée que le régisseur de Shiloh ne pourra vraisemblablement pas convoler en juste noce auquel cas la série aurait dû s’arrêter là ; mais on veut y croire durant la durée de cette belle histoire au cours de laquelle l'attachante institutrice amène sa joie de vivre ainsi que sa philosophie ‘Carpe Diem’ à Medicine Bow, faisant chavirer tous les cœurs et esprits y compris ceux des plus endurcis, à savoir le juge qui se met à boire du lait au lieu de son traditionnel verre de whisky ; séquence assez facétieuse, le principal intéressé se faisant gentiment railler par son contremaitre. Pas mal de scènettes en classe avec les enfants… et les adultes, beaucoup d’humour, des réflexions didactiques bien senties, et surtout à mi-parcours la fameuse histoire d’amour entre l’enseignante et le Virginien après que celui-ci se soit moqué durant la moitié de l'épisode de tous ceux n’ayant eu d’yeux que pour la jeune femme : "He just likes to make his own judgements" expliquera le juge concernant cette remise en question par son régisseur de l’unanimité faite autour de la jeune femme.

Autres motifs de réjouissance, un très bon Carl Benton Reid dans le rôle du grand-père des deux sœurs, de jolis thèmes musicaux, pas mal de très beaux extérieurs bucoliques ou encore un Gary Clarke très amusant pour l’une de ses dernières apparitions dans la série. Enfin, parfaitement bien réfléchi dans son écriture, le fait que l'auteur prenne son temps à mettre en place la romance et que par la même occasion, à cause de cette sœur trop dévouée qui fait tout pour que sa cadette ne soit pas ‘blessée’, il parvienne à instiller un malaise dont on ne comprend pas bien d’emblée sur quoi il repose, provoque chez le spectateur une certaine inquiétude malgré l’atmosphère plutôt légère de l’ensemble ; un formidable suspense sentimental en quelque sorte. Et il faut se rendre à l'évidence : la sensiblerie a été presque constamment évitée pour faire place à une véritable émotion. Un épisode non dénué de lyrisme, très touchant et qui nous fait voir le Virginien sous un autre jour au point de se comporter comme un adolescent éperdument amoureux et de nous dévoiler ingénument son désir d’avoir des enfants. On regrettera néanmoins l’absence de Trampas qui n'a ainsi pas pris part à la préparation des noces de son meilleur ami.



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hellrick
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Re: Le Virginien

Message par hellrick »

Saison 6 épisodes 3 et 4

Les deux épisodes suivants sont curieusement assez proches puisqu’ils traitent tous deux de rédemption et du souhait de recommencer sa vie à Shiloh. Et, dans les deux cas, une vieille connaissance (à croire que les Etats-Unis ne sont pas plus grand qu’un village) viendra remettre tout ça en question.

Dans « Lady from Wichita » le propriétaire d’un ranch décède en laissant tous ses biens à une jeune femme propriétaire d’un saloon, Lorna (Joan Collins), qui débarque à Medecine Bow en compagnie d’une de ses amies, Belle (Rose Marie). Au départ décidé à vendre la propriété, Lorna se ravise et préfère reste afin de refaire sa vie loin de son passé. Sensibles à ses charmes, Trampas aide la jeune femme à s’installer et à acquérir une certaine respectabilité mais Lorna craint toujours que l’on découvre d’où elle vient. Or un type peu fréquentable, Roy Kane, surgit à Medecine Bow et commence à faire chanter la pauvre demoiselle.
Classique mais plaisant, cet épisode parvient à doser adéquatement le drame et la comédie, notamment par les efforts entrepris par Belle pour devenir une « lady » acceptée de la communauté en dépit de ses mauvaises manières. Si le sujet n’est pas neuf (il a d’ailleurs été précédemment abordé dans la série), l’épisode s’avère divertissant et offre une conclusion humoristique et optimiste puisque les deux jeunes femmes pourront finalement demeurer à Medecine Bow…même si aucun épisode ultérieur n’en fera mention.

La construction de « Star Crossed » se montre similaire quoique le ton soit nettement plus sérieux. Le shérif adjoint Ryker reconnait un de ses vieux amis, Cliff Darrow, dissimulé sous l’identité d’un certain Andrew Miller. Ce-dernier, en fuite après quelques délits mineurs, a refait sa vie en compagnie de son épouse Judith et de son beau-fils, Brian. Convaincu de la bonne foi de son ami, Ryker accepte de fermer les yeux. Malheureusement, Tony Barnes reconnait également Darrow, recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis, et entame un chantage à l’encontre du fugitif. Acculé et désespéré, Darrow tue son maitre-chanteur. Ne pouvant continuer à rester passif, Ryker se lance à la poursuite de son ancien ami…
Un épisode quelque peu linéaire et prévisible mais une intrigue néanmoins bien racontée et suffisamment rythmée pour ne jamais ennuyer le spectateur. La vedette est ici Ryker, dont la personnalité est bien cernée, en particulier en ce qui concerne ses hésitations à condamner un de ses amis. A l’issue du jugement, l’adjoint mettra tout en œuvre pour le sauver et réconcilier le père avec son fils adoptif. Plaisant sans être révolutionnaire.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Clu Gulager & Barbara Eden

3.06- The Brazos Kid

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Carey Wilber
Guest Star : Barbara Eden
Première diffusion 21/10/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10

