Le Virginien (1962-1971) Universal

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Lockwood
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Re: Le Virginien

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Jeremy Fox a écrit :Ah mais je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu as écrit ci-dessus ; et d'ailleurs je ne te visais aucunement hein :wink:
Du coup, j'ai cherché un peu et j'ai compris..

J'imaginais bien qu'il y avait d'autres sons de cloches mais ça me permettait de préciser utilement ce que j'avais énoncé sur ce sujet de manière un peu rapide..
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Ed Begley & Beverley Owen

2.15 - The Invaders

Réalisation : Bernard McEveety
Scénario : Donn Mullally
Guest Star : Ed Begley
Première diffusion 01/01/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 7.5/10

Le pitch : Une ancienne connaissance du juge Garth, le gros rancher Mike Tyrone (Ed Begley), arrive du Texas avec ses deux fils et sa fille Margaret (Beverley Owen). Chassé par la sécheresse, il a décidé de venir s’installer à Medicine Bow avec son cheptel. Il a dans l’idée de racheter toutes les terres et ranchs alentours même si pour en arriver à ses fins il lui faut en venir aux menaces. Ce tyrannique éleveur voit également d’un mauvais œil que de vulgaires cow-boys tournent autour de sa fille pour qui il souhaite le mieux quitte à faire place nette autour d’elle. C’est ainsi que Trampas est malmené suite à sa visite à la jeune femme…

Mon avis : Le scénariste Donn Mullally ne signera que six épisodes du Virginien ; et au vu de son immense talent et de sa remarquable sureté d’écriture, ceci est bien dommage. Ca l’est d’autant plus que The Invaders est déjà le quatrième, les deux restants n’étant pas prévus pour tout de suite. Que ceux qui ont de la mémoire se rappellent le magnifique Impasse (avec Eddie Albert), le curieux et réjouissant The Money Cage (avec Steve Forrest) ainsi et surtout le mémorable Siege -à ce jour le plus grand épisode de la série- et ils en concluront que le nom de Mullally au générique devrait être une valeur sure. Ce quinzième épisode de la saison 2 vient nous le confirmer ; son scénario est un modèle d’intelligence et de rigueur et, même si la résolution de l’intrigue paraitra effectivement très abrupte, tout ce qui a précédé contribue à nous la rendre crédible à condition bien évidemment d’avoir été très attentif. Sans trop en dévoiler, ce final qui pourra sembler ahurissant -notamment dans le changement qui s’opère d’une seconde à l’autre chez le personnage joué par Ed Begley- est une sorte de sacrifice consenti par le personnage féminin afin qu’une tragédie n’ait pas lieu qui aurait mis à mal des dizaines de personnes qui lui sont chères -parents, connaissances, amoureux- ; on peut prendre ce happy-end encore plus positivement si l’on considère que la jeune femme retrouve ainsi une certaine ‘liberté' (mais je vous laisse découvrir pourquoi sous peine de trop en dire).

En effet, Margaret, malgré son caractère très fort et le fait de parvenir à tenir tête à son père -contrairement à ses frères plus dociles-, reste néanmoins sous l’emprise de ce patriarche qui l’étouffe en l’empêchant de vivre à sa guise ; son père la mettant sur un piédestal et ayant les moyens financiers d’en faire une ‘princesse’, il fait le vide autour d’elle, ne voulant lui offrir que ce qui se fait de mieux et lui trouver un mari censé être à la hauteur, autant dire une 'perle rare'. Du coup, il refuse non seulement qu’un simple cow-boy tourne autour d’elle mais a aussi dans l’idée de s’emparer de toutes les terres alentours pour en quelque sorte les lui offrir en ‘dot’. "Je ne te savais pas aussi snob" lui dira le juge en comprenant que Tyrone veut ce qu’il y a de plus beau, de plus grand et de plus cher pour sa fille lorsqu’en arrivant à l’hôtel le texan demande la suite la plus luxueuse juste le temps qu’elle fasse sa toilette, quitte à chasser celui qui s’y trouve ; et en l’occurrence il s’agit justement de Garth qui s’en amuse puisqu’ils étaient amis voici 30 ans en arrière (l’épisode ne sera pas avare de remémoration de souvenirs de jeunesse entre les deux hommes). Plus encore que tyrannique et arrogant, Tyrone est fou de sa fille, ce qui le rendra moins antipathique au bout du compte. Néanmoins, le voir arriver de son Texas natal, chassé par la sécheresse, et vouloir s’imposer sans plus tarder et avec une arrogance outrancière sur des terres déjà détenues par des fermiers et éleveurs qu’il menace de représailles s’ils n’acceptent pas de les lui vendre, nous le rend immédiatement odieux. Ed Begley (12 hommes en colère - Twelve Angry Men) interprète à merveille ce personnage que l’on aime ainsi haïr. Malgré tous les éléments mis en place au cours de ce curieux épisode, ce dernier repose donc avant tout sur l’amour exclusif d’un père pour sa fille pour laquelle il est prêt à faire toutes les folies, y compris à piétiner tout ce qui l’entoure et ceux qui se mettent sur son chemin.