Le pitch : Après s’être fait licencier de tous ses précédents emplois, une journaliste (Barbara Eden) vient tenter sa chance à Medicine Bow. Mais son envie de réussir lui fait reprendre les mêmes travers, à savoir affabuler sans limites quitte à déformer totalement la vérité ; pratique d’où découlent souvent scandales ou drames. C’est ce qui va se passer avec son article sur la possible résurrection de 'The Brazos Kid', un bandit dont personne ne connait le visage, qui va faire arriver en ville détectives et chasseurs de primes bien déterminés à trouver et tuer un coupable quel qu’il soit ; et c’est le Virginien qui va se trouver être la première cible…

Mon avis : Après la regrettée Molly tragiquement disparue dès la saison 2, Medicine Bow voit en ce début d'épisode l’arrivée d’une nouvelle journaliste en la personne de Samantha, jeune femme délurée et peu scrupuleuse de la vérité, préférant la maquiller ou carrément la transformer à sa façon pour attirer l’attention sur ses articles -et non "pour imprimer la légende" à la manière où John Ford nous l'avait décrit dans Liberty Valance. Les leçons précédentes ne lui ayant vraisemblablement pas suffit -elle s’est fait renvoyer à plusieurs reprises de journaux prestigieux à New York ou Chicago-, par ennui, ambition et envie de reconnaissance, elle replonge rapidement dans ses travers habituels. Ayant entendu parler lors d’une soirée organisée chez le juge –à l’occasion de laquelle nous aurons eu la chance d’entendre Randy Boone interpréter avec son talent habituel la chanson traditionnelle 'Cripple Creek’- d’un certain bandit surnommé ‘The Brazos Kid’ dont personne ne semble avoir connu la véritable identité, et ayant trouvé son pseudonyme très ‘exotique’, elle va partir à la recherche d’informations sur son compte pouvant éventuellement lui servir de base pour une histoire 'croustillante'. Lorsque Ryker commet l’imprudence de lui raconter que, pourchassé par des hommes de loi, le bandit s’était noyé avec son cheval dans un cours d’eau sans que l’on n’ait jamais retrouvé son corps, il n’en faut pas plus pour la charmante chroniqueuse : elle met alors tout en œuvre pour suggérer que l’outlaw puisse être encore vivant.

Une récompense de 5000 dollars étant toujours en cours pour avoir sa tête, les journaux de l’Est à qui Samantha a décidé d’envoyer ses articles font leurs choux gras de ce captivant fait divers. Non seulement les lecteurs s’en délectent mais également les chasseurs de prime qui ne veulent pas louper une telle occasion. Même l’agence de détectives ayant lancé la prime envoie un de ses hommes au cas où il pourrait empêcher que cette somme tombe entre d’autres mains que les leurs. Les suppositions vont bon train et le portrait que trace la journaliste du bandit recherché pour meurtre fait tout d’abord se porter les soupçons sur Le Virginien. A partir de là, si la première demi-heure s’était avérée assez légère et humoristique, le ton bascule vers beaucoup plus de drames et de noirceur, plusieurs morts allant même être occasionnées. Sur ces dernières nous ne révèlerons bien évidemment rien au risque d'être vilipendés par les 'anti-spoilers'. On peut cependant deviner à la lecture de cette description que la thématique principale est assez novatrice et sacrément intéressante. D’ailleurs la conclusion l’est encore plus, faisant -à travers la bouche du Virginien- reporter la faute des situations tragiques provoquées par l’inconséquence de la jeune femme sur également bien d’autres coupables, traçant ainsi un portrait peu reluisant de l'Amérique de l’époque. Mais nous ne pouvons à nouveau guère aller plus loin dans la narration de l’intrigue sous peine de révéler trop de surprises scénaristiques.

Alors oui les pistes scénaristiques sont assez enthousiasmantes ; mais n’est pas Frank Chase qui veut ! Et il faut bien se rendre à l’évidence : Carey Wilber ne parvient pas comme ce dernier à opérer un parfait mélange des tons, son talent pour se faire étant loin d’égaler celui de son 'collègue', leurs précédentes participations à la série nous l’ayant déjà fait constater. Le passage de l’humour au drame n’est donc ici pas toujours convaincant tout comme le choix de Barbara Eden pour porter l’épisode sur ses épaules, la comédienne se révélant incapable de le faire, même si l'on aura noté quelques progrès depuis Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star) de Don Siegel dans lequel elle avait déteint sur la fadeur de sa rock star de partenaire, soit Elvis Presley ; certes parfois assez truculente mais n’arrivant jamais à faire naître la moindre empathie, la faute en incombant également en partie à l'écriture de son personnage bien trop peu nuancée. Dommage également que l’excellent Skip Homeier voit systématiquement ses personnages sacrifiés ou mis en retrait dans toutes ses participations à la série en Guest Star -soit déjà trois fois- l’empêchant de se démarquer contrairement à ses mémorables apparitions au cinéma. Ceci étant dit, même si ces éléments empêchent The Brazos Kid malgré un postulat de départ passionnant d’être plus qu’un très plaisant épisode -et nous n’allons pas nous en plaindre- il possède néanmoins de très beaux atouts à commencer par la réalisation toujours aussi inspirée de Don McDougall qui nous offre par exemple en tout début d’épisode un travelling étonnant qui suit en une seule prise James Drury et Barbara Eden de sa descente de train à son arrivée au journal, les deux comédiens ne s’arrêtant pas de dialoguer pour autant y compris avec d’autres personnes rencontrées sur leur parcours.

Détectives trop zélés ayant peur de perdre de l’argent, hommes de loi peu regardants, chasseurs de primes sans scrupules, lecteurs -friands de faits divers crapuleux- trop crédules, membres de la famille des victimes au sang un peu trop chaud, journalistes de la presse à sensations bien trop volubiles et aux méthodes pour le moins douteuses afin de parvenir à se faire une réputation par n’importe quels moyens… tout le monde en prend pour son grade dans cet épisode finalement assez crépusculaire dans sa conclusion. Assez habile, bien rythmé, très agréable à suivre, The Brazos Kid n’est certes pas avare en substance mais manque de rigueur et n’aurait peut-être pas dû partir sur un mélange des genres qui annihile un peu l’émotion. Signalons enfin la très bonne interprétation de Clu Gulager ; Ryker acquiert enfin un peu de l'importance qu’il n’avait plus eu depuis sa venue à Medicine Bow dans le tout premier épisode de cette saison 3 qui lui était presque exclusivement consacré.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Linden Chiles

3.07- Big Image... Little Man

Réalisation : William Witney
Scénario : Frank Chase & Carey Wilber
Guest Star : Slim Pickens
Première diffusion 28/10/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10


Le pitch : Le déplaisant millionnaire Paul Leland est poussé de son train privé par sa 'secrétaire particulière' qu'il venait de profondément humilier. Il se retrouve en plein désert où le Virginien le découvre à moitié mort de soif. Les hommes de Shiloh conduisant un troupeau à Seattle et étant pressés d'arriver avant la concurrence, ils ne peuvent perdre leur temps à accompagner le 'rescapé' jusqu'à un relais de diligence. Il devra donc travailler et aider les cow-boys à convoyer les bêtes malgré sa forte réticence et ses diverses tentatives pour 'acheter' les hommes voire même pour s'enfuir en volant des chevaux. Le Virginien va avoir fort à faire pour le canaliser...

Mon avis : Frank Chase au scénario, c'était déjà à coup presque certain au moins la qualité d'écriture assurée ; et effectivement, cette variation autour d'un récit qui a été usé jusqu'à la corde depuis les premières adaptations de Capitaine courageux de Rudyard Kipling fonctionne parfaitement bien grâce au talent de l'auteur. Le thème est celui bien connu du parcours initiatique d'un homme riche à souhait à qui tout a réussi, qui par ennui est devenu odieux envers tout son entourage, et qui se retrouve du jour au lendemain à devoir partager le quotidien rude d'hommes simples et laborieux, voire même à devoir aider à la tâche pour 'payer' son voyage : une brusque confrontation à un monde qui est à l'opposé du sien, une expérience non recherchée et qui devra le rendre plus humble. Frank Chase reprend certes toutes les conventions liées à ce genre de trame dramatique mais son extrême compétence fait que l'ensemble est parfaitement bien géré et que l'ennui ne nous gagne jamais. Il faut dire que son histoire est principalement basée sur les relations qu’entretiennent le millionnaire antipathique et un Virginien qui pourra sembler l'être tout autant tellement il joue ici sur son intransigeance, sa froide rectitude et sa dureté : "I need everyman who can walk, ride, or crawl to work the herd. And you're going to work Leland. You're going to work harder than you ever dreamed it was possible!" Et comme James Drury n'est jamais meilleur que dans ce registre -on peut même dire qu'il nous étonne toujours autant tellement un héros de série télévisée familiale était à l'époque censé nous être constamment attachant-, l'épisode demeure grâce à lui toujours tendu et captivant.

Mais si ma note n'est pas plus haute c'est faute en partie à son partenaire antagoniste, un Linden Chiles qui ne fait pas le poids et qui a tendance à trop en faire dans le cabotinage teigneux ; un Chris Robinson aurait par exemple bien mieux fait l'affaire. Ceci étant dit le comédien n'est pas non plus spécialement mauvais et parvient souvent à faire illusion passé un premier quart d'heure durant lequel il se révèle assez pénible par ses grimaces incessantes et mal maîtrisées. Il faut dire aussi que la direction d'acteurs n'a jamais été le fort du réalisateur de serial William Witney : il n'y a qu'à voir comment il dirige la comédienne Olive Sturgess lors de la séquence qui se déroule au relais de diligence ; jamais encore un jeu d'actrice n'aura été aussi désastreux au cours de la série. En revanche nous sommes ravis de retrouver un Slim Pickens tout à fait à l'aise dans un domaine où il a toujours excellé, celui de personnages hauts en couleurs. Ici il interprète le cuisinier du convoi qui va être missionné pour 'parfaire l'éducation' du millionnaire, qui va devoir lui apprendre à faire la vaisselle avec du sable ou à ramasser du bois sans provoquer de Stampede : tout un lot de petits détails anecdotiques que nous n'avons pas eu l'habitude de voir au cinéma et qui renforcent le très intéressant aspect documentaire de la série. Enfin, toujours concernant le casting, nous noterons l'absence de Trampas ainsi que l'avant dernière apparition de Steve qui quittera définitivement la série après un dernier épisode à venir très prochainement.