The Invaders s’appesantit aussi sur les retrouvailles de Tyrone et de Garth qui semblent n’avoir pas réglés tous leurs comptes à l’époque, sur la romance ‘interdite’ qui se met en place entre Trampas et la fille du rancher, sur le plan machiavélique ourdi par les texans pour s’accaparer toutes les terres de la région, sur la peur des petits éleveurs de se voir chassés avec pertes et fracas… Un scénario foisonnant et d’une richesse étonnante rehaussé par le fait que les dialogues se soient révélés de très grande qualité et que, malgré une atmosphère d'ensemble plutôt sombre, l’humour n'ait pas été oublié, notamment au travers des quelques phrases laconiques et moqueuses balancées par le Virginien avec le plus grand sérieux : "ne voudriez vous pas lui acheter un harmonica à Noël" demande-t-il au juge alors qu’il entend Betty taper laborieusement sur son piano. La complicité entre Doug McClure, Gary Clarke et James Drury n’a peut-être encore jamais été aussi évidente, la bonhomie du trio composé de nos trois cow-boys étant à l’origine de plusieurs séquences truculentes à commencer par celle inénarrable chez le barbier en tout début d’épisode. Quant à l’histoire d’amour qui va s'avérer être une des causes de l’envenimement du conflit qui se profile, elle est tout à fait convaincante du fait de la belle écriture du personnage de Margaret, femme moderne, intelligente, cultivée et qui possède un caractère bien trempé au point de parvenir à gêner et faire rougir Trampas. Avec sa voix grave et son inhabituelle beauté, Beverley Owen est assez mémorable, bien plus que dans le seul film qu’elle tournera, La Patrouille de la violence (Bullet for a Badman) de R.G. Springsteen. La description de l’amitié qui se met en place entre elle et Betsy est également assez agréable.

Non seulement l’épisode est très bon mais nous offre également le plaisir de retrouver enfin réunis tous les protagonistes principaux, nous octroie de belles envolées musicales -parmi les plus lyriques de cette deuxième saison-, une belle utilisation des paysages -notamment ces chevauchées au milieu des prairies d’herbe jaune-, ainsi que de jolis mouvements de caméra dus à Bernard McEveety, le réalisateur qui nous avait pourtant précédemment beaucoup déçu avec The Fatal Journey mais dont la mise en scène de The Invaders se rapproche davantage de celle de l’excellent It Takes a Big Man, autre sommet de la série. L’intrigue est tellement copieuse –un peu trop pour la durée qui lui a été allouée- qu’elle aurait méritée de s’étaler sur au moins un bon quart d’heure de plus ; elle nous laisse certes donc logiquement quelques regrets concernant la résolution des diverses situations ainsi qu’une impression de bâclage final. Mais tout ce qui a précédé fût tellement bon, la progression dramatique tellement efficace que nous n’allons pas faire la fine bouche d’autant que nous aurons eu aussi le plaisir d’entendre Roberta Shore Yodler ‘Sourwood Mountain’ avec talent et que nous nous étions précédemment enthousiasmés sur le culot de certains effets de montage parallèle ainsi que sur l’originalité d’abrupts virages pris par le scénario ainsi que sur cette idée de l’affrontement quasi inévitable qui n’arrivera finalement jamais. Une belle réussite !