Ce qui empêche également ce très bon Big Image...Little Man de se hisser vers les sommets de la série, ce sont outre une direction d'acteurs un peu faiblarde et de mauvais choix de comédiens, les autres travers habituels de William Witney, à savoir des choix de mise en scène parfois hasardeux, une propension aux zooms, trop de faux raccords et une mauvaise utilisation des stock-shots et transparences. Sinon en revanche, il parvient toujours aussi bien à faire bon usage des nombreux paysages naturels à sa disposition, sa manière de filmer les extérieurs demeurant toujours aussi efficace. Cet épisode nous rappellera également quelques problématiques de l'Ouest sauvage de l'époque comme 'l'obligation' pour les éleveurs de devoir impérativement convoyer des milliers de bêtes le plus vite possible afin d'arriver sur le marché avant que les prix n'aient trop baissé faute à une concurrence plus rapide, ou encore le fait que ces ventes de bétails étaient, 'bussinessement parlant', vitales pour une bonne partie des ranchers puisque le fait de ne pas arriver dans les délais pouvait conduire à leur ruine. D'où le fait que le Virginien ne puisse absolument pas accepter les requêtes autoritaires du riche homme d'affaires capricieux qu'il a sauvé et qu'il décide coûte que coûte de poursuivre sa route jusqu'au bout sans en dévier, quitte à le laisser derrière lui. Se voyant obligé d'accompagner le groupe sous peine de mourir, le 'pied tendre' va provoquer des drames par toutes ses tentatives maladroites et meurtrières pour partir 'confortablement', trouvant en face de lui un homme aussi entêté que lui en la personne du contremaître de Shiloh, la patience de ce dernier mise à rude épreuve allant provoquer de violentes confrontation. Sa colère lui fera même le menacer très violemment : "One more trick and I'll stomp on ya. I don't have time to babysit you!"

Un script solide et jamais trop répétitif, une mise en scène peut-être pas au niveau mais un résultat tout à fait honorable d'autant plus que ce récit de rédemption et cette 'leçon de vie' sont donnés sans aucune mièvrerie mais avec au contraire grande âpreté, la prise de conscience ne venant qu'à la toute fin au sein d'une séquence assez sympathique, sans moralisme trop appuyé. Un épisode toujours d'actualité dans sa description des décisions prises en haut lieu sans avertissement et sans se soucier des conséquences qu'elles auront sur la vie de leurs propres employés, en l’occurrence ici la fermeture d'une ligne de diligence. On appréciera aussi des dialogues très lucides et moralement de haute tenue fustigeant le droit qu'on les nantis de penser que tout peut s'acheter : "you couldn't buy me one thing if you spent every last million that you own" dira au millionnaire le personnage joué par Slim Pickens. Une saison 3 qui pour l'instant continue de ne pas voir sa qualité être érodée.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Doug McClure & Kurt Russell

3.08- A Father for Toby

Réalisation : Alan Crosland Jr.
Scénario : True Boardman
Guest Star : Kurt Russell & Rory Calhoun
Première diffusion 04/11/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 3/10

Le pitch : A l'orphelinat de Medicine Bow, le jeune Toby (Kurt Russell) est chahuté par les autres enfants qui se moquent de ses sempiternels mensonges surtout lorsque selon ses dires son père ne serait pas mort mais parti en mission secrète pour le compte de l'armée des Etats-Unis. Ayant pris la fuite pour s'être senti humilié, il tombe sur Trampas qui le ramène après lui avoir promis de revenir le chercher de temps en temps pour l'emmener sortir en ville. Ce dont Trampas ne se doute pas est que Toby va le faire passer pour son père, ce dernier (Rory Calhoun), bel et bien vivant, sortant tout juste de prison, attendu par d'anciens complices...

Mon avis : True Boardman, le scénariste qui nous avait à la fin de la précédente saison complètement embarrassé avec A Bride for Lars, minable épisode totalement indigne de la série, s'était rattrapé en ayant co-signé en début de cette saison 3 le très bon Dark Challenge avec en Guest Star un Chris Robinson mémorable. Malheureusement A Father for Toby s'avère presque aussi mauvais que la première incursion de l'auteur au sein du Virginien ; ce qui nous met un peu mal à l'aise sachant qu'il travaillera à nouveau pour la série à pas moins de quinze reprises dont cinq épisodes à venir au cours de la saison qui nous concerne ici. Espérons qu'il tirera les leçons de ses échecs et qu'il saura se ressaisir à temps car il est toujours difficile de maintenir son entière confiance à une série après être tombé sur de tels ratages ! La série initiée par Charles Marquis Warren avait pourtant déjà su démontrer qu'elle pouvait se sortir sans problèmes d'épisodes avec des enfants pour protagonistes principaux sans jamais sombrer dans la mièvrerie, le plus bel exemple étant en fin de première saison l'étonnant The Small Parade avec David Wayne et Barbara Barrie. Non pas que A Father for Toby soit doucereux mais il s'avère tellement prévisible et peu captivant qu'on ne lui pardonne guère plus que s'il nous avait écœuré par trop de guimauve.

Faute donc principalement à un scénariste incompétent, la mayonnaise a beaucoup de mal à prendre malgré sur le papier plusieurs postulats de départs intéressants : un orphelin qui aime affabuler mais qui n'arrive à duper personne et surtout pas les autres enfants qui se moquent de ses histoires et notamment de celles qui feraient de son père un agent secret pour l'armée américaine ainsi que le seul survivant de la bataille de Little Big Horn ; Trampas qui en voulant aider le jeune garçon qui s'est pris d'amitié pour lui se voit endosser malgré lui le rôle du père alors que dans le même temps il tombe amoureux de l'éducatrice de l'orphelinat ; le véritable géniteur de l'enfant qui sort de prison après y avoir purgé une peine de cinq années pour cambriolage mais qui est attendu par ses deux anciens complices qui réclament leur part du butin qu'il clame pourtant haut et fort avoir perdu lors de sa fuite. Alors qu'à Medicine Bow, la situation dans laquelle s'est fourré Trampas est plutôt cocasse, le drame semble se profiler lorsque le père du garçon arrive sur les lieux pour y récupérer son fils. Tout aurait pu se dérouler pour le mieux si l'ancien bandit avait réussi à semer ses acolytes ; ce qui n'est évidemment pas le cas, le vil duo de voleurs allant décider de kidnapper l'enfant afin d'obtenir ce qu'ils estiment être leur dû.