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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

son scénario est un modèle d’intelligence et de rigueur et, même si la résolution de l’intrigue paraitra effectivement très abrupte, tout ce qui a précédé contribue à nous la rendre crédible à condition bien évidemment d’avoir été très attentif. Sans trop en dévoiler, ce final qui pourra sembler ahurissant -notamment dans le changement qui s’opère d’une seconde à l’autre chez le personnage joué par Ed Begley- est une sorte de sacrifice consenti par le personnage féminin afin qu’une tragédie n’ait pas lieu qui aurait mis à mal des dizaines de personnes qui lui sont chères -parents, connaissances, amoureux- ;
Pour moi, ce final est complètement invraisemblable... cela gâche complètement l'épisode qui tenait une thématique particulièrement porteuse; le comportement outrageusement capitaliste et insatiable d'une sorte de self made man, d'apparence bonhomme, qui fissure peu à peu l'équilibre et les coutumes mis en place les propriétaires terriens autour de Medicine Bow.
Le personnage d'Ed Begley se comporte comme une vraie enflure pendant tout l'épisode et cela se finit par une petite accolade sympathique avec le juge Garth.. Non ce n'est pas possible! Je vais faire un peu mon grognon (un peu mon humeur du moment, toutes mes confuses) mais c'est se moquer du monde!
Quant à l’histoire d’amour qui va s'avérer être une des causes de l’envenimement du conflit qui se profile, elle est tout à fait convaincante du fait de la belle écriture du personnage de Margaret, femme moderne, intelligente, cultivée et qui possède un caractère bien trempé au point de parvenir à gêner et faire rougir Trampas. Avec sa voix grave et son inhabituelle beauté, Beverley Owen est assez mémorable, bien plus que dans le seul film qu’elle tournera, La Patrouille de la violence (Bullet for a Badman) de R.G. Springsteen. La description de l’amitié qui se met en place entre elle et Betsy est également assez agréable.
J'aurai préféré que l'épisode s'appesantisse plus sur le conflit avec les éleveurs... car les scènes qui y sont consacrées sont vraiment excellentes.. Au lieu de ça, le scénariste nous ramène une histoire d'amour, qui est certes relativement réussie grâce au talent de Doug McClure (une des grandes forces de la saison 2) et de Berveley Owen, mais qui constitue régulièrement un passage obligé dans la série. C'est vraiment dommage..

Il s'agit pas d'enlever les qualités de cet épisode, qui par plusieurs paires de scènes vraiment excellentes, montre que celui-ci aurait pu se hisser très haut (je suis d'accord avec les points que tu as relevé au niveau dialogues, etc..) Mais le scénariste a choisi la voie la plus convenue et la plus bâclée.. la plus grosse déception de la série pour moi jusqu'à maintenant: 5/10

Et maintenant place à l'épisode du cougar! :D
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Et maintenant place à l'épisode du cougar! :D
Un ratage :(
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :toutes mes confuses[/size]) mais c'est se moquer du monde!
Certes je le comprends tout à fait ; mais ça ne me gâche pas l'ensemble de l'épisode pour autant :wink:

Ce n'est effectivement pas du tout crédible dans l'absolu et dans la vie réelle mais au vu des éléments scénaristiques mis en avant dans cette fiction, si vraiment le père mettait en place toutes ses viles manigances uniquement pour l'amour de sa fille alors ça le devient - uniquement au sein de cette histoire nous sommes d'accord.
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit :
Lockwood a écrit :
Et maintenant place à l'épisode du cougar! :D
Un ratage :(
Je dois avouer que je ne l'ai pas encore regardé..
J'ai tendance à me méfier naturellement des épisodes avec des cougars (jurisprudence 24 h chrono oblige)
Il faudrait que je me motive ce w-e..
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Joyce Bulifant & Jack Klugman

2.16 - Roar from the Mountain

Réalisation : Earl Bellamy
Scénario : Carey Wilber & Franklin Barton
Guest Star : Jack Klugman & Joyce Bulifant
Première diffusion 08/01/1964 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 4/10

Le pitch : Trampas découvre un homme mort près de Big Springs. Après avoir cherché des indices près du corps, Steve aperçoit des traces qui ne trompent pas, celle d’un couguar qu’il sera facile de traquer puisqu’il semble être blessé à une patte. Après que le chasseur qui menait la battue ait perdu ses chiens tués à leur tour par le félin, le groupe constitué par plusieurs membres du ranch Shiloh se disloque et seul Steve décide de poursuivre la recherche du tueur d’hommes. Epuisé après avoir perdu le cheval qui portait ses provisions, il arrive dans une ferme où une jeune femme (Joyce Bulifant) le recueille et le soigne…

Mon avis : Après l’excellent The Big Deal -avec Ricardo Montalban en inoubliable guest star de ce 4ème épisode de la série-, Earl Bellamy fera encore plus fort en nous octroyant à nouveau un magnifique épisode, d’une grande dignité et d’une belle hauteur de vue concernant la réflexion menée sur les thématiques du courage et de la justice, le superbe The Judgment avec un inoubliable et inquiétant Clu Gulager, le plus bel épisode de la première saison. Un réalisateur mésestimé car au cinéma il signera également durant les années 60 quelques très bons westerns dont La Parole est au colt (Gunpoint) avec Audie Murphy ou Sans foi ni loi (Incident at Phantom Hill) avec Robert Fuller et Dan Duryea. Le ratage que s’avère être Roar from the Mountain ne lui est aucunement imputable, reposant quasiment entièrement sur les épaules des deux auteurs dont Carey Wilber qui fut bien plus inspiré précédemment, ayant déjà écrit pour Le Virginien deux épisodes corrects. Espérons qu'il s'agit seulement d'un faux pas car le scénariste va être par la suite convoqué à de très nombreuses autres reprises.

Et pourtant l’épisode plongeait d’emblée le spectateur dans le vif du sujet. Pas de prologue à Medicine Bow ni à Shiloh : la première séquence nous amène directement en pleine nature sur les lieux de l’action -ou plutôt de l’inaction- puisque un cadavre est découvert par Trampas qui attend que l’on vienne le rejoindre. Il ne faut pas longtemps à Steve pour mener l’enquête et pour décréter avec assurance que le meurtrier est un redoutable félin, un couguar blessé à la patte et donc assez aisé à suivre par les traces qu’il laisse. La poursuite s’engage avec à la tête du groupe un chasseur aguerri qui s’est joint à la traque avec ses chiens. Ce dernier est un dénommé Dubois, un fermier d’origine française. Dès lors, on commence à s’inquiéter pour la qualité de l’épisode, le comédien interprétant cet homme s’avérant assez vite pénible avec son accent à couper au couteau et ses expressions ‘folkloriques’. Ses chiens se font éventrer par le couguar et il décide de ne pas poursuivre plus avant, ayant déjà trop perdu à son goût. Les hommes de Shiloh pensent que sans les bêtes, la chasse aura du mal à aboutir et que de toute manière un groupe sera moins discret et du coup moins efficace qu’un homme seul pour la traque du fauve. Steve se porte volontaire et dès lors exit Trampas, Henry Garth et le Virginien qui n’étaient là que pour se rappeler à nous le temps de quelques minutes. Et voilà notre cher Steve qui, décidant d'en faire une affaire personnelle par le fait d'avoir déjà eu des démêlés avec ce genre d'animal, sera le seul des protagonistes principaux à rester tout du long de ce récit qui débute comme un ‘survival’.