Malgré ce pitch qui aurait très bien pu aboutir à une histoire passionnante, l'épisode de Alan Crosland Jr. se traîne lamentablement, n'arrive jamais à capter notre attention puisque d'une part les séquences se voulant les plus légères se révèlent plutôt laborieuses avec un humour pas toujours de très bon goût (avec pour point d'orgue la trop longue séquence de la kermesse organisée à Shiloh qui se termine sur la plus mauvaise prestation de Randy Boone obligé de chanter 'Press Along to the Big Corral' avec tous les autres participants à la fête), d'autre part les scènes censées être les plus dramatiques ne parviennent jamais à gagner en tension. Le scénariste n'est pas seul en cause puisque la mise en scène de Crosland manque cruellement de rythme et d'idées alors même que le choix des Guest Star n'est pas complètement réussi. En effet si le jeune Kurt Russell -oui, le futur acteur fétiche de John Carpenter- est plutôt convaincant, il n'en va pas de même du comédien qui interprète son père, un Rory Calhoun qui, comme dans la plupart de ses films de fin de carrière, se révèle souvent totalement amorphe. Certains westernophiles ont d'ailleurs beaucoup exagéré les talents dramatiques de Rory Calhoun qui, rien que dans le domaine de la série B westernienne et même s'il fût parfois très bien, n'est jamais arrivé à la cheville d'un Randolph Scott, Audie Murphy ou John Payne. Ici, il traîne son imposante stature sans jamais pratiquement rien exprimer ; son clin d’œil à son fils dans les dernières minutes s'avère même assez ridiculement gênant. Joanna Moore, pourtant pas mal du tout dans l'épisode The Money Cage, semble elle aussi avoir été piquée par on se sait quelle mouche tsé-tsé, aucune alchimie ne s’opérant au sein du couple qu'elle forme avec Doug McClure, la romance étant pleinement fade et inodore.

Au cours de cet épisode étiré artificiellement pour en arriver à une durée standard, on se lamentera d'un running gag tombant constamment à l'eau -celui du baiser sans cesse repoussé faute aux apparitions inopinées de l'enfant-, de la plus mauvaise chanson donnée à interpréter à Roberta Shore ('I Love my Willie'), mais on s'amusera donc quand même parfois lors des confrontations entre Doug McClure et le jeune Kurt Russell et l'on retrouvera le sourire lors des brèves apparitions du Virginien et du juge Garth mais surtout lorsque cette laborieuse fiction en sera arrivée à son terme. A noter pour les amateurs d'anecdotes que l'un des acolytes de Rory Calhoun n'est autre que Bing Russell, le véritable père du tout jeune Kurt. Enfin parmi les bonnes choses de ce mauvais épisode, le juge Garth qui prouve à nouveau sa tolérance lorsqu'il accepte d'embaucher l'ancien hors-la-loi : "I'm not so much interested in where a man's been as where he's going". Après un quasi sans faute depuis le début de la saison, il fallait bien un premier faux pas ; espérons qu'il ne sera pas suivi par de nombreux autres. On croise les doigts !


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hellrick
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Re: Le Virginien

Message par hellrick »

Saison 6 épisodes 5 et 6....un excellent et un bof bof

« Johnny Moon » est un excellent épisode qui aborde des thématiques environnementalistes assez surprenantes et novatrices pour l’époque, assorties d’une réflexion sur la légalité de différentes actions. Le personnage principal met en balance le « droit » et le « juste », brouillant les pistes pour un Virginien peu à peu convaincu qu’un acte tout à fait légal au niveau juridique peut-être profondément injuste et moralement discutable.
L’intrigue débute par le massacre d’un homme, Johnny Moon, par quatre chasseurs. Le Virginien trouve le blessé et le ramène à Shiloh où Moon peut se reposer et guérir de ses nombreuses blessures. D’origine anglaise, Moon travaille pour la police montée canadienne mais à récemment déserté afin de poursuivre une mission personnelle. En effet, Moon traque un chasseur de loups, Joe Hogan, qui extermine ces bêtes de la plus cruelle des manières. Quoiqu’il n’ait enfreint aucune loi en agissant de la sorte, Hogan s’est attiré la haine de Moon qui estime devoir l’arrêter. Le louvetier aurait, en outre, tué deux Indiens amis de Moon mais ce dernier ne peut rien prouvé. Poursuivi par un détective privé, Lawson, décidé à le ramener au Canada pour qu’il soit jugé pour désertion, Moon entraine le Virginien dans une expédition vengeresse afin de neutraliser définitivement Hogan.
Une belle réussite qui se termine en outre dans des paysages enneigés inhabituels avec un Moon en tunique écarlate (comme aurait dit Cecil B. DeMille) qui lutte aux côtés du Virginien contre de cruels louvetiers prêts à tout.