Le réalisateur sentant probablement que ça allait être difficile de meubler 80 minutes avec un script aussi mince commence à insèrer d’innombrables plans d’animaux alors que Steve entame son ‘voyage’ de plus de 200 miles. Il prend même un peu trop son temps à faire stagner ses plans sur les cieux nuageux ou sur les crépuscules, aussi beaux soient-ils. L’on sent qu’il faut faire du remplissage et notre inquiétude du début quant à la capacité du scénario à nous captiver plus avant ne fait qu’augmenter. Puis notre héros, harassé et affamé suite à la perte du cheval qui portait ses vivres, arrive aux abords d’une ferme où une jeune femme l’invite à entrer se restaurer. Elle lui apprend que son époux recherche lui aussi le félin depuis que ce dernier a tué son fils. Même s’il s’agissait de l’enfant d’un premier mariage de son mari, elle ne lui a jamais pardonné de ne pas être intervenu assez vite pour éviter le drame, l’homme ayant préféré perdre un peu plus de temps à aller chercher son fusil plutôt que de se jeter immédiatement dans la mêlée. A la réflexion, s’il avait choisi la seconde solution, il y aurait peut-être eu deux morts au lieu d'un seul ; les réactions sont non seulement peu crédibles mais également bien trop répétitives, la jeune femme n’arrêtant pas de revenir sur la lâcheté de son mari, expliquant à son invité -en cherchant d'ailleurs à fuir avec lui- qu’elle ne l’aime plus et le méprise même depuis ce temps là. Un vague triangle amoureux se met alors en place, le caractère romantique de l'épisode ne se révélant guère plus convaincant que la partie 'aventure' faute à une direction d’acteurs hésitante mais surtout à des personnages pas très bien écrits. Avec sa voix de canard à la Joanna Newson, Joyce Bulifant est assez craquante mais son personnage est tellement peu étoffé qu’il ne nous touche guère et qu'il aurait même in fine tendance à nous agacer. Jack Klugman qui interprète son mari n’est guère plus mémorable, les réactions de cet homme jaloux n’étant pas beaucoup plus vraisemblables, témoin la dernière séquence que je ne vous dévoilerais pas mais qui s’avère plus gênante que réellement angoissante.

A l’actif de cet épisode qui s'avère vite inintéressant et manquer singulièrement d’épaisseur, de beaux paysages et des séquences d’action plutôt efficaces mettant en scène le couguar, le cascadeur et le dompteur de la bête étant à féliciter pour leur travail. L’idée de la caméra subjective pour l’avancée du félin aurait été bien vue si elle n’avait pas été utilisée à outrance et si le monteur n'avait pas décidé de reprendre à chaque fois le même plan. Cette histoire aurait été parfaite pour un épisode de Au nom de la loi par exemple, avec des épisodes d’une durée inférieure à une demi-heure ; ici, l’on a essayé de meubler comme on a pu pour faire atteindre à cette fiction la durée réglementaire quasiment équivalente à celle d'un film de série B. Et autant dire que le temps semble long car l’ensemble se traine et que l’intrigue se révèle aussi ennuyeuse que peu captivante ; on préfèrera revoir le très curieux et envoutant Track of the Cat de William Wellman. En revanche, une notification assez curieuse, l’orchestration et la composition du morceau musical lors de l’attente nocturne auprès du point d’eau préfigure celui rythmique d’Ennio Morricone lors de la séquence pleine de suspense du piège tendu en pleine ville dans Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone. Le compositeur italien se serait-il alors souvenu de cet épisode du Virginien ?


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Espérons qu'il s'agit seulement d'un faux pas car le scénariste va être par la suite convoqué à de très nombreuses autres reprises.
Sur les épisodes de la saison 2 à suivre, à mon sens, 1 mauvais et 2 très bon (dont l'excellent "The Drifter", un des 2-3 sommets de cette fournée)
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Espérons qu'il s'agit seulement d'un faux pas car le scénariste va être par la suite convoqué à de très nombreuses autres reprises.
Sur les épisodes de la saison 2 à suivre, à mon sens, 1 mauvais et 2 très bon (dont l'excellent "The Drifter", un des 2-3 sommets de cette fournée)
Le mauvais m'a paru plutôt sympathique (vu hier soir :wink: )
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Re: Le Virginien

Message par Lockwood »

Jeremy Fox a écrit :
Lockwood a écrit :
Sur les épisodes de la saison 2 à suivre, à mon sens, 1 mauvais et 2 très bon (dont l'excellent "The Drifter", un des 2-3 sommets de cette fournée)
Le mauvais m'a paru plutôt sympathique (vu hier soir :wink: )
En fait, pour préciser, je trouve qu'il est relativement mauvais... mais pour tout t'avouer, j'ai connu des moments plus déplaisants devant mon écran.

C'est l'épisode le plus convenu de toute la série.. La petite morale de fin est niaiseuse à souhait, il y a bien un moment où le jeune pied tendre emmène Betsy s'encanailler, oh mon dieu, dans un music hall, mais heureusement pour les bonnes mœurs, celui-ci, rongé par un terrible remord, va avouer son méfait auprès du Juge Garth !
Au de-là de ses moments assez désuets, l'ensemble se suit. Et pourtant, ça partait mal. Edmond O'Brien est absolument horripilant au début de l'histoire, en surjouant le cul-terreux insortable... mais l'histoire prend un tour presque amusant lorsque l'on voit une bande de bras cassé échouer à lui faire les poches..