Après ce récit dramatique, la série verse dans la pure comédie avec « The Masquerade » au scénario éculé. Le peureux George Foster est un modeste mais respecté employé de banque. Cependant, il a toujours affirmé à son père, ancien homme de loi à la réputation légendaire, qu’il était le shérif de Medecine Bow. Or, papa s’apprête à lui rendre une petite visite, un simple arrêt de deux heures lors d’un voyage en train. Ryker et le Virginien acceptent de jouer le jeu et transforme le petit fonctionnaire en shérif dont chacun se rappelle les exploits. Malheureusement un accident ferroviaire oblige le papa à rester trois jours dans la ville.
Pas déplaisant cet épisode n’en est pas moins très prévisible : le banquier s’étrange en buvant son whisky, participe à un concours de tir (le Virginien, dissimulé, se charge de tirer à sa place et fait mouche à chaque coup), doit évaluer de nouvelles armes alors qu’il sait à peine tenir un révolver, retrouver un enfant fugueur et, bien sûr, prouver sa vraie valeur en traquant des bandits dans les montagnes. Rien de honteux pour cette « Masquerade » finalement divertissante et agréable mais, également, fort convenue.
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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit :
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3.08- A Father for Toby

Réalisation : Alan Crosland Jr.
Scénario : True Boardman
Guest Star : Kurt Russell & Rory Calhoun
Première diffusion 04/11/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 3/10

Le pitch : A l'orphelinat de Medicine Bow, le jeune Toby (Kurt Russell) est chahuté par les autres enfants qui se moquent de ses sempiternels mensonges surtout lorsque selon ses dires son père ne serait pas mort mais parti en mission secrète pour le compte de l'armée des Etats-Unis. Ayant pris la fuite pour s'être senti humilié, il tombe sur Trampas qui le ramène après lui avoir promis de revenir le chercher de temps en temps pour l'emmener sortir en ville. Ce dont Trampas ne se doute pas est que Toby va le faire passer pour son père, ce dernier (Rory Calhoun), bel et bien vivant, sortant tout juste de prison, attendu par d'anciens complices...

Mon avis : True Boardman, le scénariste qui nous avait à la fin de la précédente saison complètement embarrassé avec A Bride for Lars, minable épisode totalement indigne de la série, s'était rattrapé en ayant co-signé en début de cette saison 3 le très bon Dark Challenge avec en Guest Star un Chris Robinson mémorable. Malheureusement A Father for Toby s'avère presque aussi mauvais que la première incursion de l'auteur au sein du Virginien ; ce qui nous met un peu mal à l'aise sachant qu'il travaillera à nouveau pour la série à pas moins de quinze reprises dont cinq épisodes à venir au cours de la saison qui nous concerne ici. Espérons qu'il tirera les leçons de ses échecs et qu'il saura se ressaisir à temps car il est toujours difficile de maintenir son entière confiance à une série après être tombé sur de tels ratages ! La série initiée par Charles Marquis Warren avait pourtant déjà su démontrer qu'elle pouvait se sortir sans problèmes d'épisodes avec des enfants pour protagonistes principaux sans jamais sombrer dans la mièvrerie, le plus bel exemple étant en fin de première saison l'étonnant The Small Parade avec David Wayne et Barbara Barrie. Non pas que A Father for Toby soit doucereux mais il s'avère tellement prévisible et peu captivant qu'on ne lui pardonne guère plus que s'il nous avait écœuré par trop de guimauve.

Faute donc principalement à un scénariste incompétent, la mayonnaise a beaucoup de mal à prendre malgré sur le papier plusieurs postulats de départs intéressants : un orphelin qui aime affabuler mais qui n'arrive à duper personne et surtout pas les autres enfants qui se moquent de ses histoires et notamment de celles qui feraient de son père un agent secret pour l'armée américaine ainsi que le seul survivant de la bataille de Little Big Horn ; Trampas qui en voulant aider le jeune garçon qui s'est pris d'amitié pour lui se voit endosser malgré lui le rôle du père alors que dans le même temps il tombe amoureux de l'éducatrice de l'orphelinat ; le véritable géniteur de l'enfant qui sort de prison après y avoir purgé une peine de cinq années pour cambriolage mais qui est attendu par ses deux anciens complices qui réclament leur part du butin qu'il clame pourtant haut et fort avoir perdu lors de sa fuite. Alors qu'à Medicine Bow, la situation dans laquelle s'est fourré Trampas est plutôt cocasse, le drame semble se profiler lorsque le père du garçon arrive sur les lieux pour y récupérer son fils. Tout aurait pu se dérouler pour le mieux si l'ancien bandit avait réussi à semer ses acolytes ; ce qui n'est évidemment pas le cas, le vil duo de voleurs allant décider de kidnapper l'enfant afin d'obtenir ce qu'ils estiment être leur dû.

Malgré ce pitch qui aurait très bien pu aboutir à une histoire passionnante, l'épisode de Alan Crosland Jr. se traîne lamentablement, n'arrive jamais à capter notre attention puisque d'une part les séquences se voulant les plus légères se révèlent plutôt laborieuses avec un humour pas toujours de très bon goût (avec pour point d'orgue la trop longue séquence de la kermesse organisée à Shiloh qui se termine sur la plus mauvaise prestation de Randy Boone obligé de chanter 'Press Along to the Big Corral' avec tous les autres participants à la fête), d'autre part les scènes censées être les plus dramatiques ne parviennent jamais à gagner en tension. Le scénariste n'est pas seul en cause puisque la mise en scène de Crosland manque cruellement de rythme et d'idées alors même que le choix des Guest Star n'est pas complètement réussi. En effet si le jeune Kurt Russell -oui, le futur acteur fétiche de John Carpenter- est plutôt convaincant, il n'en va pas de même du comédien qui interprète son père, un Rory Calhoun qui, comme dans la plupart de ses films de fin de carrière, se révèle souvent totalement amorphe. Certains westernophiles ont d'ailleurs beaucoup exagéré les talents dramatiques de Rory Calhoun qui, rien que dans le domaine de la série B westernienne et même s'il fût parfois très bien, n'est jamais arrivé à la cheville d'un Randolph Scott, Audie Murphy ou John Payne. Ici, il traîne son imposante stature sans jamais pratiquement rien exprimer ; son clin d’œil à son fils dans les dernières minutes s'avère même assez ridiculement gênant. Joanna Moore, pourtant pas mal du tout dans l'épisode The Money Cage, semble elle aussi avoir été piquée par on se sait quelle mouche tsé-tsé, aucune alchimie ne s’opérant au sein du couple qu'elle forme avec Doug McClure, la romance étant pleinement fade et inodore.

Au cours de cet épisode étiré artificiellement pour en arriver à une durée standard, on se lamentera d'un running gag tombant constamment à l'eau -celui du baiser sans cesse repoussé faute aux apparitions inopinées de l'enfant-, de la plus mauvaise chanson donnée à interpréter à Roberta Shore ('I Love my Willie'), mais on s'amusera donc quand même parfois lors des confrontations entre Doug McClure et le jeune Kurt Russell et l'on retrouvera le sourire lors des brèves apparitions du Virginien et du juge Garth mais surtout lorsque cette laborieuse fiction en sera arrivée à son terme. A noter pour les amateurs d'anecdotes que l'un des acolytes de Rory Calhoun n'est autre que Bing Russell, le véritable père du tout jeune Kurt. Enfin parmi les bonnes choses de ce mauvais épisode, le juge Garth qui prouve à nouveau sa tolérance lorsqu'il accepte d'embaucher l'ancien hors-la-loi : "I'm not so much interested in where a man's been as where he's going". Après un quasi sans faute depuis le début de la saison, il fallait bien un premier faux pas ; espérons qu'il ne sera pas suivi par de nombreux autres. On croise les doigts !


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Cela va peut-être te surprendre, mais j'ai beaucoup aimé cet épisode!
Le pitch m'enthousiasmait guère... mais j'ai été globalement surpris par cette histoire plutôt touchante..
J'ai trouvé les acteurs très bons dans l'ensemble. Déjà le jeune Kurt Russell qui arrive parfaitement à endosser un rôle d'enfant mal aimé et affabulateur qui aurait pu être facilement irritant.
On retrouve le Trampas canaille des grands jours et c'est dans ce genre de rôle qu'il est le plus à l'aise et attachant.. Quant à Joanna Moore, je l'ai trouvé également parfaite avec son charme piquant et son regard qui semble comprendre les choses plus rapidement que les autres.. J'ai même trouvé Rory Calhoun convaincant ! Son jeu est sobre et il endosse plutôt bien ce rôle de père taciturne et un peu désorienté... Je me souviens de cette scène, réussie, où il explose face à Trampas.. Bon, sur la dernière scène, il est pas terrible c'est vrai... mais dans le genre "underplaying", je le trouve sur ce rôle pas spécialement moins mauvais que d'autres acteurs dit "sobre".. (je pense à Alan Ladd tout de suite et pas seulement pour faire une blague facile sur ses penchants)

Quant au script, je l'ai trouvé plutôt bon dans l'ensemble.. avec des situations amenées sans excès et le déclic de l'identité de Rory Calhoun plutôt bien négocié (le dicton repris par le père et le fils).
Très honnêtement, c'est l'épisode que j'ai le plus apprécié dans cette saison 3 (je dirais pas que c'est le meilleur mais je me suis laissé plus facilement embarquer que dans beaucoup d'autres épisodes solides de la série): 7,5/10

Bref, on ne peut pas rêver plus total désaccord :lol:
Je devais être bien luné le soir où je l'ai vu..

Je suis déjà plus d'équerre avec ta note sur l'épisode d'après - je trouve que Peter Mark Richman est un acteur assez extra (j'avais déjà trouvé qu'il était très bon en faisant pas grand chose dans l'épisode "Mary Valonne" de la saison 2 mais alors sur cet épisode, il est menaçant à souhait) et il me donne envie de voir les quelques films qu'il a tourné (dont certains me semblent plus que recommandables)
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Steve Clarke & Ruta Lee

3.09- The Girl from Yesterday

Réalisation : John Florea
Scénario : Louis Vittes & Mark Rodgers
Guest Star : Ruta Lee
Première diffusion 11/11/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7/10


Le pitch : Steve retrouve à Medicine Bow un ancien amour de jeunesse, Jane (Ruta Lee), désormais Saloon Gal. Il tente de renouer des relations sauf que dès le lendemain un Marshall lui apprend qu’elle pourrait faire partie du gang d’un dangereux bandit qui a déjà plus de 27 morts à son actif. Steve ne veut pas croire à la culpabilité de Jane mais se voit obligé de l’espionner pour en avoir le cœur net, le juge Garth n’ayant pas envie de voir débouler la bande dans la région. Sa mission va être encore compliquée par le fait que personne ne doit être au courant y compris le Virginien qui ne comprend pas le nouveau comportement de son ami…

Mon avis : Nous nous doutions bien que Steve allait quitter la série depuis que le nom de Gary Clarke n’apparaissait plus au générique de début dès le premier épisode de cette troisième saison ; le moment est donc malheureusement arrivé de prendre définitivement congé de ce personnage récurent de la série qui, s’il n’avait peut-être pas l’aura de Trampas ou du Virginien, nous était cependant devenu extrêmement sympathique malgré -où grâce à- son caractère pas toujours aimable ou plutôt sa trop grande susceptibilité. Au vu du final de cet épisode, on se demande encore si le départ de Gary Clarke de la série était prévu ou si cela s’est passé sur un coup de tête car rien ne nous dit que Steve quitte Shiloh même si ce fut pour le cow-boy un épisode très tourmenté et extrêmement tendu. Grâce aux auteurs Louis Vittes -déjà signataire du très bon The Stallion- et Mark Rodgers, Gary Clarke se voit donc offrir ici le rôle principal de cette intrigue d’espionnage au cours de laquelle Steve va devoir infiltrer un peu malgré lui un gang de dangereux hors-la-loi au risque de faire pendre sa dulcinée. Ce sera l’une des meilleures interprétations du comédien qui sera même assez convaincant lorsqu’il devra jouer un état avancé d’ébriété, un registre jamais vraiment facile à tenir, le cabotinage prenant souvent le pas sur la subtilité.