Bref, d'une lourdeur parfois jamais atteinte dans la série, mais au final, un épisode plus sympathique qu'attendu : 4,5/10
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C'est lequel l'autre très bon ? Celui avec Leo Genn et son cancer ?
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Voilà ; en tout cas bien moins ennuyeux que le couguar :oops:

Et une belle séquence au cours de laquelle on sent que le juge est conscient qu'il est en train de "perdre" sa fille. Le duo Shore/J.Cobb, j'adore :oops:
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Jeremy Fox a écrit :C'est lequel l'autre très bon ? Celui avec Leo Genn et son cancer ?
Non c'est "The Long Quest" qui flirte avec le drame judiciaire autour d'une histoire d'adoption.. Un épisode qui dénote, avec à mon sens la plus belle performance d'actrice sur cette saison (Ruta Lee)

L'épisode de Leo Genn a été écrit par un scénariste a priori inconnu (Mel Harrold), sa seule incursion sur la série.. C'est un autre épisode intéressant, qui pêche par certains éléments prévisibles, mais regorge de séquences assez étonnantes..

Il faudra que je prenne le temps de détailler..
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Lockwood a écrit :
Jeremy Fox a écrit :C'est lequel l'autre très bon ? Celui avec Leo Genn et son cancer ?
Non c'est "The Long Quest" qui flirte avec le drame judiciaire autour d'une histoire d'adoption.. Un épisode qui dénote, avec à mon sens la plus belle performance d'actrice sur cette saison (Ruta Lee)

.
Ah oui ce n'est pas pour tout de suite :wink:
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Pat O'Brien

2.17 - The Fortunes of J. Jimerson Jones

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Carey Wilber
Guest Star : Pat O'Brien
Première diffusion 15/01/1964 aux USA - Date de la diffusion en France inconnue
DVD : VOSTF et VF
Note : 5.5/10

Le pitch : Après 20 ans de prospection sans succès, J. Jimerson Jones (Pat O’Brien) décide par dépit de faire sauter sa cabane. C’est alors qu’il découvre un gisement d’or qui se trouvait juste dessous. Le voilà riche ! Il se rend donc à Chicago pour commencer à profiter de la vie. Au même hôtel sont descendus le juge Garth et sa fille Betty. Cette dernière va avoir une amourette avec un jeune journaliste qui venait juste avant de se faire rabrouer par Garth tandis que notre nouveau millionnaire va être la cible d’un trio d’escrocs. Son honnêteté et sa naïveté vont faire échouer toutes leurs tentatives de filouteries…

Mon avis : En ayant lu tellement de mal, qu’après le plutôt mauvais Roar from the Mountain je m’attendais au pire de cette deuxième fiction 'virginienne' consécutive écrite par Carey Wilber. Du coup ma surprise certes toute relative fut pourtant bien réelle. Non pas que cet épisode soit une grande réussite -loin de là- mais malgré le fait d'être incontestablement mineur, je l’ai néanmoins suivi avec un certain coupable plaisir. Avant tout, il faut prévenir les aficionados du western qu’ils ne seront pas à la fête s’ils s’attendent à en visionner un, puisque exit tout ce qui pourrait se rapprocher de près ou de loin avec le genre, à l'exception de l'époque. Il s’agit ici plutôt d’une comédie dont l’intrigue, après un court prologue en extérieur, se déroule ensuite intégralement au sein d'un hôtel de Chicago, aucune séquence d’action -pas même la plus petite bagarre- venant s’y inviter. Les avertissements et précautions d’usage ayant été édictés, la pilule devrait pouvoir ainsi mieux passer. L’histoire s’engage en fait dans deux directions bien différentes n’ayant qu’assez peu de liens entre elles : une romance ainsi qu’une comédie de l’escroquerie, toutes deux débordantes de bons sentiments. Vous savez désormais à quoi vous attendre : amateurs de séquences mouvementées, vous pouvez passer votre chemin !