On peut féliciter John Florea pour sa rigoureuse direction d’acteurs, nous ayant auparavant déjà démontré son talent dans le domaine puisqu’il fut précédemment le réalisateur de l’excellent The Thirty Days of Gavin Heath, le fameux épisode dans lequel Leo Genn tenait le rôle d’un riche immigrant britannique dont le médecin ne lui laissait comme espoir qu’environ 30 jours à vivre et qui décidait donc de passer ses dernières heures en actions philanthropiques. Outre un beau festival Gary Clarke, on admirera la prestation de Ruta Lee -l’une des Sept femmes de Barberousse de Stanley Donen- déjà très bien dans un rôle pourtant pas vraiment gratifiant de mère indigne dans un épisode de la saison 2 intitulé The Long Quest. Don Collier dans les frusques du Marshall s’en sort lui aussi très bien ainsi que Peter Mark Richman et Charles Bateman, tous deux aussi inquiétants l'un que l'autre dans la peau de Bad Guy sans scrupules. Quant à James Drury il arrive à nous faire de la peine lorsque l’on constate à quel point le nouveau comportement de Steve affecte le personnage du Virginien qui, afin qu’il y ait le moins de fuites possible, n’a pas été mis dans le secret du piège tendu et n’est donc pas au courant de la mission d’espionnage confiée à son employé. Mais essayons sans trop de spoilers de narrer brièvement et clairement l’intrigue ainsi que de faire entrevoir la richesse de ses tenants et aboutissants.

Après que Steve ait eu la bonne surprise de retrouver au saloon de Medicine Bow un ancien amour de jeunesse avec qui il avait passé son enfance dans le Kansas et avec qui il avait failli se marier, on lui apprend que cette charmante Jane devenue chanteuse de saloon pourrait faire partie d’un gang très dangereux à l’origine de pas moins d’une trentaine de morts. Les soupçons proviennent du fait que l'on aurait effectivement remarqué la présence de l'entraineuse dans plusieurs villes quelques jours avant que des cambriolages ne s’y soient déroulés. Le juge qui doit recevoir une forte somme d’argent allant servir pour des négociations territoriales avec les indiens, craint fortement que ce 'pactole' soit la cible de cette dangereuse bande de malfrats et, en collaboration avec un Marshall sur la piste des hors-la-loi depuis des mois, demande à Steve d’espionner son ancienne maitresse pour avoir des informations sur les éventuels méfaits à venir. Steve étant toujours amoureux de la séduisante Jane, il refuse catégoriquement avant que le juge ne le fasse changer d’avis pour "raisons vitales" : "Every man has to deal with something unpleasant, distasteful sometime in his life in order to achieve a greater purpose." Il lui demande également de ne mettre personne d’autre dans le secret de sa mission d’infiltration, pas même comme nous l’expliquions ci-avant son supérieur direct, autrement dit Le Virginien. Et c’est sur ce point que le scénario fait très fort puisque nous voudrions tant expliquer au régisseur de Shiloh que les bizarres comportements de Steve ne visent qu’un seul but alors que nous nous trouvons impuissants, obligés de constater que le contremaitre ne reconnait pas son ami qui se met à tricher aux dés, boire plus que de coutumes, ne plus lui obéir, saboter son travail voire même tout faire pour être licencié.

Des moyens assez conséquents semblent avoir été mis à la disposition du réalisateur John Florea qui peut ainsi mettre en scène des séquences d’action assez efficaces y compris avec une troupe de Tuniques Bleues dont notamment une bonne dizaine de minutes se déroulant sous un vent puissant qui soulève des nuages de poussières, de solides dialogues, une intrigue rigoureuse, pas mal de bonnes chansons interprétées non par Besty ou Randy mais par le personnage que joue Ruta Lee (A Kiss from You ; Oh Dear, What Can the Matter Be…), une intensité dramatique maintenue tout du long quant à l’épée de Damoclès qui pèse sur la tête de Steve… Un épisode dans la droite lignée de la plupart de ceux de ce premier tiers de troisième saison, soit très bon sans néanmoins atteindre des sommets. Quoiqu’il en soit, une dernière très bonne participation de Gary Clarke qui nous manquera un peu, notamment lors des séquences qui montraient sa grande complicité avec les deux acolytes de ses débuts.


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Lockwood
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Ce qui est le plus décevant par rapport à cet épisode, c'est le fait de ne pas apporter de conclusion au personnage de Steve, ce qui donne l'impression comme tu dis que son départ n'était pas forcément prévu...
Les bonus ne nous donnent pas d'indications sur les raisons du départ de l'acteur d'ailleurs..
J'avoue que je suis resté un peu sur ma faim, après un épisode pourtant rondement mené, avec beaucoup d'intensité. On attends d'une excellente série qu'elle ne néglige pas le destin de ces personnages de la sorte..
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