The Fortunes of J. Jimerson Jones débute alors qu’un vieux prospecteur d’or décide de faire sauter la cabane qu’il habite depuis 20 ans, totalement découragé d’avoir travaillé toutes ces années pour rien. Quelle n’est pas sa surprise lorsque sous les décombres il découvre un gisement ; il est désormais riche et décide de tout quitter pour aller vivre chichement à Chicago. Dans le train qui le conduit vers la grande ville, il rencontre le Juge Garth et sa fille en route pour la même direction pour quelques jours de vacances. Sur les conseils du juge qu’il avait connu à Medicine Bow, Jones descend au même hôtel. Deux intrigues vont ainsi pouvoir se dérouler simultanément -puisque se déroulant dans le même lieu confiné- pour ne converger qu’à de très rares moments. D’une part nous suivons les situations cocasses déclenchées par la naïveté, le manque d’éducation et de savoir vivre du personnage principal qui, de ‘bouseux’, doit se faire du jour au lendemain aux usages du grand monde. Pour prendre un exemple assez parlant, lorsqu’il s’attable pour la première fois au restaurant de l’hôtel, il ne sait déjà pas ce que représente un menu et ensuite commande une huitre et une douzaine de homards ; ce que les serveurs lui amènent sans sourciller après cependant lui avoir fait répéter à plusieurs reprises ses desideratas. L’on devine par cet exemple le genre de comique de situations mis en place par le scénariste. De même mais en un peu moins lourdaud, John fait échouer toutes les tentatives d’escroqueries à son encontre sans évidemment le vouloir et paradoxalement grâce à son honnêteté et ses scrupules ; je vous laisse découvrir comment en ne vous dévoilant rien de ces séquences finalement assez amusantes.

J. Jimerson Jones va ainsi déjouer successivement une tricherie à la bourse, une filouterie aux cartes et une tentative de chantage au mariage. Les escrocs s’avérant tenaces, alors qu’ils vont enfin réussir à s’emparer des millions du vieil homme, ce sont d’autres personnages qui vont les tenir en échec : une femme de chambre bien attentionnée tombée sous le charme de ce gentil millionnaire, ainsi que le juge et sa fille qui ne supportent pas de voir cet homme foncièrement bon se faire démunir par des canailles, un trio d’escrocs composé de deux hommes et une femme, cette dernière étant très bien interprétée par une savoureuse Jeanne Montgomery très à l’aise en intrigante vile et séductrice. L’autre piste scénaristique qui ne rejoindra la première qu’en toute fin d’épisode est la romance qui se noue entre Betty et un tout jeune journaliste (David Macklin) qui s’était fait vertement repoussé par le juge dès leur première rencontre alors que le jeune homme lui demandait une interview avec peut-être un peu trop d'apparente arrogance. Le principal intérêt de cette partie romanesque provient du fait de voir le juge sentir pour la première fois sa fille se détacher et lui ‘échapper’, devenir une femme attirante et désirable qui ne peut ainsi tout logiquement que s'éloigner de lui ; les séquences qui vont réunir Lee J. Cobb et Roberta Shore sont d’une grande tendresse ; et peu importe les bons sentiments lorsqu’ils sont mis en avant avec autant de douceur et lorsqu'ils parviennent à rendre l’ensemble aussi touchant.

La conclusion de cette sorte de fable est que la bonté, la générosité et l’amitié peuvent faire barrage à toutes sortes de pièges tendus par n’importe quels malfaiteurs, et que l’argent ne fait pas forcément le bonheur. Certains trouveront cette morale assez mièvre voire niaise, d’autres s’en délecteront ; le principal aura été de ne pas prendre tout ça au sérieux et que ce happy-end nous ait fait venir le sourire aux lèvres, ce qui a été le cas me concernant. Le postulat de départ était savoureux, la mise en place certes assez laborieuse et la mise en situations assez ‘lourdaude’ et peu nuancée mais in fine l’ensemble se sera avéré pas si désagréable qu’attendu. On remerciera Don McDougall qui une fois de plus a parfaitement bien su gérer le rythme de sa mise en scène et sa direction d’acteurs même si Pat O’ Brien aura pu au départ un peu agacer. Un épisode comédie un peu désuet mais assez amusant.


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